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Modification de Histoire des mouvements sociaux

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Il serait naïf de penser que le gouvernement français de 1906, sous la présidence d'Armand Fallières, ait voter cette loi sans un fort appel du peuple. En effet, cette loi découle de « la catastrophe de Courrières ». Cet accident survient le 10 mars 1906 : une mine de charbon du Pas-de-Calais proche de la ville de Courrières, est victime d'une explosion de grisou (un gaz invisible, principalement composé de méthane). Malgré l'avertissement, quelques jours auparavant, lancé par certains mineurs sur la présence de ce gaz dans les mines, la compagnie n'en tient pas compte et le 10 mars 1906, un « coup de poussière » (explosion extrêmement violente d'un ensemble de fines particules de poussières de carbone hautement inflammables présent durant l'exploitation des mines de charbon) parcoure 110km de la galerie minière en moins de deux minutes. Le chiffre officiel des victimes s'élève à 1099, mais on estime entre 1100 et 1200 le nombre de mineurs restés ensevelis sur les 1800 descendus le matin.
 
Il serait naïf de penser que le gouvernement français de 1906, sous la présidence d'Armand Fallières, ait voter cette loi sans un fort appel du peuple. En effet, cette loi découle de « la catastrophe de Courrières ». Cet accident survient le 10 mars 1906 : une mine de charbon du Pas-de-Calais proche de la ville de Courrières, est victime d'une explosion de grisou (un gaz invisible, principalement composé de méthane). Malgré l'avertissement, quelques jours auparavant, lancé par certains mineurs sur la présence de ce gaz dans les mines, la compagnie n'en tient pas compte et le 10 mars 1906, un « coup de poussière » (explosion extrêmement violente d'un ensemble de fines particules de poussières de carbone hautement inflammables présent durant l'exploitation des mines de charbon) parcoure 110km de la galerie minière en moins de deux minutes. Le chiffre officiel des victimes s'élève à 1099, mais on estime entre 1100 et 1200 le nombre de mineurs restés ensevelis sur les 1800 descendus le matin.
  
Cette [http://images.google.fr/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fwww.herodote.net%2FImages%2FCourrieres_obseques.jpg&imgrefurl=https%3A%2F%2Fwww.herodote.net%2F10_mars_1906-evenement-19060310.php&h=325&w=528&tbnid=8GJj8u-vMRBMLM%3A&docid=gA3GaRYQqDX5QM&ei=Ew0VV-_dOsueaIz-pFg&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=7265&page=1&start=0&ndsp=16&ved=0ahUKEwivs7e2z5jMAhVLDxoKHQw_CQsQMwgfKAEwAQ&bih=542&biw=1272 « catastrophe de Courrières »] est très rapidement médiatisée, et les secours se mettent en place pour sauver ceux qui peuvent l'être. De son côté, la compagnie minière hâte les opérations de sauvetage pour relancer la production. C'en est trop pour les « gueules noires » du bassin minier, multipliant les appels à la grève : la journée du 16 mars compte 45 000 mineurs grévistes en France. La colère des mineurs monte à tel point que le tout nouveau ministre de l'intérieur, un certain Georges Clémenceau, après s'être rendu sur les lieux le 17 mars 1906 pour demander un retour au calme et le respect de la liberté de travail, fait envoyer sur place la cavalerie et l'armée (environ 20 000 hommes). Après de multiples contestations dans toute la France, dans de nombreuses mines, un compromis est imposé, et le travail reprend dans la morosité les jours qui suivent le 1er mai. Le gouvernement assure alors aux mineurs des augmentations salariales modérées, l'absence de discrimination lors des recrutements et de l'attribution de logement sur des critères confessionnels, syndicaux ou politiques, ainsi que la fixation de l'âge minimal de l'embauche à douze ans. Mais les licenciements s'abattent sur les grévistes les plus engagés.  
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Cette « catastrophe de Courrières » est très rapidement médiatisée, et les secours se mettent en place pour sauver ceux qui peuvent l'être. De son côté, la compagnie minière hâte les opérations de sauvetage pour relancer la production. C'en est trop pour les « gueules noires » du bassin minier, multipliant les appels à la grève : la journée du 16 mars compte 45 000 mineurs grévistes en France. La colère des mineurs monte à tel point que le tout nouveau ministre de l'intérieur, un certain Georges Clémenceau, après s'être rendu sur les lieux le 17 mars 1906 pour demander un retour au calme et le respect de la liberté de travail, fait envoyer sur place la cavalerie et l'armée (environ 20 000 hommes). Après de multiples contestations dans toute la France, dans de nombreuses mines, un compromis est imposé, et le travail reprend dans la morosité les jours qui suivent le 1er mai. Le gouvernement assure alors aux mineurs des augmentations salariales modérées, l'absence de discrimination lors des recrutements et de l'attribution de logement sur des critères confessionnels, syndicaux ou politiques, ainsi que la fixation de l'âge minimal de l'embauche à douze ans. Mais les licenciements s'abattent sur les grévistes les plus engagés.  
  
 
La grève de Courrières a aussi des répercussions politiques à échelle nationale. A plusieurs reprises, des députés socialistes réclament la nationalisation. Dès le 14 mars, Alexandre Zévaes (député socialiste), déclare : "Tant que les mines continueront, en vertu de lois monarchiques, à être concédées à des compagnies financières ; tant que la République n'aura pas repris à la spéculation une propriété d'un caractère aussi national que le sous-sol minier ; tant que les mines, en un mot, n'auront pas été nationalisées, nous pourrons, étant donné l'âpreté aux dividendes des compagnies minières, avoir à déplorer d'aussi effroyables catastrophes dues à la négligence et à la cupidité de leurs administrations." . Cette citation s'appliquerait presque mot pour mot à nous aujourd'hui...La nationalisation de la compagnie de Courrières n'a lieu pourtant qu'après la Seconde Guerre Mondiale.  
 
La grève de Courrières a aussi des répercussions politiques à échelle nationale. A plusieurs reprises, des députés socialistes réclament la nationalisation. Dès le 14 mars, Alexandre Zévaes (député socialiste), déclare : "Tant que les mines continueront, en vertu de lois monarchiques, à être concédées à des compagnies financières ; tant que la République n'aura pas repris à la spéculation une propriété d'un caractère aussi national que le sous-sol minier ; tant que les mines, en un mot, n'auront pas été nationalisées, nous pourrons, étant donné l'âpreté aux dividendes des compagnies minières, avoir à déplorer d'aussi effroyables catastrophes dues à la négligence et à la cupidité de leurs administrations." . Cette citation s'appliquerait presque mot pour mot à nous aujourd'hui...La nationalisation de la compagnie de Courrières n'a lieu pourtant qu'après la Seconde Guerre Mondiale.  

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