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AG du 81 mars (20 mai)

De NuitDebout
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Jardin des connaissances très enrichissant de 20h30 à 21h30 autour du mouvement des indignés avec notre ami espagnol.

Bilan des actions des commissions actions :

  • Mardi : impression de se faire balader par les syndicats qui ont voulu innover et changer leurs déplacements Résultat les copains de nuit debout se sont retrouvés le bec ouvert devant la maison de l’eau où aucun élu ne s’y trouvait. Environ une quinzaine de ND présents. Le groupe décide de tracter en masse jusqu’aux clairions. Mission réussie. Fabien a demandé à FO de pouvoir parler au micro, malgré une réponse surprenante «  si votre discours est purement syndicaliste et non politique…. ». L’idée a été acceptée.
  • Un groupe décide de se rendre à la préfecture pour marquer l’évènement. Ouverture de poubelles devant le bâtiment. Deux jeunes se sont fait interpellés par la police car se sont éloignés du petit groupe ND. Résultat amende pour dégradation de la voie publique.
  • Ces derniers remercieront plus tard lors d’un temps de parole la mobilisation des copains qui, lors de la dernière AG se sont cotisés pour les aider à régler leurs contraventions (60 euros récoltés).
  • Jeudi lors de la manif, nous avons eu proposition de la CGT de débuter le cortège. Est-ce une ouverture ou un moyen de ne pas nous avoir dans les pattes au milieu du cortège ?
  • Un groupe de ND décide alors une action à la mairie d’Auxerre. L’idée y rentrer ensemble juste pour "déranger". Résultat une quinzaine de personne motivées. Une fois à l’intérieur, deux policiers arrivent ce qui créée un mouvement de foule où la majorité des copains sortent de la mairie. Seuls 3 nuit debouteurs se sont retrouvées dans la mairie. Fabien attire donc l’attention sur le fait de se poser ensemble et de rester ensemble lors de ses actions.
  • L’Yonne républicaine a concocté un nmini article parlant des ND et le qualifie de mouvement « ennemi à la dictature ». Plutôt intéressant même si nous n’attendons rien de particulier des médias.

Débat sur les actions, et l’AG

  • Effectivement le temps d’AG le vendredi soir nous offre un espace de paroles et d’échanges. Ensemble il nous permet de nous positionner si oui ou non nous sommes d’accord pour faire ce genre d’action (investir les lieux administratifs…).
  • Cependant lors de l’AG nous ne pouvons établir clairement un lieu et une date pour les interventions car cela est risqué. Il est important de garder l’effet de surprise. Lors de nos AG nous devons réfléchir au sens de ces actions, et légitimer celles-ci (moralement surtout).
  • L’AG propose un lieu de réflexion. Le groupe que nous formons chaque vendredi ne se veut pas uniforme. Il est important de rappeler qu’il faut aussi être d’accord avec le fait de déléguer aux commissions les actions concrètes à mettre en place. Depuis le début de ses actions, la commission action prouve demander à un avocat que nous agissons de manière intelligente. Nous aimons manifester notre opposition, informer les gens…et cela de manière ludique et non violente. La population et même les forces de l’ordre nous soutiennent dans celles-ci. Continuons alors à créer des mouvements marquants et/ou drôles. (Peut-on faire la chenille dans les grandes surfaces ? il faudrait être en masse….).

Prises de paroles diverses

  • Un jeune s’exprime sur son mécontentement au niveau du soutien des syndicats et demande à ce que l’on soit plus véhément.
  • Une réponse immédiate propose alors de se rendre lors des intersyndicales pour organiser une convergence lors des manifs.
  • Nous sommes ici pour nous battre contre la loi travail et son monde…Il faut cibler ce qui ne va pas et proposer ce qui nous semble plus juste. Peut-on de nous soutenir et nous aider à savoir comment intervenir ? À savoir ce qu’il faut dire s’il y a interpellation ?
  • Aujourd’hui rappelons qu’ici certains sont freinés pour réaliser des actions illégales. Cependant cette discussion de ce soir l’est déjà plus que nous sommes place de l’arquebuse à 22h30 lors de l’état d’urgence.
  • Fabien propose d’intervenir lors du jardin des connaissances pour une formation autour de la désobéissance avec des outils concrets comme une échelle de risque. La commission actions fonctionne déjà avec ces outils mais il reste intéressant d’informer sur ce sujet.
  • Une action illégale n’est pas de suite une action de destruction et de casse. Nous souhaitons que le mouvement aujourd’hui minoritaire garde l’image que nous avons forgé depuis le depuis à Auxerre : un mouvement d’opposition non violent mais dérangeant !
  • Ce qui nous manque aujourd’hui se sont les mobilisations en masse lors des actions. Si nous étions lors de celles-ci autant que nous sommes ce soir, là, on dérangerait davantage…On permettra un basculement radical du rapport de force. Rappelons que la commission action invite à chacune de ces actions TOUT LE MONDE. Alors c’est à celui-ci de faire au mieux pour se montrer.
  • Sachons qu’aujourd’hui ce sont les masses qui bloquent qui dérangent. Nous sommes en droit de bloquer l’économie ! Alors continuons à réfléchir à des choix stratégiques !
  • Rappel lors des échanges par mails. Il est important lors des désaccords de les exprimer sobrement. Il faut se soutenir même si nous ne sommes pas toujours en accord. Une action doit être consensuelle pour être portée. Il ne faut pas minoriser et déliter l’image, et les symboles que nous portons au travers de nos rassemblements.
  • Peut-on imaginer aussi des actions telles des appels téléphoniques incessants… (Mairie…même directement à Mr Larrivée…)
  • Une ND au collège bienvenu martin ? D’ailleurs un rassemblement en masse peut s’associer avec les parents et élèves de bienvenu. Ensemble ne serions-nous pas plus forts ?
  • Cette semaine le mouvement s’accélère partout en France.
  • Nous pouvons faire ici de belles choses avec les moyens que nous avons. Il y a de la place, pas d’ennui avec les forces de l’ordre, il y a des jardins…alors continuons à créer. Pensons aussi aux liens intergénérationnels, se rendre dans les maisons de retraite pour donner de la vie…
  • Il faut adapter nos solutions aux besoins.
  • L’information autour des ND devrait être constante.
  • Le tractage d’affiche doit se poursuivre ! À l’Auchan à Sens très stratégique ! Intervenir dans les MACdo…et même réaliser des fiches techniques autour des multinationales qui vont pulluler avec l’euro 2016. Réaliser des fiches, simples, "qui sont ces gens…Adidas….qui fabrique.."alerter et sensibiliser pour arriver à une prise de conscience.
  • Appel à Boycotter également. C’est par l’information par la transparence que le monde se lèvera et qu’ils tomberont.

Projet Citoyen : le travail

Après le jardin des connaissances et l'AG, les NuitDebout's très motivés échangent réflexions et propositions sur le thème du travail, avec 21 interventions :

  • Il faut centrer la discussion sur la loi El Khomri. On devrait parler en priorité des dispositions qu'elle comporte et surtout de l'inversion de la hiérarchie des normes. Jusqu'à présent, un accord de branche s'imposait comme un minimum à toutes les entreprises. Si la loi est définitivement adoptée par l'Assemblée nationale, un accord d'entreprise pourra être moins favorable aux salariés que l'accord de branche dans laquelle ils se situent ou même que le code du travail ! Il s'agit d'un recul historique, d'un retour au XIXeme siècle.
  • La question du travail ne doit pas être dissociée de celle du salaire et du chômage. Pour que tous puissent échapper à la précarité salariale et à la domination capitaliste, il faudrait instaurer le "salaire à vie", comme le propose Bernard Friot. En simplifiant, cela revient à étendre le statut de la fonction publique d’État à l'ensemble de la population, à dissocier le salaire de l'emploi. On devrait lui proposer de venir nous en parler.
  • Le travail, est-ce une valeur en soi ? Est-ce que notre vie doit tourner exclusivement autour du travail ? L'origine du mot travail est le latin "tripalium", qui est un instrument de torture. Le "travail" recouvre toutes les formes d'activité, qu'elle soient lucratives ou non. La création artistique est une forme de travail, même si elle n'est pas valorisée dans l'univers marchand. Ici même, en ce moment, on peu dire que nous travaillons.
  • Oui, toutes les formes d'activité sont productives, que l'on soit salarié, chômeur, retraité, ou que l'on élève tout simplement ses enfants. Et c'est ce qui justifie la formule du salaire à vie pour tous.
  • L'O.I.T. (Organisation Internationale du Travail), dont la vocation est de défendre les droits des travailleurs dans le monde, ne pèse pas lourd face au capital et au patronat de chacun des pays adhérents. Il est une inégalité dont on ne parle jamais, c'est l'inégalité entre travailleurs de différents pays, de différents continents... Ainsi, le salaire horaire d'un ouvrier horloger suisse est sans rapport avec le salaire horaire d'un ramasseur de coton en côte d'ivoire*. Les prix des matières premières produits par les pays du tiers-monde sont injustement très bas par rapport au prix des produits manufacturés des pays industriels, et les termes de l'échange ne cessent de se dégrader. Et la part salariale dans la valeur ajoutée est sans commune mesure. * : 28 € versus 0,28 €.
  • Je suis du VillageDebout de Saint-Amand-en-Puisaye. Le travail peut être considéré comme une torture, mais aussi comme une tâche qui épanouit.
  • Le statut de travailleur salarié est présenté par les historiens comme un grand progrès quand on le compare au statut du serf ou de l'esclave. Mais à y bien réfléchir, quand on voit ce qui reste à la fin du mois après le loyer, la bouffe, les transports et les impôts, on peut presque se demander si c'est vraiment beaucoup mieux.
  • Je travaille au canal du nivernais. Nous sommes en réorganisation, et cela crée une pagaille monstre, au point d'en baisser les bras. Les managers de l'établissement public qui gère le canal n'y connaissent rien, en tous cas beaucoup moins que nous, ils ont conscience que beaucoup de choses ne vont pas, mais ils ne savent pas quoi faire. Je dirais que c'est comme le 49.3, on est comme au temps des seigneurs et des rois : il faut obéir aux ordres, un point c'est tout. Et puis 8 heures de travail, quand on y réfléchit bien, c'est énorme. Avec toutes les techniques qui ont été développées depuis des siècles, on devrait s'épanouir dans notre travail, et en faire beaucoup moins.
  • Je suis potière à Saint-Amand-en-Puisaye, enfin en stage de formation pour devenir potière. J'ai été éducatrice spécialisée d'enfants, ça me plaisait à priori, mais les conditions et le mode de travail faisaient qu'il m'était impossible de m'épanouir dans ce travail. Je préfère m'épanouir, au risque de gagner moins. Nous devons nous poser la question : quels sont nos vrais besoins ? Et puis, après tout, est-ce que tout ce dont on dispose et qu'on nous présente comme indispensable est bien nécessaire ?  Finalement, à vouloir trop s'intégrer au système, on se rend malade.
  • Ici, ce soir, nous faisons de la politique. Il y a des politiciens qui prétendent en faire un métier, et qui en plus veulent la faire à notre place, la politique. Ils ne devraient pas être payés pour ça !
  • On a beaucoup parlé des salariés ce soir, mais le sort des indépendants, ce n'est pas rose. Mon mari est artisan boulanger dans un village, et c'est très difficile d'en tirer une revenu décent. Nous avons sur le dos le RSI, qui nous extorque des sommes énormes au regard de ce que nous gagnons.
  • Aux USA, la nouvelle vague, c'est l'amour que le salarié doit porter à son entreprise, et le phénomène arrive en Europe, naturellement. Il ne suffit plus de louer sa force de travail, il faut aussi aimer son entreprise, et ainsi adhérer à "l'esprit d'entreprise". Il faut adhérer intimement à son aliénation. Avec la généralisation du mail, du téléphone portable, la frontière entre travail salarié et temps personnel tend à s'estomper. Il faut se méfier de tous les "cadeaux" du genre smartphone ou autre que peut vouloir nous faire notre entreprise, et rester vigilants sur l'utilisation des réseaux sociaux : nous sommes de plus en plus surveillés et suivis.
  • Et bien parlons-en, d'aliénation ! Les salariés du "118 218" doivent chanter le refrain publicitaire "Tou-tou youtou, tou-tou youtou, 118 218"  à tout utilisateur du service qui le lui demande. C'est la forme ultime de l'aliénation, une humiliation invraisemblable du salarié. Ce n'est pas inscrit dans le contrat de travail, mais c'est bien vu, et les prolétaires sont obligés de céder au caprices des clients pour conserver leur poste.
  • L'augmentation constante de la productivité permet de produire de plus en plus dans le même intervalle de temps. Comme le chômage est massif depuis des décennies, il n'y a pas augmentation de salaire, et la valeur supplémentaire créée ne va pas dans la poche du travailleur, mais dans celle de l'actionnaire.
  • Aujourd'hui, la notion de "métier" tend à disparaître, la tendance est à la polyvalence des travailleurs, ce qui les rend interchangeables et accroit encore s'il était possible la pression qui est exercée sur eux par la hierarchie.
  • Des différentes dispositions de la loi travail (El Khomri), il y en a une qui est vraiment importante, et c'est celle qu'il faut à tout prix combattre, c'est l'inversion de la hierrachie des normes entre Code du Travail accords de branche et accord d'entreprise : si désormais un accord d'entreprise peut prévaloir, alors c'est la disparition à terme du code du travail, un retour deux siècles en arrière. Le code du travail est né au debut du XIXeme siècle, avec l'interdiction du travail des enfants dans les usines et les mines*. Bien sûr, cette possibilité ne va pas se traduire dans les faits immédiatement, et demain, les conditions de travail ne changeront pas. Demain, elle ne changeront pas, mais petit à petit, insidieusement, elles vont se dégrader, et dans 10 ans, dans 15 ans, on constatera une augmentation du temps de travail et des salaires en baisse. *Loi 22 mars 1841 qui fixe à 8 ans l'âge minimum des enfants employés dans les entreprises de plus de 20 salariés.
  • Même s'il est perfectible, il faut défendre le code du travail à tout prix !
  • La loi El Khomri est passée aux forceps du 49.3 à l'Assemblée, et elle va revenir du Sénat en juillet pour une deuxième lecture, et un deuxième 49.3 potentiel. Il faut s'y opposer à toute force et être solidaire avec ceux qui font grêve.
  • Oui mais la gauche de la gauche a échoué à présenter une motion de censure à l'assemblée, et elle ne pouvait pas voter la motion de censure de la droite, qui voulait introduire des dispositions encore pires que celles d'El Khomri.
  • Mais non, il fallait voter avec la droite ! L'exposé des motifs de la motion de censure n'a aucun effet de droit, et l'adoption d'une motion de censure aurait simplement entraîné la démission du gouvernement Valls. La dissolution de l'assemblée reste à la discrétion du président qui peut simplement former un autre gouvernement.