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Ressources/La blockchain dans le mouvement

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Révision de 19 avril 2016 à 11:23 par Jolek (discussion | contributions) (Nouvel avatar du néo-libéralisme : corr.)

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La « blockchain » est une expression inventé par Hal Finney désignant le serveur d'horodatage distribué de façon autonome via un consensus d'acteur de Bitcoin. L'utilisation du mot « blockchain » comme un nom indénombrable permet de vulgariser un ensemble de technologies qui demande un doctorat en informatique afin d'être assimilées. L'expression « la technologie blockchain » rejoint la métaphore de « l'autoroute de l'information » qui, dès le début des années 1990, prêtait son nom au rapport publié en janvier 1994 remit au Premier Ministre de l'époque, Édouard Balladur.

La première « blockchain », est celle de Bitcoin, un protocole informatique qui permet l'application de la monnaie numérique distribuée programmable sur support virtuel. Si Bitcoin permet la décentralisation de la monnaie depuis 7 ans, il est possible de décentraliser d'autres applications comme les contrats intelligents, le crowdfunding, les monnaies complémentaires, le vote électronique, le séquestre décentralisé (mutuelles), les pots communs, les titres numériques, etc. L'argent est désormais programmable, alors programmons-le.

Ce système est par ailleurs critiquable en termes d'utilité pour le mouvement et de finalité.

Qu’est-ce qu’une blockchain ?

Une « blockchain » (aussi appelé « chaîne de blocs» en français) est une base de donnée distribuée (donc décentralisée) de façon autonome. C'est un registre dupliqué et partagé qui consigne les transactions (financière, notariat, ..) effectuées entre utilisateurs, c'est-à-dire, qui envoi combien à qui. Les informations qui transitent sur cette plate-forme sont regroupées dans des « blocs » représentant chacun une page du livre. Les blocs sont automatiquement empilés de façon chronologique afin d'horodater dans l'ordre d'arrivée les informations. Lors de la création d'un nouveau bloc, des validateurs sécurisent et verrouillent les informations qu'il contient dont la référence du bloc précédent. Ainsi, il devient impossible de falsifier un bloc sans modifier tous les autres blocs arrimés à la "chaîne". Dès lors, la blockchain se transforme en un formidable outil d'audit et permet, dans le même temps, d'asseoir la confiance entre les acteurs du système.

Démythification sur les caractères communs des « blockchains »

Les « blockchains » ont la réputation d'être résistantes aux modifications extérieures et l'altération de son fonctionnement c'est qui est faux : si les « blockchains » partagent majoritairement les mêmes outils cryptographiques, leurs propriétés et variables sont différentes, ce qui se traduit par des niveaux de sécurités drastiquement différents. Le caractère open source de cette technologie permet un niveau de résilience que l'on ne retrouve pas forcément sur toutes les « blockchains ».

Les mécanismes de sécurités

La « blockchain » n'est qu'un composant des systèmes que l'on surnomme « cryptomonnaies ». C'est une base de donnée distribuée qui est publique et donc transparente dans un réseau en pair-à-pair. Afin de sécuriser cette base de donnée publique, il est essentiel d'utiliser un mécanisme de sécurité. Par exemple la « blockchain » de Bitcoin utilise la Preuve-de-Travail et celle de NXT utilise la Preuve-par-la-possession-d'Actif.

Dans un réseau en pair-à-pair il est difficile de garantir le même état du réseau à chacun des utilisateurs. Ces mécanismes de sécurités permettent donc d'atteindre un consensus entre les différents acteurs du réseau et, in fine, de consolider la confiance.

Un réseau utilisant une « blockchain » comme base de donnée pourrait être « autonome ». Les algorithmes cryptographiques induiraient une confiance supplémentaire mais pourraient être également facilement détournés et échapper à tout contrôle collectif et citoyen.

Bitcoin

Bitcoin est l'Internet des monnaies. C'est un ensemble de technologies qui forme un protocole informatique et qui permet des applications dont celle de la monnaie numérique. C'est à dire que l'application monétaire au sein du protocole Bitcoin, imite les propriétés de la monnaie qui sont: l'unité de compte, la réserve de valeur et et l'intermédiaire des échanges. Bitcoin est un système de paiement électronique qui permet de transmettre de la valeur dans le monde du numérique de façon à ce que cette valeur soit cédé, et ceci, sans passer par un tiers de confiance.

Le code source de Bitcoin est auditable par tout le monde à condition de comprendre les langages de programmation comme le C++.

« Bitcoin » qui s'écrit avec une majuscule est le protocole informatique, tandis que « bitcoin » écrit avec une minuscule correspond à l'unité de compte.

Ethereum

Ethereum est une sorte d’ordinateur global et partagé dans lequel des programmes appelés « Smart Contract » sont horodatés. Les commissions de transactions prélevées par les mineurs sont appelée « gas » et sont nécessaires au bon fonctionnement de ces contrats.

Le jeune réseau est encore beaucoup trop vulnérable aux attaques goldfingers et son futur reste très incertain concernant la migration du mécanisme de sécurité passant de la Preuve-de-Travail à la Preuve-par-la-possession-d'Actif.

Les Organisations Distribuées de façon Autonome

On appelle DAO (acronyme anglais de « Decentralized Autonomous Organisation ») une nouvelle forme de gouvernance dont les contributeurs définissent leurs règles de fonctionnement (parts sociales, rémunérations, compensations de contributions, droit de vote, etc).

Quelles sont les applications possibles ?

Ces technologies existent depuis moins de 10 ans. Ce sont avant tout des protocoles informatiques tout comme Internet, le Mail, le Web ou la Visioconférence.

Les applications décentralisées (aussi appelé « Dapps » ) permettent :

  • Le design monétaire numérique
  • Les contrats intelligents
  • Le financement participatif
  • Les levées de fond
  • Le vote électronique
  • La création de titres numériques (passeports, titres de propriétés, parts sociales d’une entreprise)
  • Le système d'agent (sorte virus offrant des services et pouvant s'autogérer)

Toutes ses applications misent les unes à cotés des autres permet la mise en place d'une gouvernance décentralisée. Dans le contexte du mouvement, on peut imaginer de mettre en place un système de vote centralisé, d’émettre toutes sortes de titres numériques, ou bien d’organiser une collecte de fonds destinés à financer quelques belles actions à venir.

Contribuer financièrement à NuitDebout ?

Il est possible de mettre en place une plateforme de financement participatif via la Multisignature de BIP 0010 du protocole informatique Bitcoin. Le système de Multisignature permet la gestion de collectes de façon transparente avec un niveau de sécurité maximum. Lors de la création d'un portefeuille en MultiSig, les adresses peuvent être contrôlées par une multitude de participant. Le nombre de participant d'un portefeuille géré en MultiSig varie entre 2 et 16 personnes.

Les portefeuilles de MultiSig pour Bitcoin :

Le principale avantage est de permettre à n’importe qui aux quatre coins du monde de contribuer financièrement au mouvement, y compris pour des petits montants. Les frais de transactions sont quasi-nuls. En euro, centraliser ces collectes n’est pas pertinent et les risques de dérives et/ou conflits sont évidents. Plusieurs initiatives sont en cours : cagnottes physiques en espèces, “pots communs” divers et (a)variés, etc. Quelques propositions émergent déjà des débats en cours (sur la Place et sur le chat dédié).
Lors des protestations en Ukraine en 2014, Bitcoin était une alternative viable face à PayPal.

Collectes décentralisées

Principe

Chaque commission peut disposer d'une adresse. Créer une adresse bitcoin simple prend 10 secondes. Il convient de ne jamais laisser une clé privée (qui permet de disposer de l’argent) ni sur un serveur, ni sur un appareil connecté à Internet. On crée une adresse en local puis on imprime la clé privée en 3 exemplaires. Un pour vous et les deux autres à deux personnes de confiance. C’est ce qu’on appelle le “stockage à froid”. Il faut aussi savoir qu’en Bitcoin les transactions sont irréversibles et qu’il est strictement impossible de récupérer les sous en cas de perte de clé privée.

Avantages

  • Gestion très simple
  • Risques de dérives moins élevés
  • Les donateurs savent précisément ce qui est fait avec leurs dons

Défauts

  • Peut générer de la confusion sur les réseaux
  • Risque de perte de clé privée et de l'argent associé

Collecte centralisée

Principe

Une adresse "officielle" peut être mise en place :

  • On désigne 5 ou 6 personnes (tirées au sort parmi des volontaires)
  • Chacune d’entre elles télécharge une appli qui permet cette fonctionnalité, type Copay, BitGo ou Electrum (toutes open source)
  • Chacune imprime et confie un back-up à au moins une personne de leur choix.
  • On publie de façon officielle l’adresse publique (Vote en AG + feu vert de la Commission Communication)

Pour ce qui est de la dépense, il n’y a aucune urgence. On débloque les sous seulement sous ces deux conditions :

  • Quand on dispose d’une structure capable d’accueillir ces fonds
  • Quand la foule aura voté une ou plusieurs actions précises

Quand l'AG le décidera, ces personnes se réuniront pour procéder au déblocage, transfert et répartition des fonds.

Avantages

  • Les donateurs donneront plus s'ils savent que les sous seront dépensés sur une action collective importante votée en AG
  • Voir le solde monter peut être utile pour motiver les gens à organiser ce type d'action.
  • Les donateurs savent précisément ce qui est fait avec leurs dons

Défauts

  • Les risques de dérives sont plus élevés : il ne faudrait pas que ces 5 ou 6 personnes se cassent avec le pognon...

Perspectives

On peut imaginer une implémentation de démocratie liquide sur Ethereum en s'inspirant du modèle de LiquidFeedback. Cela aurait l'énorme avantage d'inclure celles et ceux qui n'ont accès ni à un ordinateur, ni à une connexion au réseau Internet. Bitcoin et ses couches protocolaires métacoins, ainsi qu'Ethereum peuvent être utilisé pour mettre en place plusieurs formes de gouvernance en parallèle ou en série :

Chacun peut choisir un-e délégué-e ou devenir délégué-e. Le/la délégué-e vote les propositions. On peut changer de délégué-e (y compris juste avant le vote) ou bien passer en mode démocratie directe pour voter une proposition précise. Si le vote électronique devient possible de façon décentralisé centralisé (pour l'instant le vote décentralisé via Bitcoin ou Ethereum est impossible), alors c'est le pouvoir législatif qui peut être redistribué. Dès lors, il devient possible de voter directement les lois qui concerne chacun.

Le vote s'appuie sur l'identification formelle des personnes (on ne peut pas voter deux fois) tout en garantissant l'anonymat des participants. Si les personnes sont formellement identifiés, alors le vote est centralisé et donc corruptible.

Critiques

Nouvel avatar du néo-libéralisme

Le bitcoin a été inventé en 2008 par des personnes se réclamant d'une idéologie libertarienne afin de court-circuiter banques et banques centrales, il intéresse aujourd'hui passionnément le monde des affaires (des contacts ont été pris à Bercy, des entreprises du CAC 40, et des banques comme BNP Paribas ou la Société générale s'y intéressent (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p. 6). Ce qui intéresse ces entreprises c'est de pouvoir supprimer les intermédiaires (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p. 6). Elle vise à remplacer des plates-formes très régulées, contrôlées par des tiers de confiance (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p. 6).

On ne sait pas qui a créé le bitcoin. Mais le logiciel (lequel ?) est open source et donc vérifiable/auditable à tout moment. Dans le cas d'Ethereum, son inventeur est connu, il s'appelle Vitalik Buterin.

Bitcoin n'est pas une entreprise. C'est un logiciel open source. Utiliser ce réseau ne profiterait qu'aux gens qui fabriquent du bitcoin (les "mineurs")

Il n'est pas impossible que le bitcoin soit un avatar du néo-libéralisme (ou des libertariens) qui consiste à soumettre la monnaie directement aux mécanismes du marché, sans qu'il n'y ait plus aucune instance de contrôle possible, cet argent n'étant garanti par aucune banque centrale, donc par aucun État (étant bien entendu que les mécanismes de la monnaie échappent déjà en grande part à tout contrôle citoyen).

Il n'est pas impossible que le bitcoin serve également à échapper à l'impôt et donc à la redistribution collective (étant bien entendu que les mécanismes actuels de redistribution, et l'impôt, sont bien souvent loin de servir l'intérêt général).

Limite technologique

L'une des premières limites est le volume : le nombre de transactions pouvant être validées simultanément dans un même bloc est plafonné (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p. 7) et l'autre et le temps : il faut compter une dizaine de minutes pour valider un bloc de transaction (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p. 7).

Désastre environnemental

La blockchain consomme énormément d’énergie, car tous les ordinateurs du réseau hébergent chacun une copie de l’intégralité du registre depuis sa création, et celui-ci est mis à jour en temps réel. De l’électricité,il en faut encore plus pour le minage,cette opération qui sert à certifier les transactions.En novembre 2013, le réseau du bitcoin avait déjà acquis une puissance de calcul 256 fois supérieure à celle des 500 plus gros super-ordinateurs du monde. Un « désastre environnemental », dénoncent certains analystes. (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p. 7)

Vide juridique

La blockchain se trouve dans un vide juridique total (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p. 6).

Questions éthiques

Paradoxalement, à cause de son caractère immédiat et irréversible, cette technologie limite les libertés. Une fois qu’une règle, comme un accord de transaction ou une authentification, a été inscrite dans une blockchain, les utilisateurs sont obligés de s’y soumettre. Cela va à l’inverse du principe du droit, où l’on peut choisir de ne pas se soumettre à un contrat, en prenant le risque d’être jugé ensuite. La blockchain est donc « une application automatisée de la loi, qui élimine la notion d’exception», explique Primavera De Filippi, chercheuse au CNRS sur les implications juridiques de la blockchain. « On donne le pouvoir de juge à celui qui écrit les règles, qui contrôle la technologie », met-elle en garde. (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p. 7)

On n'a pas besoin d'argent.

Pour l'instant, les collectes pour l'occupation de la Place sont bénéficiaires et les collectes créent des problèmes dont personne n'a besoin.

On sait d'une part qu'au saura quoi en faire au moment venu (financement d'action, frais d'avocats, etc) et d'autre part que de nombreuses personnes dans le monde sont prête à contribuer à leur façon au mouvement.

L'utilisation de ces technos excluent certain-e-s.

Il est tout à fait possible, et c'est même recommandé, de stocker les clés privées sur papier. Cela permet de dépenser ses sous ou faire valoir ses droits sans forcément disposer du moindre appareil électronique. Pas besoin d'ordi, pas besoin de connexion, pas besoin de "smartphone", etc. Mais tout le monde ne dispose pas d'un ordinateur pour utiliser ces technologies, voter, faire de la monnaie, etc.

La techno-science prend déjà trop de place dans nos existences.

La solution est ailleurs

La solution aux problèmes de perte d'intérêt général des institutions ne réside pas nécessairement dans des réponses technologiques séparées de la sphère publique et institutionnelle mais dans une une réappropriation des institutions et de la sphère publique.

Une technologie encore en test

Hormis le bitcoin, aucune application de blockchain qui ait dépassé le stade de l'expérience et qui ait des résultats solides et éprouvés (Le Monde du 19 avril, Supplément Eco&Entreprises, p.6).

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