Villes/Paimpont/Rencontre avec les encadrants de l'association organisant des vacances pour de jeunes japonais victimes du nucléaire, et le groupe d'adolescents accueillis chez Alexis

Les deboutistes n'étaient pas seuls à La Guette en ce week-end de 5 août, qui outre ses habitants habituels accueillait également un groupe de jeûneurs, dont certains sont parfois venus participer aux discussions, ainsi qu'une association organisant et encadrant la venue en vacances de jeunes enfants et adolescents japonais, vivant à proximité de Fukushima. Certains des participants aux journées sont allés à leur rencontre.

Témoignage d'Ariane, Niort

Les journées de Paimpont rassemblant les collectifs des Nuit Debout du 13 au 15 août, ont été riches en rencontres humaines sur le magnifique Ecolieu de La Guette, en lisière de forêt de Brocéliande. Alexis, créateur de cet Ecolieu, y met en pratique et essaime les principes de la simplicité volontaire, des alternatives écologiques, afin de ne consommer que la part qui nous revient, permettant ainsi à tous de vivre en harmonie, dans la paix. Il accueille sur son Ecolieu des groupes, associations et individuels.

Pendant notre séjour à la Guette, nous (quelques Nuit-Deboutistes) avions eu envie de rencontrer un autre groupe accueilli sur l’Ecolieu : des jeunes adolescents venus du Japon, de la zone contaminée de Fukushima et, parmi eux, une jeune bielorusse vivant à proximité de Tchernobyl.

Intimidés à l’idée d’aller à leur rencontre, ne sachant pas comment serait ressentie notre démarche, nous avons été accueillis chaleureusement par Naoko, puis Yuko Hirota. Pendant que les adolescents terminaient les préparatifs de départ vers une autre destination en France en empilant leurs affaires dans l’énorme remorque insolite tirée par un camion, Yuko Hirota et Naoko nous expliquaient la situation au Japon : Le gouvernement japonais se comporte comme si la situation était normalisée au Japon, dans les zones contaminées. Il n’y a aucun suivi médical des personnes vivant dans les zones contaminées ou qui ont été exposées aux radiations. La population japonaise est dans l’ensemble obéissante et a peu d’informations. Les militants sont surtout des japonais vivant à l’étranger. Malgré l’accident épouvantable de Fukushima, le gouvernement est pro-nucléaire car il met en priorité le développement économique du Japon !...

Ce partage d'informations a aussi été un partage riche en émotions : Au-delà des mots échangés, ce sont des vibrations ressenties qui nous ont touché profondément. Rencontre particulièrement intense avec Yuko Hirota puis avec Mika : Yuko Hirota est une pianiste renommée qui vit à Paris et qui aide des jeunes adolescents à sortir pendant quelques temps des zones irradiées afin de préserver au mieux leur santé (voir site en fin de texte). C’est une femme chaleureuse, engagée, débordant de générosité et parlant avec son cœur. Mika, un jeune français traçant son propre chemin en dehors de tous sentiers battus, les aident dans leur projet et leur offre un environnement poètique et un mode de déplacement insolite (voir photo). Mika, à la présence douce et discrète, a l’air d’un ange, et nous subjugue par ce qu’il nous dévoile.

Au moment du départ, ces personnes qui nous étaient inconnues il y a moins d’une heure, nous plongent dans un grand moment d’émotion ressenti au fond de la gorge ou de la poitrine et les regards échangés sont bien plus expressifs que les mots. Ariane (Nuit Debout Niort)

Informations sur Yuko Hirota et l’association piano-no-ki http://pianonoki.wixsite.com/yukohirota/fukushima

Témoignage d'une rennaise

" Je suis revenue le lundi. Nous avons rencontré les enfants accueillis à La Guette, qui venaient de zones périphériques à Fukushima. Soit-disant pas irradiées. Une asso se préoccupe depuis le début de leur procurer des vacances. Une asso franco-japonaise, plus plein de petites énergies. Ils font quelque chose de complétement fou, ça coûte très cher, les vacances. Bon, les conditions sont spartiates. J'ai été émue d'un bout à l'autre, au bord des larmes, par la rencontre avec ces gens qui se décarcassent, de manière discrète et efficace. Une des animatrices est musicienne, on pourrait voir avec elle pour organiser une représentation pour la paix, dans le cadre de la journée mondiale pour la paix, le 21 septembre. Le 23 à Rennes, le mouvement pour la paix et d'autres vieux machins organisent une marche pour la paix. Les gens de l'asso nous ont assez mal reçues initialement, car elles croyaient qu'on voulait « voir les enfants ». Puis ça a été extrêmement chaleureux. C'était fou. Avec ces enfants qui ne sont quand même pas en forme, qui ne parlent pas français... Il y avait une générosité, un élan... C'était formidable. Je suis sortie de là heureuse. "

Extrait de Retours sur les rencontres de paimpont (Rennes, 17 août)