Villes/Montluçon/sciences/Caractor II

LORS DE SA COMMERCIALISATION AU printemps 1984, la première version de Caractor était le logiciel le plus puissant créé par Thomson pour le TO 7 (voir SVM n° 6).Cette nouvelle version, destinée aux TO 7-TO 9, demeure un excellent logiciel de création graphique. Excellent et original, puisqu'on ne lui trouve guère d'équivalent sur d'autres micro-ordinateurs. Elle met à la portée de tous deux applications essentielles du graphisme sur l'écran, jusque-là difficiles à mettre en oeuvre sur des machines de ce type : la réalisation d'images point par point, en haute résolution et en couleurs, et la création de caractères utilisables dans d'autres logiciels, un traitement de texte par exemple.

Cette nouvelle version de Caractor ne manquera pas de séduire les possesseurs de Thomson qui se sentent l'âme artiste. Ils s'essaieront à la réalisation d'images point par point en haute résolution, et à la création de caractères originaux, acceptés par d'autres logiciels.

Le principe de Caractor Il est simple : une matrice de caractères (8 x 8 points) est affichée à l'écran à une échelle telle que le crayon optique peut très précisement allumer ou éteindre un point, et en définir la couleur. En réalité, la zone de travail couvre douze de ces caractères et correspond à 1/8 du motif qu'il est possible de créer en une seule fois. Ce motif, dans la résolution adoptée de 320 x200, couvre 1/10 de l'écran. Cela signifie que pour un dessin plein écran, il sera nécessaire de le scinder en dix motifs qu'il faudra traiter séparément.

C'est probablement long, parfois fastidieux, mais donne en contrepartie la possibilité d'agir directement sur les 64 000 points de l'écran. D'où les résultats étonnants obtenus avec un peu de patience...

La mise en couleurs du dessin pose un autre type de contrainte, inhérent à ce mode graphique des ordinateurs Thomson : pourchaque caractère, on ne peut définir que deux couleurs, une de fond et une de forme, à choisir parmi seize. C'est un frein à certaines fureurs créatrices, mais là encore, la résolution sur laquelle on travaille laisse une très grande marge de manoeuvre. La création de caractères est beaucoup plus simple. On dispose de 96 matrices vides, que l'on peut remplir d'un alphabet cyrillique ou vénusien trans-galactique. La seule règle à respecter : l'ordre de création qui, pour une bonne concordance avec le clavier, doit respecter celui du code ASCII. Il sera ainsi enfantin de créer cette police de caractères utilisateurs que Paragraphe, le traitement de texte du TO 9, propose.

Dans son fonctionnement, Caractor Il reprend les qualités de la première version. Il s'agit d'une amélioration, parce que plus fiable, mieux documenté (livré avec un classeur de 100 pages), et mieux à même d'exploiter les possibilités des TO 7 et TO 9. Son utilisation reste exclusivement fondée sur le duo crayon optique-icônes à travers quatre options du menu principal : le menu Dessin pour la réalisation du motif point par point; le menu Tableau pour la mise en couleurs, la copie, rotation ou superposition d'une zone; le menu Consultation qui permet l'examen détaillé de chaque caractère et son codage en Basic; enfin le menu Fichiers par lequel passent toutes les opérations de transfert sur cassette ou disquette.

La puissance de Caractor Il se mesure à la variété de ses applications : du petit dessin le plus simple à la page écran la plus complexe, en passant par l'enrichissement typographique d'un traitement de texte. Ce logiciel exceptionnel peut satisfaire aussi bien les premiers tâtonnements d'un enfant que les besoins d'un concepteur de programme soucieux de rapidité et de fiabilité.