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Seine St-Denis : Différence entre versions
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Créée en 1964, comme les autres départements d'Île-de-France, à partir de l'ex-Seine et l'ex-Seine-et-Oise, la Seine-Saint-Denis est encore aujourd'hui le symbole de la banlieue rouge. Avec les Hauts-de-Seine, c'est l'un des plus petits départements français, mais aussi l'un des plus peuplés (70 rang français). Contrairement aux autres, il n'a pu se forger une identité à partir de l'Histoire, de prestigieux monuments ni tout simplement de la Marne ou de la Seine (elles se contentent de frôler le département ou d'y faire un passage éclair). | Créée en 1964, comme les autres départements d'Île-de-France, à partir de l'ex-Seine et l'ex-Seine-et-Oise, la Seine-Saint-Denis est encore aujourd'hui le symbole de la banlieue rouge. Avec les Hauts-de-Seine, c'est l'un des plus petits départements français, mais aussi l'un des plus peuplés (70 rang français). Contrairement aux autres, il n'a pu se forger une identité à partir de l'Histoire, de prestigieux monuments ni tout simplement de la Marne ou de la Seine (elles se contentent de frôler le département ou d'y faire un passage éclair). | ||
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Touché de plein fouet par la crise industrielle et le chômage (11,7% en 2006), le département s'est tourné vers un tourisme d'affaires solide (pas celui qui nous intéresse ici !), mais revendique aussi fièrement sa basilique royale de Saint-Denis, son grand Stade de France avec ses compétitions sportives de premier plan ou encore ses puces de Saint-Ouen. Et puis, on y trouve le plus grand aéroport de France, deux universités, des centres de recherche très pointus, des industries performantes et une riche vie culturelle, souvent d'avant-garde... Pourtant ce n'est pas ça que le « Neuf-trois « évoque d'emblée. Ce sont plutôt des images de pauvreté, de violences urbaines, de chômage, d'échec scolaire, de jeunesse sans perspective... Au fond, ça ne fait que rejoindre le long cortège des frayeurs d'antan, lorsque la forêt de Bondy était un véritable coupe-gorge ou quand les chanteurs populaires évoquaient les pauvres enfants d'Aubervilliers. Et ce n'est pas la longue et tenace mobilisation des lycéens et des enseignants de Seine-Saint-Denis contre l'extrême dégradation de leurs conditions d'études qui a infirmé cette tendance. | Touché de plein fouet par la crise industrielle et le chômage (11,7% en 2006), le département s'est tourné vers un tourisme d'affaires solide (pas celui qui nous intéresse ici !), mais revendique aussi fièrement sa basilique royale de Saint-Denis, son grand Stade de France avec ses compétitions sportives de premier plan ou encore ses puces de Saint-Ouen. Et puis, on y trouve le plus grand aéroport de France, deux universités, des centres de recherche très pointus, des industries performantes et une riche vie culturelle, souvent d'avant-garde... Pourtant ce n'est pas ça que le « Neuf-trois « évoque d'emblée. Ce sont plutôt des images de pauvreté, de violences urbaines, de chômage, d'échec scolaire, de jeunesse sans perspective... Au fond, ça ne fait que rejoindre le long cortège des frayeurs d'antan, lorsque la forêt de Bondy était un véritable coupe-gorge ou quand les chanteurs populaires évoquaient les pauvres enfants d'Aubervilliers. Et ce n'est pas la longue et tenace mobilisation des lycéens et des enseignants de Seine-Saint-Denis contre l'extrême dégradation de leurs conditions d'études qui a infirmé cette tendance. | ||
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* Préfecture : Bobigny. | * Préfecture : Bobigny. | ||
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* Autres chiffres indispensables :40 communes, 13 circonscriptions législatives, 54 vaches, 260 000 poules et 460 ruches. | * Autres chiffres indispensables :40 communes, 13 circonscriptions législatives, 54 vaches, 260 000 poules et 460 ruches. | ||
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Disons-le tout net, c'est le département qui semble concentrer aujourd'hui toutes les contradictions de la société française. Sa naissance ne fut pas placée sous les meilleurs auspices. Alors que les autres départements furent constitués à partir d'ingénieuses combinaisons visant à noyer les communes rouges dans des océans de communes bleues, la Seine-Saint-Denis fut délibérément considérée par de Gaulle comme une terre perdue, inévitablement abandonnée au parti communiste. La suite, on la connaît. Le département fut le grand oublié de l'État : moins de services publics, moins de bureaux de poste, de commissariats, moins d'argent pour créer et entretenir les lycées, etc. Comment ne pas se sentir amer à Bobigny, quand il a fallu trente ans de lutte pour obtenir la couverture partielle de l'abominable A 86 qui balafre la ville ? Pendant ce temps, dans les respectables banlieues de Ouest, les autoroutes sont le plus souvent couvertes, voire enterrées. A propos, les habitants de La Plaine-Saint-Denis durent attendre la construction du Stade de France pour voir couvrir les premiers kilomètres de l'A 1 | Disons-le tout net, c'est le département qui semble concentrer aujourd'hui toutes les contradictions de la société française. Sa naissance ne fut pas placée sous les meilleurs auspices. Alors que les autres départements furent constitués à partir d'ingénieuses combinaisons visant à noyer les communes rouges dans des océans de communes bleues, la Seine-Saint-Denis fut délibérément considérée par de Gaulle comme une terre perdue, inévitablement abandonnée au parti communiste. La suite, on la connaît. Le département fut le grand oublié de l'État : moins de services publics, moins de bureaux de poste, de commissariats, moins d'argent pour créer et entretenir les lycées, etc. Comment ne pas se sentir amer à Bobigny, quand il a fallu trente ans de lutte pour obtenir la couverture partielle de l'abominable A 86 qui balafre la ville ? Pendant ce temps, dans les respectables banlieues de Ouest, les autoroutes sont le plus souvent couvertes, voire enterrées. A propos, les habitants de La Plaine-Saint-Denis durent attendre la construction du Stade de France pour voir couvrir les premiers kilomètres de l'A 1 | ||
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L'extraordinaire mobilisation du département sur la question scolaire ne démontre-t-elle pas qu'au fond son identité se fonde avant tout dans la mise en mouvement de ses citoyens, dans cette solidarité dans la lutte? Qu'un sentiment d'appartenance naît et se construit quand on fait quelque chose ensemble, quand on se bat ensemble? Associé au formidable boulot des petits instits de banlieue ou à celui des écrivains animant les ateliers d'écriture... Certes, certes, ce langage pourrait s'appliquer à de nombreuses banlieues, mais ici, ça prend une résonance particulière, ça recouvre des aspects plus profonds. | L'extraordinaire mobilisation du département sur la question scolaire ne démontre-t-elle pas qu'au fond son identité se fonde avant tout dans la mise en mouvement de ses citoyens, dans cette solidarité dans la lutte? Qu'un sentiment d'appartenance naît et se construit quand on fait quelque chose ensemble, quand on se bat ensemble? Associé au formidable boulot des petits instits de banlieue ou à celui des écrivains animant les ateliers d'écriture... Certes, certes, ce langage pourrait s'appliquer à de nombreuses banlieues, mais ici, ça prend une résonance particulière, ça recouvre des aspects plus profonds. | ||
Version actuelle en date du 18 septembre 2016 à 18:13
ET PUIS, SI LA SEINE-SAINT- DENIS, C'ÉTAIT AUSSI AUTRE CHOSE?
Créée en 1964, comme les autres départements d'Île-de-France, à partir de l'ex-Seine et l'ex-Seine-et-Oise, la Seine-Saint-Denis est encore aujourd'hui le symbole de la banlieue rouge. Avec les Hauts-de-Seine, c'est l'un des plus petits départements français, mais aussi l'un des plus peuplés (70 rang français). Contrairement aux autres, il n'a pu se forger une identité à partir de l'Histoire, de prestigieux monuments ni tout simplement de la Marne ou de la Seine (elles se contentent de frôler le département ou d'y faire un passage éclair).
Touché de plein fouet par la crise industrielle et le chômage (11,7% en 2006), le département s'est tourné vers un tourisme d'affaires solide (pas celui qui nous intéresse ici !), mais revendique aussi fièrement sa basilique royale de Saint-Denis, son grand Stade de France avec ses compétitions sportives de premier plan ou encore ses puces de Saint-Ouen. Et puis, on y trouve le plus grand aéroport de France, deux universités, des centres de recherche très pointus, des industries performantes et une riche vie culturelle, souvent d'avant-garde... Pourtant ce n'est pas ça que le « Neuf-trois « évoque d'emblée. Ce sont plutôt des images de pauvreté, de violences urbaines, de chômage, d'échec scolaire, de jeunesse sans perspective... Au fond, ça ne fait que rejoindre le long cortège des frayeurs d'antan, lorsque la forêt de Bondy était un véritable coupe-gorge ou quand les chanteurs populaires évoquaient les pauvres enfants d'Aubervilliers. Et ce n'est pas la longue et tenace mobilisation des lycéens et des enseignants de Seine-Saint-Denis contre l'extrême dégradation de leurs conditions d'études qui a infirmé cette tendance.
LA SEINE-SAINT-DENIS[modifier | modifier le wikicode]
- Préfecture : Bobigny.
- Sous-préfectures : Saint-Denis, Le Raincy.
- Population :1 459 000 habitants.
- Superficie : 236 km2.
- Point culminant: 130 m à Montfermeil, dans le massif de l'Aulnaye.
- Climat: 1 668 h de soleil et 161 jours de pluie par an.
- Autres chiffres indispensables :40 communes, 13 circonscriptions législatives, 54 vaches, 260 000 poules et 460 ruches.
Y'A DE QUOI L'AVOIR MAUVAISE![modifier | modifier le wikicode]
Disons-le tout net, c'est le département qui semble concentrer aujourd'hui toutes les contradictions de la société française. Sa naissance ne fut pas placée sous les meilleurs auspices. Alors que les autres départements furent constitués à partir d'ingénieuses combinaisons visant à noyer les communes rouges dans des océans de communes bleues, la Seine-Saint-Denis fut délibérément considérée par de Gaulle comme une terre perdue, inévitablement abandonnée au parti communiste. La suite, on la connaît. Le département fut le grand oublié de l'État : moins de services publics, moins de bureaux de poste, de commissariats, moins d'argent pour créer et entretenir les lycées, etc. Comment ne pas se sentir amer à Bobigny, quand il a fallu trente ans de lutte pour obtenir la couverture partielle de l'abominable A 86 qui balafre la ville ? Pendant ce temps, dans les respectables banlieues de Ouest, les autoroutes sont le plus souvent couvertes, voire enterrées. A propos, les habitants de La Plaine-Saint-Denis durent attendre la construction du Stade de France pour voir couvrir les premiers kilomètres de l'A 1
ET PUIS, SI LA SEINE-SAINT-DENIS, C'ÉTAIT AUSSI AUTRE CHOSE ?[modifier | modifier le wikicode]
L'extraordinaire mobilisation du département sur la question scolaire ne démontre-t-elle pas qu'au fond son identité se fonde avant tout dans la mise en mouvement de ses citoyens, dans cette solidarité dans la lutte? Qu'un sentiment d'appartenance naît et se construit quand on fait quelque chose ensemble, quand on se bat ensemble? Associé au formidable boulot des petits instits de banlieue ou à celui des écrivains animant les ateliers d'écriture... Certes, certes, ce langage pourrait s'appliquer à de nombreuses banlieues, mais ici, ça prend une résonance particulière, ça recouvre des aspects plus profonds.
Et puis, trêve de misérabilisme, en plus de ses hommes et femmes nombreux à être fiers d'y vivre, ce département possède tant d'autres choses à offrir. Il y a longtemps que les intellos parisiens viennent se régaler avec les programmations des théâtres de Bobigny, de Saint-Denis ou d'Aubervilliers, que les mômes se précipitent au Salon du livre de la jeunesse de Montreuil (le plus important de France) et que les touristes connaissent les beautés fascinantes de la basilique Saint-Denis.
Envie de chlorophylle ou de vous dégourdir les gambettes ? L'ancien chemin de halage du canal de l'Ourcq, bien aménagé, vous attend, à pied ou à vélo. Ou bien, avant qu'ils ne disparaissent sous les bulldozers de promoteurs avides, allez vous balader entre les murs à pêches de Montreuil. On est ailleurs. On n'est pas loin aussi de la convivialité des habitants et des cafés du vieux quartier des Coutures à Bagnolet... Vous voyez comme les choses s'articulent simplement et gentiment en Seine-Saint-Denis...
