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Ola,
Personnellement ça me soule et je trouve cela fastidieux d'écrire "ami-e-s" pour signifier "amis et amies" ou encore "travailleu-rs-ses" pour signifier "travailleurs et travailleuses"…
Je propose donc la création d'un pluriel neutre qui pourrait se substituer facilement à toutes ces contorsions.
La solution pourrait être d'ajouter à la fin du mot un symbole (une vingt-septième lettre de l'alphabet en quelque sorte), toujours le même, et qui signifierait au lecteur que ce mot n'est pas genré. Ou plus exactement qu'il inclut tous les genres (masculin, féminin, transgenre).
Comme symbole je propose celui-ci: & dont tout le monde connaît la signification (et quelle que soit la langue dans laquelle on s'exprime me semble-t-il…). Il a l'avantage de signifier l'association ou l'union et est donc, par lui-même très inclusif. Le rencontrer à la fin d'un mot signifierait donc pour le lecteur que ce mot s'applique de façon globale aux hommes, aux femmes et aux transgenres.
En pratique il suffirait donc au rédacteur de choisir l'une des formes disponible d'un mot (le masculin, le féminin ou même les pluriels) et d'y ajouter & pour en quelque sorte le neutraliser.
Exemples:
"Mes amis et mes amies" pourrait s'écrire de façon indifférenciée: "Mes ami&" ou "Mes amie&" ou "Mes amis&" ou encore "Mes amies&"
"Ceux" pourrait s'écrire: "Ceux&" ou "Celles&"
"Ils" pourrait s'écrire: "Ils&" ou "Elles&"
Tandis que les puristes pourraient même transformer le "il" de "il était une fois" en: "Il&" (notons cependant qu'en l'occurrence il ne s'agirait plus d'une neutralisation d'un pluriel mais de la neutralisation d'un singulier)
Enfin, en poussant à l'extrême (et pourquoi pas) nous pourrions décider également que le mot homme(s), lorsqu'il est utilisé pour désigner l'actuel hominidé peuplant la Terre (ex: L'homme est responsable du réchauffement climatique) pourrait s'écrire indifféremment: "Homme&" ou "Femme&" ou "Hommes&" ou "Femmes&", tant il est vrai que les femmes, elles aussi peuvent être tenues pour responsable des pires calamités… (putain, Justin, là faut vraiment que tu réussisse à caser un émoticône rigolo sinon elles& vont te fusiller…)
Justin Bridoux
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Réponse à Justin Bridoux sur l'écriture inclusive[edit | edit source]
Bonjour merci pour ce partage,
Alors déjà je ne suis pas d'accord et je vais expliquer pourquoi. Premièrement tu dis que ça te soule et que tu trouves fastidieux l'écriture inclusive. Ok sauf que moi en tant que femme sans cette écriture inclusive je suis constamment invisibilisée et je n'existe littéralement pas si un seul homme est inclus dedans. C'est très violent, en tant que femme je n'ai pratiquement aucune représentation positive où je peux me projeter et l'écriture inclusive fait que je peut me sentir concernée. Donc quand tu dis que ça te soule moi j'ai envie de te répondre : Désolée d'exister et de vouloir prendre autant de place dans la société que toi.
Ensuite pour & que tu proposais, je ne suis pas favorable pour plusieurs raisons. D'abord c'est la ligature des lettres « e » et « t » et c'est l'abréviation de « et ». Cette lettre a déjà une signification. Ensuite le langage inclusif c'est pas nouveau, il est issu de plusieurs générations de militant.e.s féministes et transgenre qui ont réfléchi dessus et ne pas prendre cela en compte est très condescendant parce que, de ce que j'ai compris tu n'est pas concerné. Tu es un homme cisgenre et nous faire des leçons sur l'écriture inclusive alors que tu n'a qu'une notion abstraite du problème comparé à des personnes qui vivent ce problème au quotidien c'est très malvenue. Et enfin pour ton dernier paragraphe je te rappelle que le mot Humain existe et qu'il est parfait pour désigner tout le monde. Parce que « Homme& » ou « Femme& » exclu également toutes les personnes non-binaire, agenre, neutrois...
Réponse de Justin à Estelle[edit | edit source]
Bonjour et merci pour tes explications.
Oui quand je dis que cela me soule j'exprime un ressenti, qui ne te semble peut-être pas politiquement correct mais c'est bien le principe des ressentis…
Cela dit j'exprime juste un ressenti de feignant parce qu'effectivement je trouve cela fastidieux autant d'un point de vue pratique qu'esthétique de devoir chaque fois aligner toutes ces théories de tirets, de e, de s… En revanche, quand tu affirmes que je ne suis pas concerné par le problème je crois que tu ne m'as pas bien compris puisque justement par ma proposition d'utilisation de l'esperluette je tente de trouver une solution à mon problème, une solution qui fût en mesure de montrer au lecteur que je suis effectivement préoccupé par la représentativité de tous.
D'autant que je suis désolé mais l'écriture inclusive a peut-être été réfléchie par des générations de militants de la diversité, elle ne peut indiquer qu'un masculin, un féminin et/ou un pluriel. Je n'y lis donc nul transgenre, non binaire, agenre ou neutrois…
Alors que ma proposition d'esperluette, qui te semble peut-être iconoclaste parce qu'elle émane d'un "cis-genre" (désolé mais je ne savais même pas, avant que tu ne me l'apprennes que j'existais sous cette dénomination), et dont tu souligne à juste titre que ce symbole signifie ET, s'avère totalement inclusive de tous les genres. En effet, il suffit de convenir que ce ET, positionné à la fin d'un mot y associe (conjonction de coordination) toutes les autres formes ce mot.
Ainsi quand j'écris "amies&" cela voudrait-il dire "amies femmes & amies hommes & ami(e)s transgenres & amis agenre & amies notrois & ami(e)s binaires…". On voit bien qu'il n'y a pas plus inclusif que ce ET qui associe tout le monde. Il est bien plus inclusif en tout cas que le système à uniquement trois entrées (masculin, féminin, pluriel…) que tu soutiens…
Partout dans le monde, du moins il me semble, l'esperluette n'est utilisée qu'isolée des autres mots et dans ce cas elle signifie et. En revanche il me semble qu'elle n'est jamais utilisée à la fin d'un mot. Il n'y a donc aucun risque de confusion du sens de ce mot si nous convenons que ce & final signifiera: ET tous les autres.
En plus, je trouve que cette proposition est bien plus inclusive que celle que tu défends puisque qu'elle permet d'utiliser indifféremment dans sa forme féminine autant que dans sa forme masculine le mot de base.
Ainsi quand tu écris "Ami.e.s." ce que l'on lit d'abord c'est le mot ami au masculin. Alors que si tu peux écrire indifféremment "Amis&" ou "Amies&" parce qu'ils ont exactement la même signification, reconnais que cela rend le féminin plus visible, non? Sinon pour "humains" tu as raison, je n'y avais pas pensé.
Pour finir j'aimerais appeler à ce que nous ne fassions pas de procès d'intention et à ce que nous nous respections mutuellement dans nos intelligences. Le principe de Nuit Debout est de favoriser le débat, pas les anathèmes.
Je précise d'autre part que sur la page Wikidebout de la commission du féminisme intersectionnel ne figure absolument aucun document me permettant d'avoir une meilleure connaissance de v(n)otre combat pour une écriture inclusive. la seule mention qui est faite se réfère à une inclusive et non pas à l'écriture inclusive, pouvant laisser supposer à un néophyte comme moi que la forme d'écriture n'était pas tranchée. Désolé donc si j'ai pu manquer d'information mais manifestement le défaut d'affichage n'est pas que le fait des affreux "cis-genres".
Réponse[edit | edit source]
Voici quelques liens qui devraient t'intéresser et qui sont facilement trouvables par une recherche internet. Cordialement.
http://cheekmagazine.fr/contributions/pourquoi-en-tant-quhomme-je-la-ferme-lors-des-reunions-feministes/ http://reflexivites.hypotheses.org/6000 http://www.crepegeorgette.com/2014/07/23/hommes-feminisme/ https://sexismedegauche.wordpress.com/2015/01/29/comment-etre-un-homme-allie-du-feminisme/
http://lechodessorcieres.net/ecrire-inclusif-1-coucou-cest-la-facteure/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Langage_non_sexiste
Suite, par JB[edit | edit source]
Merci. J'apprécie quand le tri des références internet est effectué par ceux qui savent. Cela m'épargne de bien des égarements. Cela dit, pourquoi ne pas indiquer ces références sur la page d'accueil de cette commission?
Pour aborder maintenant le fond du sujet, je note qu'il y a ici deux types d'articles:
-Ceux qui indiquent (ordonnent?) aux hommes la façon dont ils doivent se comporter en regard des problématiques féministes.
-Ceux qui traitent de linguistique, et notamment de ce fameux langage "épicène", mot que j'ai découvert, sensé être inclusif de tous les genres et dont la commission nous a prescrit l'usage.
Alors, pour ce qui est de la première catégorie, j'ai eu l'impression en lisant ces articles qu'ils me disaient tous: sois beau et tais-toi…
Je m'y suis senti complètement essentialisé à ma condition masculine, et peu importe ma culture, mon éducation, ma sensibilité, mon intelligence…
A vous lire, je peux dans mon enfance avoir été victime d'attouchement sexuels par un pédophile, je peux avoir assisté au tabassage de ma mère par mon beau-père, mon métier peut me mettre chaque jour en contact de mamans-célibataires abandonnées dans leur merde par des géniteurs inconséquents, cela ne change strictement rien: ma bitte me disqualifie de toute contribution à la réflexion et au débat sur la condition des femmes. A la rigueur suis-je autorisé à assister à vos réunions, à condition d'y paraître contrit, le regard penaud, acceptant endurer sans mot dire le fouet de vos badines…
Essentialisé à ma condition masculine… Juste retour des choses m'objecterez-vous qui depuis toujours fûtes de la sorte essentialisée à votre condition de femme, ayant à combattre toute sortes de clichés, d'idées reçues, de préjugés et de propos sexistes, méprisant, dégradants. Oui mais cela ne revient-il pas à retourner contre vos "adversaires" les méthodes que vous leur reprochez? Est-il nécessaire et suffisant de ressembler à son bourreau pour avoir raison de lui?
Tout ce que ces articles me racontent, c'est que certaines féministes (car je ne crois pas qu'il faille non plus généraliser) n'apprécient que deux sortent d'hommes: les machos ou les fayots. Les premiers pour le plaisir de les provoquer, de les affronter, puis dans l'arène de les dominer afin de pouvoir s'offrir la joie de les priver de leurs attributs. Et les seconds parce que d'eux même ils s'émasculent, avant de vous présenter en pénitents leurs couilles sur un plateau… Ainsi m'interrogé-je longtemps quant à la signification dans votre intitulé de ce mot "intersectionnel", avant que de comprendre aujourd'hui que dans "intersection" il y a surtout … "section".
Le second groupe d'articles, ceux ayant trait à la langue, est nettement plus apaisant.
Très didactique il résume bien l'histoire de la masculinisation de la langue française, tout en soulignant la vanité des réacs qui y sont attachés. Cela dit je trouve qu'il y a une certaine hypocrisie de la part des féministes "intersectionnelles" à se revendiquer de la défense non seulement des femmes mais aussi de l'ensemble des groupes humains ne se reconnaissant dans aucun des deux genres historiques, alors que l'écriture épicène qu'elles nous proposent d'adopter (ami-e-s…) ne rend visible que le masculin et le féminin, demeurant exclusive de tous les autres (agenres, transgenres…).
Je suis OK pour adopter ce genre d'écriture mais ne lui faites pas dire ce qu'elle ne dit pas. Ou alors il va falloir trouver mieux (à ce sujet je vous renvoie quelques post plus haut vers ma copine esperluette).
Enfin, quand j'écris que je suis OK c'est un bien grand mot puisque je vous rappelle que non seulement on ne me demande pas mon avis mais que de surcroît je n'ai pas voix au chapitre… Et bien oui, souvenez-vous que c'est bouche cousue et couilles offertes que je dois me présenter ici. Mesdames, si je puis me permettre, c'est là que le bas blesse. Car en termes d'efficacité vous ne parviendrez jamais à rien tant que vous vous obstinerez à délégitimer ceux-là même que vous devriez convaincre.
Autrement dit il est contre-productif de vouloir infliger à une bitte ce que tu ne voudrais pas qu'on fasse à ton clito….