Villes/Avignon/CR 54mars
Présentation des points techniques, des différentes fonctions à l’œuvre au sein des AG (facilitation, prise de parole, respect du temps de parole, accueil) et rappel des discussions et validations des AG précédentes.
Rappel est également fait des différents espaces d’affichage (CR AG et Expression visuelle)
Retour d’actions[edit | edit source]
L’action du 23 avril de la promulgation de la loi du 54 mars 2016 portant sur la séparation du MEDEF et de l’Etat est une réussite.
– Il est rappelé que cette action de convergence nous a amené à passer devant différents lieux symboliques de la lutte contre le projet El Khomri.
– Montage du film sur l’action du 23 avril, avec floutage des visages des personnes présentes.
Réappropriation de l’espace public[edit | edit source]
– Avignon est une ville de culture et d’art mais ce n’est pas assez visible. Proposition de mettre en place des dessins par terre, tags dans la ville, joyeux, colorés et militants.
– Il est dit qu’il n’est pas nécessaire que ce type d’action passe d’abord par validation préalable de la commission Communication et que chacun est libre de se réapproprier l’espace.
Projet de loi El Khomri[edit | edit source]
– Il est dit que ce projet nous ramène à l’époque de Jean Jaurès, en pleine régression. Cette loi Travail est scandaleuse. Il faudrait réduire le temps de travail et abolir la notion de travail dans le sens ou on l’entend aujourd’hui. Comment fait on la différence entre la valeur d’usage et la valeur économique ?
Il faut repenser le salaire.
Il est alors proposé de raconter sa réalité professionnelle
« Je suis professeur de théâtre, comédienne et metteuse en scène mais je suis aussi parfois hôtesse d’accueil, pour vivre. Le seul moment ou je suis payée, c’est quand je suis hôtesse d’accueil. Pourtant, tout ce que je fais autour me semble plus épanouissant que mon travail d’hôtesse ».
« Des journées de 12h, 6 jours sur 7 : Ce projet de loi aura des conséquences sur la qualité de vie, la vie de famille et sue la qualité de vie en générale. C’est ce que je ne veux pas. Cela va se dégrader, cela amènera à des conditions sur la vie très difficiles ».
« Je suis directeur de maison de retraite. On est dans un environnement où les amplitudes de travail de 11 ou 12 heures sont la norme. Les équipes travaillent trois jours puis partent trois jours en repos puis reviennent travailler deux jours et repartent en repos deux jours, etc. Le travail soignant est exténuant. Lorsque je discutais avec les équipes et leur proposais de peut-être penser à une autre organisation qui aurait allégé leurs journées (passer en 7 heures donc travailler 5 jours par semaines), la réponse était « non ». Ce qui ressortait, c’est que l’organisation en place leur permettait de s’échapper du travail, parce que c’était très difficile, pénible, pour elles de venir travailler. On voit bien qu’il y a un réel problème avec le travail tel qu’il est organisé.
« Il faut aborder la violence du travail. On le subit. On nous met des barreaux. Comment on nous interdit de travailler ».
« C’est ma seconde fois à nuit debout Avignon, dans la déclaration des droits de l’homme, le 17ème article sur la propriété est le plus important pour moi. Il faut convoquer ici Robespierre qui a influencé cette déclaration. Je cite : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité ». Sur la question de la propriété et les inégalités sociales, il faut s’inspirer des citoyens qui ont déjà réfléchis sur çà depuis très longtemps. Dans le domaine du logement, il faudrait proposer une loi : Personne n’aura deux maisons tant que tout le monde n’en aura pas au moins une ».
Lecture de l’article 35 de la constitution : « ‘Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ‘. Ne serait il pas temps de ratifier cet article ».
« Je travaille dans la protection de l’enfance et il y a de nombreux dysfonctionnements à cause du manque de moyens. Quel enfant n’a pas été victimes des restrictions budgétaires ? »
« Le système dans lequel on évolue est le problème. C’est aussi la coalition entre les grandes entreprises qui dictent leurs agendas aux élus, la notion d’individualisation, de moins en moins de collectif. Les luttes et revendications sont de plus en plus sectorielles et axées sur des points précis et non sur la notion même d’organisation du travail, exemple : ubérisation. Les gens qui deviennent leur propre patron n’arrivent pas à se payer aujourd’hui et beaucoup sont précarisés. Mais cette individualisation du travail, c’est précisément le projet libéral. L’inversion de la hiérarchie des normes va dans ce sens avec la réduction de l’échelon de la négociation à son plus petit niveau : l’entreprise. C’est l’objectif du néo-libéralisme! ».
« Les symptômes de nos souffrances ont été abordés mais pas les causes. Quelle est la cause de ces injustices ? Pourquoi on ne demanderait pas par référendum de ratifier ces propositions ? On devrait pouvoir les (les élus) attaquer pour haute trahison. On peut lutter contre la loi Travail, mais une fois qu’on aura gagné, quelle sera la prochaine? Il faut prendre la mal à la racine. Nos élus sont la cause des injustices sociales. Il faut pratiquer la vraie démocratie participative, devenir nous même des citoyens constituants. Il faut une convergence des luttes et aussi des nuits debout, convoquer des états généraux et réécrire nous même les institutions . Il faut qu’on décide du mode de fonctionnement ».
« J’ai été exploitée en tant que salariée et j’ai créée ma propre activité, notamment les SCOP et les CAE, une antenne sur Avignon avec des ateliers cuisine, graffeurs, etc.
La parole ne circulant plus, il est proposé à l’AG de faire une pause. L’atelier épluchage de la popote solidaire commence afin de préparer les salades du soir. Les discussions ne reprendront pas en AG mais en petits groupes jusque tard dans la nuit.