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Villes/Paris/economie politique, débat économique, propositions économiques/CR/7 avril 2016

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Retranscription commission économie politique, débats économiques, propositions économiques nuit debout Paris J1 de cette commission 07/04/2016 : - L’objectif de cette commission est avant tout de discuter d’économie, se réapproprier l’économie qui est fondamentalement politique et qui impacte notre vie de tous les jours, de proposer des réformes économiques aussi. On refuse la loi el Khomri mais c’est plus large que ça c’est le modèle économique que je voudrais remettre en question, ce modèle ne nous correspond plus. Le but pour moi ce serait de démonter la loi el khomri mais surtout de se demander ce que l’on veut à la place. Je voudrais dire pour lancer le débat que la demande de travail qui vient des entreprises n’existe qu’à une condition ; celle de la profitabilité. Cela signifie qu’aucune entreprise n’embauche un travailleur si elle le paye exactement ce que ce travailleur lui apporte, ce qu’il produit. Il y a donc par nécessité économique, parce que la demande de travail des entreprises n’existe que sous cette condition, une exploitation du travailleur. Quelque soient ses conditions de travail, quelque soit sa rémunération, si un travailleur est embauché par une entreprise privée il y a profit et donc exploitation.

- Il faut repartir de l’humain, moi je propose la suppression de l’industrie de l’armement, mais aussi se demander ce que vont faire les ouvriers de cette industrie, on peut critiquer le marché du travail mais on doit repartir des besoins, de nos besoins.

- Oui mais tant qu’on est dans un système où la profitabilité est une condition de l’emploi, de l’employabilité des travailleurs, on sera devant un choix qui est soit le chômage soit la précarité. Tout ce que l’on gagne sur les conditions de travail ou sur les salaires on va le perdre en employabilité donc on va mettre les copains au chômage. Inversement tout ce qu’on va gagner en emploi ne pourra se faire qu’au détriment de nos conditions de travail ou de nos salaires parce que vous comprenez « il faut ouvrir l’accès à l’emploi aux jeunes ou aux vieux… aux personnes les plus loin de l’emploi donc il faut libérer les entreprises… , il faut rendre rentable l’emploi des non qualifiés…etc.…etc.… ». Par conséquent on sera perdant soit sur un plan soit sur l’autre. La seule manière de sortir gagnant c’est de sortir de ce non choix et donc supprimer le marché du travail, et se demander par quoi remplacer cette institution.

- Moi je suis chef d’entreprise, je paye mes salariés 1500 eu par mois. Je pense qu’on peut faire des profits si les employés sont bien payés… s’enrichir c’est pas grave en soit.

- Moi je pense qu’il faut mettre en place une échelle des salaires alors, que le patron ne puisse pas gagner plus que x fois ce que le moins bien payé gagne. Et les profités doivent être répartis entre les charges pour la sécu et tout et l’investissement.

- Il faudrait aussi poser la question de l’agriculture : arrêter de produire n’importe quoi, mettre en place une agriculture bio et arrêter l’agro-industrie.

- Sur l’échelle de salaire… de 1 à 8 ? Ou alors le patron peut gagner autant qu’il veut si il respecte les contraintes écologiques et sociales les plus strictes.

- Il faut remettre en question aussi le pouvoir absolu du patronat au sein de l’entreprise, les salariés n’ont pas le droit à la parole.

- Mais si vous êtes dans un système où vous êtes en concurrence entre salariés, si les entreprises sont en concurrence entre elles et peuvent ajuster la main d’œuvre ou les salaires en fonction les bonnes règles dans une entreprise vont être détruites par la concurrence. C’est comme le référendum d’entreprise… vous êtes contraints par le choix chômage ou acceptation de baisse de salaires ou des conditions de travail. C’est un problème plus systémique.

- Tous les économistes disent qu’il faut libéraliser les choses je pense qu’on peut faire un libéralisme à la française. On est le pays des lumières on peut importer ces valeurs dans le capitalisme.

- Le problème c’est comment tu vas faire entrer ces valeurs dans l’entreprise. Comment se fait il qu’il n’y ait pas de démocratie dans l’entreprise. Les travailleurs ne participent pas. Il faut que tous les travailleurs puissent s’exprimer.

- Ça passerait par une réforme de l’éducation. L’éducation aujourd’hui c’est une fabrique à chômeurs. L’éducation nationale pousse droit vers le chômage.

- Il existe une troisième voie où les salariés peuvent prendre part aux décisions. Exemple : POCHEKO une entreprise en Espagne représente un conglomérat de 55 000 salariés.

- Réfléchir à un revenu universel minimal déconnecté du salariat. Avec l’uberisation on va vers la fin du salariat il faut réfléchir à l‘après, à l’évolution de l’économie.

- Le problème c’est que l’on puisse s’assoir sur une convention collective avec la loi el khomri. La loi considère que les gens peuvent s’entendre entre eux au sein de l’entreprise mais elle oublie le rapport d’autorité. La loi détruit la hiérarchie des normes. Cad : 1 - Loi, 2 - convention, 3 - accord d’entreprise.

- Si on avait un revenu universel on pourrait ouvrir nos gueules dans l’entreprise mais faut faire attention aux conséquences sur les salaires. L’entrepreneur peut dire « tu as un revenu universel t’as pas à ouvrir ta gueule ou a avoir un meilleur salaire » en plus cela pourrait détruire la sécurité sociale.

- Sur le revenu universel ; ils gueulent en général parce que l’on s’implique pas dans la démocratie, que l’on est pas syndiqués, que l’on ne vote pas, que l’on ne participe pas à leurs pseudo élections mais le revenu universel permettrait tout ça car nous ne sommes pas payés quand nous nous engageons politiquement, eux c’est leur travail. Le danger sinon c’est que cela pourrait être une excuse pour la baisse du smic, que l’on nous dise que la santé gratuite ou remboursée c’est finit, l’éducation pareil… parce que maintenant on a les moyens de consommer si c’est privé…

- Bernard Friot propose un mode de financement de ce salaire

- Oui il faut être vigilant le revenu universel pourrait les légitimer à réduire les allocations chômages. Il ne faut pas dé-corréler l’égalité de revenu du droit à un travail. Aujourd’hui on a le droit de propriété privé = le droit d’exploiter son prochain. Il faut contraindre le droit de propriété sur les forces productives, les travailleurs sont la première force productive. On est contraints par la loi de l’offre et la demande, par exemple le logement, on ne peut plus se loger parce que l’on est au smic, on a des besoins fondamentaux non satisfaits. Il faut substituer la libre association au marché du travail.

- Concernant la protection sociale il faut aussi se demander comment intégrer la question de l’ouverture des frontières. Tenir compte de ceux qui arrivent et de ceux qui partent.

- Je travaille dans une banque, caisse des dépots garde l’argent des gens qui sont décédés depuis plus de 10 ans sans que s’est pas réclamé.

- Il faut aborder aussi la question de la répartition du temps de travail, du partage du travail. Il y a déjà une remise en question des 35h parce que des gens voudraient pouvoir travailler plus.

- Il y a le droit du travail mais aussi la nature du travail que l’on fait son utilité.

- Il faut réinventer un système qui écoute tout le monde.

- L’uberisation de la société aussi… il faut repenser ça . Par exemple le co voiturage c’est bien mais s’est réapproprié par des propriétaires de la plateforme qui prennent 10% de commission. Il faut des propositions pour réguler ça.

- Le code du travail c’est un vieux concept, au USA 30% de la population est indépendante. On va vers des formes de travail qui ne sont pas forcement du salariat. Aujourd’hui ça veut dire quoi le temps de travail ? Il faut redéfinir la notion de temps de travail. Pour les artisans, quand on est passionné, il faut repousser la question du travail. Mais aussi créer des nouveaux droits. Des droits qui tiennent compte de l’économie immatérielle : uber, acadomia… aux travailleurs précaires. Des droits à tous ceux qui travaillent.

- Il faut aussi que le citoyen puisse participer activement être un régulateur de droit, faire appliquer ses droit, le droit des autres, être un contrepouvoir réel, et le protéger lorsqu’il jour ce rôle. Il faut que les plus hauts revenus participent en propension de leur richesse.

- Oui mais ça coute cher d’aller chercher ceux qui ne payent pas leurs impôts. Comment on fait ? Concrètement ?

- Aujourd’hui avec l’uberisation par exemple nos concepts sont obsolètes. Il faut un rééquilibrage des pouvoirs. Il nous faut des solutions, des outils qui nous permettent d’exercer un contre pouvoir.

- Parce que les médias ne jouent pas leur rôle de contre pouvoirs.

- Mais tu sais par qui ils sont détenus aussi ?

- Oui je suis d’accord mais on fait quoi ?

- Se réapproprier ce contre pouvoir peut passer par des listes noires des entreprises qui ne respectent pas le code du travail. Moi je bosse pour la société callson on est payé au questionnaire rempli, on est payé 3euros de l’heure parfois, des contrats à la journée. C’est illégal mais ils s’en tapent on a pas notre mot a dire sinon c’est le chômage. Hier je me suis plaint d’avoir travaillé 1h sans rien gagner… 0 questionnaires… j’ai été viré ce matin. On peut lancer cette liste noire et harceler ces entreprises en disant qu’on sait qu’elles ne respectent pas le droit. Que l’on va les dénoncer aux médias, aux politiques, à fakir je sais pas a qui … a qui voudra bien l’entendre. Qu’elles doivent régulariser leur situation, la situation de leurs travailleurs. On peut aussi demander un média ni privé, ni public mais commun. Géré par un mouvement, par les citoyens … comme ce que l’on fait là. Au nom de leur démocratie ils ne peuvent nous refuser un média en dehors du pouvoir financier et du pouvoir politique. Ni capitaliste, ni étatique mais commun.

- Quand on nous dit que les patrons ne comptent pas leurs heures c’est parce que c’est eux qui reccueillent le fruit de leur travail, le profit et le prestige, ce n’est pas approprié par quelqu’un d’autre. Les travailleurs ils ont ni ça ni la reconnaissance.

- Les patrons n’ont plus de contraintes, par exemple uber c’est le client qui note le chauffeur, ils ont plus à contrôler leurs chauffeurs.

- Je voudrais dire que c’est une idée fausse que l’économie immatérielle n’est pas liée aux ressources naturelles, pour les ordinateurs… il faut des matières premières. Si l’on réduit la fracture numérique qui existe dans le monde à0 il n’y aurait plus de matières premières pour les PC. Il faut qu’on pose la question de la finitude de notre monde. Et aussi avec la hausse de la productivité comment assurer un travail à tout le monde ?

- On est aussi responsable en tant que consommateurs on est complices de ce système

- Je ne suis pas d’accord, on a l’illusion du choix mais toutes les marques que tu connais ne sont détenues que par très peu de personnes. Si la concurrence pure et parfaite a hypothétiquement existé un jour, ce qui n’est pas vrai, elle n’existe plus car l’accumulation du capital mène à la concentration. Ce n’est qu’une illusion de choix.

- Oui il ne faut pas culpabiliser le consommateur.

- Le choix on ne l’a pas et on l’a de moins en moins avec le marketing qui s’appuie sur la neurobiologie

- David graeber (économiste anthropologue… son nom a été lancé par quelqu’un)

- Non cumul des mandats, casier judiciare fiscal, inventer des moyens de faire pression pour appliquer les lois qu’ils ont voté

- On doit partir d’un constat aussi, il y a un appropriation des plateformes participatives qui se font récupérer en payant google pour être en haut des listes de recherche alors que si c’est pas une boite privée elle a pas les moyens de faire ça. Après les grosses boites mettent du fric pour récupérer ces petites boites si elles marchent. Proposition : illisible sur la retrans (ce n’est pas une censure stalinienne :))

- Il faut penser à la dette écologique aussi. On consomme les ressources renouvelables de la planète en 6 mois. On doit se demander comment produire mais aussi quoi produire, quelle valeur un produit à pour nous … quelles sont les finalités du travail. Quels métiers sont les plus importants, ont le plus de valeur sociale, l’alimentation ? L’économie familiale ? On doit avoir un contrôle de la production et de la distribution. Passer au 100% renouvelable.

- Sur l’écologie on ne peut rien attendre du système capitaliste. Par exemple carrefour bio c’est n’importe quoi. La seule responsabilisation possible est par la délibération des travailleurs. Il faut réguler le système par la démocratie. Il faut d’abord reprendre le pouvoir, les leviers… on pourra se culpabiliser après.

- Je trouve anormal que toutes les entreprises payent les mêmes charges. On pourrait indexer la fiscalité sur le nombre de personnes employées ?

- Coopératives d’entrepreneurs sont possibles

- GAFA ?

- Pour les coopératives les règles n’incitent pas a en créer. Il faudrait que ce soit plus incitatif. Comme la mise en commun des moyens de production, très peu de coopératives on l’accès à lever des fonds

- Il y a un problème des intérimaires car si l’on veut revenir le lendemain pour travailler on accepte des travaux de plus en plus précaires.

- Comment on peut être compétitif en coopératives sachant qu’il y a des grosses boites ? sachant qu’il y a des monopoles ?

- Il faut pouvoir faire des propositions sur un site sur les problématiques vues en commissions

- Il faut revenir à une échelle humaine, on parle d’individualisme mais on est foncièrement collectifs

- Remarque : le débat est masculin il faut veiller à l’alternance. Il existe des liens : les réseaux, les quartiers on doit les investir. (comité invisible). Sur les grosses entreprises quelles résistances on propose, quelles résistances ont leur emprise ? Il y a des courants d’économie féministe qui existent. L’économie n’est pas qu’un aspect de la vie humaine. C’est plus simple que ce que dit BFM.

- Le changement vers la décroissance du statut des entreprises pose un problème concurrentiel. Il faut réhabiliter le protectionnisme social et écologique. Il faut forcer l’adaptation du consommateur.

- La question de la compétitivité internationale pose problème pour les coûts sociaux.

- Moi je pense qu’il faut pousser le raisonnement au bout et la mondialisation jusqu’au bout. Elle ne concerne actuellement que les marchandises. Il faut ouvrir pour que les salaires soient indexés mondialement. Changer le système des valeurs.

- NB : âge de bronze 1ere mondialisation qui avait un G8 c’était les pharaons… balayé par les peuples en colère

- Il faudrait peut être que les salariés deviennent aussi actionnaires ?

- Attention dans ce système là ils risquent de devenir capitalistes et cela va nous diviser encore plus

- Puis même s’ils sont copropriétaires de l’entreprise ils se seront débarrassés des patrons mais les règles de la concurrence vont aussi s’imposer à eux. Ils vont collectivement accepter de baisser leurs salaires pour prendre des parts de marchés aux copains de l’entreprise d’à coté… puis les copains vont faire de même et au final ils auront plus de patron mais le même chantage salaire/chômage s’imposera à eux. Ce n’est pas une question de personne, de mauvais patrons mais un problème systémique. Un problème de mode de production.

- Il faudrait rénover la répartition des parts de la richesse produite en fonction du travail fournit


- On a besoin de démocratie d’entreprise.

- Mais ce n’est pas possible dans ce système.

- Il y a un problème de charges sociales auxquels ont droit les salariés. Les accords de branches risquent de diviser les travailleurs. Chacun va défendre son corps de métier si ça reste au niveau de la branche. Il faut que ça soit au niveau de la loi. Mais il faut aussi tenir compte des petites entreprises.

- Un chef d’entreprise : il est aujourd’hui possible de toucher son salaire brut. Or toutes les caisses sociales sont privées. Il faudrait qu’on ait tous une retraite par capitalisation.

- Aux états unis avec la retraite par capitalisation si la boite qui gère ça coule ou si il y a une crise vous n’avez plus rien.

- Entrepreneurs TPE/PME/Artisans doivent être inclus dans la réflexion.

- On pourrait demander l’inclusion des indépendants dans les allocations chômage. Qu’ils puissent aux aussi toucher le chômage car leur boite n’a pas fonctionné. Qu’ils cotisent et qu’ils y aient droit au même titre que les salariés.

- Il existe un statut d’entrepreneur salarié, on garde les droits des salariés mais on ne peut pas embaucher.

- Les caisses sont gérées par les partenaires sociaux mais quelle est leur représentativité ?

- Il y a eu des algorithmes qui sont passés en position vendeurs d’un coup sur les marchés financier et ça a créé un krach la maison blanche a coupé wall street pendant 10 minutes. On a donc un pouvoir la dessus ça nous en donne l’exemple, il y a un arbitrage possible.

- Il faut faire appel aux coopératives

Fin de la retranscription journée 1 de la commission économie de la place de la république. Il manque peut être des choses, il y a peut être des imprécisions. On a fait ce qu’on a pu… on échouera mieux plus tard. A demain pour la J2 de la commission.