Modification de Villes/Paris/Vocabulaire et réinvestissement du sens

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La commission '''Vocabulaire et réinvestissement du sens''' a pour but de décortiquer le langage médiatique et de réfléchir à un vocabulaire commun pouvant en prendre le contre pied. Nous pensons que Nuit Debout a besoin d'un vocabulaire afin de formuler un (ou des) projet(s) politique(s). Afin de bâtir ce vocabulaire, il faut d'une part décortiquer et dénoncer les mésusages qui sont faits de certaines expressions ou de certains mots par la "langue des médias", et il faut d'autre part formuler des propositions quant à ce que nous pensons que ces mots désignent réellement, ou ce qu'ils devraient désigner. Nous cherchons donc à opérer des glissements de sens, à nous réapproprier les mots tels que nous pensons qu'ils vont dans le sens de Nuit Debout. 

== Fonctionnement des ateliers ==
=== Réunions ===

==== Où ? ====
:Les ateliers ont désormais lieu près du kiosque rouge, derrière le restaurant debout. 
:

==== Quand ? ====
:Les ateliers ont lieu environ tous les trois jours.
:

==== Comment ? ====
<u>Matériel utilisé</u> : pancarte de la commission, tableau blanc, carnet de notes

<u>Fonctions à pourvoir à chaque atelier</u> : quelqu’un qui modère, quelqu’un qui prenne des notes, quelqu’un qui gère le tableau.

<u>Déroulé des ateliers</u> (provisoire et idéal) : 

- Compte rendu de la réunion précédente,  

- Étymologie du mot du jour et quelques indications de départ 

- Tout ça indiqué en haut du tableau, 

- Chacun peut prendre la parole pour discuter des divers aspects (ce que la langue de bois médiatique a tendance à faire du mot, ce qu’on aimerait, nous, en faire)  

- On prend des notes sur ce qui est dit par chacun, on note les points où se dégage un consensus, ou bien un débat  

- On annote la session au tableau pour les arrivants en cours de route. 

- On fait circuler une feuille en demandant à chacun (dont ceux qui arrivent en cours de route) d'indiquer ce que le mot leur évoque, en une phrase. (à partir de l'atelier 3)

- A la fin de l'atelier, on résume, on lit la feuille des contributions, et un organisateur va donner les résultats de l'atelier précédent durant l'AG du jour.

- Après chaque atelier, les discussions qui ont été prises en note, la feuille des contributions et la photo du tableau permettent de réaliser une synthèse. Celle-ci est mise à la disposition de tous les participants sur le groupe Facebook, où elle peut être amendée (ajouts, critiques...). A terme, une mutualisation des travaux de la commission avec ceux des autres commissions liées au Langage pourra être effectué afin de doter Nuit Debout d'un vocabulaire qui pourra être soumis à un vote démocratique de la part de tous les participants.

=== Outils ===
Pour l'instant, ce wiki et la page Facebook sont les seuls outils numériques utilisés par la Commission (en attendant de discuter avec la Commission Numérique sur la question).

== Définitions libres ==
Les réunions et les travaux de la commission aboutissent à la production de textes définissant certains mots. Ces textes sont des définitions libres, au sens du logiciel libre : elles peuvent être reprises, réutilisées et hackées à souhait. 

=== Le mot "Travail" ===

===== 0. Préambule =====
0.1 Nous constatons que dans leur usage le plus courant, les mots “travail” et “emploi” sont tous deux confondus sous l’idée générale d’activité productive. 

0.2 Cette confusion vient du fait que le marché de l’emploi est parvenu à s’imposer comme l’unique cadre hégémonique de l’activité productive.

0.3 Une telle confusion tend à dévaloriser les travaux non-rémunérés et institue l’emploi comme cadre incontournable de l’existence des individus.

===== 1. Travail et Emploi =====
1.1 Il nous semble indispensable de distinguer le travail de l’emploi.

1.2 Le mot « travail » désigne une activité libre productrice de valeur sociale, laquelle repose sur le caractère pérenne des savoirs (savoir- faire, savoir-vivre, savoir théorique).

1.3 Le mot « emploi » désigne une activité de production contrainte axée sur la valeur d’échange, laquelle
repose sur le caractère éphémère de toute marchandise. Cette activité se déploie dans l’économie marchande.

1.4 Dans certaines circonstances, travail et emploi peuvent coïncider. Souvent le travail s’effectue en dehors du
cadre de l’emploi. En ce sens, le travail ne s’oppose ni au loisir ni au chômage.

===== 2. Travail =====
2.1 Le travail est un ensemble d’actions organisées en vue d’un objectif. Il crée de la valeur sociale et contribue à un processus économique qui ne peut être restreint aux fonctions financière et monétaire de l'économie marchande.

2.2 Tout travail suppose la libre définition par le travailleur de ses fins et de ses moyens.

2.3 En tant qu’il organise notre rapport au monde, le travail rend possible la construction de l’individu et donc du collectif, à travers le développement des savoirs.

2.4 Le travail crée du lien social et contribue à développer l’avenir commun.

2.5 Tout travail constitue une activité culturelle dans la mesure où, en travaillant, l’individu cultive des savoirs et produit ainsi les conditions de son émancipation.

2.6 Parce qu’il structure le rapport de l’individu au monde, au collectif et à soi, le travail induit et demande un investissement psychique et affectif de l’individu.

2.7 Tout type de travail revêt la même dignité. Un type de travail n’a pas plus de valeur sociale qu’un autre, que sa pénibilité soit physique ou morale. Cependant, tous les travaux n’ont pas la même valeur : deux individus contribuant à un même type de travail ne produisent pas forcément la même valeur.  

===== 3. Emploi =====
3.1 L’emploi est une activité ou une fonction rémunérée monétairement et/ou symboliquement (stage…) et qui “insère” l’individu dans le “marché du travail” qu’il serait préférable de nommer “marché de l’emploi”. 

3.2 L’employé n’est pas libre de définir les objectifs ni les moyens de son activité.

3.3 En hiérarchisant leurs valeurs, le marché de l’emploi ne confère pas la même dignité à toutes les tâches. Cela s’oppose au bien-vivre, engendre de la souffrance et produit de l’inégalité sociale.

3.4 La spécialisation technique des tâches sur laquelle l’emploi est le plus souvent fondé appauvrit les capacités de l’employé, qui par conséquent ne peut pas développer la variété de ses savoir-faire.

3.5 La standardisation des activités de production qui caractérise les sociétés productivistes ne permet pas à l’employé d’exprimer la singularité de son rapport au monde.

3.6 L’emploi s’inscrit dans une logique de marchandisation de l’individu, lequel est contraint de se vendre (chantage à l’emploi).

3.7 D’autant que du point de vue de l’économie de marché, il n’y a pas d’alternative à l’emploi (si ce n’est la rente).

3.8 L’emploi devient alors une nécessité économique et son absence favorise l’exclusion sociale.

===== 4. Conséquences =====
4.1 Le travail ne doit plus être négligé ou méprisé lorsqu’il n’est pas indexé à un salaire : tout travail mérite estime sociale.

4.2 Le travail doit être valorisé par une rémunération non indexée à un impératif de production de valeur d’échange : tout travail mérite revenu. (cf. revenu de base, salaire à vie, revenu contributif)

4.3 Si le marché de l’emploi est ce qui définit la valeur d’un emploi, il paraît nécessaire d’inventer une institution sociale définissant la valeur du travail.

===== Bibliographie : =====

====== ''Films'' ======
''La mise à mort du travail''<nowiki> (documentaire) : https://www.youtube.com/watch?v=n7LWLNR6F7I </nowiki>

''Attention danger travail''<nowiki> de Pierre Carles (2003): https://www.youtube.com/watch?v=P-yPQEQghMs</nowiki>

Volem rien foutre al païs de Pierre Carles (2007):

<nowiki>https://www.youtube.com/watch?v=k9EkbxsrW9k</nowiki>

====== ''Livres'' ======
Hannah Arendt - ''La condition de l’homme moderne''

Robert Castel - ''Les métamorphoses de la question sociale : une chronique
du salariat''

André Gorz - ''Métamorphoses du travail''

Bernard Stiegler et Ariel Kyriou - ''L’emploi est mort, vive le travail''

====== ''Radio'' ======
''Les coopératives : quand les citoyens prennent leur vie en main''<nowiki> (France Culture 2O16) : http://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/les-cooperatives-quand-les-citoyens-prennent-leur-vie-en-main </nowiki>

== Assistance des autres commissions ==
Suite à l'atelier du 66 mars (5 mai 2016), il a été voté qu'un espace soit ouvert sur ce wiki afin que toute commission le souhaitant puisse faire appel à la commission Vocabulaire pour travailler ensemble sur un mot problématique. 

=== Méthode ===
# N'importe quelle commission peut indiquer dans l'espace ouvert ci-dessous qu'elle souhaiterait travailler à mieux cerner, ou à réinvestir un mot (par exemple : "Economie", "Espèce", "Identité"...). 
# Ce mot doit être accompagné d'une description rapide du problème qu'il semble poser. 
# La commission qui dépose un mot problématique indique un moyen de contact.
# Un rendez-vous est organisé pour un atelier inter-commission de travail sur ce mot.

=== Espace ouvert ===

''Inscrivez ici les mots qui posent problème à votre commission et que vous aimeriez travailler avec nous... (Cf. "Méthode", ci-dessus)''

== Contact == <!-- IMPORTANT : pensez à donner un contact, mail, fb, ou autre -->
* Contactez nous via la page Facebook qui est utilisée pour les discussions hors-atelier : {{Facebook|https://www.facebook.com/groups/517117451806931/}}.

== Actualité ==
;Comptes rendus
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	La commission '''Vocabulaire et réinvestissement du sens''' a pour but de décortiquer le langage médiatique et de réfléchir à un vocabulaire commun pouvant en prendre le contre pied. Nous pensons que Nuit Debout a besoin d'un vocabulaire afin de formuler un (ou des) projet(s) politique(s). Afin de bâtir ce vocabulaire, il faut d'une part décortiquer et dénoncer les mésusages qui sont faits de certaines expressions ou de certains mots par la "langue des médias", et il faut d'autre part formuler des propositions quant à ce que nous pensons que ces mots désignent réellement, ou ce qu'ils devraient désigner. Nous cherchons donc à opérer des glissements de sens, à nous réapproprier les mots tels que nous pensons qu'ils vont dans le sens de Nuit Debout.		La commission '''Vocabulaire et réinvestissement du sens''' a pour but de décortiquer le langage médiatique et de réfléchir à un vocabulaire commun pouvant en prendre le contre pied. Nous pensons que Nuit Debout a besoin d'un vocabulaire afin de formuler un (ou des) projet(s) politique(s). Afin de bâtir ce vocabulaire, il faut d'une part décortiquer et dénoncer les mésusages qui sont faits de certaines expressions ou de certains mots par la "langue des médias", et il faut d'autre part formuler des propositions quant à ce que nous pensons que ces mots désignent réellement, ou ce qu'ils devraient désigner. Nous cherchons donc à opérer des glissements de sens, à nous réapproprier les mots tels que nous pensons qu'ils vont dans le sens de Nuit Debout.