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Villes/Toulouse/Elaborons Notre loi travail/CR/23 juin/Salaires

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Atelier Salaires[modifier | modifier le wikicode]

23 juin 2016

Après des séances de préparations préliminaires par groupe, l'atelier proposait une réflexion autour du salaire pour cette soirée autour du thème "écrivons notre propre loi travail" .

Animé par Lalou, membre de la CIP (coordination des intermittents et précaires) , il y a beaucoup été question de salaire socialisé, de caisses auto-financées, de salaire à vie et des proposition de Bernard Friot et du Réseau Salariat. Il fut aussi l'occasion pour chacun de parler de sa relation au salaire au présent.

Les réflexions et propositions peuvent être assemblées sous les points suivants :

  • la relation actuelle au salaire et ce qu'il implique, sa non correspondance à toutes les activitées non-salariées
  • les souhaits autour du salaire
  • les propositions possibles

Le salaire aujourd'hui[modifier | modifier le wikicode]

L'atelier fut émaillé de nombreux et très différents témoignages autour du salaire ; indépendants, salariés, retraités.. Beaucoup ont parlé de la violence dont est chargée le concept même de salaire ; chargée de la notion de "mérite" accordé comme une faveur aux employé. Certain ont évoqués la notion de piège, d'autres de chantage .

La question de la forme du contrat fut beaucoup abordée. Là où, pour certains, le CDI ne correspond plus aux aspirations de la société, il fut rappelé que près de 80% des contrats actuels sont des CDI, et que pour beaucoup le CDI reste un objectif. En dehors même de la "sécurité" de l'emploi ( qui correspond à une "sécurité" d'avoir son salaire ), c'est la société toute ensemble qui fait du CDI le super contrat au dessus des autres . (prêts bancaires, achat, location immobilière etc...etc...). Occasion de pointer du doigt que le salaire est bien plus que simplement une somme d'argent, il est une forme de reconnaissance sociale, dans une société axée sur l'emploi et le revenu. Forme qui récompense souvent les gens s'étant le plus spécialisé possible. Les formes de salaires discontinus étant rejetées par les banques, assurances, agences immobilières, etc....

Rejoignant, les question de l'atelier "activité" nombre de ces témoignages mirent en avant la différence vécue entre l'emploi (rétribué par le salaire) et l'activité, forme de travail, généralement non rémunérées. Toutes sortes de témoignages venant corroborer cette vision; père de famille devant travailler plus pour pouvoir faire garder ses enfants, au lieu de simplement pouvoir passer du temps avec eux. Travail personnel qui deviens "créateur de richesse" si vous le faites faire par quelqu'un d'autre etc ...

Aspirations vis à vis du salaire[modifier | modifier le wikicode]

Dès ce sujet abordé, l'atelier montra un consensus enthousiaste quand à l'idée que l'on devrait tous avoir le droit de vivre décemment dans une société à haut taux de productivité comme la nôtre. Que la culpabilisation qui permet de justifier de ne pas donner à chacun de quoi pouvoir manger, dormir, se vêtir est un chantage .

Plusieurs fois répétée cette phrase : "les besoins vitaux ne devraient pas dépendre du salaire" , ainsi que l'idée que l'argent devrait revenir à n'être qu'un moyen pour simplifier les échanges. Et que les plus simple/quotidiens, devraient pouvoir s'en passer

Autre point : ne pas oublier que les emplois précaires/subis/dévalorisants ont un cout social et humain énorme.

(approbation générale) : " Que ce soit par une augmentation de salaire ou d'autres solutions ( répartition du temps de travail, salaire à vie etc....), on pourrait récupérer le temps que l'on essaye de rattraper "en argent" , afin de cesser de ne faire qu'un emploi unique pour payer d'autres spécialistes à s'occuper des morceaux de nos vies. "

Plusieurs problèmes qui viennent parasiter, voire empêcher le débat sur le salaire ont été pointés. L'analyse est souvent impossible car ne sont mis en avant que les grilles de lectures les plus libérales: PIB, taux de chômage, taux de profit et bien sur le fameux "coût du travail". D'autres remplacement de mots, comme les "charges" sociales aux lieu de parler de cotisations furent pointés du doigt.

Comme souvent lorsque l'on parle de propositions alternatives, il fut question du manque d'information, voire de la désinformation dont est victime la population

Point sur lequel le débat fut riche en arguments et contre arguments; la robotisation . Partant du constat (aujourd'hui très entendu) que la mécanisation, l'informatisation, et la digitalisation, ont fait explosé les gains de productivité , ce qui a amené à des suppressions d'emploi, certains portèrent l'idée de sortir de la course technologique, voire même d'abandonner les outils informatiques, montrant l'absurdité de certains emplois qui ne cherchent qu'a rentabiliser la moindre de nos actions (comme certaines applications pour smartphones)

Certains répondirent, que, sans nier les dérives de ces outils (comme de tout les autres) ils leur permettaient d'avoir pris en main leurs outils de production. Et que certains avaient rêvé d'un monde ou l'emploi serait pris par les robots afin que l'on est le temps. C'est la répartition des gains de productivité qui pose le problème. L'idée de taxer le coût énergétiques de ces outils fut proposée.

Thèses, propositions de solutions[modifier | modifier le wikicode]

L'exemple de la caisse de l'UNEDIC et du régime de l'intermittence du spectacle fut le point de départ de cette partie de la réflexion. Après avoir rappelé qu'il y a d'avantage de gens qui cotisent à l'UNEDIC que de gens qui reçoivent de cotisations.

Ainsi que, historiquement, ce statut a été crée pour cette branche car elle était l'une des seules à vivre un travail discontinu au quotidien. Le régime n'est donc pas né d'une volonté culturelle, mais de la réponse à une réalité sociale . Même si la précarité du statut en question laisse beaucoup à réfléchir, il s'agit d'un exemple de caisse auto alimentée (qui devait même au départ être auto-gérée...), qui permettait d'expliquer ce qu'est le salaire socialisé. La CIP appelant à une extension à tous les demandeurs d'emplois/chômeurs/intérimaires/indépendants précaires etc. de ce genre de caisses.

Il fut aussi évoqué que des salaires mutualisés existent déjà, ainsi que pour certains, le salaire à vie (retraités, certains fonctionnaires, et notamment...nos députés).

Après cette réflexion vint très vite la question du revenu inconditionnel /revenu de base/ salaire à vie. L'idée de mutualiser l'ensemble des salaires de al société, avec une possibilité d'évoluer. Il fut pointé du doigt la différence entre cet objectif (dont il existe de nombreuses variantes) et celui d'un "revenu de base" (dont il existe aussi de nombreuses variantes), bien plus libéral, proposant en général un revenu assez bas pour maintenir le chantage à l'emploi et dans lequel le financement viendrait de la fusion/mutualisation/disparition des caisses de retraites, de sécurité sociale, d'allocations handicapées etc. A l'Heure ou les idées alternatives se frayent un chemin, il fut plusieurs fois dit de se méfier des propositions prenant l'apparence du salaire à vie mais n'étant que de la récupération libérale.

Rappelant aussi que mutualiser les salaires, permettrait de revenir à l'utilité plutôt qu'au profit.

Autre violence pointée du doigt : le fait que le nouveau contrat social basé sur l'emploi rends très difficile une remise en question de l'emploi en lui même, notamment par les gens inclus par le système. Dire qu'il faut repenser le salaire et l'emploi, c'est aller non seulement à l'encontre du discours ambiant, mais aussi contre la vie que bien des salariés se sont construites. Malgré les écarts entre la richesse créé et le salaire perçu, toute la dimension sociale du salaire, mêlée au mérite fait de nos aspirations, des éléments d'inquiétude pour ceux qui ont construit une partie de leur monde social autour de ces questions telles que définies actuellement. Sans tomber dans la caricature, ne pas oublier que nos désirs et aspirations sur ces questions peuvent être d'une grande violence pour quelqu'un qui a affronté la violence de la société actuelle pour construire un parcours de salarié.

Pour en savoir plus[modifier | modifier le wikicode]