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Salut,

Un compte-rendu personnel des rencontres des Nuits debout à Challains-La-Poterie, en attendant les CR sur le wiki. Ce CR ne porte que sur les deux premières journées, et pas sur le dimanche, auquel je n'ai pas assisté. C'était cool, constructif et passablement désorganisé :)

Ces rencontres étaient les deuxièmes, après celles de Paimpont en août. Encore un lieu incroyable en pleine campagne. Cette fois une ancienne seigneurie et ses dépendances, dont une impressionnante chapelle, le tout en pierre de taille. Geneviève y vit avec quelques animaux et y anime une vie culturelle protéiforme, autour de l'idée de sauvegarde du patrimoine (le bâti, mais aussi la nature, les contes/traditions, les savoirs-faires...). Soixante-et-une personnes étaient inscrites à ces rencontres. Nous étions, à la louche, une quarantaine de participant.e.s vendredi et une trentaine samedi, avec une rotation notable (pas mal de nouvelles têtes le samedi). On peut donc considérer qu'une cinquantaine de personnes ont assisté à tout ou partie de ces rencontres. Les collectifs représentés étaient tous du grand ouest (Angers, Cholet, Nantes, Niort, Poitiers, Rennes, St Nazaire) à l'exception de Paris-République et Tulle. C'est beaucoup moins que Paimpont, où nous étions une centaine les deux premiers jours, en provenance de 43 villes (dont une bonne partie de l'ouest, mais aussi Grenoble, Bordeaux...). Plusieurs causes ont participé à cette moindre mobilisation : le décalage de la date (rencontres initialement prévues lors du pont de la Toussaint) ; une communication très minimaliste et un peu obscure ; la localisation du lieu, encore une fois dans l'ouest par la force des choses (les grenoblois étaient partants pour organiser ces rencontres, mais pas sur ces dates). Et, bien sûr, la météo et l'essoufflement généralisé du mouvement à la rentrée, qui en a probablement démotivé plus d'un. Cette moindre mobilisation n'a pas nuit à la qualité de ces rencontres, mais peut-être restreint le nombre de sujets qui ont pu être creusés. On a pu constater que cette dynamique initiée sur la ZAD en juillet dernier porte déjà ses fruits : qualité des liens entre les personnes qui ont participé à plusieurs des rencontres, travail collectif très efficace (lorsqu'il se met en route), confiance et écoute. Ces rencontres étaient pour, un nombre notable de personnes, les premières auxquelles ils assistaient. Sur les 61 inscrits, 28 d'entre eux n'étaient ni aux rencontres sur la ZAD, ni à Paimpoint, soit près de la moitié. Tous m'ont semblé très satisfaits d'être là, et même, pour les parisiens, étonnés (habitués qu'ils sont, malheureusement, aux querelles intestines). A noter notamment qu'une personne du fameux « media center » parisien avait fait cette fois le déplacement (si cette polémique n'est pas arrivée jusqu'à vos oreilles, voir les comptes-rendus « communication » des CR de Paimpont pour mieux comprendre).

Avant d'en venir au fond, notons que, sauf l'aspect logistique qui m'a semblé au top, ces rencontres ont un peu souffert d'un manque de cadre, notamment du fait qu'il n'y avait pas de plages horaires d'à-peu-près définies pour les temps de travail, le repas, etc. Il y a eu une difficulté et une inertie frustrante à se mettre vraiment au travail. Samedi, par exemple, le travail n'a commencé que vers 15h30. Côté pile, on a peu mais bien bossé, et de nombreuses personnes ont semblé apprécier de disposer de longs temps de discussion informelles avec les uns et les autres - moi, bof, je ne devais pas être d'humeur :D Deux participants de Paris avaient travaillé sur un ordre du jour, repoussé par le comité d'orga car trop précis et cadré, mais apparemment il n'y a pas eu de contre-proposition, et personne ne s'est senti investi de l'obligation de mettre les gens au travail, ce qui a conduit à quelques flottements. A Paimpont, il n'y avait pas d'ordre du jour, mais des propositions d'organisation (du type : « 14h30 : assemblée plénière, 17h : ateliers thématiques décidés en plénières, 20h restitution des ateliers »). A réfléchir pour les prochaines rencontres.

Vendredi, nous avons assisté à la plénière d'ouverture, qui s'est tenue en fin d'après-midi-début de soirée. Nous avons démarré par une lecture du « message de la Guette », le texte commun rassemblant les enseignements des rencontres de Paimpont, écrit par Rennes et Paris de manière ouverte et collaborative entre fin août et début septembre. Le dernier lecteur avait à peine lu le dernier mot qu'il enchaînait sans transition sur le sujet de l'hostilité contre la police, témoignant de son malaise envers les slogans hostiles à la police, et faisant le lien avec les manifs de flics. Le sujet a fait l'objet de quelques prises de paroles, certains témoignant être allés discuter avec des flics-manifestants, qu'ils ont trouvé de bonne foi, d'autres rappelant que Nuit debout n'a pas à distribuer les bons et mauvais points aux différentes composantes du mouvement social, d'autres encore soulignant que les revendications policières sont monstrueuses et que ces derniers n'ont pas particulièrement fait preuve d'empathie à l'égard du reste de la population lorsqu'elle est descendue au printemps défendre ses conditions de travail. Nous sommes néanmoins revenus rapidement sur le message de la Guette, afin de savoir si ce texte et la méthode de sa rédaction étaient satisfaisants. C'est le cas. Ce texte n'a en revanche pas suffisamment tourné et été approprié par les participants. Le recours à celui-ci pourrait cependant parfois limiter le retour de certains débats récurrents.

Nous avons ensuite fait le tour des villes présentes, pour faire un bilan de l'état des forces depuis Paimpont. L'essoufflement après la rentrée a été généralisé. Certaines villes maintiennent un rassemblement hebdomadaire sur une place publique, d'autres non. A Paris, les dissensions se sont encore accentuées. Certains s'interrogent : Nuit debout est-il mort ? Ne risque-t-il pas de se transformer en énième groupuscule gauchiste ? Pour autant, les collectifs présents ont tous témoigné a minima d'actions de convergence (participation à réunion/actions avec d'autres collectifs locaux, renforcement des liens) et d'actions en faveur des réfugiés. Lors de cette plénière, des parisiens ont encore fait preuve de leur propension (en général inconsciente) à voir les « petites villes » comme des collectifs à épauler et guider. Nantes et Rennes se sont donc employé à leur faire comprendre qu'on se passe très bien d'eux (c'est a priori moins vrai pour les villes de taille plus modestes) et que nous sommes satisfaits de ce qui passe dans nos villes, leur offrant même, par provocation affectueuse, nos services pour leur apprendre à travailler dans la sérénité. Le message semble avoir été reçu :D Les questions de coordination nationale, de communication, de démocratie ont également été abordées mais renvoyées au travail à faire en commission sur ces sujets. On a mangé une bonne soupe de poireaux/potirons préparés par les cuistots avec des produits bios/locaux, puis on est rentrés. Je crois que ceux qui restaient ont notamment assisté à une démonstration d'un outil de coordination proposé par des parisiens : le pad des pad (un pad est un bloc-note collaboratif. Le pad des pad regroupe donc la liste de l'ensemble des bloc-notes collaboratifs consacrés à un des aspects de Nuit debout).

Samedi Le travail a démarré peu avant 16h. Nous nous sommes répartis en quatre commissions : Alternatives concrètes, Coordination inter-ND, Démocratie, Réfugiés. Nous avons travaillé près de trois heures, puis restitué et échangé en plénière. Les CR seront postés prochainement sur le wiki, voici en résumé ce que je retiens des plénières.

  • Alternatives concrètes : les participant.e.s à la commission ont bossé sur une liste d'alternatives concrètes, à poster sur le pad des pad et à enrichir, et ont proposé de monter de manière coordonné dans nos villes des « Journées des alternatives et de la biodiversité » (je ne me rappelle plus de l'intitulé exact), en lien avec les acteurs locaux, autour du 21 mars.
  • Réfugiés : les participant.e.s ont bossé sur une liste des actions possibles pour soutenir les réfugiés près de chez soi, et proposé l'organisation coordonné de banquets de bienvenue pour les migrants autour des fêtes de fin d'année. L'un d'eux est d'ores et déjà prévu à St Brévin, près de St Nazaire, lieu d'importantes manifestations sur ce sujet dernièrement.

L'une des remarques faites en plénière était qu'il serait pertinent de tenter de monter un groupe d'animation national sur ce sujet. En effet, des « appels à mobilisation national » sur tel ou tel sujet fleurissent régulièrement sur le net depuis différentes Nuit debout. Mais tant qu'on ne sait pas d'où ça vient, quand seule une ville propose cette « action nationale » (et prévient deux jours avant), ça n'est jamais suivi d'effet, alors qu'une proposition venant de plusieurs villes réunies en coordination aurait davantage d'impact. L'idée a intéressé, à voir pour la suite !

  • Démocratie. Nous étions une dizaine de participant.e.s. Quelques uns venaient avec des témoignages-propositions d'actions (2 actions à Paris, une à Nantes, une à Rennes), et d'autres villes venaient pour savoir ce qu'il se passe ailleurs, n'ayant pas la possibilité de monter des actions autonomes sur ce sujet malgré leur envie.

A Nantes, une équipe travaille sur une méthode d'écriture collaborative par consensus pouvant impliquer des milliers de personnes. Ils se proposent de l'expérimenter avec 300 à 1500 personnes, avec comme thème proposé « Texte fondateur d'une réelle démocratie directe ». Plus d'infos dans le CR, chacun est invité à participer. Paris et Rennes ont mené des actions présentant de grandes similarités, sur le thème des propositions de réformes démocratiques. Rennes, vous connaissez, je n'y reviens pas ici. Paris a proposé des cahiers de doléance sur la place de la république, dont les aspects touchant à la démocratie ont été synthétisé par la commission Jury citoyen. Pour aller plus loin, celle-ci proposait de réunir les propositions de toutes les villes dans un document « 100 propositions ». En parrallèle, ils ont organisé des démonstrations de jury citoyen, à la roots (c'est un processus lourd et complexe, qu'ils ont simplifié pour les besoins de la démonstration), et cherchent des partenaires, notamment du côté des médias, pour en organiser de plus ambitieux. Nous avons immédiatement reconnu la grande proximité entre les initiatives parisiennes et rennaises, et considéré que nous pouvions animer un travail commun, « national », sur la question des propositions pour la démocratie. Travail que Paris et Rennes animeraient sur la base de leurs actions passées (par Framavox) mais qui serait ouvert aux participants d'autres villes souhaitant s'impliquer. Une méthode et un calendrier se dessinent déjà. L'idée qui ressort est la suivante : mener un travail de synthèse, reformulation, avec un aspect participatif pour le grand public, afin d'arriver à une liste de propositions que nous présenterions pour les un an de Nuit debout : « Propositions du 32 mars ». La proposition n°1 , indépendante de toutes les autres qui porteront sur le fond, serait l'organisation, après les élections et quelle que soit la personne élue, d'un jury citoyen indépendant et public sur les institutions et la démocratie. Nous interpellerions l'ensemble des candidats aux présidentielles et législatives sur ce sujet, en leur demandant de prendre position sur cette question. L'argument à l'appui de cette proposition : c'est une demande « neutre », qui aurait une fonction d'éducation populaire à grande échelle, en permettant à tous de se saisir des termes du débat. Ca ne serait pas une promesse de révolution, mais ferait utilement avancer la cause et prouverait que nous sommes capables de nous coordonner pour atteindre des objectifs concrets. D'ici-là, organiser pour février ou début mars un temps de formation-éducation populaire sur les notions de gouvernement représentatif, démocratie directe, sur les expérimentations de tirage au sort etc. En gros, faire ce qu'on voulait faire à Rennes comme suite à la restitution, mais en plus ambitieux, et avec une dimension nationale. Nous réaliserions dans ce cadre de courtes vidéos avec les intervenants sur les thèmes clés, pour que cette action puisse ensuite servir de boîte à outils. L'idée derrière tout ça est qu'au début de Nuit debout, le grand public a d'emblée perçu la dimension de critique des institutions et l'a soutenu depuis son canapé. Rien ne sortant de concret, l'image de Nuit debout a ensuite glissé vers « foutoir, alcool et violence ». Si un an après le début, on parvient à revenir avec des propositions, on pourra retrouver l'intérêt et le soutien de tous ceux qui partagent notre constat. Cette proposition a été très favorablement reçue par l'ensemble des participant.e.s aux rencontres. Le commentaire le plus entendu suite à cette restitution : « Enfin ! quelque chose de concret va peut-être sortir de ces aspirations visibles au printemps ! ».

Cette coordination nationale sur la démocratie n'aura pas vocation à chapeauter l'ensemble des actions Nuit debout sur la démocratie, mais à poursuivre des actions coordonnées sur la démocratie avec ceux qui souhaitent s'y impliquer (nuance). Au-delà du travail sur les propositions, et celui, parallèle, sur l'écriture collaborative, nous avons identifié au moins deux autres axes de travail : mener une action de recensement/présentation des autres initiatives citoyennes, par honnêteté intellectuelle (mavoix, laprimaire.org, etc) ; mener un travail de production d'argumentaires solides sur des revendications démocratiques portées par de nombreux deboutistes (à commencer par le vote blanc).

En résumé : Une coordination nationale sur la démocratie - Propositions du 32 mars : Paris/Rennes + volontaires Travail de synthèse et de reformulation des propositions, avec une dimension participative Argumentaire spécifique Jury citoyen sur les institutions et la démocratie Organisation d'un événement d'éduc pop' sur la démocratie (février) Présentation des propositions pour les un an de Nuit debout - Ecriture collective : Nantes - Argumentaires - Valorisation d'autres initiatives citoyennes

  • coordination

Le week-end n'a absolument pas été pourri par la question du Media center (et ça fait du bien!). Nous sommes parvenus à dissocier coordination inter ND et communication vers l'extérieur, ce qui a permis de travailler en priorité sur la coordination. En très résumé, la proposition faite à Paimpont de désigner dans chaque ville volontaire des correspondants a été validée très naturellement. Vu que depuis Paimpont, nous n'étions pas parvenu à nous coordonner, on peut dire que le fruit était mûr. Ces correspondants ne seront en rien un « bureau national » : ils auront à charge de se communiquer les infos, de discuter de ce qui semble ressortir au niveau national, d'informer chez eux des dynamiques en cours ailleurs, bref de faire les super facteurs. Un groupe Framavox sera créé à cet effet sous peu.

Quant à ce qui s'est passé dimanche, il va falloir attendre que les CR soient postés sur le wiki.