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Villes/Nice/Université populaire/CR/239 Mars - Dette, 5000 ans d'histoire, chapitre 1,2,3

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Dette, 5000 ans d'histoire, chapitre 1,2,3[modifier | modifier le wikicode]

239 Mars (26 octobre 2016)

Présentation[modifier | modifier le wikicode]

Chapitre 1 : L’expérience de la confusion morale[modifier | modifier le wikicode]

Il y a un impératif moral lourdement ancré chez les gens : "Il faut toujours payer ses dettes". Et les institutions financières internationales s'en servent pour racketter les pays faibles :

  • p 9 : Les institutions financières servent ...

Les mafieux comprennent bien ce principe, les envahisseurs aussi : pour obliger quelqu'un efficacement à payer, il vaut mieux le traiter comme un débiteur. De nombreux empires on fait ça, par exemple la France quand elle a envahi Madagascar, lui a fait contracter sous forme de dette tous les frais de son invasion, et de ce qui a été fait par les occidentaux là-bas, Madagascar paye cette dette encore aujourd'hui et la communauté internationale trouve ça normal. Là où elle trouve à redire c'est quand Le remboursement ne se fait pas assez vite.

Historiquement les 5000 dernières années, un peu partout dans le monde, ont été des batailles entre débiteurs et créanciers, et régulièrement les débiteurs se rebellaient pour effacer les ardoises de dettes et redistribuer les terres. [là où Marx résume l'histoire des hommes à la lutte des classes, Graeber la résume à la lutte débiteurs/créanciers]

Mais le concept même de dette repose sur une confusion morale qui se manifeste par le fait que : 1- rembourser l’argent qu’on a emprunté est une simple question d’éthique 2- quiconque fait profession de prêter de l'argent est un scélérat

Sur le point 2 c'est assez nuancé, on trouve certains cas extrême où les usuriers sont devenues les autorités morales suprêmes, mais la plupart du temps ils sont mal vus comme dans la France médiévale où l'église condamnait le prêt à intérêt. Dans les codes juridiques hindouistes du Moyen Age le prêt à intérêt était autorisé à condition que l'intérêt ne dépasse pas le principal.

Un auteur japonais médiéval raconte l'histoire de l'épouse d'un riche Gouverneur de district vers 776 après JC qui utilisait de petites portions quand elle prêtait du riz et de grandes quand il fallait la rembourser, tout en étant intraitable avec les débiteurs. Elle finit par mourir et renaître en animal mi-femme mi-boeuf, se vautrant dans ses excréments. L'auteur conclut de manière confuse :

  • p 20 : Comme dit un soutra ...

Si vous êtes en situation d’avoir accordé un prêt, ne faites pas pression au-delà du raisonnable sur votre débiteur pour être remboursé. Si vous le faites, c’est vous qui renaîtrez en cheval ou en bœuf et qui serez mis au travail pour celui qui était votre débiteur, et vous rembourserez alors plusieurs fois. Mais au final on adopte quand même le vocabulaire du créancier en se demandant qui doit à qui : si le débiteur ne paye pas, il payera quand même, et si le créancier est déraisonnable, c'est lui qui va payer.

C'est là qu'arrive la question centrale de ce livre arrive : quand nous disons que notre sentiment de la morale et de la justice est réduit au langage d’une transaction financière, qu’est-ce que cela signifie, au juste ?

En fait la différence entre une "dette" et une simple obligation morale n'est pas la présence ou l'absence d'hommes armés qui peuvent imposer son respect en s'emparant des biens de l'intéressé ou en le menaçant de lui casser les jambes. C'est simplement le fait que le créancier a les moyens de préciser, numériquement, combien lui doit exactement le débiteur. Quand on regarde d'un peu plus près, on remarque que la violence et la quantification vont toujours de pair. C'est en quantifiant froidement des obligations et se dotant des moyens de se les faire payer que les créanciers utilisent la violence sur les débiteurs quelle que soit leur situation.

Aujourd'hui nous avons eu une grande crise internationale qui a été calmée à coup de milliers de milliards de dollars, et nous avançons tranquillement vers la suivante. Même les institutions comme le FMI tirent des alarmes sur la fragilité du système, sur le fait que les gens risqueraient de ne pas accepter la situation qui découlerait d'un renflouement de plus.

Chapitre 2 : le mythe du troc[modifier | modifier le wikicode]

Les économistes contemporains ne font aucune analyse des systèmes de crédit dans les anciennes civilisations, ils placent d'abord l'apparition du troc puis de la monnaie et enfin du crédit. Partout où la monnaie existe, cette conception de l'histoire de la monnaie existe, même dans les endroits reculés.

Le troc exige une double coïncidence des besoins pour que l'échange ait lieu, impossible dans une société complexe comme la notre. Par contre on imagine que dans une société simple ça se passait avec le troc, on imagine une société fonctionnant comme la notre mais de laquelle on a retiré la monnaie, sans se baser sur aucune réalité. Pourquoi on fait ça ? C'est en racontant cette histoire imaginaire qu'Adam Smith a crée l'économie (Aristote avant lui s'était livré à l'exercice). Il disait que la monnaie, le marché, et la propriété ont préexisté à toute organisation politique et sont les fondements de la société humaine. Il était obligé d'affirmer ça pour poser que l'économie est une science avec ses lois et est donc différente de l'éthique. La découverte des nouveaux pays avec des populations "sauvages" suite aux grands voyages (C. Colomb etc.) a systématiquement infirmé cette thèse du troc. Au contraire on a trouvé des milliers de variantes économiques non monétaires, mais nulle part le troc. Plus tard les travaux de Lewis Henry Morgan à partir de son expérience dans une tribu Iroquoise qui l'avait adopté comme membre de leur famille, ont eu à leur époque un grand retentissement, ont été notamment repris par Engels dans "L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat" (que j'essaierai aussi de présenter ici).. Mais Smith mettait la réalité de côté et prenait des exemples d'indiens arrangés à sa sauce, avec des échanges de flèche contre du gibier etc...

  • [citation de Smith]

L'idée fondamentale chez Smith est de montrer que le penchant naturel des humains que sont les échanges et le troc, ont lieu depuis toujours et pour toujours, et la monnaie qui est un système d'unités standardisés permet simplement de les faciliter.

En fait du troc on en retrouve parfois chez les "sauvages" mais à chaque fois c'est entre villages prêts à se faire la guerre, ou individus éloignés qui ne vont jamais se revoir et donc qui n'entretiennent pas de relations.

D'ailleurs dans les 100 ou 200 ans qui ont précédé l'époque d'Adam Smith (avant le 18ème siècle donc), le mot troc en anglais, français, espagnol, néerlandais et portugais était synonyme de "duper", "embobiner", "dépouiller". Les civilisations basées sur le troc n'ont jamais existé parce que les individus auraient été en guerre permanente les uns contre les autres. Chez nous le marché existe à l'intérieur des communautés parce qu'il y a le système judiciaire, la police etc. pour assurer la paix et régler les conflits.

Dans les communautés primitives où les gens se revoient, il n'y a pas besoin de contrepartie pour échanger. On sait de toute façon que l'autre nous donnera toujours quelque chose quand on en aura besoin puisqu'on le voit régulièrement, du coup on donne sans contrepartie. ==> la monnaie n'est pas nécessaire, on utilise un système de crédit permanent dans la tête des gens, une obligation morale non quantifiée.

En fait le troc tel qu'on l'imagine n'est vraiment apparu que récemment, ce n'est pas un phénomène ancien. Dans la plupart des cas où on le rencontre, il s'agit de gens qui ont grandi en utilisant la monnaie et qui soudain doivent s'en passer, comme par ex dans les prisons avec les cigarettes comme monnaie ou suite à la destruction d'empires, avec les gens qui continuent à compter dans l'ancienne monnaie impériale pour échanger directement des biens.

Quand on a traduit les écritures cunéiformes et les hiéroglyphes, on a découvert des systèmes de crédits pour gérer les dettes. La monnaie existait mais était utilisée de manière très marginale.

  • [extrait civilisation sumérienne]

En fait historiquement c'est des formes d'économies de don qui ont depuis toujours existé. Puis c'est le système virtuel de crédit qui est apparu le premier à peu près au moment de l'écriture, et la monnaie a suivi mais avec une utilisation très marginale, elle ne servait pas à opérer les échanges mais à les mesurer seulement. Son utilisation a augmenté à une époque plus récente au détriment du crédit, et actuellement la tendance est encore en train de s'inverser au profit du crédit dématérialisé. Quant au troc, il n'a pratiquement jamais existé sauf marginalement avec des ennemis, ou récemment avec des gens ayant connu la monnaie et devant soudain s'en passer.

Chapitre 3 : Dettes primordiales[modifier | modifier le wikicode]

Smith et les partisans de l'économie néo-classique considèrent en fait que la monnaie n'est qu'une marchandise choisie pour faciliter les échanges qui se feraient sous forme de troc sinon (mais dont on n'a jamais trouvé un exemple de société fonctionnant comme ça). Dans le siècle avant Smith, il y avait eu au moins deux tentatives pour créer des banques centrales (en France et en Suède) et elles avaient échoués, contrairement à la Banque d'Angleterre et à la Banque d'Ecosse. Et Smith pensait (comme Locke avant lui) que ce succès était du au fait de fixer la monnaie-papier aux métaux précieux.

A cette époque les tenants de théories alternatives s'étaient faits marginalisés, en particulier Mitchell Innes qui adhérait à la théorie monétaire du crédit (qu'on appellera plus tard le chartalisme, du latin charta 'le papyrus'). Cette théorie dit que la monnaie n'est pas une marchandise mais une unité de compte, et est antérieure à la monnaie en circulation. Là où la monnaie fixée au métal précieux est une promesse d'avoir du métal précieux en échange, la monnaie comme crédit est une promesse d'avoir 'quelque chose' en échange, une reconnaissance de dette donc. Mais finalement la monnaie fixée au métal précieux est aussi une promesse d'avoir quelque chose d'équivalent à de l'or en échange, l'or en soi n'a pas spécialement d'intérêt en dehors du fait que tout le monde s'est mis d'accord dessus.

Coment a pu apparaître la monnaie selon cette vision ?

  • p 59 : Comment la monnaie de crédit a-t-elle pu apparaître ? ...

Selon Knapp (un autre chartaliste qui a écrit "Théorie étatique de la monnaie" en 1905), le fait que les pièces soient en argent pur, en cuivre, en morue séchée etc. n'a pas d'importance, ce qui compte c'est que l'Etat l'accepte pour le paiement des impôts.

En 1694 un consortium de banquiers anglais a prêté 1 200 000 livres au roi, et en échange ils ont eu le monopole royal de l'émission des billets de banque en devenant la première banque centrale qui s'est maintenue. A toute personne voulant un prêt ils avaient le droit de remettre des reconnaissances de dette d'une fraction du montant que le roi leur devait. Et cette dette n'a jusqu'à aujourd'hui jamais été remboursée. En fait notre système monétaire actuel fonctionne sur ce principe de reconnaissance de dette garantie par l'Etat. Et il faut absolument que les dettes ne soient pas remboursées intégralement sinon il n'y aurait plus de monnaie du tout en circulation.

Intéressons-nous un peu aux rois : pourquoi ils mettaient une monnaie standardisée en circulation et exigeaient qu'on paye l'impôt avec elle ? Si comme le dit Smith les marchés émergent spontanément, il suffirait aux rois de mettre la main sur les mines d'or et ils auraient tout ce qu'ils voudraient... mais si les marchés n'émergent pas spontanément, alors on comprend mieux pourquoi ils faisaient ça : pour lever de grandes armées il fallait la nourrir et tout ça demande une logistique complexe. Alors que si on donne des pièces aux soldats et qu'on oblige la population à payer l'impôt avec celles-ci, on crée une immense machine à approvisionner des troupes, en faisant émerger des marchés. Malgré ce qu'affirme Adam Smith, les données historiques suggèrent que les sociétés sans Etat sont aussi des sociétés sans marché, et que l'Etat était nécessaire pour les faire émerger, du moins de manière importante.

  • p 64 : Revenons un instant à Madagascar : => p 66

[A la recherche d'un Mythe :]

Avec les grandes crises du 20ème siècle, et en particulier avec celle des années 30, l'idée que le marché pouvait s'auto-réguler à condition que l'Etat maintienne la monnaie fixée aux métaux précieux a été discréditée. Dans la période de 1933 à 1980 tous les gouvernements ont adopté une version du keynésianisme, c'est à dire que les Etats jouent les nounous pour que les marchés marchent (surtout en période de crise). Le coup le plus dur a été en 1971 où Nixon a découplé le dollar des métaux précieux en introduisant les échanges flottants qui dominent aujourd'hui.

Keynes a étudié longuement les archives mésopotamiennes, et a fini par conclure que dans les 4000 dernières années, la monnaie a est une créature de l'Etat quelles que soient ses origines antérieures. La monnaie c'est le crédit, elle peut naître d'accords (par exemple de prêts), mais c'est l'Etat qui fait respecter l'accord et impose le cadre juridique.

Revenons aux origines des l'Etats. Si on postule que les Etats ne sont pas de simples brigands et l'impôt une simple extorsion (et aucun théoricien de la monnaie de crédit ne fait ça), alors on peut se demander avec légitimité ils ont crée la monnaie ? On répond en général qu'ils sont là suite à un contrat social sur lequel on s'est mis d'accord à un moment donné, pour rendre à la population des services et harmoniser les échanges. Ca se tient si les marchés sont antérieurs à l'Etat, mais si on comprend que c'est l'Etat qui a aussi crée les marchés, alors cette légitimité ne tient plus.

Mais il existe une explication alternative qui est en harmonie avec les théories du crédit. On l'appelle la théorie de la dette primordiale, élaborée en France par une équipe de chercheurs réunis autour de Michel Aglietta et André Orléan, puis reprise par des néo-keynésiens aux US et en Grande Bretagne. Elle a émergé au cours des débats sur l'Euro, sur le fait de savoir si pour avoir une économie commune il fallait un Etat commun. Elle postule en gros que toute tentative de séparer politique monétaire et politique sociale est une erreur, et ça depuis toujours. Les Etats peuvent créer la monnaie parce qu'ils en tutelle la dette mutuelle de tous les citoyens les uns envers les autres, et cette dette serait bien antérieure à la monnaie et aux marchés.

Pour prouver ils se basent sur les plus anciens textes et poèmes religieux réunis dans les Védas (entre 1200 et 1500 av JC), fondements de la pensée hindouiste, et sur les commentaires des siècles suivants. Dans ces textes la dette est synonyme de culpabilité, de souffrance, de dettes existentielles qu'il faut en permanence payer.

  • p 55 : Tout être en naissant, nait comme une dette due aux dieux

Les théoriciens de la dette primordiale concluent que cette conception est en fait à la base de toutes les sociétés humaines. Elle se manifeste différemment mais le principe est le même. Les hommes ne sont pas naturellement poussés vers le troc et l'échange mais vers la création de symboles, comme la monnaie elle-même. On se voit dans le cosmos environné de forces invisibles, comme si on avait une dette à l'égard de l'univers. Et ça nous conduit à prendre conscience que notre dette envers les dieux a toujours été, en réalité, une dette envers la société qui a fait de nous ce que nous sommes.

  • p 74 : A l'origine de la monnaie...

Le sociologue Geoffrey Ingham fait remarquer qu'il y a des témoignages étymologiques qui montrent que la monnaie est apparue de cette façon.

  • p 75 : Dans toutes les langues indo-européennes...

Mais alors comment est-on passés d'une obligation morale à l'égard des dieux à devoir des dettes chiffrées à nos cousins ou à l'Etat ? Ils répondent que ça commence par les amendes, les redevances, ou même les dettes que nous devons payer pour les individus que nous avons lésés et vis-à-vis desquels nous nous trouvons en position de culpabilité, de péché.

Si les exemples anthropologiques montrant des sociétés primitives pratiquant l'échange sont introuvables, on trouve en revanche la monnaie très tôt mais avec un autre rôle : celui d'apaiser les relations sociales, arranger les mariages, apaiser les situations de vendetta etc.

  • p 78 : Psychologiquement, tout cela est judicieux...

On peut alors se demander : ces théoriciens de la dette primordiale, est-ce qu'ils ont découvert un trait commun à toute société et pensée humaine que les textes védiques auraient mis en évidence de manière particulièrement claire ou est ce qu'ils décrivent juste un mythe ?

David Graeber postule que c'est un mythe. Nous ne savons en fait pas grand chose du contexte dans lequel ont été écrits les textes védiques, et la plupart des autres textes antiques ne conçoivent pas la possibilité de marchander avec les dieux étant donné qu'ils ont déjà tout ce qu'ils veulent, et que l'échange suppose l'égalité.

Un autre élément qu'on pourrait faire remarquer pour contrer l'idée de l'impôt comme payement de sa dette existentielle à la société est que dans le monde antique, en règle générale les citoyens libres ne payaient pas d'impôts. On levait l'impôt seulement sur les populations conquises. C'est le cas en Mésopotamie, en Grèce, et en Perse et pendant longtemps à Rome. Pour le cas de la Mésopotamie, les souverains pouvaient même assez régulièrement annuler toutes les dettes privées pour éviter des désastres sociaux suite aux prêts à intérêts qui pouvaient entraîner le péonage.

Mais examinons de plus prêt le postulat initial de la théorie de la dette primordiale : on pose que chacun a une dette infinie envers "la société", et qu'il la projette ensuite sur les dieux, sur le rois, sur l'Etats. Mais est-ce que cette notion de société est seulement pertinente ? Jusqu'à une époque récente, beaucoup de gens n'étaient même pas sûrs de l'Etat dans lequel ils se trouvaient, ni pourquoi c'était censé être important. Les royaumes naissaient et mouraient et les gens continuaient leur vie.

La mère de David lui a un jour raconté une histoire :

  • p 84 : C'est un petit bourg...

Et du coup si "la société" n'existe pas ou est très diffuse et floue, envers qui doit-on rembourser nos dettes ? Qui pourrait se réclamer de la légitimité de canaliser ce remboursement ? Une des manières de voir la chose est que nous devons tous une dette infinie à l'univers et à l'humanité, et que la liberté consiste à choisir de quelle manière on la rembourse. Mais les théoriciens de la dette primordiale n'adoptent pas cette approche...

Ils s'intéressent surtout à la dette à la société, et pensent en particulier à l'Etat-Nation moderne qui n'existe en gros que depuis la révolution française. L'Etat-Nation serait comme une sorte de Dieu laïque qui canaliserait notre dette sociale et l'administrerait. C'est le mythe nationaliste ultime qui ressort encore plus en temps de guerre quand il faut mourir pour la nation. C'est aussi cet argument que l'URSS ressortait pour justifier sa décision d'interdire à ses citoyens d'émigrer dans d'autres pays : "l'URSS a crée ces gens, l'URSS les a élevés, éduqués, a fait d'eux ce qu'ils sont. De quel droit prendraient-ils le fruit de notre investissement pour le transférer dans un autre pays ?".

  • p 90 : C'est un grand piège...