Villes/Lyon/Processus Décisionnel

Avertissement : la proposition qui va suivre n'est pas définitive, elle est une tentative de fonctionnement, qui est susceptible d'évoluer au fur et à mesure du mouvement, si l'on constate que ce fonctionnement "déconne"

Le processus décisionnel ici présenté est relatif à la présentation d'une proposition pour le mouvement visant à être validé en Assemblée. Cependant les groupes de travail semblent nécessairement préalables à ce type d'initiative et le processus décisionnel proposé ci-après propose de s'étendre également au fonctionnement dans les groupes de travail, seule exception faite du %age nécessaire pour valider en cas de blocage continu ou de "trollage" du groupe.

MOTIVATIONS Le groupe est parti de ce constat : après plus d’une semaine d’existence, la Nuit Debout de Lyon est arrivée à un point où elle a grandement besoin d’être capable de prendre, collectivement, des décisions importantes qui concernent tout le mouvement : réponses à donner aux sollicitations des médias traditionnels, rédaction (ou non) d’un manifeste, établissement (ou non) de revendications politiques claires, etc.

Pour ce faire, elle a besoin de se doter d’un processus de décision légitime, efficace, capable de tirer parti de l’intelligence collective afin de produire des décisions qui préservent la pluralité dans l’unité. Les premières tâtonnements de la semaine, et notamment le vote de la proposition du groupe de travail sur la sollicitation de France 3 Rhône-Alpes, a montré que la prise de décision sur des enjeux importants n’est pas une évidence.

Plusieurs groupes de travail se sont réunis sur la question du processus de décision en AG : un premier groupe réunissant une vingtaine de personnes mercredi soir, un groupe de travail « Comment on avance ? » réunissant une trentaine de personnes samedi soir, de nombreux échanges sur le forum et le groupe « Processus décisionnel » (7-8 personnes) de ce soir. Les groupes se sont nourris de l’expérience de Nuit Debout Paris et du processus mis en place là-bas, décrit sur https://wiki.nuitdebout.fr/wiki/Ressources/Quelles_d%C3%A9cisions_sont_prises_en_AG_et_comment2

CONSTATS

Un groupe de travail créé pour l’occasion est plus efficace qu’un débat mené de zéro en assemblée complète Le vote pose de nombreux problèmes : il est clivant, crée des tensions partisanes, polarise les opinions et peut être violent envers les opinions minoritaires. À l’inverse, la prise de décision par consensus (à l’unanimité) favorise la participation et l’échange bienveillant en vue de faire émerger une solution originale et efficace tout en satisfaisant le plus grand monde. De plus, le consensus évite aux personnes qui n’ont pas d’avis bien défini de se sentir obligées de prendre position. Pour que l’assemblée s’approprie la proposition d’un groupe de travail et en comprenne bien les tenants et les aboutissants, il faut que le groupe explique clairement le cheminement de pensée qui a mené à sa proposition, avec les principaux arguments et contre-arguments Opposer un droit de veto sans participer à l’élaboration d’un consensus n’est pas constructif et ne fait que miner la prise de décision. À l’inverse, opposer un droit de veto en participant et en argumentant son désaccord peut permettre de pointer des failles et des éléments qui méritent d’être retravaillés et ainsi amener à une proposition plus construite, plus mûre et plus juste.

CE QUI DOIT ÊTRE DÉCIDÉ EN AG (tiré du wiki de Paris)

Les actions sur lesquelles il est difficile de revenir, qui peuvent impacter fortement le mouvement ou à prendre très vite car il y a urgence Les actions mûries qui concernent tout le monde, sur lesquelles il y a déjà eu un travail de réflexion ayant permis déjà d’avoir un consentement par un petit groupe ou une commission.

PROCESSUS PROPOSÉ 1/ Une question ou un problème important, engageant tout le mouvement, est soulevé par une commission, un groupe de travail ou un individu.

2/ Un groupe de travail ouvert à tou.te.s est appelé à se saisir de la question ; sa création est annoncée devant l’agora (par exemple, au début de la soirée, vers 19h-19h30)

3/ Le groupe se réunit avec pour objectif d’élaborer une solution qui fasse consensus en son sein. Le groupe travaille en veillant à : - rester ouvert - utiliser les techniques de communication non-violente - garantir l’accès égal à la parole pour tou.te.s (tour de parole) - rédiger un compte-rendu qui synthétise ses réflexions (et pas seulement la conclusion finale)

4/ Si, et seulement s’il parvient à un consensus, le groupe envoie des rapporteurs le présenter devant l’agora en donnant les moyens à l’assemblée réunie de bien comprendre comment il en est arrivé à sa proposition.

5/ Les personnes présentes dans l’agora peuvent bloquer la proposition en croisant les bras. Pour être valable, un blocage doit être argumenté : la personne qui bloque est invitée à venir s’exprimer au micro (prise de parole de 2 minutes max). Le groupe de travail a un droit de réponse (2 minutes).

6/ On répète l’étape 5 pendant 10 à 20 minutes. Alors :

soit il n’y a plus de blocage : la proposition est validée soit il reste des blocages : on demande aux personnes qui bloquent si elles sont prêtes à rejoindre le groupe de travail pour trouver un consensus : s’il y en a, le groupe repart avec elles pour travailler (on repart à l’étape 3) s’il n’y en a pas, les blocages sont considérés comme invalides => la proposition est validée

7/ On accepte de répéter le cycle « consensus trouvé dans un groupe de travail -> proposition à l’Agora -> blocage » 2 fois S’il y a encore blocage après ces 2 fois : On procède au vote de la dernière proposition à la majorité forte (2/3) soit 67%. Le même fonctionnement est adopté dans les groupes de travail mais dans ceux-ci le vote est une solution de dernier recours, en cas de "trollage", infiltration du groupe ou opposition indéboulonnable. Dans les groupes de travail la majorité doit être de 80%.

PRÉCISIONS

Le groupe de travail a autant de temps qu’il le souhaite pour parvenir à un consensus (1h, 1 soirée, 3 jours…). Ce délai doit-être fixé dès le début du groupe de travail. Le respect du processus en AG est assurée par un.e observateur/trice qui est à l’écoute de l’Agora. Cette personne est distincte de celle qui anime le micro-libre de l’agora, elle doit être totalement neutre et ne pas avoir participé aux débats du groupe. Elle doit : s’assurer que la proposition est correctement formulée devant l’assemblée appeler aux éventuels blocages en réexpliqant comment ils fonctionnent, les repérer et organiser leur prise de parole s’assurer que le groupe de travail exerce son droit de réponse aux blocages annoncer clairement le résultat de la procédure (validation de la proposition ou reprise du travail en groupe)

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