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Ressources/La blockchain dans le mouvement

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La blockchain est une technique si subversive et radicale que nos amis banquiers mettent beaucoup d’énergie à essayer de se l’approprier en espérant maintenir à tout prix ce qui leur reste de pouvoir. Le caractère open source de cette technologie nous permet de l’utiliser dans le but de réaliser ce que nous avons à réaliser. Puisque l'argent est programmable, programmons-le.

Qu’est-ce qu’une blockchain ?

Une blockchain (chaîne de blocs) est une base de donnée distribuée. C'est une sorte d’ordinateur géant partagé dans lequel on peut écrire ce qu’on veut sans que personne ne puisse le modifier ou l’effacer. Les deux plus importantes blockchains (Bitcoin et Ethereum) sont impossibles à censurer : il faudrait pouvoir “débrancher Internet” ce qui semble assez compliqué aujourd’hui.

La blockchain Bitcoin sert principalement à enregistrer des transactions financières sans demander la permission ni à une banque ni à aucune institution. La blockchain d’Ethereum permet d’enregistrer des contrats autonomes (les ricains appellent ça “smart contract”) qui sont des bouts de codes qui expriment les règles qui régissent une organisation. On appelle DAO (“Decentralized Autonomous Organisation”) les communautés qui définissent de cette façon leurs règles de fonctionnement (parts sociales, rémunérations, compensations de contributions, droit de vote, etc).

Ce qui intéresse les banques, et ça n’a rien d’étonnant, c’est à la fois les coûts d’utilisation qui sont très faibles (voire parfois gratuits), et la sécurité très forte. La transparence est une caractéristique que nous pouvons également utiliser.

Comment l’utiliser intelligemment ?

Personne ne prétend que cette technologie (que certains comparent à l’invention de la télé ou d’Internet) permettra de “sauver le monde” ou de “révolutionner” je ne sais quoi. On en est qu’au tout début. Il n’existe pas encore vraiment d’applications clé-en-main et confortables d’utilisation. Et même si le développement est extrêmement rapide, il faut se montrer un peu patient.

Financement participatif, design monétaire, création de titres numériques (passeports, titres de propriétés, parts sociales d’une entreprise), gouvernance décentralisée sont les domaines les plus directement concernés. Dans le contexte du mouvement #NuitDebout, il est tout à fait à notre portée de mettre en place un système de vote aussi solide que le vote papier tel qu’il est actuellement pratiqué en France, d’émettre toutes sortes de titres numériques, ou bien d’organiser une collecte de fonds destinés à financer quelques belles actions à venir.

Même si la conception de ce genre d’applications décentralisées (aussi appelées “dapp”) est largement à la portée de n’importe quel développeur, cela prend un certain temps à faire. Le plus difficile est évidemment de décider collectivement des règles de fonctionnement avant de les mettre en code.

Que peut-on proposer tout de suite ?

Une simple adresse Bitcoin peut être considérée comme une plateforme de crowdfunding. Le principale avantage est de permettre à n’importe qui aux quatre coins du monde de contribuer financièrement au mouvement, y compris pour des petits montants. Les frais de transactions sont quasi-nuls. Cet argent pourra être utilisé pour financer les actions importantes qui ne tarderont pas à être votées en assemblée générale ou bien couvrir des frais d’avocats.

Plusieurs initiatives sont en cours : cagnottes physiques en espèces, “pots communs” divers et variés, etc. En euro, centraliser ces collectes n’est pas pertinent et les risques de dérives et/ou conflits sont évidents. Par contre, pour réussir une campagne de dons en Bitcoin, il faut que les futurs donateurs puissent être sûr à 100% que les 10 centimes qu’ils envoient seront utilisés à financer de réelles actions. Il est possible d’annoncer par exemple une adresse par commission. C’est une option. Mais de l’étranger, il sera à mon avis plus rassurant de voir grossir le solde d’une adresse unique officielle dont ont connait précisément l’usage qui en sera fait. Ce solde est d’ailleurs très facilement vérifiable via blockchain.info.

Par ailleurs, la monnaie de Satoshi a ses détracteurs... Je me permets de rappeler à ceux-ci qu’il n’est pas beaucoup plus sain de n’utiliser que l’euro dans ses échanges. Bitcoin n’est pas une entreprise et il faut bien comprendre que les frais de transactions sont ridicules (comptez moins de 0,1%) et servent à rémunérer les ordinateurs qui font le travail de vérifier et valider l’ensemble des transactions sur le réseau. Il est probablement plus cohérent de mettre en place un système de crédit mutuel (banque de temps) ou bien une monnaie libre à dividende universelle pour échanger entre nous mais ce n’est pas le sujet ici : nous avons besoin de rendre possible les contributions en provenance de l’étranger.

Comment mettre ça en place efficacement ?

Créer une adresse bitcoin simple prend 10 secondes. Il convient de ne jamais laisser une clé privée (qui permet de disposer de l’argent) ni sur un serveur, ni sur un appareil connecté à Internet. On crée une adresse en local puis on imprime la clé privée en 3 exemplaires. Un pour vous et les deux autres à deux personnes de confiance. C’est ce qu’on appelle le “stockage à froid”. Il faut aussi savoir qu’en Bitcoin les transactions sont irréversibles et qu’il est strictement impossible de récupérer les sous en cas de perte de clé privée.

Un peu comme la personne qui se balade sur la Place pour collecter quelques pièces au nom du mouvement, le risque de voir partir cette personne avec la caisse est toujours très élevé. C’est pourquoi je propose de faire ce qu’on appelle un “multisig”. L’argent ne peut être dépensé qu’avec la signature de plusieurs personnes : 

  • On désigne trois personnes
  • Chacune d’entre elles télécharge une appli qui permet cette fonctionnalité, type Copay, BitGo ou Electrum (toutes open source)
  • Chacune imprime et confie un back-up à deux personnes de leur choix
  • On publie de façon officielle l’adresse publique (Commission Communication)

Pour ce qui est de la dépense, il n’y a aucune urgence. On débloque les sous seulement sous ces deux conditions :

  • Quand on dispose d’une structure capable d’accueillir ces fonds
  • Quand la foule aura voté une ou plusieurs actions précises

Ça me paraît cohérent qu’une personne soit désignée parmi les commissions suivantes : Action, Logistique, Démocratie. On pourrait par exemple tirer au sort parmi les volontaires de chacune de ces trois commissions. Quand l'AG le décidera, ces trois personnes se réuniront pour procéder au déblocage, transfert et répartition des fonds.

Si vous avez des idées, suggestions, critiques, conseils, n'hésitez pas : https://chat.nuitdebout.fr/channel/blockchain