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Villes/Nice/Université populaire/CR/92 Mars - Ecologie sociale et municipalisme libertaire

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ECOLOGIE SOCIALE ET MUNICIPALISME LIBERTAIRE[modifier | modifier le wikicode]

Théorie critique et pratiques politiques de transformation écologique et sociale selon Murray Bookchin

31 mai 2016 - exposé par FlorenceB dans le cadre de l'atelier politique de l'Université populaire de rue (place Garibaldi)

Pensée pertinente à (re)découvrir :
En contexte global : crise écologique, « crise de l'humanité » (cf. Edgar Morin, « Pour une crisologie »)
En contexte européen et français : crise sociale, économique, politique, démocratique (49.3)
En contexte niçois : crise démocratique (OIN Plaine du Var, grand stade, tramétro, etc)
En contexte nuitdeboutiste : assemblée populaire locale ouverte (NUIT DEBOUT : apprentissage de la démocratie directe, 1ère étape du municipalisme libertaire ? :o)

N.B : Cet exposé est basé sur des textes de Murray Bookchin, sur les interventions aux 1ère rencontres internationales de l’écologie sociale 27-29 mai 2016 à Lyon
de Janet Biehl (collaboratrice, compagne et auteure de « Le municipalisme libertaire. La politique de l'écologie social », 2011)
et de Vincent Gerber et Floréal Roméro (auteurs de « Murray Bookchin pour une écologie sociale et radicale », 2014)

ORIGINES : quelques repères biographiques[modifier | modifier le wikicode]


Murray Bookchin (1921 - 2006), militant et essayiste américain, fils d’immigrés juifs révolutionnaires russes. A 18 ans, il travaille comme ouvrier dans une fonderie, découvre la vie de l'usine. Est formé à la pensée marxiste et à l'anarcho-syndicalisme. Après la fin de la 2nde GM, il travaille dans l’industrie automobile et poursuit ses activités syndicalistes : désillusion sur la classe ouvrière qui commence à renoncer à vouloir changer le monde au nom de compensations plus immédiates… Abandonne le syndicalisme selon lui voué à l’intégration. Prend aussi ses distances avec le marxisme-léninisme et les primitivistes anti-technologiques du mouvement anarchiste américain. Se tourne vers mouvement libertaire, gauche radicale. Dans les 1950's, il se rend compte que les produits chimiques, la production de la nourriture industrielle, la pollution des villes commencent à produire des effets sur la santé. Il prend conscience que les limites du capitalisme sont écologiques (et non pas seulement économiques comme pour Marx). Le capitalisme est ouvertement en contradiction avec le monde écologique.

Il va alors poser les fondations de l'écologie sociale (théorie politique) et développer un projet politique (praxis) : le municipalisme libertaire (appelé aussi « communalisme »).

FONDAMENTAUX théoriques et pratiques de l'écologie sociale[modifier | modifier le wikicode]


Les désastres écologiques trouvent leurs origines dans les injustices sociales, découlant elles-mêmes de différentes formes de domination (sexe, ethnie, classe, etc). La cause des problèmes écologiques est au sein de la structure de la société, des institutions, des valeurs, des relations sociales.
« L’obligation faite à l’humain de dominer la nature découle directement de la domination de l’humain sur l’humain » (« Post-scarcity Arnarchism », 1971)

Le projet de libération de l’être humain est un projet écologique, tout comme le projet de protection de la terre est un projet social.
« L'écologie sociale reconnaît que l'avenir de la vie sur cette planète dépend de l'avenir de la société. (...) Il nous faut aller au-delà du naturel et du social en direction d'une nouvelle synthèse contenant le meilleur des deux » (« Social ecology and Communalism », 1993)

La résolution des problèmes écologiques et sociaux passe par une reprise en main populaire de la gestion de la société, le pouvoir de décision doit revenir aux assemblées citoyennes.
« Par politique, je ne veux pas parler de la gestion professionnelle de l'Etat par ceux qu'on nomme des politiciens. (...) Pour l'écologie sociale, la politique représente ce qu'elle signifiait dans la cité démocratique de l'Athènes antique il y a 2000 ans : la démocratie directe, la formulation de lois par des assemblées populaires de démocratie directe et l'administration de ces mesures par des coordinateurs mandatés qui pouvaient être révoqués facilement s'ils ne respectaient pas les décisions de l'assemblée de citoyens » (« Social ecology and Communalism », 1993)

La pensée radicale de Bookchin s’inscrit contre 2 discours dominants :

  • L’économisme, le productivisme, la croissance : dénonce le mythe fondateur (partagé tant par les libéraux, la droite conservatrice que la gauche marxiste) de la justification historique de l'exploitation de l’humain par l’humain pour se libérer de la domination d’une nature hostile et avare. Ce mythe a justifié la dureté des exploiteurs et les conditions de travail et de vie misérables des travailleurs
  • L’écologisme mystique et antihumaniste de l’écologie profonde et du néo-malthusianisme (l’humain est mauvais, l'humanité disparaîtra bon débarras, la cause de la crise écologique est un problème démographique, les maladies et les famines sont des outils de régulation écologiques, etc)

CRITIQUE RADICALE DU CAPITALISME ET DE L'ETAT CENTRALISATEUR[modifier | modifier le wikicode]

Critique de la croissance, du productivisme, de la consommation[modifier | modifier le wikicode]

Les limites du capitalisme sont économiques (Marx), mais aussi écologiques (Bookchin).
Le capitalisme, par sa recherche forcée et constante du profit et donc de croissance, débouche sur « la production pour la production » et « la consommation pour la consommation », une consommation qui jamais ne satisfait ni ne libère du besoin.
L’économie de marché a transmis ses valeurs marchandes pour donner lieu à une société de marché : son mode d’action et son état d’esprit ont envahi tous les domaines de nos vies.

Appel à la décroissance des biens : contre les gadgets inutiles, les articles de mauvaises qualité. Dès 1965, Bookchin dénonce « l’obsolescence incorporée ». Pour l’élaboration de biens durables par des artisans créatifs et fiers de leur travail.

Distinction entre :

  • besoins réels : besoins fondamentaux, se nourrir, se loger, se vêtir, santé, besoins sociaux et épanouissement personnel, etc
  • besoins artificiels créés par la publicité, liés au désir mimétique, au prestige et à la distinction sociale qui participent du gaspillage et de l'épuisement des ressources naturelles

Critique de la centralisation, de l’étatisme, de la bureaucratisation[modifier | modifier le wikicode]

L’Etat Appareil hiérarchique de domination par excellence Etat distant, autonome, constitué le plus souvent en castes et soumis aux intérêts économiques des grands groupes capitalistes. Démocratie méconnaissable (étymologiquement = gestion des affaires publiques par le peuple). Le citoyen est dégradé en contribuable et sélectionneur d'élu sur lequel il n'a plus aucune prise une fois celui-ci élu.

La bureaucratisation, la gestion de masse des relations entre les humains « Les techniques bureaucratiques de gestion de la société tendant à remplacer les méthodes humanistes. Tout ce qui est spontanéité, créativité et individualité est cerné par le standardisé, le conditionné, le massifié. »

Une société à refaire[modifier | modifier le wikicode]

Bookchin met en garde contre une approche centrée seulement sur la consommation et les modes de vie. Il ne s’agit pas de culpabiliser les consommateurs mais les entreprises, agents de publicité et multinationales capitalistes. Il n’y aura de changement véritable que si le changement dans la consommation s’accompagne d’un changement institutionnel de la société et de la production (sinon les résistants à la consommation, et autres décroissants, ne feront que rester en marge du système dominant).

« Parler des limites des limites de la croissance dans une économie de marché capitaliste a aussi peu de sens que de parler des limites de la guerre dans une société guerrière. (...)
On ne peut pas plus persuader le capitalisme de limiter sa croissance qu'un être humain de cesser de respirer » (article « Une écologie capitaliste » dans « Une société à refaire », 1989)

Le capitalisme est à condamner sans détours, radicalement, dans son ensemble et sous toutes ses formes.

Ne rien attendre des diversions consistant à vouloir réformer, moraliser, taxer, verdir le capitalisme.

Revoir en profondeur à la fois : l'économie, les institutions, les dominations sociales intégrées (patriarcat, fonctionnements hiérarchiques, exploitation par le salariat,...) et les valeurs qui découlent de la société capitaliste.

PROJET POLITIQUE DE L'ECOLOGIE SOCIALE : Décentraliser la société, ré-humaniser la société[modifier | modifier le wikicode]

En système capitaliste, l'être humain est toujours plus dépersonnalisé, car mis en concurrence, atomisé, séparé des liens avec ses proches, donc de lui-même et de son individualité, modelé par et pour la volonté du marché.

Il est urgent de ré-humaniser la société. Réactiver ce qui se manifeste dans le don, l’empathie avec les humains et la biosphère, etc.
Reprendre conscience du besoin de donner sens et valeurs à nos vies.
Refaire la société, en changer profondément les fondements.

« Il nous faut humaniser l’humanité. » (Bookchin)

Des exemples d'autogestion citoyenne dans l'histoire[modifier | modifier le wikicode]

Bookchin a cherché dans l'histoire des exemples de sociétés et d'institutions où cela s'est passé. Il a trouvé 3 exemples en Europe et aux USA

  • la cité athénienne du monde antique, sa tradition démocratique
  • les town meetings en Nouvelle-Angleterre (USA) aux 17ème-18ème siècle
  • les assemblées révolutionnaires de Paris en 1790's

Dans tous ces exemples, les gens se rassemblaient en assemblées citoyennes pour discuter et débattre des questions et prenaient des décisions pour leur avenir. La pratique de l’autogestion citoyenne

Il pensait que cette idée de gens prenant des décisions en face-à-face démocratiquement pourrait être l'institution pour le futur.

Ces institutions avaient cependant toutes des problèmes :

  • L'Athènes antique excluait les femmes, les esclaves et les non-athéniens
  • Les gens de Nouvelle-Angleterre aux USA étaient des fanatiques religieux et sont responsables d'une guerre génocidaire contre les indiens
  • Les assemblées révolutionnaires ont abusé de la guillotine

Malgré tous ces défauts et méfaits, ces institutions n'étaient pas en contradiction avec la démocratie directe.
Nos sociétés aujourd'hui sont beaucoup plus grandes que l'Athènes antique, la Nouvelle-Angleterre du 17ème s. ou le Paris du 18ème siècle. On ne peut pas mettre 1 million de personnes dans une pièce pour débattre et prendre des décisions.

Bookchin imagine une sorte de révolution par la base qui permet un remplacement progressif des politiciens de métier et sortir du système dominant de l'Etat centralisateur et capitalisme.

LE MUNICIPALISME LIBERTAIRE OU COMMUNALISME : armature institutionnelle, structure organisationnelle[modifier | modifier le wikicode]


À la différence de beaucoup d’anarchistes, Bookchin reconnaît un rôle aux institutions politiques, du moment qu’elles favorisent la liberté.
Le municipalisme libertaire est un modèle d’organisation décentralisée avec des communautés politiquement autonomes et regroupées en confédérations.

Décentralisation géographique du pouvoir et municipalisation de l’économie[modifier | modifier le wikicode]

Double décentralisation : géographique (retour au local) et politique (prise de décisions à partir du bas)

  • Décentralisation géographique : cellule politique de base est la municipalité, la commune (soit dans son ensemble si à échelle humaine - village - soit subdivision de quartier si grande ville). Cette commune est un lieu où les habitants peuvent se rencontrer, débattre, et se sentent concernés par les décisions qu'ils prennent.
  • Décentralisation politique, du pouvoir : démocratie directe exercée dans des assemblées citoyennes. Les habitants se réunissent en assemblées populaires où sont prises les décisions à la majorité. Des conseils de délégués (révocables à tout moment) ont la responsabilité d'exécuter les décisions prises par les assemblées communales.

Le pouvoir monte du bas vers le haut.

Cette double décentralisation évite les structures économiques et politiques trop grosses, ce qui permet un contrôle local et social sur celles-ci et donc empêche un groupe de dominer.

  • Municipalisation de l'économie (socialisation # nationalisation, étatisation) : l’économie, gérée en assemblées populaires par les citoyens, permet une gestion locale à échelle humaine des affaires publiques. Décident de l'ensemble des questions de production et de distribution des biens au niveau local (approvisionnement alimentaire, énergie, infrastructures scolaires, etc.). Instaurant d’une propriété communale des moyens de production. Gestion des ressources pour apporter à chacun ce dont il a besoin pour une vie décente sans porter atteinte à la nature. Relier l'économie réelle aux besoins réels permet de diminuer les heures de travail, libérer du temps et de la force (santé, art, création, relations avec les proches, participation à la vie de la commune, etc).


Confédérations de communes autonomes (confédéralisme démocratique)[modifier | modifier le wikicode]

NB : Bookchin a étudié la CNT dans l'Espagne révolutionnaire des années 1930’s organisée de manière confédérale. L'unité de base avait des délégués envoyés aux assemblées d'échelon supérieur.

  • Confédérations de communes autonomes : les communes autonomes ne sont pas isolées, mais reliées les unes aux autres ("l'Assemblée des assemblées, la Commune des communes").

Les assemblées citoyennes des communes (quartiers, villages) envoient des délégués dans les assemblées régionales. Encore ici, le pouvoir monte du bas vers le haut.
Ces délégués sont révocables, avec un mandat impératif leur imposant de défendre la prise de position, à la majorité, de la commune sur les questions abordées.

  • Coordination des ressources : permet d’équilibrer les richesses entre les différentes zones. Les échanges entre les communes doivent être maintenus et encouragés. Les communes agissent en complémentarité et les structures importantes (hôpitaux, universités, etc.) sont partagées.


IMPLICATIONS
► fin du modèle des grands centres urbains (métropolisation)
► fin de l'Etat-Nation centralisateur
► pour un nouvel agir collectif


L'écologie sociale considère que les institutions libératrices doivent être mises en place avant la chute du système capitaliste.
Au processus d'insurrection (lié à la révolution) est préféré un processus de reconstruction de la société de l'intérieur, permettant de renverser le modèle de société dominant.

Le mouvement municipaliste rencontrera sans doute l’opposition et la répression (plus ou moins) violente de l’État-Nation et du système capitaliste.
Mais c’est ce changement radical de fonctionnement de la société qui nous permettra d’envisager l'autonomie politique.

Vers une technologie libératrice[modifier | modifier le wikicode]

Selon Bookchin, il y a un futur possible pour une société technologiquement avancée et malgré tout humaine et écologique. La technologie doit être pensée en fonction de son impact sur la biosphère et la société.

Les techniques doivent servir à se libérer au lieu de le dominer et le rendre dépendant. Une technologie pour se libérer du travail pénible, pour nous libérer du temps qui serait utilisé à la création, l'art, à l'entretien de liens avec les autres, à la santé, et surtout à la réinscription populaire dans le politique (si les Athéniens du monde antique ont pu inventer la démocratie directe, c'est sur le dos des femmes et des esclaves qui assumaient les charges du travail reproductif et permettaient aux citoyens de dégager du temps libre pour se consacrer à la politique).

Bookchin considère la technologie comme neutre, avec un potentiel de libération. Il critique le rejet sans nuance de la technologie. La technologie a été massivement captée, développée et appliquée, dès ses débuts, par le capitalisme et vouée à sa logique. Avec la dangereuse promesse d'une causalité entre progrès technique et progrès humain et social. Cette promesse de libération n'est jamais venue.

Pour qu'une technologie écologique et libératrice, et répondant aux besoins humains, advienne, il faut revoir en profondeur les valeurs de la recherche, du développement et de la production. Bookchin parle de « matrice sociale » de la technologie

« Un mode de vie organique dépourvu d'armature technologique serait aussi incapable de fonctionner qu'un homme dépourvu de squelette. La technologie est un élément structurel d'une société »


Pour une société d'après-rareté[modifier | modifier le wikicode]

Dans son ouvrage « Post-scarcity Arnarchism » (1971), Bookchin utilise le terme « post-scarcity » : « l’après-rareté », « au-delà de la rareté »

Ce qu'on appelle aujourd'hui "abondance" n’est en fait que du "gaspillage". La société actuelle maintient la population dans un état de manque continu et de dépendance artificielle (face à l’argent, travail, Etat, etc) par la création constante de nouveaux besoins et contraintes.

« Post-scarcity, l’après rareté » n’est pas la profusion, la consommation illimitée et irréfléchie. Une sélection du nécessaire permettra de se libérer de la consommation à outrance.

L’écologie sociale en appelle à une société qui assure l'accès aux biens nécessaires et désirés par celleux qui en ont besoin. Et donc à une société délivrée de la pénurie et de la peur du manque.

Pour une société :

  • organique : interrelations d’échanges et d’entraides bonnes pour chacune des parties
  • libre (ayant aboli les principes de hiérarchies et de dominations)
  • consciente d’elle-même et de son action
  • répondant aux aspirations et besoins humains (matériels, psychiques, physiologiques) et de la biosphère

Pour ce faire, le pouvoir doit être mis entre les mains des gens. Ils doivent prendre des décisions pour protéger l'environnement plutôt que de le détériorer.

CAS CONCRET CONTEMPORAIN : l'expérience du ROJAVA au KURDISTAN syrien[modifier | modifier le wikicode]

Janet Biehl, auteure de « Le municipalisme libertaire. La politique de l'écologie social » est allée au Rojava (KURDISTAN syrien) en décembre 2014.
Voici ce qu'elle nous a rapporté lors de son intervention aux 1ères rencontres de l’écologie sociale 27-29 mai 2016 à Lyon :

La pensée de l'écologie sociale de Bookchin a eu une influence à partir des années 2000 sur le mouvement de libération kurde.
Abdullah Öcalan est le cofondateur du PKK en 1978 (Parti des travailleurs du Kurdistan).
Le PKK a été créé dans une optique marxiste-léniniste orthodoxe dans l'idée de créer un état national kurde.
PKK est en guerre contre l'Etat turc depuis plusieurs décennies.
Öcalan est capturé et emprisonné en 1999, il découvre les livres Bookchin et l'écologie sociale.
L'idée d'une démocratie du bas vers le haut lui a beaucoup plu et il a recommandé cela pour le PKK.
Débat de 5 ans sur vers quoi devait aller le PKK : est-ce que le PKK devrait abandonner la tradition marxiste-léniniste et de créer un état national kurde ?

Au bout du compte, le PKK a opté pour le confédéralisme démocratique. Quand Bookchin est décédé en 2006, le PKK lui a rendu hommage pour lui avoir permis ce changement idéologique vers l'écologie et la démocratie.
Le PKK a pris l'engagement de créer le 1er parti politique dans le monde basé sur ses idées.

2008-2009 : les kurdes en Syrie et en Turquie sont parvenus à des déclarations d'autonomie, dans lesquels il y a les institutions politiques de l'autonomie démocratique pour implémenter le confédéralisme démocratique. Ils l'ont fait sous la menace de la répression des gouvernements turcs et syrien.

2011 : soulèvement populaire contre le régime de Bachar el-Assad

Janvier 2014 : contrat social de 3 cantons du Rojava = "contrat social" et non pas "constitution" car il s'agit ici d'un accord entre les citoyens, avec la société et non pas avec l'Etat. Toutes les ethnies et groupes religieux sont pleinement reconnus. Les droits des femmes sont pleinement reconnus, toutes les places de délégués sont en binôme H-F. Corum de 40% de femmes dans les assemblées : l'assemblée ne peut pas se tenir s'il n'y a pas 40% de femmes. Ce contrat social est très progressiste et contient des éléments qu'on ne trouve pas dans maintes constitutions du monde. C'est une société sans Etat. Quand ces 3 cantons ont cherché une reconnaissance internationale, beaucoup de difficultés à comprendre leur système. Ils ont a lors créé un gouvernement de transition avec un législatif et exécutif pour entretenir des relations avec ces Nations internationales. Son but est de fonctionné comme un Parlement. Ce n'est pas une démocratie parfaite à cause de ces circonstances.

Décembre 2014 : système de conseils mis en place. Dans villes, niveau de base : rues résidentielles avec 3000 foyers => délégués de ces rues résidentielles participent au conseil de quartier => délégués de quartier participent au conseil de district/aire urbaine. Echelon le plus haut : canton (comme le canton suisse).

Récemment, ils ont annoncé la création du "Système fédéral du Rojava / Syrie du Nord" : pour que les nouveaux villages libérés de l'EI notamment par les groupes armés de femmes (IPJ) avec l'option d'intégrer le système fédéral. (Cf. documentaire « KURDISTAN, LA GUERRE DES FILLES » de Mylène Sauloy, 2016)

L'aspect écologique est encore peu développé. Le système est pour l'instant sous embargo économique : les récoltes dépendent des engrais : ils veulent créer une filière de production d'engrais biologiques
https://coopfunding.net/en/campaigns/feed-the-revolution/

Selon Janet Biehl, dans les prochaines études sur la démocratie dans l'Histoire, l'expérience du Rojava sera un des points culminants

BIBLIO : Quelques idées de lecture[modifier | modifier le wikicode]


Murray Bookchin

Ecologie et pensée révolutionnaire, 1964 http://www.ecologiesociale.ch/images/stories/articles/Ecologie_et_pensee_revolutionnaire.pdf

Vers une technologie libératrice, 1965 http://www.ecologiesociale.ch/images/stories/articles/vers_une_technologie_liberatrice.pdf

Pour une société écologique, 1974 http://www.ecologiesociale.ch/images/stories/articles/Pour_une_societe_ecologique.pdf

Une société à refaire. Vers une écologie de la liberté, 1989 (LIVRE, trad.fr 2011) http://ecosociete.org/livres/une-societe-a-refaire

Le municipalisme libertaire. Une nouvelle politique communale ?, 1995 http://www.ecologiesociale.ch/images/stories/articles/Le_municipalisme_libertaire_une_nouvelle_politique_communale.pdf

Le projet communaliste, 2003 http://www.ecologiesociale.ch/images/stories/articles/Le_projet_communaliste.pdf


Janet Biehl

Le municipalisme libertaire. La politique de l'écologie sociale, 2013 (LIVRE) http://ecosociete.org/livres/le-municipalisme-libertaire

Kurdistan. De retour du Rojava : impressions et réflexions, 2014 http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1623

Entretien avec Janet Biehl. Le Rojava : pauvre en moyens mais riche en esprit, 2015 http://lavoiedujaguar.net/Entretien-avec-Janet-Biehl-Le