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METTRE L'ECONOMIE AU SERVICE DU CLIMAT ?[modifier | modifier le wikicode]

17 mai 2016

Informations[modifier | modifier le wikicode]

Introduction de Jean Gadrey

Pourquoi faut-il s’intéresser à l’économie à propos du climat ?[modifier | modifier le wikicode]

Pour au moins quatre raisons.

La première est que le changement climatique s’accompagne de dommages qui ont des coûts, déjà aujourd’hui, et encore plus demain. Certains de ces dommages n’ont pas de prix, par exemple les vies humaines, les souffrances, la biodiversité qui plonge. D’autres dommages ont des coûts économiques évaluables. Par exemple, les sécheresses accrues ce sont des récoltes perdues, les inondations et les tempêtes plus fréquentes et plus graves ce sont des destructions matérielles plus coûteuses, etc.

La deuxième raison est que pour que les humains freinent et ensuite stoppent le réchauffement en cours, il va falloir dépenser et investir dans une autre économie, et cesser d’investir dans ce qui pollue le climat. Par exemple cesser d’investir dans les énergies fossiles et dans le nucléaire et investir dans les renouvelables, la réhabilitation thermique des logements et bâtiments, les moyens de transports peu émetteurs de GES, une agriculture bonne à la fois pour la santé, pour la biodiversité et pour le climat…

La troisième raison est que certains dispositifs économiques et fiscaux, certaines taxes en particulier, peuvent aider en rendant plus coûteuses les productions polluantes et moins coûteuses les productions propres. En revanche, ce que les économistes néolibéraux ont inventé sous les termes de « marché du carbone » d’une part ça ne marche pas, d’autre part cela revient à laisser les grandes entreprises et la finance gérer le climat, qui est un bien commun.

La dernière raison est qu’une transition climatique ambitieuse avec un nouveau modèle économique serait globalement bonne pour l’emploi, pour réduire le chômage, en la couplant avec le partage du travail, la RTT. On a de bons scénarios qui le montrent.

Pourquoi les actions collectives sans référence directe à l’économie sont-elles bien plus importantes pour le climat que ce qui se rapporte à l’économie ?[modifier | modifier le wikicode]

Sauver le climat, c’est un combat. C’est un rapport de forces. Mettre l’économie au service du climat, il faut le faire, mais cela ne marchera pas si on ne parvient pas à l’imposer à une oligarchie qui n’en veut pas, à des banques qui continuent non seulement dans l’évasion fiscale mais aussi dans le financement de projets climaticides, à des multinationales qui détruisent allègrement les forêts et les sols, et à des gouvernants qui privilégient les grands projets inutiles, les aéroports, les grands stades partout, les lignes à grande vitesse, les hyper centres commerciaux dévoreurs d’espace et destructeurs de climat, les méga compétitions sportives à haute teneur en fric, en pub et en émissions de CO2. Sans parler des gaz de schiste, de couche et d’autres armes de destruction massive du climat.

C’est cela qu’il faut bloquer par des actions de toute sorte, y compris des actions de masse non violentes pour atteindre un objectif essentiel pour ne pas dépasser les + 2° d’augmentation de la température moyenne : laisser sous terre 80 % des réserves actuelles d’énergies fossiles. Et le meilleur exemple de ce dernier week-end est ce qui s’est passé en Allemagne avec la mobilisation de plus de 3000 personnes venues de toute l’Europe qui ont bloqué pendant 48 heures une mine de charbon et une centrale à charbon. Cette mobilisation faisait suite à une douzaine d’autres dans le monde entier sous le nom de Break Free, c’est-à-dire « en sortir ». Y compris en France, à Pau, où début avril des centaines de militants ont sérieusement perturbé un sommet mondial de l’industrie pétrolière et gazière offshore.

Donc je conclus : le plus important pour mettre l’économie au service du climat, c’est de reprendre du pouvoir citoyen sur l’économie et sur la finance, de mener des actions contre les projets inacceptables, et de soutenir toutes les initiatives locales qui vont dans le bon sens et il y en a partout.

N’oublions pas parmi ces projets climaticides les accords dits de libre échange dont le Tafta, le Ceta et d’autres qu’il faut bloquer aussi bien pour des raisons sociales que pour des raisons écologiques.

Rappel : samedi prochain, le 21 mai 2016, une marche contre Monsanto est organisée départ de la Grand Place à 14h30, dans le cadre d’une journée mondiale. Monsanto n’est pas seulement un empoisonneur d’humains, d’animaux et de terres, c’est un destructeur d’agriculture paysanne, laquelle fait partie des solutions contre le réchauffement. Monsanto a vu son chiffre d’affaires et ses bénéfices chuter nettement en 2015 et ça n’est pas sans rapport avec les actions mondiales menées contre lui. Raison de plus pour continuer !


Infos diverses[modifier | modifier le wikicode]

- En lien avec les manifestations : Daniel Mermet a consacré une émission de "Là-bas, si j'y suis" aux gaz lacrymos qui équivaudraient à des pesticides. Qui pourrait retrouver cette émission ?

- Serait-il possible de confectionner ou de faire confectionner par une entreprise éthique des cartouches d'encre rechargeables et nons polluantes, en utilisant des colorants naturels ? On pourrait en discuter avec Julien lors du débat sur les Communs ce vendredi 20 mai à 18h30.

- Proposition de deux nouveaux thèmes :

  • "Dépollution et assèchement des sols : de l'utilité des plantes" en commission du vendredi 3 juin
  • "Compteurs Linky et lignes THT" en commission du mardi 7 juin