Bienvenue sur le wiki de Nuit debout, nous sommes le 3003 mars.




Villes/Rennes/Démocratie vivante/CR/2016/05/06/Vendredi 6 Mai : Différence entre versions

De NuitDebout
Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « Cercle « Démocratie vivante » « Ve République. Octobre 1958 – Mars 2016 ». Un panneau Place du peuple à Rennes. « De partout revient, comme une évidence d... »)
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
Cercle « Démocratie vivante »
+
= Démocratie vivante =
 +
<blockquote>« ''Ve République. Octobre 1958 – Mars 2016 ».'' Un panneau Place du peuple à Rennes.</blockquote><blockquote>« ''De partout revient, comme une évidence depuis longtemps partagée, que le système politique est à bout de souffle, que les institutions de la Ve République sont profondément sclérosées et instrumentalisées, gangrenées par la corruption et la médiocrité, et que les élus ne représentent plus qu'eux-même et leurs clients.'' » Nuit debout Rennes, 47 mars</blockquote><blockquote>« ''République 2.0. Mise à jour.. Ne déconnectez pas notre cerveau.'' » Un panneau Place du peuple à Rennes.</blockquote>Issu de la contestation contre le projet de réforme du Code du Travail, Nuit debout a pris une dimension plus large en remettant d'emblée en débat le fonctionnement du système politique et financier actuel. Parmi les sujets au cœur des discussions, la Constitution, bout de papier garantissant un certain nombre de droits et organisant la répartition des pouvoirs politiques entre un ensemble d'institutions appelé la république.
  
« Ve République. Octobre 1958 – Mars 2016 ». Un panneau Place du peuple à Rennes.
+
La dernière version du papier, écrite pendant la guerre d'Algérie, nous dit que le principe de notre République est « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », selon la formule de Lincoln sur le champ de bataille de Gettysburg. Cette formule semble plus que jamais mise à mal : il est devenu évident aux yeux de tous que le pouvoir de décision a été confisqué, et que les puissants s'affranchissent allégrement de toute responsabilité collective. Le terme d'« oligarque » est aujourd'hui employé dans le jargon médiatique pour désigner des russes ayant tiré parti des gigantesques privatisations de l'agonie du système soviétique pour se tailler des empires extravagants. Il ne viendrait à l'idée d'aucun journaliste français d'appeler « oligarque » un Vincent Bolloré ou un Martin Bouygues. En France aussi, pourtant, une petite classe de puissants s'est assuré un pouvoir démesuré, entièrement employé à accroître leurs privilèges au mépris des urgences sociales et environnementales, comme l'écrit Hervé Kempf dans ''L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie'' (2011, édition du seuil). Une étude américaine, ''Qui dirige l’Amérique ?'' (Gilens & Page, 2015), conclut de la même manière que les États-Unis ne sont pas dirigés par le peuple, mais par une poignée d’oligarques.
« De partout revient, comme une évidence depuis longtemps partagée, que le système politique est à bout de souffle, que les institutions de la Ve République sont profondément sclérosées et instrumentalisées, gangrenées par la corruption et la médiocrité, et que les élus ne représentent plus qu'eux-même et leurs clients. » Nuit debout Rennes, 47 mars
+
« Mise à jour vers République 2.0. Ne déconnectez pas notre cerveau. » Un panneau Place du peuple à Rennes.
+
  
Issu de la contestation contre le projet de réforme du Code du Travail, Nuit debout a pris une dimension plus large en remettant d'emblée en débat le fonctionnement du système politique et financier actuel. Parmi les sujets au cœur des discussions, la Constitution, bout de papier garantissant un certain nombre de droits et organisant la répartition des pouvoirs politiques entre un ensemble d'institutions appelé la république.
+
La démocratie a déserté le continent. En France, cette désertion a pris des figures changeantes, parjure d'un référendum ou retournement de veste ultralibéral d'une majorité de gauche impossible à sanctionner. La transformation de l'Assemblée Nationale en simple chambre d'enregistrement par l'instauration du quinquennat à partir de 2002. L'an dernier, l'Union européenne dans sa forme actuelle a définitivement tourné le dos à la démocratie en écrasant le peuple grec, malgré plusieurs épisodes d'expression populaire ayant nettement tranché contre l'austérité.  
La dernière version du papier, écrite pendant la guerre d'Algérie, nous dit que le principe de notre République est « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », selon la formule de Lincoln sur le champ de bataille de Gettysburg. Cette formule semble plus que jamais mise à mal : il est devenu évident aux yeux de tous que le pouvoir de décision a été confisqué, et que les puissants s'affranchissent allégrement de toute responsabilité collective. Le terme d'« oligarque » est aujourd'hui employé dans le jargon médiatique pour désigner des russes ayant tiré parti des gigantesques privatisations de l'agonie du système soviétique pour se tailler des empires extravagants. Il ne viendrait à l'idée d'aucun journaliste français d'appeler « oligarque » un Vincent Bolloré ou un Martin Bouygues. En France aussi, pourtant, une petite classe de puissants s'est assuré un pouvoir démesuré, entièrement employé à accroître leurs privilèges au mépris des urgences sociales et environnementales, comme l'écrit Hervé Kempf dans L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie (2011, édition du seuil). Une étude américaine, “Qui dirige l’Amérique ?” (Gilens & Page, 2015), conclut de la même manière que les États-Unis ne sont pas dirigés par le peuple, mais par une poignée d’oligarques.
+
 
La reconnaissance même de la démocratie a déserté le continent. En France, cette désertion a pris des figures changeantes, de l'imposition d'un traité européen, parjure du réferendum de 2005, du retournement de veste ultralibéral de François Hollande, impossible à sanctionner, ou encore de la transformation de l'Assemblée Nationale en simple chambre d'enregistrement par l'instauration du quinquennat à partir de 2002. L'an dernier, l'Union européenne dans sa forme actuelle a définitivement tourné le dos à la démocratie en écrasant le peuple grec, malgré plusieurs épisodes d'expression populaire ayant nettement tranché contre l'austérité.
+
Mais avons-nous seulement jamais été en démocratie ? Les institutions des « démocraties occidentales » sont encore aujourd'hui largement celles mises en place par les révolutions du XVIIIe siècle. Révolutions bourgeoises dont les architectes avaient le pouvoir du peuple en horreur, et qui n'ont appelé « démocratie » leur système représentatif qu'après que celle-ci ait été assimilée, par un glissement de sens, à un simple vote.
Mais avons-nous seulement jamais été en démocratie ? Les institutions des « démocraties occidentales » sont encore aujourd'hui largement celles mises en place par les révolutions du XVIIIe siècle. Révolutions bourgeoises dont les architectes avaient le pouvoir du peuple en horreur, et qui n'ont appelé « démocratie » leur système représentatif qu'après que celle-ci ait été assimilée, par un glissement de sens, à un simple vote.  
+
  
 
La critique constructive de notre démocratie dans son ensemble est aujourd’hui un des sujets majeurs du mouvement Nuit Debout. Pour nous opposer à cette démocratie “morte”, nous avons choisi à Rennes de créer un cercle “Démocratie Vivante”. Entre utopie et réalité, l’objectif est de discuter tous les sujets que recouvre le terme démocratie en France et à l’étranger, de façon directe ou indirecte, afin de réfléchir collectivement à la manière d’améliorer, changer ou remplacer ce système à bout de souffle.  
 
La critique constructive de notre démocratie dans son ensemble est aujourd’hui un des sujets majeurs du mouvement Nuit Debout. Pour nous opposer à cette démocratie “morte”, nous avons choisi à Rennes de créer un cercle “Démocratie Vivante”. Entre utopie et réalité, l’objectif est de discuter tous les sujets que recouvre le terme démocratie en France et à l’étranger, de façon directe ou indirecte, afin de réfléchir collectivement à la manière d’améliorer, changer ou remplacer ce système à bout de souffle.  

Version du 9 mai 2016 à 13:52

Démocratie vivante

« Ve République. Octobre 1958 – Mars 2016 ». Un panneau Place du peuple à Rennes.
« De partout revient, comme une évidence depuis longtemps partagée, que le système politique est à bout de souffle, que les institutions de la Ve République sont profondément sclérosées et instrumentalisées, gangrenées par la corruption et la médiocrité, et que les élus ne représentent plus qu'eux-même et leurs clients. » Nuit debout Rennes, 47 mars
« République 2.0. Mise à jour.. Ne déconnectez pas notre cerveau. » Un panneau Place du peuple à Rennes.
Issu de la contestation contre le projet de réforme du Code du Travail, Nuit debout a pris une dimension plus large en remettant d'emblée en débat le fonctionnement du système politique et financier actuel. Parmi les sujets au cœur des discussions, la Constitution, bout de papier garantissant un certain nombre de droits et organisant la répartition des pouvoirs politiques entre un ensemble d'institutions appelé la république.

La dernière version du papier, écrite pendant la guerre d'Algérie, nous dit que le principe de notre République est « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », selon la formule de Lincoln sur le champ de bataille de Gettysburg. Cette formule semble plus que jamais mise à mal : il est devenu évident aux yeux de tous que le pouvoir de décision a été confisqué, et que les puissants s'affranchissent allégrement de toute responsabilité collective. Le terme d'« oligarque » est aujourd'hui employé dans le jargon médiatique pour désigner des russes ayant tiré parti des gigantesques privatisations de l'agonie du système soviétique pour se tailler des empires extravagants. Il ne viendrait à l'idée d'aucun journaliste français d'appeler « oligarque » un Vincent Bolloré ou un Martin Bouygues. En France aussi, pourtant, une petite classe de puissants s'est assuré un pouvoir démesuré, entièrement employé à accroître leurs privilèges au mépris des urgences sociales et environnementales, comme l'écrit Hervé Kempf dans L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie (2011, édition du seuil). Une étude américaine, Qui dirige l’Amérique ? (Gilens & Page, 2015), conclut de la même manière que les États-Unis ne sont pas dirigés par le peuple, mais par une poignée d’oligarques.

La démocratie a déserté le continent. En France, cette désertion a pris des figures changeantes, parjure d'un référendum ou retournement de veste ultralibéral d'une majorité de gauche impossible à sanctionner. La transformation de l'Assemblée Nationale en simple chambre d'enregistrement par l'instauration du quinquennat à partir de 2002. L'an dernier, l'Union européenne dans sa forme actuelle a définitivement tourné le dos à la démocratie en écrasant le peuple grec, malgré plusieurs épisodes d'expression populaire ayant nettement tranché contre l'austérité.

Mais avons-nous seulement jamais été en démocratie ? Les institutions des « démocraties occidentales » sont encore aujourd'hui largement celles mises en place par les révolutions du XVIIIe siècle. Révolutions bourgeoises dont les architectes avaient le pouvoir du peuple en horreur, et qui n'ont appelé « démocratie » leur système représentatif qu'après que celle-ci ait été assimilée, par un glissement de sens, à un simple vote.

La critique constructive de notre démocratie dans son ensemble est aujourd’hui un des sujets majeurs du mouvement Nuit Debout. Pour nous opposer à cette démocratie “morte”, nous avons choisi à Rennes de créer un cercle “Démocratie Vivante”. Entre utopie et réalité, l’objectif est de discuter tous les sujets que recouvre le terme démocratie en France et à l’étranger, de façon directe ou indirecte, afin de réfléchir collectivement à la manière d’améliorer, changer ou remplacer ce système à bout de souffle. Devant l’ampleur du sujet, nous avons décidé de construire notre action en deux temps. Dans un premier temps, nous avons organisé 2 commissions ouvertes, les 16 et 17 avril, pour que chacun puisse faire valoir ses idées sur la démocratie, quoi que ce terme représente pour lui. Les réunions suivantes ont été consacrées à des thèmes spécifiques : représentation, intérêt général et Déclaration des Droits de l'Homme.

Le rôle du cercle “Démocratie Vivante” est l'organisation, l’animation et la retranscription des discussions autour de la démocratie. Son objectif est de rédiger un document qui exprimera les visions de la démocratie existant au sein de notre mouvement, et de contribuer aux débats nationaux relatifs à l'écriture d'une nouvelle Constitution.