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1er mai : la salle de la Cité occupée par le mouvement social contre la loi Travail[modifier | modifier le wikicode]

A l'issue du défilé du 1er mai et de l'occupation temporaire du cinéma Gaumont par les manifestantes, une assemblée générale improvisée a décidé de rejoindre la réunion de l'inter-syndicale qui devait se tenir l'après-midi à la Salle de la Cité. Bravant l'interdiction de manifester en centre-ville, plusieurs centaines de personnes sont alors parties en manif sauvage en direction de Sainte-Anne, d'un pas rapide, en un cortège calme et déterminé, sans être bloquées par les forces de l'ordre qui se sont faites discrètes en ce dimanche de fête des luttes des travailleurs.

Apprenant le mouvement, la CGT a annulé la réunion de l'intersyndicale, et les manifestantes sont arrivées sans heurts jusqu'aux terrasses ensoleillées de Sainte-Anne, pour trouver porte close à la Cité. L'entrée a été forcée, et l'occupation permanente des lieux rapidement votée.

Alors que les forces d'intervention prenaient place autour de la Cité, des syndicalistes qui avaient été rappelées sont venues sur place soutenir l'occupation. Elles ont temporisé avec les forces de l'ordre, ajoutant le poids des organisations « représentatives », traditionnellement prudentes, sur la balance du rapport de force. Les syndicalistes présentes ont ensuite participé à l'assemblée générale, prenant la parole et écoutant les interpellations de certaines occupantes, notamment sur la solidarité entre les différentes composantes du mouvement lors des manifestations.

Des occupantes de la Cité ont été conviées le lendemain matin à la réunion de l'intersyndicale dans les locaux de la CGT, à l'issue de laquelle la CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT et UNEF d’Ille-et-Vilaine, SLB Rennes ont réaffirmé dans un communiqué commun leur soutien à l'action en cours.
" Tenu depuis deux mois à distance de l'hyper-centre, le mouvement social contre la loi Travail tient désormais une place forte à deux pas de la place Sainte Anne. "
Mardi en milieu de matinée, les gendarmes mobiles se positionnaient autour de la Cité et filtraient les accès au centre-ville historique. Des centaines de rennaises convergeaient alors place Ste Anne. Après un face-à-face de plusieurs heures, sans incidents, la maire et le préfet rappelaient leurs troupes, et signifiaient leur volonté de négocier l'occupation de la Cité. Mercredi matin, une délégation reçue en mairie concluait la signature d'une convention d'occupation d'une semaine reconductible, le syndicat Solidaires engageant sa responsabilité.

Tenu depuis deux mois à distance de l'hyper-centre dans un déchaînement de violence policière, le mouvement social contre la loi Travail tient désormais une place forte à deux pas de son cœur battant, la place Sainte Anne. Il le doit à la forte mobilisation et à la détermination des participantes lors des moments critiques ; il le doit aussi à l'unité dont il a fait su faire preuve en ces circonstances.

Anciennement "maison du peuple", la salle de la Cité est une création du mouvement ouvrier, construite en 1925 pour accueillir des activités d'éducation populaire et des réunions politiques et syndicales. Elle est aujourd'hui menacée par la politique métropolitaine d'aménagement du centre-ville. Son occupation un premier mai par un mouvement bigarré, composé d'étudiantes et lycéennes, de jeunes travailleuses désabusées, de précaires, d'intermittentes, militantes associatives et syndicalistes en lutte, est un beau symbole pour une génération 2016 qui semble plus que les précédentes revendiquer l'héritage ouvrier.

Bulletin Nuit debout Rennes #0, mai 2016