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Modification de Villes/Nice/Université populaire/CR/492 mars - La non violence selon Etienne Balibar

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==Son de l'atelier==
 
==Son de l'atelier==
https://www.youtube.com/watch?v=v0ck07Oj44c
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A venir après l'atelier.
  
 
==Présentation==
 
==Présentation==
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* et la dissolution de l'identité, qui donnerait la violence ultra-objective des structures capitalistes marchandes, avec des sujets incapables d'y résister, n'ayant plus d'identité collective.
 
* et la dissolution de l'identité, qui donnerait la violence ultra-objective des structures capitalistes marchandes, avec des sujets incapables d'y résister, n'ayant plus d'identité collective.
  
  "La civilité est donc ce mouvement simultané d’identification et de désidentification qui doit s’opérer au sein de la multitude : elle est distanciation critique au sein même des identifications collectives sans lesquelles il ne peut y avoir de solidarité, de communauté. Elle est une réflexivité critique des sujets en lutte face à la puissance du collectif, sans se réduire à un individualisme stratégique."
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  "La civilité est donc ce mouvement simultané d’identification et de désidentification qui doit s’opérer au sein de la multitude : elle est distanciation critique au sein même des identifications collectives sans lesquelles il ne peut y avoir de solidarité, de communauté. Elle est une réflexivité critique des sujets en lutte face à la puissance du collectif, sans se réduire à un individualisme stratégique. Impossible à circonscrire conceptuellement, elle relève d’un « art politique » (Balibar,Wallerstein, 1997, p. 52), qui ne peut se définir qu’en conjoncture [...]"
  
Elle insiste aussi sur le fait que la civilité "ne se planifie pas, ne se décrète pas", au risque d’accroître la possibilité d'extrême violence. Elle doit toujours être le résultat de l'action réelle des gens, en fonction de leur situation.
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Elle insiste aussi sur le fait que la civilité "ne se planifient pas, ne se décrètent pas", au risque d’accroître la possibilité d'extrême violence. Elle doit toujours être le résultat de l'action réelle des gens, en fonction de leur situation.
  
 
Ensuite elle nous propose d'essayer de repérer des stratégies de civilité dans les révolutions arabes, à travers le cas de l'Egypte notamment analysé par la philosophe Judith Butler, en prenant le cas de l'occupation de la place Tahrir à partir du 28 janvier 2011 jusqu'à la destitution de Moubarak.
 
Ensuite elle nous propose d'essayer de repérer des stratégies de civilité dans les révolutions arabes, à travers le cas de l'Egypte notamment analysé par la philosophe Judith Butler, en prenant le cas de l'occupation de la place Tahrir à partir du 28 janvier 2011 jusqu'à la destitution de Moubarak.
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Et cette violence domestique est ancrée partout. L'homme exerçant un rôle de dominant pouvant exercer la violence extrême dans son foyer peut aussi le faire ailleurs, à tous les niveaux de la hiérarchie sociale. Même dans l'armée où il n'y a pas de femmes, les personnes dominées sont féminisées (comme le remarque Pinar Selek).
 
Et cette violence domestique est ancrée partout. L'homme exerçant un rôle de dominant pouvant exercer la violence extrême dans son foyer peut aussi le faire ailleurs, à tous les niveaux de la hiérarchie sociale. Même dans l'armée où il n'y a pas de femmes, les personnes dominées sont féminisées (comme le remarque Pinar Selek).
  
Elle tente ensuite de montrer comment la souveraineté de la majorité devient une domination ou une dictature masculine. Elle utilise pour ça le concept d'homme jetable qu'Etienne Balibar a repris à Bertrand Ogilvie. L'homme jetable est celui qui n'est plus simplement exploité par le capitalisme, mais qui perd sa place dans cette société, dont plus personne n'a besoin, et qui est simplement exclu, plongé dans la misère et complètement délaissé.
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Elle tente ensuite de montrer comment la souveraineté de la majorité devient-elle une domination ou une dictature masculine. Elle utilise pour ça le concept d'homme jetable qu'Etienne Balibar a repris à Bertrand Ogilvie. L'homme jetable est celui qui n'est plus simplement exploité par le capitalisme, mais qui perd sa place dans cette société, dont plus personne n'a besoin, et qui est simplement exclu, plongé dans la misère et complètement délaissé.
  
 
Pour expliquer pourquoi la dictature des masses perdure alors qu'une quantité croissante de personnes sont dans la catégorie jetable, elle dit :
 
Pour expliquer pourquoi la dictature des masses perdure alors qu'une quantité croissante de personnes sont dans la catégorie jetable, elle dit :
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'''Lien de l'article''' : http://www.lahaine.org/labica/b2-img/labica_violence.pdf
 
'''Lien de l'article''' : http://www.lahaine.org/labica/b2-img/labica_violence.pdf
  
George Labica écrit sa réponse suite à une conférence de 2004 d'Etienne Balibar, où Balibar présentait Lénine et Gandhi comme "les deux plus grandes figures de théoriciens-praticiens révolutionnaires de la première moitié du XXème siècle". Labica est mort en 2009, donc avant que paraisse le livre Violence et Civilité (2010) de Balibar. Mais son dernier livre "Théorie de la violence" sorti en 2007 traitait justement de la violence.
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George Labica écrit sa réponse suite à une conférence de 2004 d'Etienne Balibar, où Balibar présentait Lénine et Gandhi comme "les deux plus grandes figures de théoricienss-praticiens révolutionnaires de la première moitié du XXème siècle". Labica est mort en 2009, donc avant que paraisse le livre Violence et Civilité (2010).
  
 
Il dit d'abord que cette idéologie de la non violence est caractéristique de notre époque en citant plusieurs penseurs de ce courant, et dit qu'il comprend en partie pourquoi : notamment parce que la violence ne fait qu'exploser comme jamais auparavant l'humanité n'en a connue, et aussi de par les expériences des mouvements communistes qui ont généré beaucoup de violence.
 
Il dit d'abord que cette idéologie de la non violence est caractéristique de notre époque en citant plusieurs penseurs de ce courant, et dit qu'il comprend en partie pourquoi : notamment parce que la violence ne fait qu'exploser comme jamais auparavant l'humanité n'en a connue, et aussi de par les expériences des mouvements communistes qui ont généré beaucoup de violence.
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==Discussion==
 
==Discussion==
===Suite à la présentation 1 sur les concepts de Balibar===
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A remplir à partir du CR et/ou du son après l'atelier.
* Témoignage de Florence : lors d'une expérience, on a donné des masques blancs à certaines personnes et des masques noirs à d'autres, et au bout d'un moment on sentait une tension entre les deux groupes.
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* La distinction entre violence et violence extrême a l'air plutôt de degré que de nature. Et par ailleurs les concepts ont l'air un peu déconnectés de la réalité.
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** Balibar s'intéresse surtout aux rapports entre la politique et la violence. La distinction entre violence et violence extrême n'est pas tout à fait exclusive l'une de l'autre (mais il faudrait vérifier en lisant son livre), les simples actes de discrimination pour empêcher une personne de participer à quelque chose qui concerne la vie politique (au sens de Harendt) peuvent constituer une violence extrême.
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*** Mais sans que la personne ne soit dans l'incapacité même de résister, une simple discrimination suffit ? A vérifier. Parce que sinon la violence extrême serait vraiment partout tout le temps, et il serait difficile de penser à l'écarter avec la civilité.
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**** Dans ce cas-là, on peut aussi se demander si la personne qui est en situation de violence extrême doit être consciente de sa situation, ou est-ce qu'elle peut même ne pas en être consciente tellement elle en est victime ? L'une de ces situations plonge-t-elle la personne dans la violence extrême ou l'en sort ? Le cas où la personne n'est même pas consciente nous rapproche de la violence symbolique de Bourdieu.
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* Témoignage de Florence : face à une personne qui hurlait, elle était complètement tétanisée et ne pouvait rien faire.
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* Pour René Girard il ne peut pas y avoir de collectivité humaine sans qu'il y ait de phénomène de bouc émissaire, il y aurait donc toujours cette forme de violence dans tout groupe, dans toute civilisation.
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** René Girard pose la question de savoir pourquoi il y a le phénomène de bouc émissaire, alors que Balibar ne se demande pas pourquoi il y a la violence, il la pose comme étant là et essaye de résoudre le problème.
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* D'après Clausewitz : "La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens", d'après Hervé (et Michel Foucault), c'est la politique qui est la continuation de la guerre par d'autres moyens. Il y aurait donc une dimension de guerre dans les rapports humains.
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* Est-ce qu'il est possible d'aboutir à des changements radicaux autrement que par la violence ? Selon Hervé non, mais si on utilise les moyens violents, les changements radicaux échouent et on aboutit à une situation pire que la situation initiale. Du coup les changements radicaux adviennent lorsque c'est le moment historique, mais si on essaye de les forcer, on aboutit quasi systématiquement à des changements non désirés. D'un point de vue pragmatique la violence révolutionnaire est donc mauvaise.
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** Balibar ne pense pas que la violence extrême soit la seule manière d'obtenir un changement significatif. Il pense qu'on peut le faire d'autres manières moins violentes.
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** Roman : je ne trouve pas que la contre-violence ait été systématiquement inefficace pragmatiquement. Exemple : la terreur était très violente, mais suite à celle-ci on a quand même eu la république. Est-ce qu'elle était nécessaire ? Pas sûr. Mais elle a bien eu lieu juste avant.<br />Autre exemple : l'avènement de la sécurité sociale avec la socialisation de 20 à 30% du PIB dans de nombreux pays d’Europe a eu lieu de manière relativement non violente juste après un acte d'extrême violence (la 2ème guerre mondiale). Là encore est-ce que cette guerre était nécessaire à une socialisation d'une telle ampleur ? Pas sûr. Mais elle a bien eu lieu juste après.<br />Du coup question : est-ce qu'on peut vraiment avoir des changements politiques importants sans passer par une période d'extrême violence ? Balibar pense certainement que oui sinon il ne voudrait pas absolument éviter l'extrême violence, mais on peut quand même se le demander.
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* On peut se demander pourquoi il y a toute cette violence ? Ce qui la crée c'est en général l'injustice. L'origine de la violence peut être le fait de ne pas avoir d'amour pour l'autre. Il y a aussi une symétrie entre la violence et le besoin économique de créer des technologies. Les raisons de la guerre sont les raisons de la violence.<br />Il meurt un million de personnes dans le monde à cause de la France. Mais si toutes les nations se mettaient à faire la paix on aurait une grande crise économique, donc l'économie nous obligé à faire la guerre.
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** Cette position marxiste "classique" consistant à dire que c'est l'économie qui provoque la guerre et qui est à elle seule responsables de tous les problèmes et de toutes les violences, Etienne Balibar s'en éloigne. Pour lui il y a des formes de violences (extrêmes) qui n'obéissent pas simplement à un besoin de rentabilité, mais qui sont dans la simple destruction irrationnelle, que ce soit par des mécanismes systémiques (violence extrême ultra-objective), ou communautaire (violence extrême ultra-subjective).
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*** La violence de la guerre a bien permis les 30 glorieuses en tout cas.
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* "La rue a une identité !"
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** Dans une nation il y a aussi une identité.
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* La non violence on peut la faire à soi-même en ne buvant pas d'alcool, ou en n'allant pas à la plage alors qu'on en a envie.
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* L'intelligence va avec la sagesse. Ce qui engendre la violence est 3 choses : la peur, la méfiance, la haine. Le fait de ne pas connaître peut créer de la violence. Et là où il y a l'adaptation il y a la connaissance, et donc on peut ne plus être violent. Mais ce qui compte c'est l'endurance (??).
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* "Puis-je, mes pensées, devenir la manifestation de mon être véritable, pure et lumineux"
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* La violence appartient-elle seulement à l'être humain ? Une forêt par exemple, à l'état sauvage, elle est ultra violente. Le plus fort arbre prend le dessus sur le plus faible.
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** Pas sûr qu'on puisse appeler l'état de la nature "violente", puisqu'elle se le fait elle-même. C'est une discussion philosophique sur la nature elle-même.
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* Petite expérience : on a enlevé le sucre de l'alimentation de jeunes difficiles, et en peu de temps beaucoup d'entre eux sont devenus moins agressifs, studieux etc. En enlevant le sucre, l'insuline devient moins perturbatrice pour le cerveau. Donc par ce simple moyen technique on peut diminuer la violence déjà.
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===Suite à la présentation 2 sur le texte de Cécile Lavergne et le jeu des identités===
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* Pour le mouvement Gezi, Pinar Selek dit que c'est grâce à l'absence d'identité collective que ça a pu aboutir à quelque chose d'anti-violent. Il y a seulement eu une identification momentanée à l'action mais rien de plus.
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** Pourtant il y a bien une identité collective qui est créée à chaque fois qu'un mouvement se crée. On a bien un mouvement d'identification, mais qui ne doit pas être trop fort au risque de tomber dans la violence ultra-subjective.
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*** C'est bien ça, à Gezi il n'y avait pas de rigidification radicale de l'identité, ni à l'inverse de dissolution des identités. Pinar Selek disait dans son article : "Ce qui nous intéresse le plus est que dans cet espace, l'affaiblissement de Gezi, l'affaiblissement considérable du sentiment d'appartenance à un collectif et à une identité sociale et politique et la violence d'agir sans se couler dans le moule n'affectent pas la capacité d'action collective dans cet espace. Ces croisements ouvrent l'espace militant aux multiples subjectivations collectives qui ne sont propres à aucune position sociale, politique, idéologique ou identitaire préexistante."
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* Nous vivons dans une civilisation fondée sur la violence. Il y a une symbolique dans l'histoire de notre civilisation. Un empire divisé contre lui-même ne peut pas tenir. Et par ailleurs le climat agit aussi sur les conflits.
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* La violence dans le système de contrôle et dans l'anarchie, crée une hiérarchie mise en scène.
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===Suite à la présentation 3 sur le texte de Zeynep DIrek et le point de vue féministe sur l'extrême violence/civilité===
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* La violence la plus extrême est celle qu'on déshumanise. Par exemple nous avons des téléphones portables, objets communs, issus d'une extrême violence d'exploitation des enfants dans d'autres pays.
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* Quand on parle de violence domestique, on pense aux situation concrètes des violences du mari qui maltraite son épouse. Dans le sujet dont parle Zeinep Direk la violence est présente partout en tant que système, et la violence subie par les femmes est issue d'une essentialisation. L'homme a la possibilité d'orienter la violence objective qui vient sur lui, sur les femmes. Il devient le point relai de la violence extrême.
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** C'est bien de l'effet structurel dont parlait aussi Zeynep Direk : même sans parler de la violence ponctuelle que les femmes subissent dans le foyer, il y a aussi l'aspect structurel où elles sont confinées à la maison, et plus généralement l'aspect structurel où elles subissent la violence à tous les échelons de la société.
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* On revient sur la question qu'on avait évoqué : est-ce que le fait d'être conscient de la violence extrême qu'on subit fait qu'on commence à sortir de cette violence ? C'est le cas des femmes qui subissent la violence structurelle et qui s'organisent en réseaux féministes.<br />Quand Balibar parle de civilité est-ce que ce sont aussi les actions individuelles, ou est-ce que ce sont plutôt les structures collectives ? Ou est-ce que les deux sont de toute façon entremêlées ?
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** Mais dans certains cas de violence extrême on peut quand même douter qu'en être conscient change quelque chose : par exemple dans le cas des camps de concentration est-ce que le fait d'être conscients pouvait aider les déportés à agir dans le sens de la civilité ?
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*** On ne peut peut être pas arrêter la violence, mais en se souvenant qu'on est un être politique, on peut au moins commencer à agir, se donner la possibilité de réagir (y compris collectivement).
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* La violence naît d'une contrainte et d'une souffrance. Mendeleiev a constaté qu'une cellule, lorsqu'elle avait tout ce dont elle avait besoin, elle n'évoluait plus et finissait par s'auto-détruire. Est-ce que la violence on ne pourrait aps la surmonter en se faisant violence à soi-même, violence à la partie qui voulait faire violence ?
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* Est-ce qu'on ne pourrait pas chacun évoluer dans notre non-violence, en partant de là où on est ?
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* On constate que quand on les a mis au travail, on retrouve les femmes dans la police etc. Donc elles sont capables des mêmes choses. Il faudrait travailler sur : comment devenir non soumis, en plus de non-violent.
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** C'est tout à fait compréhensible que les femmes soient violentes aussi, elles sont des êtres humains comme les autres. Si on dit que les femmes, parce qu'elles sont femmes, ne doivent pas être violentes, c'est là encore une essentialisation de la nature de femme.
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* Quand on est victime de violence et d'injustice, il faut mettre ces problèmes de côté et ne pas se sentir victimisé, parce que sinon on a du mal à réagir face à ces injustices.
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** Effectivement c'est très important de ne pas se laisser dans l'état de victime, mais d'un autre côté être victime c'est quelque chose de réel, et la reconnaissance de cet état de victime est psychologiquement important (surtout sur le long terme).
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* Il y a aussi un phénomène d'identification dans le mouvement féministe, et c'est cette identification qui leur permet de résister : comme le disait Cécile Laverge il y a bien un jeu dialectique entre identification/désidentification dans les processus de civilité.
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** Il y a un effet d'identification, mais surtout la solidarité avec des gens avec qui on partage une expérience (les femmes), et non pas une identification à quelque chose qu'on suivrait comme des moutons.
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*** Selon Cécile Lavergne, l'identifiocation c'est "les identifications collectives sans lesquelles il ne peut y avoir solidarité, communauté". Il n'y a rien de péjoratif dans l'identification, on n'est dans la violence ultra-subjective que quand elle est poussée à l'extrême.
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**** On construit une identité, puis on se rend compte qu'elle vient de l'extérieur et on la déconstruit, puis on en construit une autre pour se retrouver. Et on se désidentifie, réidentifie etc. c'est un processus permanent.
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===Suite à la présentation 4 sur la critique de Balibar par Georges Labica===
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* Sur le fait que la violence serait un concept creux, Balibar y répond quand même un peu avec son concept de violence extrême qu'il essaye de définir comme étant précisément la catégorie de violence à éviter.
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* Sur le deuxième argument de Labica qui dit qu'on ne choisit pas la violence mais on s'y adapte en fonction de l'adversaire (l'Etat), la critique est peut être un peu plus solide, dans le sens où si l'Etat envoie une armée sur des personnes qui occupent une place, à un moment il va falloir réagir en contre violence si on ne veut pas se faire massacrer (sachant qu'il y a eu déjà de nombreux massacres de dizaines de milliers de personnes sur lesquels le pouvoir ordonnait de tirer).
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** Balibar dit la même chose en fait : la violence est en situation. Il dit juste que si la violence existe toujours, il est préférable de ne pas en arriver à la violence extrême.
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*** Justement la différence entre les deux c'est que Balibar a absolument peur de l'avènement de l'extrême violence et veut l'éviter par tous les moyens, y compris si ça implique de ne pas se défendre face à une armée qui attaque, pour lui c'est la chose la plus grave qui puisse arriver. Pour Labica en revanche il faut contre-attaquer si la situation l'exige et tant pis pour la violence extrême.
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* La contre violence est une notion un peu trop large parce qu'elle inclut violence défensive et violence offensive.
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* La violence comme la civilité s'inscrivent dans le cadre de force asymétrique. Comment Balibar et Labica le conçoivent ?
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** Pour Labica c'est facile : dans le rapport de force asymétrique il faut s'adapter et utiliser les moyens dont on dispose pour résister. Pour Balibar par contre la violence extrême est la pire chose qui soit : donc tant qu'on l'évite on peut faire quelque chose, si on tombe dedans c'est fini pour nous. Et donc il faut faire... comme on peut sans jamais aller vers la violence extrême (à creuser pour voir si il dit d'autres choses là dessus).
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* Il faut éviter la violence mais le risque zéro n'existe pas.
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* Si on est déjà dans la violence extrême, quelle est la solution selon Balibar pour y résister ? (à part par une contre-violence extrême ?). Par exemple sur le cas de l'allemagne nazi, si les autres pays ne lui avaient pas fait la guerre (violence extrême), est-ce que la violence extrême des camps se serait arrêtée ?
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** Il ne faut pas rester sur des exemples concrets, dans le cas de l'exemple de l'extermination des juifs, effectivement on voit mal comment ils auraient résisté. Et Etienne Balibar lui-même ne leur dirait pas de ne pas utiliser de contre-violence dans un cas particulier qui le nécessite vraiment. Il faut voir la chose plus globalement : si on applique le principe d'éviter la violence extrême en général par des processus de civilité, on va aboutir à une situation de monde où les individus subjectivés et ayant construit des réseaux de solidarité seront plus aptes à résister par des moyens non violents. <br /> Le fait d'être dans la contre-violence ne fait que  reproduire, entretenir et renforcer la violence au lieu de la dissiper.
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* A quel point l'homme a besoin de la violence ? On en voit tout le temps dans les films violents, sports de combat, jeux etc. on croirait qu'on est attirés par la violence. Est-ce que c'est un besoin naturel ?
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** Peut être que ça devient un besoin naturel précisément parce qu'on est soumis à une violence en permanence ? Ne serait-ce que simplement le fait qu'il y ait des riches et des pauvres implique qu'il y ait de la violence pour maintenir cet état de fait, et peut être que ça nous impacte directement et nous fait reproduire une violence dans d'autres champs de la vie.
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*** Pourtant les gamins de 5 ans qui ne connaissent pas encore le système d'exploitation sont aussi attirés par la violence, c'est comme instinctif.
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**** Tous les enfants ne sont pas comme ça.
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*** L'autogestion pourrait calmer les gens.
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** Cette caractéristique de mettre en avant la violence n'est pas propre à notre civilisation, il y a des civilisations très diverses qui n'ont jamais été confrontées les unes avec les autres, où les figures dominantes, transgressives sont valorisées. Ca conduit à s'interroger sur cette appétence.
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*** Est-ce que ça remonte aussi aux civilisations qui n'ont aps l'Etat ? Les tribus de chasseurs-cueilleurs sont aussi dans l'apologie permanente de la violence ? C'est à vérifier. Parce que ça voudrait dire que dans ces civilisations tribales il y a un chef qui impose sa force. Il y a des informations (par exemple dans le livre d'Engels "L'origine de la propriété, de la famille et de l'Etat", les tribus de chasseurs-cueilleurs sont présentées comme beaucoup plus égalitaires) qui vont dans le sens de dire que cette violence de domination du plus fort n'a pas toujours existé dans toute société.
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**** On a peut être eu une approche trop idyllique par rapport à ces civilisations primitives. Souvent des figures violentes, transgressives étaient mises en valeur, mais quand ce genre de figure voulaient s'imposer, le groupe exerçait une contre-violence collective pour qu'il ne puisse pas s'imposer.
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