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IL ÉTAIT UNE FOIS LES JEUX VIDÉO...

Ou l'on voit où tout a commencé...

Sur la route du Sud, route menant de San Francisco a San Jose, se trouvait ce que les indiens appellaient avant mais alors loin en arrière, la vallée riante. De riante, il ne reste rien, les dernières fleurs des prairies ayant été dévorées plus sûrement par les puces que par les vaches. La vallée est devenue un vaste computer shop, on l'appelle maintenant la SILICON VALLEY. Prenons l'histoire par le commencement et au commencement qui y avait-il ? Nolan Bushnell.

Le premier fit un bide...

Nolan Bushnell travaille à Santa Clara comme ingénieur chez Ampex, quand il a une révélation. Nous sommes en 1971. Jusqu'alors il n'existait que des programmes aux allures de jeu développés par les chercheurs du MIT (Massachussets Institute of Technology) qui étaient utilises sur des appareils volumineux et horriblement chers. "Et si je réalisais un jeu mettant en présence un vaisseau spatial et des soucoupes volantes, l'un devant détruire les autres ?" Aussitôt dit, aussitôt fait, le COMPUTER SPACE est né. Ce jeu semble promis à un avenir fantastique! Et bien pas du tout, c'est un échec retentissant: à peine 2 000 exemplaires vendus. Vous croyez que Bushnell se démoralise pour si peu ? Pas du tout, fort de sa croyance dans son étoile, il décide de fonder sa propre société, aujourd'hui internationalement connue: ATARI (pour information sachez qu'Atari veut dire échec dans le jeu de GO). Il a l'humour noir Nolan!

Le PONG fit PING...

En 1972, Nolan construit le pong: point lumineux qui rebondit sur une petite barre blanche que le joueur déplace en bas de l'écran (sorte de ping pong réduit de moitié). Le premier pong est installé dans un bar. Le soir même le tenancier lui téléphone furieux: "rien ne marche, qu'est-ce qu'il a votre jeu ?" Encore un échec ? Son étoile semble noire. Malgré tout Nolan se déplace pour voir ce qui ne fonctionne pas. Gag: le succès a été tel, que les pièces sont coincées dans la fente enrayant le mécanisme! C'est le début d'un succès foudroyant: 100 000 jeux vendus dans l'année. Tous les propriétaires d'arcades réclament leur jeu vidéo. NB: arcade au départ désignait les galeries et les salles de jeux.

Un fabuleux marché...

Nolan met en place la version domestique du Pong en 1975 mais devant la recrudescence de la demande et de la concurrence (les pirates veillent et les copies affluent sur le marché) il se résigne à s'associer à une grande puissance. Il vend donc (pas vraiment de gaieté de coeur) sa société ATARI à la WARNER COMMUNICATIONS INC. mais le temps des micros aux programmes préenregistrés est passé. Imaginez votre électrophone (on dirait maintenant votre HiFi) avec trois musiques seulement, ce serait lassant! L'électronique a avancé à pas de géants : elle a inventé.., le microprocesseur. La grande affaire maintenant c'est la console programmable (l'actuelle !).

Fin 1977, l'ambiance dans la société change (les chapeaux de cow-boy c'est fini) l'image de marque aussi, Bushnell, le fondateur est évincé... Mais la grande aventure des jeux de vidéo ne fait que commencer! Nolan Bushnell évincé (il est retourne à sa première passion: l'invention, dit-on dans les milieux autorisés), le marche n'en continue pas moins à fleurir de façon extraordinaire. Tout le monde s'y met: Philips, RCA... Pas un seul n'est décidé à laisser passer la manne céleste! Mattel annonce pour fin 1979 son système Intellivision. C'est la révolution...

Et les Japonais ?

Des innovations technologiques sans Japonais ? Cela ne s'est jamais vu! Ils débarquent toujours pour casser la baraque au moment où on s'y attend le moins. Ils ont toujours soit moins cher, soit meilleur, soit le truc auquel personne n'avait pensé et qui fait un malheur une fois sur le marché. C'est comme ça, il faut s'y faire. Et là encore, ça n'a pas manqué.

L'explosion...

Bien que pris en cours de route, le train japonais attaque dur et vite, L'objectif ? Les jeux d'arcade. Et ils visent juste et fort. SPACE INVADERS, PAC MAN, DONKEY KONG, tous "made in Japan", font un malheur. L'Amérique tremble sur ses bases et même ATARI en est ébranlé. Au quartier général, c'est le branle-bas de combat. Les Japonais ont fait une offensive, les Atariens répliquent avec ASTEROIDS: 100 000 exemplaires vendus, 700 millions de recettes, un CA doublé, une marge bénéficiaire multipliée par 10, c'est l'explosion.

La guerre des grands...

Les Japonais, bien décidés à prendre une part du gâteau, ne se laissent pas faire. Ils contre-attaquent avec PAC MAN (gros mangeurs de gaufrettes). Les consoles japonaises avalent les pièces de 10 yens à une telle vitesse que, dit-on, la Banque Centrale de Tokyo a dû en réémettre, Mais PAC MAN ne se limite pas au Japon, il envahit l'Amérique puis le monde entier. ATARI, pas rancunier mais voyant plutôt une mine d'or à sa portée, rachète la version domestique.

De mémoire de banquiers...

En 1981, tout est consommé. ATARI double à nouveau son CA qui passe à plus d'un milliard de $. IMAGIC et ACTIVISION sont fondés par des dissidents Atariens, obtenant, chose jamais vue dans l'histoire des banquiers, un prêt de 10 millions de $ avec pour seule garantie l'imagination de leur cerveau.

Tout le monde s'y met jusqu'aux trusts céréaliers qui investissent dans cette "nouvelle poule aux oeufs d'or". Et pourtant, il y a juste 10 ans, un homme, nommé Nolan Bushnell se demandait si les jeux vidéo, c'était vraiment une bonne idée...

1982/1983: Où l'on voit la France entrer dans la ronde... et par là-même les entreprises françaises que vous connaissez bien comme: INFOGRAMES, VIFI NATHAN et bien d'autres encore...