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Villes/Nice/Université populaire/CR/93 Mars - Dénoncer Largent et prôner l'égalité

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Dénoncer L'argent et prôner l'égalité[modifier | modifier le wikicode]

1er juin 2016

Informations[modifier | modifier le wikicode]

Philippe Landeux « Réquisitoire contre Largent ou théorie de l'Egalité » (Largent est bien le nom exacte utilisé par Landeux)

Lorsque l’ont pense à la monnaie, à l’argent, la première alternative qui nous saute aux yeux ce serait le troc ? Mais chacun sait qu’un troc généralisé est irréaliste à nôtre époque. Donc on se résigne et on accepte le concept de « Largent » et son incarnation : « la monnaie » et la seule solution envisageable est donc de légiférer pour tendre vers l’harmonie sociétale.

Avant de poursuivre il est important de faire la distinction entre Largent et la monnaie. Car Largent n’est pas la monnaie, mais sa raison d’être, son fondement, son essence. Largent c’est la croyance que la notion de valeur (marchande) est nécessaire pour échanger.

Et d’où viens cette croyance alors ? De la pratique du troc.


Avant le troc, les individus vivaient en communauté où le produit collectif était réparti entre les membres du corps social. Chacun n’ayant rien d’extraordinaire à échanger, rien qui ne se trouvait déjà à l’état brut dans la nature ou se fabriquant sans génie.

Il fallu que les Arts, avec un grand A, progressent, qu’un individu produise quelque chose de rare, d’unique pour que le troc apparaisse. Ces « artistes » ne pouvaient à la fois se consacrer à leurs arts et à la quête de nourriture. Ils se devaient alors d’échanger leurs produits contre des biens de subsistance. Ces artistes suscitaient alors des besoins nouveaux, des besoins que chacun voulu assouvir. Toute fois pour échanger il fallait que chacun possède des biens personnels. Chacun s’activa dans son coin et les artistes échangèrent avec le plus offrant. Dès lors le troc s’installa. (Évidemment on schématise)

Notez que ce n’est pas par calcul que les hommes ont développé le troc mais par manque d’alternative.

Or c’est par la pratique du troc, par le fait d’échanger un ou des objets contre un ou plusieurs autres objets, une quantité de quelque chose contre une quantité d’autre chose, par le fait d’établir des « équivalences », que la notion de valeur marchande apparut à son tour.


Le troc, théoriquement un système d’échange direct, ne l’est que rarement en pratique, il est rare que l’individu possède exactement ce que l’autre désire. Il devient nécessaire de trouver un tiers pour rendre l’échange possible.

Avec le temps l’homme s’aperçut que certains biens jouaient fréquemment le rôle de moyen d’échange, et bientôt ils ne réalisèrent plus les échanges que par le biais de ces derniers, étant alors certains de pouvoir l’échanger contre autre chose.

Ces premiers biens (pierres, coquillages, bijoux) ayant tous la fonction de moyen d’échange étaient des monnaies dites primitives. La monnaie telle que nous la connaissons ne fut que la standardisation par les états ou des particuliers puissants de monnaie primitive ou sur de nouveau support comme le fer, le cuivre, l’argent et l’or.

On remarque alors que Largent et la monnaie n’ont pas réellement été réfléchis, qu’ils se sont imposés par la force des choses sans forcément être pensés. Ce qui devrait nous donner à réfléchir.


On va maintenant s’attarder sur les conséquences sociales de ces divers moyens d’échange.

Dans les communautés regroupant entre 10 et 50 individus où le produit collectif était répartis, tous se connaissent et participent à la vie de la communauté, se garantissant par instinct des droits (manger, dormir, être en sécurité) et des devoirs (travail, partage, union pour la sécurité). C’est une association politique en vigueur dans toute union animale (l’union fait la force). Et les associés de communautés tendent à être égaux en devoirs et en droits, puisque tous sont interdépendants en devoirs et en droits.

L’Homme, être sociable, est attiré par la vie en société, il quitte alors peu à peu sa condition animale pour évoluer, penser et produire, autant de capacités qui l’ont amené à échanger. Et c’est tout naturellement que le troc arriva. Ces hommes, vivant dans des sociétés sans philosopher sur ce qu’elle est et doit être ne pouvais imaginer l’impacte du troc sur leur vie.

En apparence le troc ne change rien, c’est au niveau des principes de l’ordre social qu’il renverse tout. Tant que le troc se pratique en cercle restreint, occasionnellement, tout se passe bien. Mais c’est lorsque le cercle des protagonistes des échange s’élargis, que les routes commerciales se crées, que le troc révèle ses effets antisociaux.

Alors que dans une communauté, les individus s’activent seul ou en groupe pour accomplir un devoir envers elle, et ensuite profiter de ses bienfaits au sein du corps social, des individus qui troquent produisent pour eux même ne retirent donc que ce qu’ils échangent de leurs production.

Ainsi ils ont l’impression de remplir un devoir collectif, et leurs « droits » ne dépendent plus de la « société » mais de leurs efforts personnels, de leur chance, et du bon vouloir d’autrui. On revient au chacun pour sois, à la loi de la jungle.


L’idée sur laquelle est fondé le troc est qu’il est équitable d’échanger entre individus des biens, des propriétés, d’une valeur à priori équivalente. Mais comment fixer la valeur « intrinsèque » des choses, concept qui en lui-même n’a aucun sens ? Sans doute prenaient-ils en considération le temps nécessaire pour les fabriquer, le danger bravé pour s’en emparer ou les obtenir ? Inévitablement ils firent intervenir dans les échanges la force de leur désir, la rareté de l’objet etc…

Ainsi évidemment les productions utiles mais abondantes perdirent de la valeur au profit des biens convoités et rares.

Le troc rabaisse le citoyen au rang d’individu. Le troc impose que chaque producteur se considère propriétaire de sa production pour qu’il puisse en faire ce que bon lui semble, notamment l’échanger. Autrement dit un producteur doit posséder de droit ce qu’il produit.

Lorsque deux individus s’échangent des biens, ils s’échangent leurs bien, les biens qu’ils ont généralement fabriqués eux-mêmes et dont la loi les reconnais propriétaires. En somme un troc est un transfert de propriété, c'est-à-dire de droits.

La monnaie perpétue ce schéma de l’échange, elle incarne au même titre qu’un bien, du droit de propriété. Mais elle est beaucoup plus que cela !

La monnaie apparaît lorsque les échanges s’intensifient, lorsque la spécialisation de chacun s’accroit, donc à un moment où l’homme est moins autonome qu’il ne l’était sous le troc.


Dans le troc tout peut être échangé, de même dans un système monétaire tout peut être vendu. Mais, dans le cadre de l’échange monétaire, tout ne permet plus d’acheter. C’est la raison d’être de la monnaie que de faciliter les échanges et d’imposer que les achats passent tous par elle. Ainsi la monnaie incarne à la fois le droit de propriété et elle confère seul le droit d’accéder au marché (acheter, consommer, posséder) autrement dit le droit de profiter des bienfaits de la cité.

Donc un individu pauvre se retrouve sans aucun droit, il se retrouve de fait sans aucune liberté. L’objectif de tout un chacun est alors d’avoir le plus de monnaie possible. Or tout les moyens sont bons pour s’en procurer, puisque l’argent n’a pas d’odeur, simplement parce qu’on ne peut pas savoir d’où il vient.

Impossible de différencier l’argent d’un honnête travailleur et celui d’un voleur sans scrupule, d’un truand, d’un spéculateur … La monnaie rémunère le travail comme le crime.

Il est impossible par le troc d’obtenir le pouvoir que donne la richesse. Dans un système monétaire produire ou travailler ne préserve pas de la pauvreté. La monnaie est là pour faire office de moyen d’échange, mais les échanges sont rarement équitables, et si elle est un moyen c’est surtout d’oppression.

L’instauration d’une monnaie ou du troc entraine donc de fait sur l’homme un individualisme, un matérialisme, un jugement de valeur sur les choses, un risque de perdre tout ses droits et donc ses libertés, l’égalité est rendue impossible à atteindre (Les principes de la monnaie : Vases communiquant ; attraction). La monnaie rend rentable le crime, donne la possibilité de corruption, ouvre un marché noir et surtout permet à une minorité de posséder les droits de la majorité, alors réduite en esclavage.


La solution serait de tendre vers une association politique communautaire. De lentement faire disparaitre la monnaie de nos états puis le concept de Largent des esprits. D’appliquer les règles de la vie en communauté à l’échelle actuelle de nos états. Ceci impliquerait plusieurs changements, tout citoyen récupérerait des droits et des devoirs. Le principe d’égalité étant respecté, le PIB serait réparti entre tout les citoyens à partir du moment où ils remplissent leurs devoirs. C'est-à-dire que toute la production française profitera d’abord à ses citoyens (en droit) et ceci gratuitement puisqu’ils remplissent leurs devoirs. Tout surplus serait échangeable en troc occasionnel. Cela implique de récupérer toutes les chaines de construction et transformation qui ont été délocalisé, de retrouver un semblant d’autarcie communautaire.

Le plus complexe reste de définir le statut de citoyen et les limite des services rendu à la cité.


Mais pour plus d’informations je vous laisse lire ce livre : « Réquisitoire contre Largent ou théorie de l'Egalité » de Philippe Landeux, disponible gratuitement en PDF ici ou en livre (14€) sur son site : http://Philippelandeux.hautetfort.com