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Villes/Bordeaux/Lecture/CR/Le Mythe de la caverne

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Le Mythe de la caverne, Platon[modifier | modifier le wikicode]

48 mars 2016

Informations[modifier | modifier le wikicode]

Le mythe de la caverne met en scène des personnes enchainées au fond d’une caverne depuis leur naissance et ne vivant qu’avec des ombres qu’ils voient sur la paroi de la caverne, pensant du coup être la seule réalité existante du monde. Platon étudie comment réagirait un de ces hommes s’il était libéré de ses chaines et découvrirai la "vraie réalité".

Synthèse des échanges[modifier | modifier le wikicode]

Interrogations[modifier | modifier le wikicode]

Ce texte a suscité beaucoup de questions chez nos lecteurs. En effet, au-delà de comprendre quelles sont nos propres cavernes, nous interrogions la possibilité même de se libérer d’une réalité sans en connaître d’autre. Comment concevoir un autre monde sans le connaître un tant soit peu ? Cela interroge donc la nécessité de l’intervention d’un acteur extérieur qui "sortirait" le prisonnier hors de sa prison.

Encore, nous questionnons ce qui peut en nous permettre d’accepter l’idée même qu’il puisse exister autre chose que notre propre réalité, ou plutôt que la nôtre ne soit qu’une caverne parmi d’autre.

Aussi, nous avons mis en avant qu'il existe en chacun de nous un certain confort à vivre dans sa caverne, qui peut être la source d’une servitude volontaire. Ce qui pose du coup la légitimité du "libérateur". En effet, par quelle prétention peut-il se permettre de détruire la réalité de ses congénères, sous prétexte que lui détient la véritable conscience de la réalité ? Rien ne lui assure qu’il n’est pas lui-même dans une autre caverne, voire une caverne plus profonde contenue à l’intérieur de la première.

Enfin, nous nous sommes interrogés sur le mouvement Nuit Debout auquel nous participons, pour tenter de réfléchir au fait qu'il n’était pas, ou ne pouvait pas devenir lui-même une autre caverne.

Une notion d'humilité[modifier | modifier le wikicode]

Étant des êtres n’ayant aucune perception objective de la réalité mais fonctionnant par mode de projections, la caverne n’est donc pas à l’extérieur mais en nous. Ainsi, nous n’auront jamais la certitude que notre liberté n’est pas une nouvelle forme de caverne. Le principal est donc d’être en perpétuelle libération. C'est-à-dire de ne pas concevoir la liberté comme un aboutissement ultime, mais un point de départ, une route à tracer, une sorte de chemin perpétuel. C’est pourquoi il faudrait parler de libération plus que de liberté.

De ce fait, rien ne peut justifier de se considérer légitime de libérer les autres. Cela impliquerait une prétention dangereuse car nécessairement violente, mais surtout prétentieuse d’affirmer que l’on détient la vérité. La libération ne peut qu’être personnelle.

La seule manière d’aider les autres à être dans un processus de libération reste le simple fait d’être soi, avec autant d’humilité que de fierté.

  • Humilité car nous ne sommes pas plus libres que les autres, étant tout comme les autres dans une caverne.

Personne ne peut affirmer être plus libre qu’un autre.

  • Par contre, affirmer avoir conscience de sa servitude sans en être exempt est plus qu’une fierté - une dignité de vie personnelle.

La seule violence est celle que l’on peut s’imposer à soi. Poussons même l’idée que sortir quelqu’un de sa caverne c’est l’empêcher de sortir par lui- même, et donc l’y enfermer à vie.

Seule notre propre lumière intérieure, produite par un retour à soi, peut éclairer. C’est être dans l’excellence de soi qui poussera les autres à l’être aussi. Ne pas chercher à porter la lumière aux autres, mais être soi-même cette lumière.

Soit le changement que tu veux voir dans le monde ![modifier | modifier le wikicode]

A contrario, l’Autre peut être l’élément déclencheur de cette prise de conscience. Seul, on ne peut concevoir que ce qu’on a pu déjà voir ou entendre. Est-il possible de concevoir une nouvelle couleur que l’on n’a jamais vu ? On ne pourra que l’identifier par comparaison avec ce que l’on connaît déjà. Pour sortir de sa réalité, il faut inéluctablement l’intervention d’un élément extérieur qui propose un nouvel élément inconnu jusqu’alors, permettant une nouvelle représentation possible de la réalité.

Il faut garder en tête que nos chaînes viennent de nous, qu’elles sont nécessaires pour avoir des repères qui nous permettent de se positionner dans le monde et y interagir. Mais, paradoxalement, il faut avoir la force de les remettre en question de manière perpétuelle pour rester en mouvement de libération, et s’adapter aux changements de l’environnement.

Nous proposons de remettre au cœur de notre société la notion d’Éthique, de Philosophie pratique, (à distinguer de l’apprentissage de la Philosophie) pour entretenir un esprit critique évolutif, et donner le goût de la recherche.

Les outils peuvent être autant source d’enfermement que support à l’évolution. L’éducation, le numérique, ou les médias par exemple peuvent être à la foi porteurs de recherche et de découverte d’autrui, que sources d’emprisonnement et de conditionnement.

C’est pourquoi nous avons conclu que Nuit Debout doit être vigilant. Notre mouvement peut être à la fois l’instauration d’une nouvelle caverne, tout aussi violente et excluante que ce de quoi nous voulons sortir, qu’un véritable réveil citoyen souhaitant reprendre le sens de ce qui fait notre société démocratique et qui base notre vivre-ensemble.

Ce qui lui assurera sa survie c’est l’humilité.

Pour conclure[modifier | modifier le wikicode]

Les gens, les médias nous demandent où allons nous ?
Et bien nous répondons qu’à nos yeux le chemin est plus important que le reste :
C’est la route que l’on prend qui compte.

Nuit Debout marche pour tenter de prendre conscience de la caverne.

On ne sait pas ce qu’il y a dehors,
Mais promis, quand on sera sorti on viendra vous le dire.

Liens supplémentaires[modifier | modifier le wikicode]