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Modification de Villes/Nice/Université populaire/CR/527 mars - L'anti-violence selon Etienne Balibar (2)

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==Son de l'atelier==
 
==Son de l'atelier==
https://www.youtube.com/watch?v=waIGzyi46gc
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A venir après l'atelier.
  
 
==Présentation==
 
==Présentation==
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Il a assez vite été critique envers le "sens de l'historie" de Marx, où le capitalisme devait laisser logiquement place au communisme comme le féodalisme a laissé place au capitalisme, de manière inéluctable. Au contraire pour Balibar de plus en plus, rien n'est certain. Le capitalisme peut dévaster telle zone, puis changer pour aller en dévaster une autre, pour revenir quand la première commence à repartir etc..<br />C'est tout le contraire d'un Bernard Friot par exemple qui pense dans l'idée de Marx que la révolution est en cours, et que malgré les reculs comme celui qu'on vit depuis 30 ans, globalement si on regarde sur plusieurs siècles on est sur une pente clairement ascendante, et un retour en arrière est inenvisageable. Balibar au contraire imagine très bien un retour en arrière total, qu'on puisse tout perdre y compris en europe retourner à l'état social des pays du tiers monde.
 
Il a assez vite été critique envers le "sens de l'historie" de Marx, où le capitalisme devait laisser logiquement place au communisme comme le féodalisme a laissé place au capitalisme, de manière inéluctable. Au contraire pour Balibar de plus en plus, rien n'est certain. Le capitalisme peut dévaster telle zone, puis changer pour aller en dévaster une autre, pour revenir quand la première commence à repartir etc..<br />C'est tout le contraire d'un Bernard Friot par exemple qui pense dans l'idée de Marx que la révolution est en cours, et que malgré les reculs comme celui qu'on vit depuis 30 ans, globalement si on regarde sur plusieurs siècles on est sur une pente clairement ascendante, et un retour en arrière est inenvisageable. Balibar au contraire imagine très bien un retour en arrière total, qu'on puisse tout perdre y compris en europe retourner à l'état social des pays du tiers monde.
  
On peut aussi noter qu'Etienne Balibar a toujours soutenu une vision internationaliste, c'est ce qui l'intéressait principalement dans le communisme (d'ailleurs il préfère le mot cosmopolitisme à internationalisme). C'est pour cette raison qu'il a été un soutien à l'union européenne depuis longtemps, parce qu'il pense qu'il faut un cadre pour une citoyenneté européenne, et même mondiale, sans bien sûr aller jusqu'à remplacer le cadre national. (Cela dit il a commencé à changer d'avis récemment sur l'UE, vu sa nature néolibérale et de plus en plus autoritaire dans laquelle elle s'enfonce chaque jour un peu plus)
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On peut aussi noter qu'Etienne Balibar a toujours soutenu une vision internationaliste, c'est ce qui l'intéressait principalement dans le communisme (d'ailleurs il préfère le mot cosmopolitisme à internationalisme). C'est pour cette raison qu'il a été un soutien à l'union européenne , parce qu'il pense qu'il faut un cadre pour une citoyenneté européenne, et même mondiale, sans bien sûr aller jusqu'à remplacer le cadre national. (Cela dit il a commencé à changer d'avis récemment sur l'UE, vu sa nature néolibérale et de plus en plus autoritaire dans laquelle elle s'enfonce chaque jour un peu plus)
  
 
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Il faut bien distinguer ici le concept d'anti-violence (ou civilité) qui est le fait de repousser le plus possible la violence extrême, et l'opposition non-violence/contre-violence. L'anti-violence est la plupart du temps non-violente, mais elle peut être aussi une contre-violence si la situation l'exige. Par exemple quand un militant non violent avait voulu assassiner Hitler, il avait conscience que c'était de la contre-violence et non pas de la non-violence, mais il était bien dans une action anti-violente quand même, parce que ne pas assassiner Hitler donnait lieu à une violence extrême bien plus grande que l'assassiner.
 
Il faut bien distinguer ici le concept d'anti-violence (ou civilité) qui est le fait de repousser le plus possible la violence extrême, et l'opposition non-violence/contre-violence. L'anti-violence est la plupart du temps non-violente, mais elle peut être aussi une contre-violence si la situation l'exige. Par exemple quand un militant non violent avait voulu assassiner Hitler, il avait conscience que c'était de la contre-violence et non pas de la non-violence, mais il était bien dans une action anti-violente quand même, parce que ne pas assassiner Hitler donnait lieu à une violence extrême bien plus grande que l'assassiner.
  
Dans ce même ordre d'idée Ahmet Insel parle de groupes kurdes emprisonnés en Turquie, qui dans les années 2000 ont procédé à des suicides à tour de rôle en se privant de nourriture, pour obtenir des revendications victimaires pour les Kurdes. A chaque fois qu'un camarade mourrait dans sa cellule, un autre prisonnier allait le remplacer, sans jamais céder tant que leur cause ne serait pas entendue ou tant que tous les membres du groupe n'auraient pas donné leur vie. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes comme ça tour à tour... Pour Ahmet Insel il s'agit là d'un comportement non-violent pour autrui certes puisqu'on ne fait du mal qu'à soi-même en ne mangeant pas (comme le faisait Gandhi dans son chantage à la grève de la faim), mais là on va encore un cran au delà puisqu'on est enrôlé dans un processus où on attend de nous qu'on donne notre vie pour un principe victimaire qui se retrouve sacralisé et jamais mis en discussion jusqu'à la victoire ou la mort. Comme nos camarades ont déjà donné leur vie on ne peut rembourser cette dette que par le don de notre propre vie, donc on est hors du champ de la réflexion, on n'est plus un sujet politique. On est dans l'extrême violence. Une extrême violence... qui s’inscrit dans le cadre d'une action non-violente !
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Dans ce même ordre d'idée Ahmet Insel parle de groupes kurdes emprisonnés en Turquie, qui dans les années 2000 ont procédé à des suicides à tour de rôle en se privant de nourriture, pour obtenir des revendications victimaires pour les Kurdes. A chaque fois qu'un camarade mourrait dans sa cellule, un autre prisonnier allait le remplacer, sans jamais céder tant que leur cause ne serait pas entendue ou tant que tous les membres du groupe n'auraient pas donné leur vie. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes comme ça tour à tour... Pour Ahmet Insel il s'agit là d'un comportement non-violent pour autrui certes puisqu'on ne fait du mal qu'à soi-même (comme le faisait Gandhi dans son chantage à la grève de la faim), mais là on va encore un cran au delà puisqu'on est enrôlé dans un processus où on attend de nous qu'on donne notre vie pour un principe victimaire qui se retrouve sacralisé et jamais mis en discussion jusqu'à la victoire ou la mort. Comme nos camarades ont déjà donné leur vie on ne peut rembourser cette dette que par le don de notre propre vie, donc on est hors du champ de la réflexion, on n'est plus un sujet politique. On est dans l'extrême violence. Une extrême violence... qui s’inscrit dans le cadre d'une action non-violente !
  
 
On a donc les concepts opposés de non-violence vs contre-violence d'un côté, et anti-violence (ou civilité) vs extrême violence (ou cruauté) de l'autre. Et ces notions peuvent parfois se croiser. C'est en ça que l'anti-violence n'est pas la non-violence comme on l'entend classiquement en pensant à Gandhi.
 
On a donc les concepts opposés de non-violence vs contre-violence d'un côté, et anti-violence (ou civilité) vs extrême violence (ou cruauté) de l'autre. Et ces notions peuvent parfois se croiser. C'est en ça que l'anti-violence n'est pas la non-violence comme on l'entend classiquement en pensant à Gandhi.
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Et donc il pense que la police est en un sens nécessaire. Même si il ne se fait pas d'illusion sur la capacité des citoyens à contrôler "démocratiquement" la police, il pense qu'ils ont quand même certains leviers d'action pour éviter les dérives. Pour lui la police est typiquement une institution issue du monde autoritaire qu'il faut en priorité lutter pour contrôler démocratiquement, de même que les frontières pour prendre un autre exemple.
 
Et donc il pense que la police est en un sens nécessaire. Même si il ne se fait pas d'illusion sur la capacité des citoyens à contrôler "démocratiquement" la police, il pense qu'ils ont quand même certains leviers d'action pour éviter les dérives. Pour lui la police est typiquement une institution issue du monde autoritaire qu'il faut en priorité lutter pour contrôler démocratiquement, de même que les frontières pour prendre un autre exemple.
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====Sur la démocratie====
  
 
==Discussion==
 
==Discussion==
A remplir à partir de l'audio.
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A venir après l'atelier.

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