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Villes/Nice/Université populaire/CR/61 Mars - Comment remplir nos cerveaux vides

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COMPTE-RENDU DU PREMIER ATELIER UNIVERSITE POPULAIRE[modifier | modifier le wikicode]

61 mars 2016

"Comment remplir nos cerveaux vides?"[modifier | modifier le wikicode]

Cet atelier a été proposé par Alessio, philosophe et logicien, suite à la déclaration de Sarkozy, qui considère que les participants de Nuits debout ont des "cerveaux vides". Dans un trait d'humour, l'atelier a donc été initialement proposé sous le titre: "Comment remplir nos cerveaux vides?". Alessio ouvre l'atelier par une citation de Deleuze, qui indique que pour réussir une lutte politique quelle qu'elle soit, il s'agit "d'affiner nos concepts", à laquelle Jean-Baptiste répond comme par écho: "la sociologie est un sport de combat"(Bourdieu).

Pour proposer cette université populaire, Alessio s'appuie sur la théorie du philosophe Bernard Stiegler, qui indique que pour que la culture soit plus accessible, il s'agirait de sortir du couple binaire "experts-usagers", dont les uns auraient le monopole du savoir, et les autres seraient les dépositaires passifs du savoir (ou du monde) construit par ces experts. Il s'agirait d'introduire un autre pôle qui ferait tiers: les "amateurs". L'université populaire nous permettrait à nous "amateurs" de philosophie, de sociologie, de psychologie, d'économie, d'art... (liste non exaustive) de transmettre et de discuter des sujets que nous avons étudié afin de permettre à ceux qui n'ont pas accès à l'université, mais qui s'interessent à ces sujets d'accéder à une "banque de savoirs", et à des méthodologies de recherche.

Il s'agirait de "faire multistrate": Avoir accès à des portes d'entrée vers des savoirs, qui pourraient se complexifier au fil des lectures, des rencontres, et des discussions.

La question de la légitimité de ces savoirs a été posée par Théo, qui se demandait en quoi il serait intéressant d'accéder à des savoirs qui ne délivreraient aucun diplôme, et ne permettraient d'accéder à aucun métier.Hélène lui a répondu que la loi LRU de 2007 tend déjà à privatiser les financements des universités, ce qui rend les formations de plus en plus dirigées vers "l'insertion professionnelle".

L'on pourrait imaginer pour l'université une autre visée que l'apprentissage de connaissances techniques, utilitaristes: mieux comprendre le monde dans lequel on vit, développer une pensée politique, éveiller des consciences sur les problématiques contemporaines qui nous paraissent importantes.

Nous avons aussi remarqué qu'il n'existait aucun savoir objectif, d'où l'importance de dire d'où l'on parle quand on délivre un savoir. Il ne s'agit pas d'asséner des pseudo-vérité, mais de donner des outils de réflexion, et de provoquer des débats.

Les sujets proposés ont été les suivants: -Philosophie de l'extrême droite -Philosophie de la gauche contemporaine -Philosophie du genre -Les effets du numérique sur la subjectivité contemporaine -L'économie comme science molle selon Steve Keen. Ou comment concevoir l'économie en tant que science molle, contrairement à l'idéologie positiviste induite par une mathématisation de l'économie. -Les conceptions de l'altérité dans le lien social contemporain, d'un point de vue psychanalytique. -L'utilisation de l'image comme support idéologique

La question du support, de la forme de l'uuniversité populaire a été posée. Doit-elle se materialiser dans l'espace public des nuits debout, dans un café, à la maison des associations? Doit-on s'appuyer sur des institutions déjà existantes comme le GASP (Groupe d'Action Solidaire Pensante)? Doit-on y joindre un support numérique?

Concernant le support, nous avons insisté sur l'importance de rencontres physiques sur l'espace public, et avons donc pris le parti de continuer pour le moment à construire ce projet sous forme d'ateliers, tous les lundis soir à nuit debout nice.

Jérémy, infographiste, a proposé de créer un forum, où nous pourrions réfléchir ensemble ensemble entre les séances aux sujets proposés, inscrire les comptes-rendus des différents ateliers proposés, mais aussi partager des ressources bibliographiques, et éventuellement proposer des livres au prêt. Voici le lien du forum: http://upopnice.etudions.net/