Bienvenue sur le wiki de Nuit debout, nous sommes le 3001 mars.




Villes/Rennes/occupation-de-la-salle-de-la-cite : Différence entre versions

De NuitDebout
< Villes‎ | Rennes
Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « 1er mai : la salle de la Cité occupée par le mouvement social contre la loi Travail A l'issue du défilé du 1er mai et de l'occupation temporaire du cinéma Gaumont pa... »)
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
1er mai : la salle de la Cité occupée par le mouvement social contre la loi Travail
+
== 1er mai : la salle de la Cité occupée par le mouvement social contre la loi Travail ==
 
A l'issue du défilé du 1er mai et de l'occupation temporaire du cinéma Gaumont par les manifestantes, une assemblée générale improvisée a décidé de rejoindre la réunion de l'inter-syndicale qui devait se tenir l'après-midi à la Salle de la Cité. Bravant l'interdiction de manifester en centre-ville, plusieurs centaines de personnes sont alors parties en manif sauvage en direction de Sainte-Anne, d'un pas rapide, en un cortège calme et déterminé, sans être bloquées par les forces de l'ordre qui se sont faites discrètes en ce dimanche de fête des luttes des travailleurs.  
 
A l'issue du défilé du 1er mai et de l'occupation temporaire du cinéma Gaumont par les manifestantes, une assemblée générale improvisée a décidé de rejoindre la réunion de l'inter-syndicale qui devait se tenir l'après-midi à la Salle de la Cité. Bravant l'interdiction de manifester en centre-ville, plusieurs centaines de personnes sont alors parties en manif sauvage en direction de Sainte-Anne, d'un pas rapide, en un cortège calme et déterminé, sans être bloquées par les forces de l'ordre qui se sont faites discrètes en ce dimanche de fête des luttes des travailleurs.  
 +
 
Apprenant le mouvement, la CGT a annulé la réunion de l'intersyndicale, et les manifestantes sont arrivées sans heurts jusqu'aux terrasses ensoleillées de Sainte-Anne, pour trouver porte close à la Cité. L'entrée a été forcée, et l'occupation permanente des lieux rapidement votée.
 
Apprenant le mouvement, la CGT a annulé la réunion de l'intersyndicale, et les manifestantes sont arrivées sans heurts jusqu'aux terrasses ensoleillées de Sainte-Anne, pour trouver porte close à la Cité. L'entrée a été forcée, et l'occupation permanente des lieux rapidement votée.
 +
 
Alors que les forces d'intervention prenaient place autour de la Cité, des syndicalistes qui avaient été rappelées sont venues sur place soutenir l'occupation. Elles ont temporisé avec les forces de l'ordre, ajoutant le poids des organisations « représentatives », traditionnellement prudentes, sur la balance du rapport de force. Les syndicalistes présentes ont ensuite participé à l'assemblée générale, prenant la parole et écoutant les interpellations de certaines occupantes, notamment sur la solidarité entre les différentes composantes du mouvement lors des manifestations.
 
Alors que les forces d'intervention prenaient place autour de la Cité, des syndicalistes qui avaient été rappelées sont venues sur place soutenir l'occupation. Elles ont temporisé avec les forces de l'ordre, ajoutant le poids des organisations « représentatives », traditionnellement prudentes, sur la balance du rapport de force. Les syndicalistes présentes ont ensuite participé à l'assemblée générale, prenant la parole et écoutant les interpellations de certaines occupantes, notamment sur la solidarité entre les différentes composantes du mouvement lors des manifestations.
Des occupantes de la Cité ont été conviées le lendemain matin à la réunion de l'intersyndicale dans les locaux de la CGT, à l'issue de laquelle la CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT et UNEF d’Ille-et-Vilaine, SLB Rennes ont réaffirmé dans un communiqué commun leur soutien à l'action en cours.
+
 
Mardi en milieu de matinée, les gendarmes mobiles se positionnaient autour de la Cité et filtraient les accès au centre-ville historique. Des centaines de rennaises convergeaient alors place Ste Anne. Après un face-à-face de plusieurs heures, sans incidents, la maire et le préfet rappelaient leurs troupes, et signifiaient leur volonté de négocier l'occupation de la Cité. Mercredi matin, une délégation reçue en mairie concluait la signature d'une convention d'occupation d'une semaine reconductible, le syndicat Solidaires engageant sa responsabilité.
+
Des occupantes de la Cité ont été conviées le lendemain matin à la réunion de l'intersyndicale dans les locaux de la CGT, à l'issue de laquelle la CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT et UNEF d’Ille-et-Vilaine, SLB Rennes ont réaffirmé dans un communiqué commun leur soutien à l'action en cours.<blockquote>" ''Tenu depuis deux mois à distance de l'hyper-centre, le mouvement social contre la loi Travail tient désormais une place forte à deux pas de la place Sainte Anne.'' "</blockquote>Mardi en milieu de matinée, les gendarmes mobiles se positionnaient autour de la Cité et filtraient les accès au centre-ville historique. Des centaines de rennaises convergeaient alors place Ste Anne. Après un face-à-face de plusieurs heures, sans incidents, la maire et le préfet rappelaient leurs troupes, et signifiaient leur volonté de négocier l'occupation de la Cité. Mercredi matin, une délégation reçue en mairie concluait la signature d'une convention d'occupation d'une semaine reconductible, le syndicat Solidaires engageant sa responsabilité.
 +
 
 
Tenu depuis deux mois à distance de l'hyper-centre dans un déchaînement de violence policière, le mouvement social contre la loi Travail tient désormais une place forte à deux pas de son cœur battant, la place Sainte Anne. Il le doit à la forte mobilisation et à la détermination des participantes lors des moments critiques ; il le doit aussi à l'unité dont il a fait su faire preuve en ces circonstances.
 
Tenu depuis deux mois à distance de l'hyper-centre dans un déchaînement de violence policière, le mouvement social contre la loi Travail tient désormais une place forte à deux pas de son cœur battant, la place Sainte Anne. Il le doit à la forte mobilisation et à la détermination des participantes lors des moments critiques ; il le doit aussi à l'unité dont il a fait su faire preuve en ces circonstances.
  
 
Anciennement "maison du peuple", la salle de la Cité est une création du mouvement ouvrier, construite en 1925 pour accueillir des activités d'éducation populaire et des réunions politiques et syndicales. Elle est aujourd'hui menacée par la politique métropolitaine d'aménagement du centre-ville. Son occupation un premier mai par un mouvement bigarré, composé d'étudiantes et lycéennes, de jeunes travailleuses désabusées, de précaires, d'intermittentes, militantes associatives et syndicalistes en lutte, est un beau symbole pour une génération 2016 qui semble plus que les précédentes revendiquer l'héritage ouvrier.
 
Anciennement "maison du peuple", la salle de la Cité est une création du mouvement ouvrier, construite en 1925 pour accueillir des activités d'éducation populaire et des réunions politiques et syndicales. Elle est aujourd'hui menacée par la politique métropolitaine d'aménagement du centre-ville. Son occupation un premier mai par un mouvement bigarré, composé d'étudiantes et lycéennes, de jeunes travailleuses désabusées, de précaires, d'intermittentes, militantes associatives et syndicalistes en lutte, est un beau symbole pour une génération 2016 qui semble plus que les précédentes revendiquer l'héritage ouvrier.
 
Pillage au Gaumont !
 
La jonction entre syndicalistes responsables et mouvement de base n'aura pas retenu l'attention des journalistes locaux. Pas une ligne, le lendemain, sur l'occupation unitaire de la salle Cité. L'événement, le vrai, était ailleurs, et s'étalait le lendemain sur tous les placards jaune de la ville : le cinéma Gaumont avait été envahi une heure plus tôt par les mêmes manifestantes, entraînant sa fermeture jusqu'au lendemain. Les articles les plus détaillés mettaient en scène les détails de l'ignoble jacquerie, insistant sur ce sommet de la libération des instincts vils des foules : le pillage des stands de bonbons.
 
L'absence de discernement du journaliste moyen est trop connue. On ne s'étonnera pas que le reporter du jour manque un moment subtil mais important d'une lutte car il rédige une brève sur des sucreries ou autre enfantillage. Mais il est un fait qui n'aurait pas dû échapper à son œil blasé, et dont l'absence révèle en creux le formatage de ces O.S. de l'information : alors que des dizaines de mains avides fourraient de pleines poignées de bonbons dans de grands sachets en plastique, les manifestantes n'étaient pas seules à la curée ; les clientes s'étaient jointes à elles, et envoyaient leurs enfants prélever leur part de butin.
 
« Moi j'aime pas ces cochonneries industrielles », commentait une manifestante anonyme en mâchonnant un bonbon au soleil. « Mais que les familles qui bouffent tout leur budget culture du mois pour emmener leurs gosses là-dedans voir une bouse, elles aillent se venger en leur chourant les bonbons que, d'habitude, ils leur vendent au moins quatre balles les cent grammes, ben moi, a priori, ch'uis plutôt carrément pour. »
 
Le lendemain, le cinéma annonçait que 200 kilos de bonbons avaient été volés, un chiffre qui paraît exagéré. « Gaumont va faire faillite », commentait placidement une participante à Nuit debout.
 

Version du 7 septembre 2016 à 13:46

1er mai : la salle de la Cité occupée par le mouvement social contre la loi Travail

A l'issue du défilé du 1er mai et de l'occupation temporaire du cinéma Gaumont par les manifestantes, une assemblée générale improvisée a décidé de rejoindre la réunion de l'inter-syndicale qui devait se tenir l'après-midi à la Salle de la Cité. Bravant l'interdiction de manifester en centre-ville, plusieurs centaines de personnes sont alors parties en manif sauvage en direction de Sainte-Anne, d'un pas rapide, en un cortège calme et déterminé, sans être bloquées par les forces de l'ordre qui se sont faites discrètes en ce dimanche de fête des luttes des travailleurs.

Apprenant le mouvement, la CGT a annulé la réunion de l'intersyndicale, et les manifestantes sont arrivées sans heurts jusqu'aux terrasses ensoleillées de Sainte-Anne, pour trouver porte close à la Cité. L'entrée a été forcée, et l'occupation permanente des lieux rapidement votée.

Alors que les forces d'intervention prenaient place autour de la Cité, des syndicalistes qui avaient été rappelées sont venues sur place soutenir l'occupation. Elles ont temporisé avec les forces de l'ordre, ajoutant le poids des organisations « représentatives », traditionnellement prudentes, sur la balance du rapport de force. Les syndicalistes présentes ont ensuite participé à l'assemblée générale, prenant la parole et écoutant les interpellations de certaines occupantes, notamment sur la solidarité entre les différentes composantes du mouvement lors des manifestations.

Des occupantes de la Cité ont été conviées le lendemain matin à la réunion de l'intersyndicale dans les locaux de la CGT, à l'issue de laquelle la CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT et UNEF d’Ille-et-Vilaine, SLB Rennes ont réaffirmé dans un communiqué commun leur soutien à l'action en cours.
" Tenu depuis deux mois à distance de l'hyper-centre, le mouvement social contre la loi Travail tient désormais une place forte à deux pas de la place Sainte Anne. "
Mardi en milieu de matinée, les gendarmes mobiles se positionnaient autour de la Cité et filtraient les accès au centre-ville historique. Des centaines de rennaises convergeaient alors place Ste Anne. Après un face-à-face de plusieurs heures, sans incidents, la maire et le préfet rappelaient leurs troupes, et signifiaient leur volonté de négocier l'occupation de la Cité. Mercredi matin, une délégation reçue en mairie concluait la signature d'une convention d'occupation d'une semaine reconductible, le syndicat Solidaires engageant sa responsabilité.

Tenu depuis deux mois à distance de l'hyper-centre dans un déchaînement de violence policière, le mouvement social contre la loi Travail tient désormais une place forte à deux pas de son cœur battant, la place Sainte Anne. Il le doit à la forte mobilisation et à la détermination des participantes lors des moments critiques ; il le doit aussi à l'unité dont il a fait su faire preuve en ces circonstances.

Anciennement "maison du peuple", la salle de la Cité est une création du mouvement ouvrier, construite en 1925 pour accueillir des activités d'éducation populaire et des réunions politiques et syndicales. Elle est aujourd'hui menacée par la politique métropolitaine d'aménagement du centre-ville. Son occupation un premier mai par un mouvement bigarré, composé d'étudiantes et lycéennes, de jeunes travailleuses désabusées, de précaires, d'intermittentes, militantes associatives et syndicalistes en lutte, est un beau symbole pour une génération 2016 qui semble plus que les précédentes revendiquer l'héritage ouvrier.