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Villes/Paris/Langue des signes française/CR/1 mai 2016

De NuitDebout
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Compte­ rendu de l'assemblée : Commission LSF – Nuit Debout


Dimanche 1 mai 2016 de 15h20 à 17h sur la place de la République

environ 60 personnes présentes - ­ plusieurs interprètes LSF présent­e­s

Thème de cette 3è assemblée : le travail


En parallèle de la réunion :


­ La commission LSF a animé un stand « accueil LSF » qui a permis une action de sensiblisation. De nombreux visuels (dessins, créations artistiques) décoraient le stand.

­ L'espace photo « Indignez­vous » a été installé, permettant d'exprimer sa colère.

­ Une boite de don a permis de recueillir de l'argent qui servira à améliorer le stand,...


Introduction de l'assemblée :


Un bref rappel des règles de l'assemblée a été fait :

­ CNV (communication non violente)

­ respect des tours de paroles, écoute et expression claire, concise, proposant des solutions

­ code visuel utilisé lors des assemblées (qui permet de manifester son accord, son opposition,...)

­ il n'y a pas de leader, tout le monde est présent en tant que citoyen­ne­s, solidaires


Une équipe de modération s'est constituée en vue d'assurer le bon déroulement de l'assemblée :

Rodolphe et Djenebou ont le rôle de modérateur­trice de l'assemblée, Justine est preneuse de notes.

Cette assemblée porte sur le thème du travail, chacun­e pourra s'exprimer autour de ce thème, du manque d'accessibilité dans ce domaine, des obstacles auxquels il/elle a du faire face.


Interventions lors de l'assemblée :


­ initiative de création d'entreprises par des personnes sourdes :

Plusieurs sourd­e­s ont crée leur entreprise comme Monica Company qui a crée sa boîte d'édition. Il est possible de créer sa propre entreprise, mais des personnes extérieures doivent pouvoir intervenir pour satisfaire des besoins : experts comptables, juridiques, formateurs,...

→ Solution : Langue turquoise propose des formations pour créer son entreprise. Des explications claires et un suivi sont dispensés.


­ manque d'accessibilité au sein de pôle emploi et cap emploi :

Des difficultés subsistent en terme de communication au sein des pôles emplois, qui ne font pas appel à des interprètes, considérant les sourd­e­s comme handicapé­e­s, du seul point de vue de leur surdité.

Les intermittents du spectacle sourd­e­s sont pas assez reconnus, on oriente les personnes sourdes vers cap emploi mais cela n'apporte pas de solutions, il faut attendre plusieurs mois pour obtenir un rdv, l'accessibilité est très faible. A Pole emploi aussi obtenir un rdv est long et laborieux, il est difficile de communiquer au sein de ces structures qui n'apportent pas de réelles solutions. Les sourd­e­s et leurs compétences ne sont pas suffisamment respectés.

→ Solutions  : former le personnel, le sensibiliser à la LSF, ou/et que des interprètes soient présents automatiquement, que les structures fassent les démarches nécessaires.


­ plusieurs profils de demandeurs d'emplois séparés entre pôle et cap emploi :

Une personne souhaite plus de mixité, que tous les statuts fusionnent en une unique structure qui accueillerait tous les publics, permettant à chacun­e d'être pleinement citoyen­ne et d'être accueilli­e convenablement. La loi El Khomri ne permet pas cette mixité.

Une autre personne n'est pas d'accord avec cette idée, elle préfère conserver deux pôles, car le regroupement ne permet pas d'avancer, une sectorisation est préférable.­


formations inadaptées :

Des personnes souhaitant faire une formation pour évoluer professionnellement se sont vues refuser leur demande, pôle emploi ou cap emploi leur ont proposé des formations non adaptées à leurs compétences, leurs projets et envie.

Une personne intermittente du spectacle relève qu'il existe de nombreux pièges, qu'il faut se défendre car ces structures n'accompagnent pas réellement les personnes. ­

manque de sensibilisation du personnel entendant :

→ Solution : Les personnes entendantes pourraient être formées, sensibilisées à la LSF. Une formation pourrait être dispensée. Quelques policier­e­s sont déjà formé­e­s.


­ luttes en cours :

La question des centres relais est d'actualité (le Sénat a récemment débattu autour de ce sujet), mais selon une personne, cela n'avance pas assez vite, le système politique français est trop lent.

Mais les services publics devront désormais faire appel à des interprètes lorsque cela est nécessaire, ils ne pourront plus refuser.

Le rapport Gillot est une avancée mais les suites concrètes sont pas assez rapides, tout comme la lutte pour une éducation bilingue. Il faut continuer à se battre pour les générations futures.


­ prise de conscience des entendant­e­s des luttes et du monde sourd :

Cette prise de conscience s'est faite dans les années 1970 avec le réveil sourd. Ces derniers temps, des films ont permis de donner une visibilité au monde sourd et à la langue des signes : la famille bélier, j'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd,...


­ manque d'accessibilité des services publics :

Récemment, Noémie Churlet a réalisé une vidéo où elle témoigne d'une situation injuste qu'elle a vécu à la Caf, beaucoup de sourd­e­s vivent ce genrede situation, notamment à pôle emploi.

Les sourd­e­s sont aussi discriminé­e­s car ils/elles n'ont pas accès au téléphone.

→ Solution : le centre relais téléphonique peut permettre un meilleur accès aux offres d'emplois, de façon gratuite


­ comparaison entre la situation en France (métropolitaine) et ailleurs :

Une personne est allée sur l'île de la Réunion, elle a rencontré beaucoup moins de problèmes de communication, les personnes travaillant dans les administrations et les hôtels étant plus attentifs. Depuis le réveil sourd, les choses avancent sur l'île.

Au Canada, il est plus facile d'intégrer des formations, des sourd­e­s peuvent devenir médecin.

Aux Etats­-Unis, des sourd­e­s sont avocats, travaillent dans l'aéronautique,... ont plus d'accès au métier de leur choix. Toutefois, à l'étranger, la déontologie, la culture, le système de formations sont différents. Il y a moins de problèmes de subventions.

Comment s'inspirer de ces modèles pour provoquer des changements en France ?


­ autres témoignages de personnes concernant les difficultés d'accès à l'emploi :

- Une personne sourde a travaillé en tant que gendarme mais a eu des difficultés du fait de son niveau de français écrit. Elle souhaitant ensuite devenir éducatrice sportive mais pôle et cap emploi ne l'ont pas soutenu.

- Une autre personne sourde a obtenu un diplôme de graphiste. Le regard négatif des chefs d'entreprises a été très difficile. Voulant suivre une formation en informatique, une personne n'a pas pu y avoir accès en LSF.

- Une jeune personne au chômage souhaitait se former en comptabilité, puis a changé de voie, mais ce n'était pas possible d'avoir un suivi du service d'interprète. Elle a du passer par l'écrit lors des rendez­vous avec pôle emploi, ce qui a été laborieux. Une coiffeuse a été confrontée à des obstacles, ces structures lui ont proposé d'autres voies qui ne lui convenaient pas. Du fait d'être sourde, on lui a demandé de changer de métier.

- Une personne a voulu suivre une formation de sophrologie, l'Agefiph a refusé d'apporter son aide pour que cette personne puisse avoir accès à cette formation.


­ droit à 200h d'interprétation par an :

200h d'interprétation ce n'est pas suffisant, il faut se battre pour en obtenir davantage : 600 ou 800h ! Des interprètes devraient être présents dans les services publics : hopitaux, justice, pole emploi,...

→ Solution : contacter le gouvernement en exigeant des actions concrètes, avec preuve de notre engagement


­ discrimination à l'embauche : voir témoignages plus haut

→ Solutions : imposer aux entreprises l'embauche de personnes sourdes, avec un quota de 1 %

traduire en vidéo LSF les informations concernant l'emploi sur le site du gouvernement


­ manque de professionnels sourd­e­s :

Les strucutres telles que l' Agefiph ou l'ARIS n'embauchent pas assez de sourd­e­s. Malgré le quota de 6 % de travailleurs handicapés, peu de sourd­e­s sont embauchés. Des entreprises préfèrent payer la taxe.

En France, nous n'avons peu ou pas de médecin, policier, pompier sourd­e­s... Un médecin sourd­e doit pouvoir acquérir des techniques, s'adapter pour accueillir des patient­e­s entendant­e­s.

→ Solutions : La commission « travail » au sein de la FNSF peut faire pression sur ces entreprises afin que le quota des 6 % soit respecté.


­ difficultés administratives et accès difficile aux subventions :

Beaucoup de personnes demandent des subventions auprès de l'Agefiph sans que cela aboutisse.

Afin de changer de métier et avoir accès aux subventions, il faut mener des démarches (rupture de contrat,...). Les démarches à effectuer sont longues et laborieuses, ce qui est contraignant.


­ manque d'assurance et de sécurité dans le travail :

Un­e sourd­e exerçant un métier à risque peut perdre sa main. Aucune assurance ne permet de se protéger. La loi El­Khomri ne permet pas ce type d'assurance.


­ sensibilisation des entendant­e­s à Nuitdebout :

Il est important d'aller à leur rencontre, afin de favoriser leur prise de conscience. Pour ce, il est possible de s'exprimer via l'art, la réalisation de visuels. « A nous de nous bouger ».

Les personnes sourdes ou entendants souhaitant se joindre à cette dynamique peuvent laisser leur adresse mail, afin de participer à la lutte et d'être plus nombreux­ses.


­ perspectives :

Tous les dimanche, ce type d'assemblée aura lieu. Des performances artistiques et militantes seront proposées. « Que ça vienne du coeur ! »