Villes/Paris (Place des Fêtes)/AP du 23 avril 2016

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Assemblée populaire Place des Fêtes[edit | edit source]

23 avril 2016 #54 mars

Contacts[edit | edit source]

Calendrier[edit | edit source]

  • 24 avril : 16h : Assemblée Générale Sorbier
  • 24-26 avril : Sorbier Debout
  • 26 avril : 19h : réunion des assemblées de Sorbier, Belleville et Place des Fêtes rue Sorbier ; préparation de la manifestation du 28.
  • 28 avril : 14h : manifestation contre la loi travail
  • fête de quartier ? à rediscuter
  • 30 avril : 15h : gratiféria ; 16h : Assemblée Générale Place des Fêtes
  • Début mai : fête des voisins ? à rediscuter
  • 11 mai : réunion du collectif de l’Atelier du Plateau

Présentation[edit | edit source]

  • Reprise du fonctionnement et des gestes des assemblées de Nuit Debout.
  • Penser global, agir local.
  • Ne pas refaire un conseil de quartier, mais reprendre de grands thèmes et les appliquer au quotidien ici.

Merci à Louise et à Camille pour la prise de note et à Marion pour la modération

Interventions[edit | edit source]

  • Quel intérêt et pourquoi délocaliser le mouvement dans les quartiers ? Risque d’affaiblir République.
  • Intéressant de venir dans les quartiers car tout le monde ne va pas à République. Ici non plus d’ailleurs. Il manque des gens des quartiers. Il faut être plus militant. Il faut prendre le risque de ne pas être d’accord, rencontrer d’autres modes d’action, de luttes, de réflexion, de pratiques.
  • Être dans les quartiers, c’est intéressant, ça va renforcer le mouvement. Partout dans le monde, ça se développe. C’est assez inédit. On n’a pas pris assez conscience du signifiant politique du mouvement. Il faut faire la jonction classe moyenne « intellectuelle »/ quartiers et aussi avec le monde associatif, politique et syndical. Il faut bloquer l’appareil de production, être dans l’offensive, dans la proposition du projet de société.
  • Il faut même aller plus loin, au-delà du quartier, dans les banlieues, mais ça ne s’improvise pas. À République, ça va finir par se regarder trop le nombril. En plus, ça implique une concurrence avec les assemblées de quartier. Il faudrait que Nuit Debout se décentralise le temps d’une soirée.
  • Des choses se sont déjà délocalisées. Ça ne cassera pas la dynamique de République. Il y a un effet boule de neige qui permet d’apprendre à se connaître et d’ancrer une solidarité. Il y a aussi des actions qui partent de République. Il y a deux jours, ils sont allés à Romainville remettre l’eau chaude à des gens isolés et dans la précarité. Il y a un besoin de solidarité. S’ancrer Place des Fêtes, ça peut faire des petits. Ce qui est intéressant, c’est le principe de l’agora : s’exprimer, voir ce qui arrive quand on fait consensus, libérer la parole. Il faut instituer dans l’assemblée la parole libre.
  • Il est important d’associer toutes les catégories sociales. Pour avoir été beaucoup à République, à 14h, la commission action finissait souvent en assemblée. Il faut réinventer les modes d’action, ne pas reproduire ce qui ne fonctionne plus. Il faut se poser la question de l’impact des actions. Par exemple en manif, on nous laisse défiler, mais à quoi ça sert ? La force des réunions de quartier, c’est de faire ressortir d’autres fonctionnements, par exemple la gratiféria qui a un impact économique. Je n’achète plus de vêtements depuis que ça existe. Si ces modes d’action s’étendent, ça peut faire changer des choses.
  • Les gens qui sont ici ne se reconnaissent plus dans le système et dans les politiques. Il y a une nécessité de se réunir pour changer ce système. Le capitalisme a montré ses limites. Il faut que ça s’arrête et il faut redistribuer.
  • Les débats généraux à République pour refaire le monde sont cathartiques, mais parfois stériles. L’intérêt du local, ce sont les pratiques concrètes. Nous avons nos problématiques ici. Les banlieues ont leurs propres problématiques. Il faut mobiliser aussi le tissu associatif.
  • Ce qui est bien à République, c’est que des gens différents se retrouvent. C’est vraiment intéressant et pas stérile. Par exemple, la commission Grève Générale prépare le 28 avril. Ils sont allés à Renault, avec les intermittents, à MacDo, Quick, etc. J’ai fait partie du collectif « Touche pas à ma poste ». Le monde associatif est un monde fermé.

Un photographe annonce qu’il va prendre une photo et propose à ceux qui ne veulent pas être dessus de venir le lui signaler.

  • Les manifestations ont un intérêt. Ce sont des actions groupées avec un impact. Par exemple lors des mouvements étudiants, il y a eu des tentatives pour empêcher les étudiants de se rendre au point de rencontre, avec des arrestations. Ça montre que ça gêne. Les deux types d’actions sont complémentaires et il faut faire attention aux divisions. Ce qui impressionne, c’est le nombre.
  • C’est bien de délocaliser. Le mouvement donne de la signifiance au fait d’être ensemble. On est beaucoup dans l’entre-soi, mais tous d’accord sur le fait que la société part à vau-l’eau.

Court débat houleux sur la question des photos prises, du droit à l’image, de l’importance de la communication, etc. Proposition de placer les gens qui ne veulent pas être pris en photo dos au photographe. Votée et acceptée.

  • Il y a deux dimensions importantes dans le mouvement à ne pas confondre : l’urgence de la mobilisation contre la loi travail et quelque chose de nouveau sur le questionnement autour de la démocratie avec des pratiques de réflexion collective nouvelles. C’est important, ça redonne du sens. Tout le monde a sa place dans ces réunions, même des gens dont le discours peut paraître inintéressant ou déplacé, marginal. C’est important que chacun ait la parole et puisse être là. Le principe démocratique, c’est une personne = une voix. Ça s’oppose à la structure pyramidale. Par exemple, les gens qui décident d’enlever les bancs pour empêcher les gens à la rue d’y dormir.
  • La question initiale de la dimension locale me paraît vitale pour transformer les idéaux en action. Pas seulement sur le plan symbolique, mais dans des actions de solidarité locale et aussi parce que transformer mon quartier me paraît plus facile que de transformer le monde. Ça permet de donner un sens plus global. Sur la question de la mixité et d’éviter l’entre-soi, je suis mal à l’aise, car l’origine sociale n’est pas inscrite sur le front des gens. Par contre, il est important d’éviter l’entre-soi idéologique. C’est intéressant d’aller vers ceux qui « marchent à l’envers », ne se rendent pas compte, sont occupés à se battre au quotidien. Il faut être vigilants à ne pas reproduire des pratiques (vote, organisations…). Naturellement, on reproduit des schémas, il faut prendre le temps de les remettre en question.
  • Sur République : on ne peut pas tout suivre quand on n’y va pas en journée. D’où l’importance des actions, de la mise en relation. On pourrait faire des actions simultanées dans plusieurs endroits.
  • La délocalisation, c’est bien. Il y a une mailing list pour les gens qui veulent être dans l’action. Pour les infos et évènements, il y a un groupe facebook.
  • La naissance du mouvement, c’est bien la loi El Khomri. Il y a aussi la question de l’état d’urgence. Si on délocalise, doit-on agir sur des choses très concrètes ou bien penser à l’échelle internationale ?
  • Il y a une équipe à Nuit Debout qui gère les outils informatiques du mouvement (Wiki, mailing list, wordpress et un portail par assemblée). L’information concernant les portails des assemblées locales passera la semaine prochaine par facebook.
  • Sur le plan des actions, ce qui se fait à République, c’est bien, mais ici, il faut trouver d’autres types d’action, favoriser la mise en commun des compétences, des outils et des moyens pour des actions ciblées, locales et pas forcément médiatiques. Il faut se renseigner sur les situations et voir qui a les moyens d’aider.
  • Localement il est difficile de faire quelque chose contre la loi travail. Il faut aussi se poser la question des actions générales et jongler sur les deux tableaux. Au niveau du rythme, je propose une fois par semaine.
  • Pour aujourd’hui, il y avait 400 tracts, pas tous distribués. On est un dixième des gens qui se sont dit « intéressés » sur facebook. L’objectif principal, c’est de développer le mouvement. Nous sommes l’écho de République. Il faut renvoyer un écho vers République en s’inscrivant localement. Il faut se réapproprier l’espace public et le politique et faire vivre l’agora.
  • Ces débats dans les quartiers remplacent le système de décision au-dessus. Il faut sortir des appareils politiques qui nous ont amenés à la crise actuelle. Un point de vue pessimiste : ce qui s’est passé en Espagne, c’est devenu un parti politique. On doit être curieux, poser des questions sur l’organisation, les points de vue, les buts, être dans la transparence. Ici, on doit prendre le temps de donner l’information. On est moins nombreux, mais bien renseignés. Il faut faire de l’information sur les événements. Le 1er mai, il y a une manif qui part d’ici. On peut les accompagner, faire une banderole. Sur la grève générale ?
  • Il faut que les propositions soient suivies d’action, arriver à des choses concrètes et donner des rendez-vous. La déambulation peut servir aussi à aller à la rencontre des gens. L’affichage n’est plus regardé. On peut passer par d’autres techniques de communication (dessin à la craie…). L’originalité peut mobiliser. Qui a envie de faire quelque chose, le fait. On peut se donner des petits rendez-vous après les AG pour s’organiser. Le local, ça permet de se connaître. On peut aussi se parler au quotidien. Il faut aussi faire des aller-retour avec la globalité du mouvement, se réapproprier les grands sujets.
  • Je viens de Marseille, je travaille pour CQFD. J’étais à Aubervilliers. Ils se posaient les mêmes questions qu’ici sur le lien entre les gens dans les quartiers. Quelqu’un a dit qu’en Espagne, ça avait donné un parti politique. Non. Pas seulement, il y a eu beaucoup d’actions locales qui ont fait venir les gens : empêcher des expulsions, etc. et ça, ça s’organise localement. Les sujets logement, travail, nourriture regardent tout le monde. On peut apporter une aide concrète à ceux qui en ont besoin. Il faut aller voir ce qui s’est passé ailleurs.
  • Au niveau local, il y a des questions qui ne se posent pas comme à République. Là-bas, c’est global, donc problématique. Ici, il est plus facile de fédérer, car on est dans le quotidien. Il faudrait profiter des moments où les gens sont dans l’espace public (marché) pour les rencontrer et les intéresser. On pourrait aussi trouver une solution internet pour l’agenda. Même si tout le monde n’a pas internet, il y a aussi des outils pour gérer les votes, les questions polémiques.
  • Le local s’inscrit aussi dans le global.
  • Il existe déjà des associations. Il faut pas perdre de vue la loi travail. Notre démocratie n’est pas réelle. Il faut régler les problèmes qui touchent le local.
  • Ce qui nous réunit, c’est le ras le bol. Le marmite-gate à République a montré que les gens pouvaient réagir collectivement face à la police. Si localement il y a des injustices (coupures d’eau, etc.), on peut se mobiliser via la mailing list. Hier, il y a eu l’occupation Quick/MacDo, le message a été relayé et une intervention a été possible.
  • Les actions locales fédèrent. L’objectif, c’est de créer une conscience collective. Pour ça, il y a les actions et aussi les référents historiques. Personnellement, je me réfère à la Déclaration des Droits de l’Homme de 93 qui instaure le droit à l’insurrection et le droit de résistance à l’oppression. C’est crucial. On perd facilement de vue cette oppression. « Ne ressent la douleur que celui qui marche sur la braise. » On a besoin d’une réflexion sur la définition de l’oppression. Pour les perspectives politiques, la mise en avant de la redistribution des richesses me dérange. C’est secondaire. L’objectif, c’est l’égalité politique : association à part égale dans les processus de décision. Il faut sortir de la démocratie représentative. Par exemple avec la révocation des élus. Je pense aussi à Bernard Friot. À bas la propriété lucrative. Concernant la démocratie au sein du mouvement, il y a beaucoup de monde. On dit qu’à République, 80% des gens viennent pour faire la fête, mais même si tout le monde ne prend pas la parole, beaucoup viennent observer et c’est important aussi. Proposition d’une autre organisation des débats : une première partie avec des discussions en petits groupes pour favoriser les interactions avec une restitution en AG.
  • Qu’a-t-on en commun ? C’est une question à approfondir. L’action n’est pas suffisante, il faut une cohésion. À République, ce ne sont pas les idées qui rassemblent : elles divisent. La cohésion se fait autour d’une sensibilité commune. À certaines époques, c’est l’idéologie qui était centrale, aujourd’hui c’est cette sensibilité : on ne croit plus à ce système et à tous ses aspects. Ça s’effondre, comme un monstre de papier ou un arbre pourri. Nous cherchons à construire de nouveaux arbres. Pas un baobab, mais plein de petits arbres locaux. Si on agit localement en pensant globalement, c’est dans notre sensibilité et c’est ça qui fait la cohésion.
  • J’avais lancé un appel au moment de l’état d’urgence à l’Atelier du Plateau pour muscler le quartier, s’organiser, ne pas se laisser faire. Notre prochaine réunion à l’Atelier, c’est le 11 mai. Agir local, c’est défendre des gens, faire bloc. Si on est fort localement, on sera plus forts, plus rapides, plus prompts à réagir en masse.
  • J’espère que les prochains rendez-vous seront à une heure différente pour que je puisse aussi aller à l’AG de République. Là-bas, les hommes prennent trop la parole et trop longtemps. Ici aussi d’ailleurs. On doit être à 75%-25%. Je veux bien m’occuper de faire la page Place des Fêtes sur le Wiki Nuit Debout.
  • Dans le concret, il y a les migrants rue Clavel. Comment peut-on aider ? On pourrait faire un potager Place des Fêtes et en faire un point de rencontre.
  • On est 12 000 dans les tours autour de la place. Il faut communiquer sortir de l’isolement. On pourrait aller chez les gens pour leur parler.
  • Il faut faire attention aux barrières culturelles. On parle aux gens comme on veut leur parler. Il faut relever le niveau du débat, ne pas s’arrêter aux questions religieuses, etc., parler de ce qui nous rassemble, pas de ce qui nous divise.
  • Il y a peu d’échange dans le quartier alors que des choses se passent. Des gens différents se mobilisent. Comment rassembler ces forces qui existent depuis longtemps (crèches, Ehpad, assos). On est plutôt 17 000 que 12 000.
  • Il faut des rendez-vous réguliers. On peut aussi utiliser d’autres événements comme la fête des voisins début mai.
  • Le 28, il y a aussi une fête donnée par la régie de quartier. C’est pas très gai, on pourrait en faire quelque chose.
  • Il faut se méfier des responsables associatifs qui veulent récupérer le mouvement. Ce qui fonctionne, ce sont les gens qui viennent et qui s’investissent.
  • La grève du 28 est reconductible jusqu’au 2 mai.
  • Aller chez les gens, ce n’est pas une bonne idée, c’est du harcèlement, il faut faire attention à ça.
  • Attention, si on multiplie trop les rendez-vous, tout le monde ne pourra pas suivre.
  • Il y a des outils gratuits à disposition, autant s’en servir pour faire le lien.

Propositions adoptées en fin de réunion[edit | edit source]

  • Proposition : gratiféria à 15h samedi prochain suivie de l’assemblée à 16h. (Adoptée)
  • Il y a d’autres rendez-vous dans le coin : assemblée en haut du parc de Belleville en ce moment et demain 16h rue Sorbier. Idées de l’assemblée de Belleville : Il y a une initiative par rapport aux migrants qui occupent le lycée. Proposition d’une action en direction de l’hôpital Tenon. Il y a déjà eu une expérience positive de déambulation à la Pitié-Salpêtrière. Proposition de réunir les trois assemblées (Belleville, Place des Fêtes et Sorbier) mardi soir à 19h rue Sorbier.
  • On pourrait se retrouver demain à 11h sur le marché. On verra ce qu’on fait en fonction du nombre. (Adoptée).
  • Il faudrait donner les rendez-vous en début d’AG pour que tout le monde ait l’info.
  • Proposition de mise en place d’un crieur public pour faire venir les gens.
  • Si quelqu’un a un mégaphone, ce serait bien qu’il l’amène à la prochaine AG.
  • Proposition : pour la prochaine AG, chacun amène 3 ou 4 nouvelles personnes.