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Villes/Arles/VERBATIM NDA

De NuitDebout
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ND #6

28 mai 2016

6° NUIT

Petite annonce: les comptes rendus tapés sont à envoyer ;les comptes rendus des commissions sont sur nuitdeboutarles et sur FB. Le FORUM créé fonctionne__partagez y vos propositions. Une fiche circule pour identifier les personnes ressources, ne pas hésiter à laisser à nouveau vos mail avec vos compétences.

18H15

La parole se prend et se partage et pour les plus timides, le cahier circule. Prises de parole :

18h15 - Mot de bienvenue, - Lecture d'un Rêve « J'ai fais un rêve! Celui de vivre en paix, libre. Libre de ma sexualité, de ce que je pense, mange, chie, donne ou prête ; parler ou me taire; vivre auprès de toi ou m'isoler. Libre de dire j'aime, j'aime pas; Libre de parler. Libre de m'habiller ou me déshabiller, échanger, toucher ou être touché, proposer, rire, pleurer, libre de vivre. Libre de m’asseoir ou de rester debout, de me coucher, de veiller, de boire ou pas, de travailler ou pas. D'acheter, de jeter, de voir, de lire,... J'arrête la liste ! Parce que je ne me sens pas libre ! J'ai un loyer, des frais, des factures toujours plus grosses, des problèmes, des douleurs, des désillusions. Comme toi ! Toi, qu'au fond j'aime, mais que je ne connais pas. Tu as placé tes libertés ailleurs. Mais je suis prêt à te rencontrer, échanger. Je ne suis pas amnésique! Je n'ai pas oublié ce que l'on a fait pour moi. A moi, aujourd'hui, de donner ma petite part. Et là ! Je me sens un peu plus libre! Et toi ? » Ralph LOZAI

- Rappels de l'existence du coin enfants, de la bibliothèque, du cahier de rêve, de la prise de parole tournante libre et des possibilité de commission. - Qu'est ce qui vous motive ? Pourquoi venez-vous, revenez vous qu'attendez-vous ? Qu'avez vous envie de soulever ? - Une question : Comment s'engager sans venir tous les samedis, comment construire des choses ? - Une réponse possible : voir sur le site de Nuit debout toutes les associations arlésiennes qui se préoccupent des mêmes sujets soulevés à Nuit Debout. https://arles.nuitdebout.cc/sites-a-visiter/ - J'aime l'idée d'un espace libre d'occupation. Je me demande dans quelle mesure est on obligé de demander l'occupation d'un espace public. - Je suis là parce que j'ai peur que ça s'arrête, je n'ai pas pu venir tous les samedis mais je trouve important que ce lieu d'échange perdure. - Je viens parce que c'est un mouvement populaire pour la liberté d'expression. Je pense aussi qu'il ne faut plus demander l'autorisation pour tout. C'est le même problème pour les spectacle de rue par exemple, la rue est à tout le monde… - Je suis là pour reprendre possession de nos rues, de nos quartiers, l'espace doit redevenir libre.

Discussion autour de la possibilité de ne plus demander les autorisations d'occupation, de faire librement. Se pose la question de la responsabilité en cas de débordement, d'évacuation. Se pose la question du comment faire circuler l'information sans traçabilité. Du comment communiquer ensuite...De l'accès à l'électricité pour l'ampli. Sans l'ampli : certaines personnes ne peuvent s'exprimer…

- Une jeune fille évoque son idée de créer un collectif de jeunes lycéen, d'essayer de les amener à mener des actions de communication, d'actions. Elle cherche du matériel audio-visuel pour faire du micro-trottoir filmer puis monter un film….

- Je suis là pour un changement, c'est bien que le lieu reste là. Il peut changer de forme en fonction des envies, des gens, des samedis mais tenir est important.

- Ici on réinvente une manière de faire de la politique, on peut réfléchir sur du local comme sur du global. Il faut aussi s'investir dans les assos. Nuitdebout doit se retrouver sur des valeurs communes, la loi travail a été l'élément déclencheur d'une envie de lutter ensemble contre ce que nous sentons comme une oppression. Pourquoi ne pas demander un référendum pour refuser cette loi ?

- Il existe des boîtes aux lettre mises à disposition par les syndicats dans les entreprises afin de refuser cette loi, il faudrait peut être nous rapprocher de ceux-ci ou faire quelque chose de similaire ?

- Je suis là pour des raisons politiques, il faut que ce gouvernement foute le camps, il faut tenir !

-R : Je pense que nous arriverons dans une impasse si nous continuons dans cette voie étriquée de lutte sur la loi travail, le problème est plus vaste. Nous devons nous donner un but plus grand, nous souhaitons un changement profond de société. C'est un changement de système économique dont nous avons besoin pour notre avenir. La loi c'est un moment. Le reste c'est l'avenir. Nous allons payer horriblement cher toutes les choses détruites par les catastrophes naturelles que nous aurons provoquées...

Nous sommes enfermés dans notre présent. Nous n'inscrivons pas suffisamment nos luttes dans l'histoire. Je propose à nouveau de nous voir en petit nombre pour discuter de cette manière de voir les choses, apprendre à voir différemment (un soir de semaine ?) Lors de la commission féminisme je fut attristé par cristallisation autour du présent de la lutte féministe. Il y a une différence entre l'homme et la femme mais ça s'inscrit dans une lutte historique.

- M : D'accord sur plein de chose sauf avec cette analyse sur le féminisme qui ne serait pas traité comme il faudrait. Choquée : Dire que les femmes et les hommes sont différents ! Nous sommes les mêmes.

Par ailleurs, il est important de remporter des victoires sur des choses comme la « loi travail » pour montrer notre pouvoir, nous sommes ceux qui produisons, le système nous opprime et nous sommes là pour prendre conscience ensemble de ce pouvoir…

-d'autres intervenantes : Oui, les femmes ne sont pas différentes des hommes, ça vient uniquement de l'éducation…

- R : Il y a une différence sur le plan social entre l'homme et la femme qui est intolérable et cette demande d'égalité de droit est nécessaire mais c'est une construction sociale et historique et que la lutte s'inscrit dans cette lutte historique. Il dit également que les différences biologiques sont indiscutables mais pas à gommer. Nous sommes sur une même planète c'est là l'important.

- un autre homme : juste pour soutenir que la différence biologique est un fait qui s'étudie lorsque par exemple on veut faire des essais cliniques médicaux, nous ne sommes pas égaux devant la biologie, nous sommes différents, et nous pourrions juste l'accepter sans construire pour autant ce qui fait société sur ces différences…

- Il y a des femmes, des hommes et il ne faudrait plus rougir ou ne pas pouvoir assumer des parts de nous qui ne seraient pas conformes à ce qui est attendu par l'image sociale femme ou homme (douceur de l'homme, Comportement affirmé d'une femme…)

- Oui quand une femme ose on le lui reproche...c'est un problème d'éducation.

-C'est la même chose pour tout. Il faut définir les mots employés et sortir des jeux binaires. Il y a le problème femmes-hommes à l'assemblée par exemple, oui, il y a du sexisme et qu'en est il des problèmes de racisme, les femmes sont elles plus opprimées que les gens que les autres « minorités visibles » ? J'ai l'impression qu'aujourd'hui ce qui nous rassemble ici c'est le début d'une oppression de la classe moyenne blanche, celle qui ne se sentait que trop peu concernée lors des manifestations en 2005 par ces classes populaires des quartiers. Vous étiez où ? Cette classe où quand il y a 8 % de chômage au niveau national se traduit par 45 % de chômage pour elle ! La lecture politique des violences de 2005 était condescendante : il y a une ségrégation raciale et territoriale dans les quartiers depuis 40 ans. Les raisons de la violence sont toujours le manque de mots, on s'y bat avec les moyens du bord malheureusement. L'école dite républicaine a échoué dans ces quartiers. Il y a une décrédibilisation du mouvement de 2005 qui a commencer à faire du communautarisme de lutte, à islamiser les problèmes sociaux…


-N'opposons pas les combats

- Sur le sujet des quartiers, le problème de mode de communication est majeur. Nous avons peur de cette violence, nous ne savons pas l'écouter, ni la contenir ou l'accompagner, nous sommes certainement encore incompétents sur ce point pour nous rassembler…

- Pour nous, lanceurs des premières nuits debout, la question des quartiers s'est imposée tout de suite, nous avons fait de l'affichage et depuis nous sollicitons les CIQ de quartiers et les personnes que nous connaissons pour qu'elles nous aide à faire mûrir l'idée que les quartiers ont leur place dans ce mouvement mais on nous dit « patience », « ce n'est pas encore facile »...Il faut de la ténacité pour gagner la confiance des gens…

- Oui pas si facile de parler en public, d'utiliser nos codes, comment faire pour donner d'autres moyens d'expressions plus accessibles ?

- Il me semblerait important qu'on prenne la parole moins longtemps (ne pas tomber dans les formes oratoire de « tribuns ») Moi je ne me sens pas déclassé et ce n'est pas le sens de mon combat, je ne rentre pas dans la lutte pas parce que je suis touché personnellement ni pour la perte d'un statut ou autre intérêt personnel.

-Oui moi aussi je suis choquée qu'il n'y ait pas les quartiers…

- Guillaume : j'invite justement les personnes à tracter avec différentes affiches (disponibles sur https://www.facebook.com/groups/1699853760269374/)

- Je suis là depuis le début, je me dit qu'à l’intérieur de ce mouvement Il serait dommageable de retrouver des classes sociales distinctes quartiers/blancs. Oui nous sommes majoritairement du centre villes mais il y a aussi dans le centre ville des personnes qui luttent quotidiennement (familles monoparentales, des indépendants en difficultés financières, des chômeurs…) Je ne vois pas de « eux » et de « nous »nous avons besoin de créer un « nous ». « Eux » ce sont les traders, ceux qui permettent les évasions fiscales …

C'est compliqué de venir parler ici, il faudrait prendre en compte que nous avons appris à manier les mécanismes de la parole et que d'autres n'ont pas cette chance…


19h30

-Pour revenir sur ce qui a été dit plus tôt (concernant les jeunes des quartiers qui ne viennent pas à Nuit Debout) : Pourquoi oppose t’on les « Français » et les « Arabes » ? Comme si un « Arabe » ne pouvait pas être Français ! -Il y a 1 différence entre « respect » et « tolérance » : je préfère le mot « respect » car la tolérance implique l’idée d’une supériorité et d’une soumission. - Il n’y a pas que la Loi Travail qui est à dénoncer. Ne pas réagir que lorsqu’il y a des lois qui nous touchent directement. -A Nuit Debout ce qui est bien c’est qu’il n’y a pas que des gens qui ont peur que pour eux même. Les luttes doivent être collectives car elles nous montrent qu’en cas de pépin on a besoin des autres et qu’on est plus forts si on est soudés. -La violence de certains jeunes des quartiers nous fait peur car nous n’avons pas appris les codes. Il nous faut créer du lien, nous appuyer sur des gens qui parlent les 2 langages. Il faut prendre conscience des souffrances collectives, des problèmes autres que les nôtres ou ceux de nos proches. -A St Denis, la solution que les quartiers ont trouvé, c’est de créer leur propre Nuit Debout, de s’approprier le concept. Ils ne vont pas à Paris, à République (trop loin). Il faudrait évoluer vers une ND dans les quartiers. -En réponse (autre personne) : Il faudrait que les gens puissent sortir des quartiers : 1 ND dans les quartiers= pas une bonne idée. -Ok pour une ND à St Denis, en plus de Paris, mais Griffeuille s’est Arles ! Je viens car j’ai envie de discuter, de proposer et d’entendre de nouvelles initiatives. -Aujourd’hui = fête du Trébon : ça aurait pu être 1 bonne idée d’y aller, de tenir un stand. -Organiser des « grandes bouffes » sur la Place de la République, pour occuper les lieux et faire tourner la parole. -Beaucoup de gens ayant des difficultés à prendre la parole en public, une orthophoniste propose 1 formation à la prise de parole. -Dépolitisation des quartiers : 60 à 70% des gens ne votent pas, dans les quartiers. Les personnes qui essayent de les sensibiliser, de les mobiliser ont du mal à les intéresser à leur propres problèmes. Quand on n’a pas le langage, pas les mots pour s’exprimer, on a recours à la violence physique. -On nous fait croire qu’on est libres, dans une Démocratie alors que c’est une oligarchie financière et médiatique. On désigne 1 ennemi intérieur, en ce moment c’est l’Islam ! -N’opposons pas les luttes : on peut aider les SDF et nos concitoyens qui sont démunis, et en même temps accueillir les migrants. -Les politiques aiment bien que les quartiers se dépolitisent, car si non, s’ils votaient, ce serait une force de contestation. -Il faut être patients. Cela va prendre du temps. C’est la 6ème nuit, mais la flamme ne s’est pas éteinte. Il faut convaincre, montrer qu’on est sérieux et crédibles. Plus on montrera que l’on est sincères, vrais, plus les gens viendront.

-Beaucoup de gens ne savent pas ce qu’il se passe dans les quartiers. Par ex : on a appris dans la presse que l’Etat aurait organisé 1 trafic de drogue de grande ampleur dans tout le pays (pour contrôler les quartiers). C’est très choquant ! ça n’est pas anodin !

-Intermède musical (1 monsieur chante avec sa guitare) -On est là pour trouver autre chose, car la Démocratie actuelle n’est pas 1 vraie Démocratie ! -Le centre de gravité de la politique s’est déplacé vers la droite. Les idées d’extrème droite se sont normalisées, dans le débat public, et la parole raciste s’est libérée. La gauche s’est droitisée. -Les 3 pouvoirs : judiciaire, législatif et exécutif doivent émaner de 3 instances différentes. Si un seul pouvoir prend le dessus sur les autres, il y a danger ! On a un Ministre de l’Intérieur qui peut emprisonner comme il veut des personnes, des manifestants… grâce à l’Etat d’urgence. Le pouvoir législatif est inféodé (Parlement qui a voté les Lois de l’austérité, qui ne s’est pas opposé.) -1 jeune femme propose de faire un collectif avec les jeunes, pour agir, car les jeunes ne sont pas assez pris en considération. Elle propose, par ex, d’aller manifester 1 fois par semaine… -RDV mardi soir (vers 18h) à Fontvieille, pour sauver le Parc du château de Montauban. Aller au parc avec sa pèle. Il reste un espoir que le projet de village vacances soit abandonné car il faut modifier le plan d’urbanisme (vote au conseil Municipal en septembre). Pour plus d’infos : voir site de la pétition (change.org) -Les commissions : - 1 sur le « Street Art » (car les murs de la ville sont trop propres, ne parlent pas). -Commission cartographie des initiatives qui existent déjà (pour les répertorier)

21h00

Fin de l'envie de prendre la parole dans l'agora, coupure du micro, les gens se parlent entre eux...


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