Bienvenue sur le wiki de Nuit debout, nous sommes le 2982 mars.




Villes/Les Lilas/AG du 10 juin

De NuitDebout
Aller à : navigation, rechercher

TITRE DU COMPTE RENDU[modifier | modifier le wikicode]

NUIT DEBOUT LE PRE ST-GERVAIS-LES LILAS-ROMAINVILLE

ASSEMBLEE POPULAIRE 10 JUIN 2006


================================[modifier | modifier le wikicode]

Premier intervention : Raphaël Lebrujah est venu nous raconter son voyage au Rojava, ou kurdistan syrien, situé au nord et au nord-est de la Syrie. Ce voyage, lié à un intérêt personnel pour les questions locales et autofinancé, s'est effectué lors du mois de janvier 2016, pendant près d'un mois, avec l'accord des autorités kurdes.

Le contexte syrien est celui d'une guerre civile : l'affaiblissement du régime syrien a entraîné son retrait massif du front kurde, ce qui a consécutivement entraîné l'affaiblissement des organisations nationales et a ainsi permis a des organisations locales d'émerger. Le cadre du Kurdistan syrien est donc celui d'une confédération démocratique, où le système politique est fondé sur des assemblées locales de quartier, auto-organisées, qui élisent des représentants municipaux, qui eux-même élisent des représentants au niveau cantonal. L'objectif de cette organisation, c'est de donner le plus de pouvoir aux organismes locaux : tout ce qui peut se régler au niveau local se règle de cette manière puisque, par principe, c'est aux premiers concernés d'agir et de décider. Ainsi, les question relatives à l'ouverture d'une boulangerie (construction, financement, travail de boulanger) est pris directement en charge, par le biais de l'assemblée locale, par les acteurs locaux principalement concernés (moyen de financement local, les maçons locaux, les boulangers locaux à la recherche d'emploi). Si une solution n'est pas disponible localement, elle est alors recherchée à l'échelon municipal. Autre exemple, ce sont les assemblées des familles des gens morts suites aux bombardements qui prennent en charge les questions des reconstructions : une fois de plus, ce sont les premiers concernés qui décident.

De même, l'organisation est pensée de façon à prendre a prendre directement en charge la question de la représentation des femmes. Ainsi, toute désignation d'un représentant homme entraîne la désignation d'une représentante femme. Cette méthode d'élection des représentants entraîne une présence massive des femmes dans les assemblées et les commissions. De plus, conformément au principe qui veut que c'est aux premiers concernés d'agir, il s'est créé des assemblées, composées uniquement de femme, qui, par une lutte de terrain, cherchent à lutter contre le patriarcat. Cette organisation prend également en charge les questions des minorités ethniques ou religieuses. Ainsi, les questions qui ne concernent que la communauté chrétienne (minoritaire au Rojava) sont décidées par des assemblées constitués uniquement de chrétiens. De plus, tous les textes officiels sont traduits en kurde, en arabe et en syriaque (langue des chrétiens de Syrie).

Les comités de la paix sont eux chargés de chercher des solutions aux problèmes posés entre les différentes communautés. Composés paritairement, ils permettent, en organisant le dialogue, de faire émerger des compromis qui emportent l'adhésion de tous, ce qui prévient l'apparition de nouveaux problèmes et favorise le rassemblement de toutes les personnes, quelques soient leurs origines ethniques ou leur religion, sur un projet politique. Ainsi, l'armée du Rojava est composée à un tiers d'arabes.


Finalement, ceci peut se ramener à deux principes : on respecte les différences des gens sans imposer une conformité. les minorités oppressées s'organisent en non-mixité pour s'émanciper par elle-même.


Question dans l'Assemblée : Comment les arabes dans l'armée assument-ils d'être commandés par des femmes ? Réponses : La question politique a eu des répercussions sur l'organisation de l'armée. Ainsi, les commandants sont révocables. Concernant les femmes dans l'armée, le corps des femmes est autonome par rapport à celui des hommes ; les hommes donnent donc des ordres aux hommes et les femmes des ordres aux femmes. Mais la société reste toutefois traversée par des préjugés sexistes.


Q: Qu'en est-il des soutiens internationaux ? R: Globalement, les rapports sont ambivalents. Les pays occidentaux comme les États-Unis, la Russie ou la France aident par des frappes aériennes sur le terrain ou par le don d'armes légères, mais leur liberté de mouvement est limitée par leur volonté de ménager la Turquie. Du côté kurde, l'optique est de ne pas s'aligner mais de jouer la carte du pragmatisme en coopérant avec les grandes puissances occidentales lorsque les intérêts convergent.

Q : Quel est le fonctionnement des assemblées ? R : Elle fonctionne d'abord sur la règle du volontariat. Ensuite, puisque les assemblées sont locales et que là-bas, tout le monde se connaît, il y a beaucoup d'arrangement à l'amiable et peu de formalisme pour les problèmes du quotidien. Il y en a plus pour les élections et les échelons municipaux et cantonaux. Le fonctionnement réel de chaque assemblée fluctue, il est à chaque fois fonction des circonstances et des problèmes locaux.

Q : Quel est la présence réelle du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) Q : Y a-t-il un mécanisme d'impulsion central qui permet de résister à l'impérialisme ? Quel est-il ? R : Si il n'y avait pas eu le PKK, il n'y aurait pas eu le Pajava. Le PKK a largement fondé son action en cherchant à mettre en œuvre les idées de Murray Bookchin, un philosophe américain dont la pensée s'oriente vers un municipalisme libertaire. Le marxisme-léninisme du PKK s'est donc réorienté vers un libéralisme, sans pour autant considérer que les conseils de quartier suffisent. Car ceux-ci ne seraient pas possibles sans l'armée du PKK. Il s'agit donc d'un compromis entre marxisme-léninisme et anarchisme.


Seconde intervention : L'intervenante souhaite évoquer l'Euro de football. Elle est très impliquée dans le réseau « «Éducation sans frontières », où elle aide des familles a trouver des solutions à leurs problèmes, dans un contexte difficile. Nombre de ces familles sont sans ressources et/ou sans papiers et sont placées par les services du 115 à l'hôtel ou dans des résidences étudiantes.

Elle a reçu un appel d'une famille géorgienne. Ils doivent quitter la résidence étudiante où ils sont logés sous 48 H : ce n'est pas qu'ils posent des problèmes, mais les contrats passés entre les organismes de gestion des résidences (ici, Nexity) / les hôtels et le 115 sont cassés car de grosses société touristiques ont proposés, dans le contexte de l'euro de football, des contrats plus lucratifs.

Ainsi, il semble impossible de reloger cette famille puisque qu'il n'y a plus de place nulle part. Cet exemple n'en est qu'un parmi tant d'autres. Cela concerne quatre ou cinq familles sur le Pré-St-Gervais, mais c'est un problème plus général qui concerne l'ensemble de l’Île-de-France.


Réponses directes dans l'assemblée : Souvent, les gens dans cette situation ont peur, ils se font intimider alors ils s'exécutent mais il faut savoir que l'on a pas le droit de virer les gens comme ça, ils faut contribuer à leur faire connaître leurs droits.


Troisième intervention : Retour sur la manifestation du 5 juin 2016. La manifestation (1 500 personnes) était parti la veille de la place de la République, à 17h. , et s'était rendue aux amandiers dans le 20e pour soutenir le Comité vérité et justice pour Lamine Dieng. Le lendemain, elle est partie du quartier des Fougères, où les travailleur-se-s du nettoyage dans les HLM sont en lutte depuis 4 mois, soutenus par les locataires de Paris Habitat. La manifestation (500 personnes environ) s'est ensuite rendue à la mairie des lilas où la compagnie Jolie Môme nous a offert un spectacle magnifique haut en couleurs et en chants partisans. Ensuite, après quelques interventions visant à expliquer le mouvement et les différentes luttes chariées par cette manifestation (lutte contre les violences policières, lutte conte la loi travail, lutte pour le droit au logement), la manifestation est repartie rejoindre les habitants de la cité Gagarine, à Romainville, en lutte contre les expulsions, la démolition de leur école et de leur quartier., ou HK a donné un concert.


Quatrième intervention : Signalement du fait qu'un des membres de la compagnie Jolie Môme, Loïc Canitrot a été interpelé lors d'un rassemblement des intermittents au siège du Medef alors que c'est pourtant lui qui s'est fait agréssé par le service de sécurité. Il a finalement été libéré, mais il reste accusé de « violences en réunion ». Un comité de soutien a d'ailleurs été créer sur le site de la compagnie Jolie Môme. L'assemblée populaire de Nuit Debout le Pré-St-gervais-Les Lilas-Romainville a confirmé, par un vote, son soutien à Loïc.


Cinquième intervention : Proposition d'organisation d'une votation citoyenne concernant la loi travail. Cela permet d'occuper le terrain, d'ouvrir des débats avec des passants et de rendre la ^parole aux citoyens en leur permettant de s'exprimer. 2 votations sont organisées aux Lilas, dans un cadre inter-syndical : le 12 juin, au marché des Lilas, à 10H le 14 juin, à partir de 5H, au dépôt RATP Une votation citoyenne sera organisée vendredi prochain, dans le cadre de Nuit Debout Le Pré-Lilas-Romainville Sixième intervention : Philippe vient nous parler de Nuit Debout Nice. Nice, 400 000 habitants, cinquième ville de France, contexte d'une ville très à droite. Nuit Debout Nice a commencé avec l'occupation permanente d'une place, par environ 300 personnes par soir qui se relayaient. Maintenant, c'est uniquement le week-end, avec plutôt 100 à 200 personnes, et des actions ponctuelles, environ une fois par semaine. Certaines actions sont autonomes, d'autres se font dans le cadre de la convergence des luttes. Exemple d'actions : Occupation d'une portion d'autoroute avec péage avec récupération de l'argent en soutien aux employés de véolia propreté Ce week-end, occupation de plages privées afin de dénoncer l'exploitation des employé-es, l'empiétement et le débordement sur les plages publiques, le non-respect des marchés ainsi que la complicité de la mairie. Philippe souligne enfin les difficultés que Nuit Debout Nice rencontre pour travailler avec l'union départementale syndicale.


Septième intervention : Nous avons reçu une proposition pour accueillir une inter banlieue Nuit Debout qui permettrait de regrouper le temps d'un soir les Nuit Debout de villes de la banlieue parisienne, le vendredi 24 juin aux Lilas. Nous allons répondre favorablement à cet appel et tenter de nous organiser en ce sens.


Huitième intervention : Du 13 au 16 juin se tient à Villepinte le salon de l'armement. Une première manifestation en opposition à ce salon se déroulera le 13 juin à Villepinte. Une seconde manifestation est également prévue le 14, mais son lieu reste pour l'instant inconnu.


Neuvième intervention : Un dôme est régulièrement construit à Nuit debout République, cela permet de créer un espace convivial et expérimental, et également d'interpeller les passants et de créer du dialogue. Ce dôme peut être prêter si on en fait la demande. (Il y a une liste). Il faut savoir le monter, mais cela s'apprend et il y a d'ailleurs une séance d'initiation au montage le 22 juin à Saint-Denis. Une membre de ND Le Pré-Lilas-Romainville a d'ailleurs déjà été initiée. Le dôme est transportable, démonté, dans les transports en communs, mais il faut être deux personnes.


Dixième intervention : Un appel à des musiciens a été lancés. Des contacts seront pris localement lors de la fête de la musique afin d'inviter des artistes lors des assemblées populaires.