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Ressources/La blockchain dans le mouvement

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Révision de 17 avril 2016 à 12:24 par MeMyselfAndI (discussion | contributions) (Ajout de 2 liens supplémentaires)

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La blockchain est une base de données distribuée qui maintient une liste grandissante de transaction (financière, ...) résistante aux modifications extérieures et l'altération de son fonctionnement. Le caractère open source de cette technologie nous permet de l’utiliser dans plusieurs domaines : crowdfunding, monnaies complémentaires, vote en ligne, mutuelles, pots communs, titres numériques, etc. Puisque l'argent est programmable, programmons-le.

Qu’est-ce qu’une blockchain ?

Une blockchain (chaîne de blocs), c'est une sorte d’ordinateur géant partagé dans lequel on peut écrire ce qu’on veut sans que personne ne puisse le modifier ou l’effacer. Les deux plus importantes blockchains sont Bitcoin et Ethereum. Elles sont impossibles à censurer : il faudrait pouvoir “débrancher Internet” ce qui semble assez compliqué aujourd’hui.

La blockchain Bitcoin sert principalement à enregistrer des transactions financières sans demander la permission ni à une banque ni à aucune institution. La blockchain d’Ethereum permet d’enregistrer des contrats autonomes (les ricains appellent ça “smart contract”) qui sont des bouts de codes qui expriment les règles qui régissent une organisation. On appelle DAO (“Decentralized Autonomous Organisation”) les communautés qui définissent de cette façon leurs règles de fonctionnement (parts sociales, rémunérations, compensations de contributions, droit de vote, etc).

Ce qui intéresse les banques, et ça n’a rien d’étonnant, c’est à la fois les coûts d’utilisation qui sont très faibles (voire parfois gratuits), et la sécurité très forte. La transparence est une caractéristique que nous pouvons également utiliser.

Comment l’utiliser ?

Personne ne prétend que cette technologie (que certains comparent à l’invention de la télé ou d’Internet) permettra de “sauver le monde” ou de “révolutionner” quoique ce soit. On en est qu’au tout début.

Financement participatif, design monétaire, création de titres numériques (passeports, titres de propriétés, parts sociales d’une entreprise), gouvernance décentralisée sont les domaines les plus directement concernés. Dans le contexte du mouvement, on peut imaginer de mettre en place un système de vote aussi solide que le vote papier tel qu’il est actuellement pratiqué en France, d’émettre toutes sortes de titres numériques, ou bien d’organiser une collecte de fonds destinés à financer quelques belles actions à venir.

Même si la conception de ce genre d’applications décentralisées (aussi appelées “dapp”) est largement à la portée de n’importe quel développeur, ça prend un certain temps à faire et le plus difficile est surtout de décider collectivement des règles de fonctionnement avant de les mettre en code. Tout est envisageable. Il est recommandé de tester les choses avant de

Que peut-on proposer tout de suite ?

Une simple adresse Bitcoin peut être considérée comme une "plateforme de crowdfunding". Le principale avantage est de permettre à n’importe qui aux quatre coins du monde de contribuer financièrement au mouvement, y compris pour des petits montants. Les frais de transactions sont quasi-nuls. En euro, centraliser ces collectes n’est pas pertinent et les risques de dérives et/ou conflits sont évidents. Plusieurs initiatives sont en cours : cagnottes physiques en espèces, “pots communs” divers et (a)variés, etc.

On peut très facilement vérifier le solde d'une adresse bitcoin via blockchain.info. Il est également possible de faire ce qu'on appelle un “multisig” : la signature de plusieurs personnes (entre 2 et 10) est requise pour débloquer les sous. Ensuite il faut changer les bitcoins en euros : ça peut se faire en espèces sur la Place ou bien via le compte bancaire d'une future structure associative.

Quelques propositions émergent déjà des débats en cours (sur la Place et sur le chat dédié) :

Collectes décentralisées

Principe

Chaque commission peut disposer d'une adresse. Créer une adresse bitcoin simple prend 10 secondes. Il convient de ne jamais laisser une clé privée (qui permet de disposer de l’argent) ni sur un serveur, ni sur un appareil connecté à Internet. On crée une adresse en local puis on imprime la clé privée en 3 exemplaires. Un pour vous et les deux autres à deux personnes de confiance. C’est ce qu’on appelle le “stockage à froid”. Il faut aussi savoir qu’en Bitcoin les transactions sont irréversibles et qu’il est strictement impossible de récupérer les sous en cas de perte de clé privée.

Avantages

  • Gestion très simple
  • Risques de dérives moins élevés
  • Les donateurs savent précisément ce qui est fait avec leurs dons

Défauts

  • Peut générer de la confusion sur les réseaux

Collecte centralisée

Principe

Une adresse "officielle" peut être mise en place :

  • On désigne 5 ou 6 personnes (tirées au sort parmi des volontaires)
  • Chacune d’entre elles télécharge une appli qui permet cette fonctionnalité, type Copay, BitGo ou Electrum (toutes open source)
  • Chacune imprime et confie un back-up à au moins une personne de leur choix.
  • On publie de façon officielle l’adresse publique (Vote en AG + feu vert de la Commission Communication)

Pour ce qui est de la dépense, il n’y a aucune urgence. On débloque les sous seulement sous ces deux conditions :

  • Quand on dispose d’une structure capable d’accueillir ces fonds
  • Quand la foule aura voté une ou plusieurs actions précises

Quand l'AG le décidera, ces personnes se réuniront pour procéder au déblocage, transfert et répartition des fonds.

Avantages

  • Les donateurs donneront plus s'ils savent que les sous seront dépensés sur une action collective importante votée en AG
  • Voir le solde monter peut être utile pour motiver les gens à organiser ce type d'action.
  • Les donateurs savent précisément ce qui est fait avec leurs dons

Défauts

  • Les risques de dérives sont plus élevés : il ne faudrait pas que ces 5 ou 6 personnes se cassent avec le pognon...

Perspectives

On peut imaginer une implémentation de démocratie liquide sur Ethereum en s'inspirant du modèle de LiquidFeedback. Cela aurait l'énorme avantage d'inclure celles et ceux qui n'ont accès ni à un ordinateur, ni à une connexion au réseau Internet.

Chacun peut choisir un-e délégué-e ou devenir délégué-e. Le/la délégué-e vote les propositions. On peut changer de délégué-e (y compris juste avant le vote) ou bien passer en mode démocratie directe pour voter une proposition précise.

Le vote s'appuie sur l'identification formelle des personnes (on ne peut pas voter deux fois) tout en garantisasnt l'anonymat des participants.

Critiques

On ne sait pas qui il y a derrière.

On ne sait pas qui a créé le bitcoin. Mais le logiciel (lequel ?) est open source et donc vérifiable/auditable à tout moment. Dans le cas d'Ethereum, son inventeur est connu, il s'appelle Vitalik Buterin.

Bitcoin n'est pas une entreprise. C'est un logiciel open source. Utiliser ce réseau ne profiterait qu'aux gens qui fabriquent du bitcoin (les "mineurs")

Le réseau bitcoin est très gourmand en énergie. La consommation en électricité est estimée à 10 Gwh par jour.

Il n'est pas impossible que le bitcoin soit un avatar du néo-libéralisme (ou des libertariens) qui consiste à soumettre la monnaie directement aux mécanismes du marché, sans qu'il n'y ait plus aucune instance de contrôle possible, cet argent n'étant garanti par aucune banque centrale, donc par aucun État (étant bien entendu que les mécanismes de la monnaie échappent déjà en grande part à tout contrôle citoyen).

Il n'est pas impossible que le bitcoin serve également à échapper à l'impôt et donc à la redistribution collective (étant bien entendu que les mécanismes actuels de redistribution, et l'impôt, sont bien souvent loin de servir l'intérêt général).

Les crypto-monnaies n'ont pas encore de statut légal en France. Un commerçant a tout à fait le droit d'accepter telle ou telle monnaie virtuelle mais aussi de la refuser (source ?).

On n'a pas besoin d'argent.

Pour l'instant, les collectes pour l'occupation de la Place sont bénéficiaires et les collectes créent des problèmes dont personne n'a besoin.

On sait d'une part qu'au saura quoi en faire au moment venu (financement d'action, frais d'avocats, etc) et d'autre part que de nombreuses personnes dans le monde sont prête à contribuer à leur façon au mouvement.

L'utilisation de ces technos excluent certain-e-s.

Il est tout à fait possible, et c'est même recommandé, de stocker les clés privées sur papier. Cela permet de dépenser ses sous ou faire valoir ses droits sans forcément disposer du moindre appareil électronique. Pas besoin d'ordi, pas besoin de connexion, pas besoin de "smartphone", etc.

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