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Villes/Nice/Université populaire/CR/100 Mars - Le bitcoin et la blockchain

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Technologie bitcoin et quelques exemples[modifier | modifier le wikicode]

100 mars 2016 (8 juin)

Introduction[modifier | modifier le wikicode]

Nous avons fait deux exposés de 10 minutes avant discussion : un qui présentait les aspects techniques du bitcoin et de la blockchain, puis des aspects économiques et autres implications dans la vie réelle des crypto-monnaies, et un autre sur les monnaies libres et Duniter.

Comment fonctionne le bitcoin ?[modifier | modifier le wikicode]

Shémas du fonctionnement

Le bitcoin est un réseau d'ordinateurs pair-à-pair (c'est à dire communiquant entre eux directement) permettant d'opérer des transactions, certains l'appellent une crypto-monnaie. Il a été crée par Satoshi Nakamoto (dont l'identité n'est toujours pas connue avec certitude) en 2009 et fonctionne depuis de manière décentralisée, par consensus entre les ordinateurs (les noeuds) du réseau qui utilisent le protocole bitcoin, et un programme informatique local à chaque noeud (qu'on appelle le client) dérivé de celui écrit par Satoshi en 2009.
L'ensemble des transactions depuis le début sont stockés dans un fichier appelé blockchain et dont chaque noeud a un exemplaire local.
Petit point sur la blockchain : chaque bloc contient une liste de transactions et a un bloc parent jusqu'au bloc inital, et chaque bloc a été crée à partir d'un bout du bloc précédent avec une fonction de hachage (qui est une fonction à sens unique), de manière à ce que si un bloc au milieu est remplacé, c'est toute la chaîne qui perd sa cohérence puisqu'on peut appliquer la fonction de hachage de bloc en bloc pour voir que le hash du bloc suivant le bloc falsifié n'est pas le bon.

Pour essayer de comprendre comment marchent les transactions on va prendre deux exemple :

Exemple 1 :[modifier | modifier le wikicode]

Je suis utilisateur : Je demande une adresse, le client m'en génère une et me donne la clé privée me permettant de contrôler la somme sur cette adresse, il n'a même pas besoin de dire au reste du réseau que je possède cette adresse : quelqu'un d'autre aurait de toute façon trop peu de chances de générer la même tellement il y en a. Si une personne m'envoie des bitcoins sur mon adresse je pourrais, une fois ma blockchain synchronisée avec celle de mes pairs, le voir. Et je peux à mon tour les envoyer vers toute autre adresse du réseau. A chaque fois pour faire ça je me connecte aux autres noeuds et j'envoie la demande de transfert, elle est signée par ma clé privée et prouve par un procédé cryptographique que j'ai le droit de manipuler cette adresse.

Exemple 2 :[modifier | modifier le wikicode]

Je mets la puissance de calcul de mon ordinateur à disposition du réseau en espérant recevoir des bitcoins en retour : je mine (en référence à l'or qu'on mine dans les mines). Il se passe deux choses :

  • A tout moment je reçois des transactions effectuées par mes pairs, je vérifie leur validité et les ajoute à ma liste de transactions à mettre dans le prochain bloc.
  • Parallèlement à ça je suis en compétition avec les autres noeuds du réseau qui minent aussi pour résoudre un problème algorithmique (je ne vais pas détailler ici), le premier qui le résout aura la possibilité de créer un bloc de transactions contenant toutes les transactions dont il est au courant et qu'il a vérifiées pour l'ajouter par la suite à LA blockchain commune, et recevra en échange un nombre fixe de bitcoins crées de toutes pièces. Ce nouveau bloc est ensuite passé de proche en proche aux autres noeuds pour être vérifié par chacun d'eux et être inclus dans leur blockchain.

Le réseau se débrouille pour ajuster la difficulté de résolution du problème pour que quelle que soit la puissance de calcul du réseau, un bloc soit crée toutes les 10 minutes environ, et donc il y a une émission constante de bitcoins toutes les 10 minutes. La quantité émise à chaque bloc est divisée par deux tous les 4 ans, d'où l'évolution logarithmique de l'émission du bitcoin.

Aspect économique des crypto-monnaies[modifier | modifier le wikicode]

Evolution du cours du bitcoin depuis le début de son existence. L'échelle du prix est logarithmique.

Le prix du bitcoin a subi deux bulles majeures successives, il a été multiplié par 24 000 entre aout 2010 et décembre 2013 en passant de 5 centimes à 1200$ par bitcoin. Pour voir ça d'un autre angle : la capitalisation a quant à elle été multipliée par presque 100 000 (parce que le nombre de bitcoins a été multiplié par 4 dans cette période). Aujourd'hui le prix par bitcoin est vers les 500$.
Depuis que son prix grimpe il y a eu des centaines d'autres crypto-monnaies avec différentes fonctionalités[1] comme l'anonymité totale des transactions, une inflation monétaire constante, de noms rigolos et même d'autres fonctionnalités que les transactions monétaires comme le fait de stocker des données dans la blockchain ou de permettre de conclure des contrats avec de la logique exécutée dans le réseau.
De nombreuses startups se créent autour du bitcoin (certains comparent l'évènement de la technologie blockchain à la bulle internet), des dizaines (voir centaines) de millions de dollars sont injectés aussi bien dans des crypto-monnaies alternatives que des start ups pour amener le bitcoin chez le grand public. Il est assez probable donc que ça nous tombe dessus massivement d'ici quelques années ou dizaines d'années (pas forcément le bitcoin mais la technologie blockchain en général).

Sur le plan économique, le bitcoin peut être assimilé à mon sens à l'or : sa quantité augmente pour le moment de manière logarithmique à travers la rémunération des mineurs, et ne dépassera jamais 21 millions d'unités. Il ne peut donc pas subir d'inflation. Au contraire le nombre d'unités peut même diminuer si un utilisateur perd la clé privée associée à une adresse contenant des bitcoins (si il meurt par exemple), ces bitcoins sont alors inutilisables à jamais et ne présentent plus d'intérêt économique. Donc le bitcoin est une monnaie potentiellement déflationniste.

Autre caractéristique importante : la nature décentralisée du bitcoin et la structure de la blockchain fait qu'il est impossible de modifier arbitrairement des valeurs dans la blockchain, et très difficile de fausser le dernier bloc (il faudrait pour ça contrôler 51% de la puissance de calcul du réseau total).
Si le bitcoin s'impose comme monnaie mondiale il sera donc impossible de taxer les riches. C'est le rêve libéral absolu.
Et pour poursuivre dans ce sens les blockchains permettant d'exécuter des contrats permettent d'éliminer une partie du monde judiciaire pour le rendre automatique. Il y a même déjà des projets d'entreprise où les obligations contractuelles des uns et des autres seront assurées de manière décentralisée, avec des systèmes de vote des actionnaires ayant un impact immédiat sur des transferts de propriété et les investissements. On peut facilement imaginer que ça s'étende bientôt aux conflits de propriété des gens ordinaires qui pourront se retrouver à la rue ou endettés de manière automatique et irréversible sur un contrat mal lu ou mal compris. Ca m'a l'air assez brutal comme monde qui se dessine...

Pour dédramatiser un peu quand même, la technologie blockchain est utilisée dans des monnaies plus sympathiques comme le U-Coin qui reprend le concept de Théorie Relative de la Monnaie de Stéphane Laborde (que je ne vais pas détailler ici) et où chaque individu repéré par le réseau comme tel (à travers la création d'une toile de confiance) reçoit régulièrement une même quantité d'unités gratuitement. Dans ce cas la monnaie est inflationniste mais la quantité que chaque personne reçoit régulièrement augmente proportionnellement à l'inflation.
On pourrait aussi imaginer une démocratie directe (de niveau local, d'entreprise, ou national) dont les décisions seraient gérées par une blockchain, et des votes auraient lieu après discussions collectives sur la politique à mener et surtout avec un homme une voix, et non pas une unité de propriété une voix.
C'est pour dire qu'avec la blockchain on peut faire le meilleur comme le pire, c'est un outil qui va probablement transformer les rapports humains, mais c'est juste un outil, comme internet.

Duniter et les monnaies libres[modifier | modifier le wikicode]

Duniter (et la "monnaie libre" en général) se base sur la Théorie Relative de la Monnaie de Stéphane Laborde.

Le principe de cette crypto-monnaie libre est expliqué de manière padagogique sur le site français de Duniter :

  • Principales crypto-monnaies et leurs capitalisations