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Villes/Nice/Désobéissance civile non-violente

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Compte-rendu écrit de la formation du 22/06/2016 sur la désobéissance civile[modifier | modifier le wikicode]

Via les actions de désobeissance civile, on cherche à convaincre le plus de monde possible. Pour l'opinion publique, l'image que nous renvoyons est primordiale.

Avoir de l'empathie envers son ennemi.


Méthodologie[modifier | modifier le wikicode]

1. Repérage : taille de l'endroit pour en déduire le nombre nécessaire d'activistes, les accès (comment on entre, comment on peut y arriver en voiture ; s'il y a une porte peut-elle être fermée en nous voyant arriver ? etc). Connaître les horaires, le public, si le patron est là ou s'il est joignable. Connaître la surveillance (vigiles, rondes, caméras, fouille de sacs...). Repérer les dangers (sur un chantier, les voitures lors d'une action péage...). Repérer les opportunités du terrain (à quoi on s'enchaîne, une entrée étroite facile à bloquer, un endroit où être bien filmés par les médias...)


2. Scénario : ne pas penser qu'au début de l'action, anticiper les réactions de l'adversaire (et même la non-réaction : l'empourrissement). Réfléchir à ce que l'on accepte lors de négociations. Que faire si la police intervient, etc. Réfléchir pour ne pas être pris par surprise et être obligés d'en débattre sur le moment même. Imaginer s'il y a une fuite, et que la police est déjà là : élaborer donc à l'avance un plan B, mais il faut qu'il soit pensé et connu par d'autres personnes (sinon, la même fuite). Avoir à l'avance un avis juridique pour connaître les risques. Avoir un numéro d'avocat si éventuelle garde à vue (mais ne pas le déranger uniquement si s'agit de nous rappeler notre droit de nous taire : on le connaît.)


2. Les rôles (un militant peut évidemment remplir plusieurs rôles) :

- Activistes

- Porte-parole : suggérer une ligne de communication pour que n'importe quelle perwonne puisse faire passer notre message aux journalistes. 2/3 phrases, quel est le problème et quelle est la solution.

- Nos images : les photos peuvent vite être mises en lignes, les vidéos permettent de faire le buzz mais aussi de nous sauver d'une plainte mensongère, de nous protéger contre les violences policières. Avec les portables, plus on filme mieux c'est.

- Anges-gardiens : ceux qui s'occupent du confort des activistes. Penser à anges-gardiens en externe si occupation d'un lieu fermé, qui voient comment ravitailler ceux qui sont coincés.

- Médiateurs : "service d'ordre" non-violent. Détourner la colère de l'adversaire vers eux pour la gérer et que les activistes soient tranquilles. Et gérer la violence en interne si débordement.

- Leurre si besoin : exemples faire un repérage visible ailleurs, feindre un malaise pour gagner quelques minutes...

- Contact-presse : constituer un fichier presse, connaître la presse locale, prendre les cartes des journalistes, affiner en fonction du public que l'on veut toucher.

- Contact-public/clients : communication, recueillir les perceptions/sentiments sur l'action.

- Négociateurs : négociation avec les adversaires.

- Contact-police : leur dire pourquoi on est là, que c'est non-violent. Les rassurer pour que lorsqu'ils interviennent ils ne feront pas d'usage immodéré de la force. Ils servent de courroie de transmission au préfet et au maire. La police dit à l'adversaire nos revendications, parfois elle aide à négocier car son intérêt est d'éviter les violences et la casse.

- Permanence téléphonique : il n'est pas à l'action. Si tout le monde est arrêté, il préviendra la presse, etc. Il a la liste des prénoms des participants, participants ont tous donnés leurs numéros au moment du briefing. Quand il est prévenu, il compte 4 heures (le contrôle d'identité). Chaque fois qu'un militant sort, il est prévenu par téléphone. Après 4 heures, s'il y a une garde à vue, il prévient ceux qui sont sortis pour qu'ils aillent manifester devant le commissariat. Il appelle la presse, le député, l'entourage du procureur (le seul pouvant lever la garde à vue). Il conseille à tous d'appeler le commissariat, en diffusant le plus possible le numéro du commissariat et les noms des personnes arrêtés : cela met une grosse pression, car la ligne peut vite être saturée, les policiers auront intérêt à relâcher la personne rapidement. Si l'on est convoqués plus tard, il est important de gagner du temps, reporter le rdv en prétextant un empêchement professionnel. Mettre à profit ce temps pour prévenir les copains, faire le "ménage", créer une permanence téléphonique lorsque l'on se rend au commissariat, qui de nouveau comptera 4 heures...

- Témoin : observer l'action, pouvoir témoigner, diviser une foule hostile.


3. Outils, tâches et matériel : penser aux banderoles, tracts, outils pour s'enchaîner... Trousses de secours. Logistique (bouteilles d'eau, alimentation selon la durée de l'action : si on occupe un bâtiment, ils peuvent couper l'eau.) Le confort détermine le moral des activistes et la durée de l'action. Penser au turn-over.


4. Briefing :

- briefing politique : recruter des activistes, préparer les lignes de communication

- briefing technique : en fonction du scénario

- briefing juridique : pour la plupart des rôles on ne risque rien. Important pour le porte-parole, les activistes, parfois pour ceux qui font les images.


5. Action


6. Débriefing : à chaud si tout s'est bien passé. Si tensions, à froid. Idem

- débriefing politique : ce que l'on a gagné, comment on rebondit

- débriefing technique

- débriefing juridique : préparation des suites judiciaires


7. "Fête" : permet de relâcher la pression, de nous fédérer, de créer des liens, petite pause entre deux actions.


Conseils en cas de garde à vue[modifier | modifier le wikicode]

Donner la bonne adresse, pas l'ancienne sur la carte d'identité, sinon vous serez considéré "en fuite".

L'officier de police judiciaire peut poser des questions de routine (mariage, foyer, loyer, profession, etc) : ne pas répondre, vous n'êtes pas obligés, ils sont en train de mesurer le patrimoine pouvant être saisi. L'amende sera proportionnelle à ce patrimoine.

Le policier a le droit de mentir, de ne parler que d'une des raisons de la garde à vue, de garder des éléments. Il ne faut pas mentir, il faut se taire. Idem pendant le contrôle d'identité : ils peuvent se dire que si vous parlez, vous continuerez en garde à vue... Signer le PV que s'il est exact, s'il s'agit bien des questions que le policier vous a posé, s'il est bien inscrit "Je n'ai rien à déclarer". Sinon refuser de le signer jusqu'à ce qu'il soit exact.

Pour les prochaines auditions, appeler l'avocat peut vous servir.

Appeler le médecin s'il y a eu des violences pendant l'arrestation (utilisations politiques ultérieures). On peut le consulter en début de garde à vue pour faire noter que tout va bien, pour éviter des violences.

Coup de téléphone : quelqu'un qui vit avec nous, enfants... ils sont OK pour éviter un signalement de disparition. Ils peuvent aussi appeler l'employeur.

La photo peut être refusée mais il s'agit d'un délit appelant une condamnation. Idem pour les empreintes. En revanche, il faut refuser l'ADN. Ils ne peuvent pas le prendre de force, ils ont besoin d'un consentement signé. Sur un verre de café, l'ADN dégradé n'est plus unique : risque d'erreur judiciaire. Juridiquement, il y a très peu de poursuites, beaucoup de magistrats sont en désaccord avec le prélèvement ADN.

Refuser la comparution immédiate (conséquences juridiques toujours plus lourdes à chaud, pas le temps de préparer sa défense).

On peut demander à ce que l'infraction ne soit pas inscrite sur le casier n°3 (accessible aux employeurs).