Version du 15 avril 2016 à 18:40

Atelier « Alternatives aux consommations et productions dominantes »

(compte-rendu Fabien Goblet - 10 avril 2016)

Partant du fait que notre façon de consommer agit comme un levier économique et idéologique, il est devenu essentiel de connaître l’existence d’alternatives concrètes aux structures dominantes, afin de pouvoir agir à notre échelle de consommateur contre l’asservissement des individus aux productions intensives.

Fabien, citoyen lillois, est venu spontanément animer un atelier débat autour d’alternatives aux modes de consommation dominantes. Il s’est appuyé sur son expérience au sein de l’AlterTour, et notamment l’été dernier dans le cadre de la Cop21, sur la convergence avec le tour Alternatiba 2015 porteur de 21 alternatives concrètes très accessibles (voir pièce jointe)

L’ATELIER

1er sujet abordé : des alternatives concrètes à portée de clic

présentation d’alternatives proposées par Alternatiba et le Collectif pour une Transition Citoyenne (voir pièce jointe: https://wiki.nuitdebout.fr/images/e/e8/21_alternatives.pdf) issues de domaines très variés : économie, énergie-habitat, consom’action, alimentation et agriculture, transport-mobilité, faire société, vivre ensemble et agir pour la transition, médias.

échanges, débats:

Des citoyens ont demandé des précisions au sujet du surcoût de certaines consommations alternatives telles que l’électricité verte d’Enercoop plutôt qu’EDF, ou l’alimentation bio d’une Amap ou d’une Biocoop comparée aux produits d’une grande surface. Dans la mesure où certaines bourses sont trop petites pour faire face à un changement de fournisseur d’électricité, certains citoyens ont précisé que réduire sa consommation d’énergie pouvait être un premier pas. Des personnes présentes sur place impliquées chez Enercoop ou dans des Amap ont tenu à les rassurer sur la faible différence de coût, et souligner l’importante plus-value de ces modes de consommation alternative, notamment par la réduction des empoisonnements dus aux pesticides ou encore à la radioactivité. Nul doute que l’explosion de problèmes de santé et de soins pharmaceutiques impacte bien d’avantage nos dépenses. Autre aspect positif à ces consommations alternatives : la multiplication de petites structures locales de production redéveloppe l’emploi et favorise le lien social, contrairement aux grandes surfaces qui assurent un flux cadencé à la minute et des caisses de plus en plus automatisées. L’apparition de petites structures à « grande » enseigne est d’ailleurs le signe qu’une vraie demande existe à ce sujet, mais dans des proportions modestes face au développement des mégalopoles marchandes.

Autre sujet abordé: comment sensibiliser notre entourage à ces alternatives sans passer, au mieux, pour un original?

Une citoyenne éducatrice de profession a notamment souligné les difficultés à sensibiliser les jeunes en difficulté dont elle s’occupe, à une alimentation saine. Des réponses lui ont été données autour de l’existence de jardins participatifs. L’idée est ainsi de dépasser la transmission de savoirs bruts, en immergeant ces jeunes dans une alternative concrète porteuse de sens et de liens sociaux.

PERSPECTIVES

Les citoyens ont exprimé une demande forte d’informations sur l’existence d’alternatives et sur leur implication possible dans leur vie quotidienne.

4 pôles de besoins en ressortent :

1. Quels types d’alternatives correspondent à l’esprit Nuit Debout ? Cela nécessite de s’appuyer sur la charte ou au besoin de la compléter pour pouvoir proposer rapidement à la population des alternatives déjà existantes profondément tournées vers le bien commun.

2. Comment intégrer l’intérêt particulier du citoyen dans une perspective d’utilité publique ? nous pouvons mettre en avant des besoins précis et les articuler avec des implications plus générales ; par exemple, un citoyen ne sera plus incité à faire de l’écologie sa priorité (incitation au demeurant assez moraliste quand on ne s’y intéresse pas) : il lui sera proposé de « s’alimenter de manière bénéfique pour sa santé, tout en redéveloppant une agriculture de proximité » (paniers de saison dans une Amap…)

3. Développer un pôle d’éducation populaire pour compléter les informations transmises

4. Rendre lisible et très accessible tout retour de travaux, notamment dans sa diffusion ou sa communication : décloisonner les retours de travaux des commissions aussi bien en A.G que sur internet (wiki notamment), afin de ne pas se perdre dans un dédale structurel qui rappelle bien souvent la complexité politique traditionnelle. L’exemple le plus marquant est celui de débats internes entre commissions pendant les A.G, qui éloignent les citoyens des débats de fond auxquels ils souhaitent participer.