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Modification de Villes/Paris/Économie politique, débat économique, propositions économiques

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Bien à Nous.
 
Bien à Nous.
 
Nous les travailleurs, Nous les chômeurs, Nous les précaires, Nous les sans
 
Nous les travailleurs, Nous les chômeurs, Nous les précaires, Nous les sans
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* '''Compte rendu du débat contradictoire n°1 autour de deux propositions positives: Revenu de Base Vs Salaire à vie'''
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https://www.facebook.com/notes/commission-%C3%A9conomie-nuitdebout-paris/compte-rendu-du-d%C3%A9bat-contradictoire-1-revenu-de-base-vs-salaire-%C3%A0-vie/1740694869545564
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Lors de la première semaine de débat de la commission économie politique nous sommes revenus sur la question du « Travail ». L’idée qui s’est imposée à nous est qu’il est nécessaire de redéfinir ce qui est considéré comme du travail dans nos sociétés. Il était clair pour nous tous que la notion de travail, de création de valeur économique, dépassait largement la vision capitaliste actuelle. Le travail domestique (S’occuper de sa famille : assurer l’hygiène d’un foyer, assurer l’éducation de ses enfants… etc), par exemple, est un travail à part entière mais n’est pas considéré dans notre modèle économique en tant que tel. Pourquoi ? Car travailler dans notre mode de production signifie mettre en valeur du capital, être exploité... Dans notre mode de production si l’on ne crée pas de profit on ne travaille pas. Ainsi le travail domestique ou les services publics sont considérés comme « utiles » mais non créateur de valeur. Pour le comprendre simplement il suffit de prendre l’exemple d’une personne qui tond sa pelouse. Si elle le fait seule c’est considéré comme un loisir, cela ne crée pas de valeur. Toutefois si cette personne fait appel à une entreprise privée pour effectuer la même tâche là il est admis par tout le monde que c’est du travail, que la personne qui tond la pelouse crée de la valeur économique. C’est pourtant la même valeur sociale qui a été apportée à la société, la même parcelle de pelouse a été tondue. La notion de travail dépend donc des rapports de production dans lesquels une tâche a été effectuée. Si nous voulons redéfinir ce qui a de la valeur dans nos sociétés il est donc nécessaire de redéfinir les rapports de production qui y sont attachés.
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Lors de ces réunions nous nous sommes donc intéressés à deux propositions : le revenu de base et le salaire à vie, nous y avons trouvé des avantages et des points limite.
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Définition :
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- Le revenu de base Il n’existe pas qu’une version du revenu de base. Rien qu’en France 12 versions se font concurrence. L’idée commune à tous ces revenus de base est le fait de pouvoir cumuler un revenu garanti à tout autre revenu d’activité. Des versions que nous pourrions définir comme « de droite » et d’autres « de gauche » existent. Une des propositions libérale du revenu de base suppose la suppression de toutes les aides sociales et services publics. Les individus seront ainsi de « libres consommateurs » et les services publics n’ont plus de raison d’exister puisque chacun aurait les moyens de subvenir à ses besoins. Une autre version libérale suppose le remplacement de toutes les aides sociales existantes par ce revenu de base ; il suffit de diviser le montant alloué à toutes ces aides sur l’ensemble de la population éligible au revenu de base. Ainsi au lieu de cibler les personnes en difficulté ce montant serait distribué à part égale à tous (version proposée en Finlande). Les versions « de gauche » parlent de créer un revenu « suffisant » et de garder en plus l’ensemble des allocations sociales et l’ensemble des services publics existants. La version de Baptiste Mylondo ajoute à cela une suppression de la propriété lucrative pour certains biens (c.a.d de la capacité à tirer un revenu d’un droit de propriété) et une échelle de salaires régulée (de 1 à 4) se rapprochant ainsi du « salaire à vie » proposé par le « réseau salariat » dont l’initiateur est Bernard Friot.
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- Le salaire à vie Le salaire à vie est une proposition qui vise à étendre ce qui est « déjà là » dans notre société à savoir la cotisation sociale. De l’étendre à l’ensemble de la valeur crée. Le salaire à vie en plus d’une échelle de salaire (1 à 4, 1 à 6, 1 à « à débattre ») propose que le premier niveau de salaire soit inconditionnel à partir de 18 ans. Le salaire à vie implique également la suppression du marché du travail et du marché du capital. L’ensemble de la valeur créée est allouée à deux caisses : une caisse de salaires et une caisse d’investissement. On aurait donc plus à se vendre sur un marché pour travailler mais l’on proposerait sa coopération à une activité déjà existante, ou l’on proposerait une nouvelle activité financée par la caisse d’investissement. Les salaires seraient non plus payés par l’entreprise mais par la caisse de salaires en fonction du grade de la personne et non plus en fonction de l’activité qu’elle effectue. De la même manière l’on n’achèterait plus le capital sur un marché (avec taux d’intérêt) pour financer une activité productive mais l’on demanderait une subvention à la caisse d’investissement qui déciderait de l’utilité sociale de l’investissement. L’on ne rembourserait pas la subvention ainsi reçue car l’investissement créerait un équivalent de valeur à la somme reçue.  A coté de ces caisses différentes structures organisationnelles existeraient comme les comités de qualification qui décideraient de la vitesse à laquelle un travailleur évoluerait dans l’échelle de salaire en fonction de la nécessité sociale de son activité. Par exemple si personne ne veut faire une activité quelconque, la vitesse de montée dans l’échelle de salaire serait accrue pour cette activité ce qui permettrait d’allouer offre et demande de travail sans passer par un marché, sans passer par l’exploitation inhérente au marché du travail que nous connaissons actuellement. Une fois un niveau de salaire atteint la théorie du salaire à vie suppose que l’on garde le niveau de salaire acquis quelque soit la reconversion envisagée. Il sera donc possible au sein d’une entreprise d’avoir un nouveau salarié mieux payé que le créateur de l’entreprise car ils n’ont pas eu le même parcours salarial. Une personne ayant été éboueur pendant 10 ans et commençant une nouvelle activité dans une boulangerie peut être mieux payée que le créateur de la boulangerie… Le salaire à vie casse le lien qui existe entre revenu et emploi, et assure comme dans la fonction publique un niveau de revenu selon un grade et non selon une activité.  Ces décisions prises par les caisses de salaires, d’investissement ou les comités de qualification ne sont pas fixées au préalable. Les modes de décisions de ces différentes caisses sont à réinvestir démocratiquement autant sur la composition des décisionnaires que sur les critères de décision de ces caisses. Ces caisses et comités sont des moyens de redéfinir démocratiquement ce qui a de la valeur dans nos sociétés, ce que l’on doit produire et comment, dans quelles conditions le produire, ce n’est donc plus le profit qui est l’aiguillon qui détermine l’investissement mais l’utilité sociale. Utilité sociale qui est elle-même à redéfinir par le réinvestissement démocratique de ces structures décisionnaires.
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Avantage :
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o Revenu de base
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· Hausse du pouvoir d’achat
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· Supprime partiellement le lien entre revenu et emploi
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· Idée humaniste de survie même si non productif · Garde la structure d’incitation au travail, d’incitation à la production puisque ce revenu s’ajoute au revenu d’activité ou au revenu du capital
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· Redéfini le rapport capital/travail en faveur du travail au niveau microéconomique de l’entreprise comme au niveau macroéconomique de la redistribution. Ceci permettrait, en augmentant le pouvoir de négociation des travailleurs d’augmenter les salaires et d’améliorer les conditions de travail. Autrement dit un travailleur en ayant l’assurance d’un revenu de base aurait moins peur de se faire virer s’il essayait de défendre ses droits. Cela permettrait donc d’aider à la démocratisation de l’entreprise, de diminuer l’armée de réserve sur les taches “ingrates” (et donc augmenter les salaires et les conditions de travail de ces tâches), voire même pousser à la mécanisation de ces taches, celle-ci devenant plus profitable au vu de l’argument précédent.
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· Certaines versions du revenu de base proposent une échelle de salaire et la suppression de la propriété lucrative
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o Salaire à vie
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· Supprime le lien entre revenu et emploi, le salaire dépend du grade et non de l’activité · Redéfinition profonde de la notion de valeur (quoi produire et comment le produire est définit démocratiquement et non plus dépendant du profit individuel espéré), prise en compte de la valeur « non productive » au sens capitaliste. Semble résoudre l’ensemble des inefficacités des marchés : externalités, monopolisation, inégalités, biens communs…
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· Pleine maitrise de son travail (au niveau individuel et social)
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· Sortie du capitalisme (ceux qui ne prennent pas part à la production de valeur ne tirent pas de revenus à titre individuel du travail des autres sur la base d’un titre de propriété en profit ou taux d’intérêts). Pas d’exploitation.
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· Echelle de salaires · Le fait de conserver le marché des biens et des services permet de garder l’information sur les besoins sociaux que représentent les signaux prix ce qui permet d’aiguiller les caisses d’investissement, de salaires et les comités de qualification dans leur action.
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Limite :
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o Revenu de base
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· Ne remet pas en question l’exploitation ni le mode de production. Le profit individuel reste ce qui détermine l’investissement, le signal qui alloue les facteurs de production vers telle ou telle activité. Or ce n’est pas qu’un problème de morale mais d’efficacité économique, le fait que le profit soit l’aiguillon qui détermine l’investissement et l’emploi pose des problèmes plus larges d’efficience des marchés, de biens communs, de monopolisation, d’externalités... et de crises.
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· La question de la compétitivité se pose si l’on finance ce revenu sans réduire les aides sociales existantes. L’effet à la hausse sur le salaire se paye en perte de compétitivité dans un environnement capitaliste. Cette perte de compétitivité entraine des questions plus larges comme la taxation aux frontières des biens & services, du capital et la question du rapport à l’Europe doit être soulevée. (Les keynésiens parleraient du soutien de la demande comme solution à la crise économique.)
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· En redéfinissant le rapport capital/travail en faveur du travail cela réduirait les profits des entreprises capitalistes. Cette baisse de profit peut créer une fuite du capital ou une crise de profitabilité. Cette proposition du revenu de base ne règle pas les crises de profitabilité du capitalisme, cela risque même de les aggraver ?
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· La fixation des prix reste dans les mains des entreprises privées, la question de l’inflation se pose alors. L’inflation réduit le pouvoir d’achat associé au revenu de base.
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· Une fois un revenu de base assuré il y a la possibilité pour les partis de droite de proposer la suppression de toutes les aides et services publics en argumentant que la liberté individuelle du consommateur doit primer maintenant que chacun a les ressources nécessaires à sa survie. Paraît risqué en termes de stratégie politique même si ce n’est pas l’objectif du revenu de base de gauche que de supprimer les aides parallèles.
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· Si le Revenu de Base est inconditionnel alors il ne permet pas la réduction des inégalités. D’ailleurs certaines versions du revenu de base se financent par la suppression des autres aides préexistantes. L’effet serait donc une hausse des inégalités puisque le montant des aides préexistantes ciblées sur les populations « pauvres » se retrouveraient diluées sur l’ensemble de la population quelque soit le niveau de revenu des individus.
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o Salaire à vie
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· Si l’entreprise ne paye ni le capital ni le travail qu’elle utilise (se sont les caisses qui payent pour elle), sur quels critères va-t-elle déterminer sa combinaison productive (combien de machines pour combien de travailleurs ?). En quoi le choix qu’elle fera sera le bon en termes d’accumulation du capital, d’hausse de la productivité du travail…
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· Une fois au plus haut niveau de l’échelle de salaire les incitations au travail ne fonctionnent plus. · Comment se fixent les prix dans un tel mode de production ? Si l’entreprise ne paye ni le travail ni le capital ? Comment se fixent les prix si la quantité de travail socialement nécessaire à la production d’un bien n’entre pas en ligne de compte pour l’unité de production?
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· Comment concilier la volonté de fixer les prix de manière comptable (Conso intermédiaires + X%) et le maintient du marché des biens qui est sensé fixer les prix et donner de l’information sur les offres et demandes sociales?
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· Comment gérer la création monétaire si le crédit n’est pas remboursé lors d’investissement, autrement dit si le crédit laisse place à la subvention ?
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· Comment gérer les échanges internationaux ?
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· Si certains biens rivaux sont sortis de la logique marchande (logement, produits de première nécessité) comment gérer leur allocation ? qui habite au centre ville ?  (cette même limite se pose au revenu de base en fonction des biens que l’on décide de sortir de la propriété lucrative, du “marché”)
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· Le revenu de base parait plus applicable immédiatement que le salaire à vie, quelle stratégie politique de court et moyen termes pour y arriver ?{{Palette|Commissions Paris}}
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