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Villes/Paris/Langue des signes française/CR/17 avril 2016

De NuitDebout
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Compte­-rendu de l'assemblée : Commission LSF – Nuit Debout

Dimanche 17 avril 2016 de 14h45 à 17h

place de la République

de 55 à 70 personnes présentes ­

5 interprètes LSF professionnelles présentes


Thème de l'assemblée : accessibilité (éducation, scolarité, administration, santé, justice,...)


En parallèle de la réunion :

­ La commission LSF a animé un stand « accueil LSF » qui a permis une action de sensiblisation.

­ Un « stand des indignés » était présent : photos, visuels,...

­ Des animations artisitiques en LSF ont été proposées : clowns, chansigne,...


Introduction de l'assemblée :

­ Un bref rappel du code visuel utilisé lors des assemblées (qui permet de manifester son accord, son opposition,...) a été fait. Des supports visuels ont permis d'expliquer les différents signes, les personnes présentes ont pu s'approprier ce code.

­ Une équipe de modération s'est constituée en vue d'assurer le bon déroulement de l'assemblée : preneuse de notes, modérateur­trice­s,...

­ Cette équipe a rappelé que : chacun­e­s peut s'exprimer lors de l'assemblée, il n'y a pas de leader, toutes les propositions sont écoutées.

­ La commission, initialement baptisée « commission discrimination » a changé de nom, le titre de « commission LSF » étant plus approprié. Elle s'est réunie dimanche dernier (le 10 avril) et sera présente les prochains dimanche.

Il a été proposé d'aborder 4 sous­thèmes (éducation, santé, travail, accessibilité), pour ensuite se concentrer sur 3 d'entre eux (éducation, accessibilité, travail).


Quelques interventions de personnes extérieures à la commission :

­ Personne active au sein de la commission économie : cette commission a manifesté l'envie de nous rencontrer, de converger. Elle souhaite organiser un événement thématique (par exemple sur le thème « discrimination et capitalisme/économie ») et nous propose d'y participer.

­ Une personne a fait part de son projet de créer une commission boxe/sport/culture physique, elle a prononcé un appel à soutien.

­ Un entendant souhaitant apprendre la LSF souhaite fortement la diffuser au sein des écoles pour que les jeunes enfants puissent communiquer en langue des signes.


Interventions sur le thème de l'accessibilité :

­ La FNSF a permis d'améliorer la situation des sourds quant à de nombreux aspects, on peut trouver diverses informations sur leur site internet (textes, rapports, commissions thématiques,...). Elle permet d'agir directement auprès du pouvoir politique du fait de son statut. L'AG de la FNSF aura lieu le 28 et 29 mai 2016.

Le président de la FNSF a souligné l'importance de la reconnaissance de la LSF dans la constitution française, car elle est présente partout en France. La loi de 2005 est axée sur l'éducation mais ne mentionne pas la culture sourde, ainsi dans les autres domaines de la société la LSF souffre d'un manque de reconnaissance. La lutte pour cette reconnaissance est longue et complexe mais il est possible d'agir via les dons, les manifestations, les pétitions,...

­ Manque d'accessibilité dans les services publics : La police ne connaissant pas la LSF, ses services ne sont pas accessibles. De plus, le prix d'un interprète est très élevé. Une personne sourde souhaitant porter plainte a été victime du racisme de la police.

­ Centres relais téléphoniques : une lutte pour la mise en place de ces dispositifs est en cours, afin qu'ils soient crées, diffusés et reconnus. Une pétition est en ligne et des informations sont disponibles sur le site aditus. Dans d'autres pays, le gouvernement a mis en place ces dispositifs, respectant ainsi les volontés de la population.

­ Le manque d'informations accessibles lors des attentats de Charlie Hebdo a été mal vécu. Une personne sourde a exprimé son angoisse et sa blessure psychologique.

­ Accessiblité culturelle et artistique : L'accès à ces domaines est restreinte du fait du manque de financements, du peu d'aides. Une personne souhaite créer une commission pour l'art et la culture rassemblant des sourds et des entendants oeuvrant ensemble.

­ D'autres services publics ne sont pas accessibles : CAF, MDPH. Une personne sourde portugaise connaît beaucoup de difficultés à mener ses démarches administratives.

De nombreux autres sourds sont confrontés à ces obstacles.

­ Une personne sourde a voyagé en Thaïlande et en Malaisie : La police utilise une application permettant de traduire les échanges en langue des signes.

­ Le métier de médiateur sourd : Les relations sourds/entendants sont parfois compliquées, la communication est difficile. Le rôle de médiateur est à valoriser, il est notamment d'une grande aide lors de situations administratives.

­ Dévalorisation de la LSF par le milieu médical : En France, on compte environ 3,5 millions de sourds dont 95 % sont issus de familles entendantes. Les parents entendants, soucieux, font confiance au monde médical. Ce dernier se focalise sur la réparation de l'audition (implants, appareillage, dépistage précoce), il ne véhicule pas une information neutre. La LSF est mise de côté. Ainsi, les relations parents/enfants sont souvent difficiles.

Agissons pour une information neutre, pour que la LSF soit reconnue dans la constitution. La LSF doit être accessible aux enfants afin qu'ils aient une langue naturelle comme base solide leur permettant une construction identitaire.

­ La langue des signes doit être accessible pour tou­te­s. Elle est une richesse de l'humanité, permet à chacun­e­s de s'épanouir, de s'intégrer dans la société, de s'exprimer librement et de se battre. Elle nous rend humain.

­ Beaucoup d'entendants n'ont pas d'accès au monde sourd, ne sont pas en contact avec la LSF, il est nécessaire de mener des actions de sensibilisation pour rendre la LSF visible, par exemple dans les médias,...

­ Manque de visibilité au sein de la société : En 1880 la loi Jules Ferry a mis de côté les langues minoritaires. Malgré le passage à la 4è, puis à la 5è République, cette situation n'a pas beaucoup changé. Des lois et décrets ont permis plus d'accessibilité mais le besoin d'une reconnaissance de la LSF se fait sentir. Une 6è République permettrait des avancées importantes.

­ Moyens d'actions : Des structures telles la FNSF, mais aussi de nombreuses associations d'intérêt public sont en lutte. Les entendants peuvent aussi prendre part à ces combats, militer au côté des sourds. *

­ Le mouvement Nuit Debout : Il permet de donner une visibilité à ces luttes, de nous affirmer en tant que citoyens. Nos luttes sont mises en avant, les autres commissions y ont d'avantage d'accès. Des échanges avec les autres commissions permettent une convergence (par exemple avec la commission constitution). Afin d'échanger, nous avons besoin d'interprètes LSF bénévoles. Une évolution rapide a eu lieu depuis le début du mouvement, des solutions sont mises en avant.

­ Accès difficile à l'apprentissage de la LSF : Face au manque d'accès à la LSF pour les parents d'enfants sourds (les formations sont chères) il faudrait proposer un accès gratuit à cette langue, qui est la langue naturelle de leurs enfants, qui leur permet de se construire et de s'épanouir.

­ Question éthique autour de l'implant cochléaire : Les parents décident à la place des enfants, les enfants ne disposent pas de droits de disposer de leur propre corps. La pression médicale les pousse à se plier aux normes de la société. Malgré les conventions internationales, les droits de ces personnes ne sont pas respectés. Cette situation a été comparée à celle des personnes intersexes qui subissent aussi une pression du corps médical.

­ Education des enfants sourds : Seulement 5 % des enfants sourds sont scolarisés dans des écoles bilingues, les élèves sourds qui n'ont pas accès à une éducation bilingue sont à 95 % en échec scolaire. L'oralisme est responsable de cet échec, une lutte constante pour oraliser peut être vécue comme une situation de souffrance voire de maltraitance pour ces enfants. Une éducation bilingue permet aux jeunes d'avoir accès aux connaissances via leur langue naturelle, les professeurs sourds ayant un rôle de modèle linguistique et identitaire, ils permettent aux jeunes d'avoir accès à un enseignement de qualité de et en LSF. Les ministères concernés ne se remettent pas suffisamment en question. En Hongrie, l'éducation bilingue est d'avantage reconnue, pourquoi ne pas inscrire dans la loi l'éducation bilingue obligatoire partout en Europe.

­ La LSF ne nous ferme pas aux entendants, au contraire, les sourds souhaitent s'ouvrir aux entendants mais ces liens sont difficiles à créer, c'est un combat de tous les jours.

→ Sur ces sujets, le livre de Mottez «  Les Sourds existent­ils » permet de prendre du recul, de réfléchir, d'aider à une prise de conscience.

­ En 1998, le rapport Gillot a permis de faire un état des lieux sur la situation des sourds en France (accessiblité, éducation, santé,...). Des CIS (centre informations surdité) ont été mis en place. Les établissements de type IME accueillent des enfants sourds ayant des troubles, toutefois des sourds sans troubles s'y retrouvent ce qui est totalement inadapté.