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Villes/Paris (Denfert-Rochereau)/AG du 12 mai

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Quatorze Debout - 14e arrondissement parisien contre la loi travail et son monde

Compte-rendu synthétique de la troisième soirée

12 mai 2016 / 73 mars, Denfert-Rochereau

L'Assemblée ayant lieu dans la foulée d'une manifestation partie de Denfert et violemment dispersée par la police aux abords de l'Assemblée Nationale tandis que le gouvernement gagnait son vote de confiance, la discussion a essentiellement porté sur l'attitude du gouvernement, du Parlement et de la police. Le choc (et le mauvais temps) ont contribué à raccourcir l'Assemblée par rapport aux précédentes.

Plusieurs participants ayant connu l'Amérique Latine des années 70/80 signalent que les techniques de dispersion des manifestants employées aujourd'hui se rapprochent de ce qui se passait là-bas à l'époque : provocation, gaz lacrymogènes et matraques à l'aveugle, arrêt autoritaire d'un parcours syndical préalablement autorisé.

Quelques « choses vues » rapportées par tel ou telle citoyen.ne

Des participants déclarent avoir vu des CRS en grande conversation visiblement détenduu avec des supposés Black blocks : des agents provocateurs ? En cours de parcours, quelques CRS ont individuellement houspillé des manifestants qui tractaient sur des points fixes, par exemple celui du PCF. À un autre endroit, le cortège a été bloqué une petite demi-heure sans explication puis les CRS massés dans les rues latérales ont chargé certaines franges du cortège. Place Vauban, près des Invalides, les forces de police ont laissé des « casseurs » (dont l'identité reste douteuse) attaquer le service d'ordre intersyndical et s'en prendre à des manifestants. Après les Invalides, toutes les rues étaient bloquées (technique de la nasse), ce qui fait que la dispersion par les gaz lacrymogènes a provoqué des mouvements de foule contradictoires. Les manifestants ont été pris dans une souricière au niveau du métro Saint François Xavier, les choses auraient pu très mal tourner. Des participants ayant connu la guerre d'Algérie parlent d'un niveau de tension similaire.

Pendant ce temps, à l'Assemblée, le gouvernement bloque le vote de la loi et les délibérations des parlementaires en utilisant l'article 49.3 (par lequel le Premier Ministre donne au texte soumis une valeur de déclaration de politique générale, qui est donc réputée adoptée sauf à renverser le gouvernement par un vote de censure). Cela dit, c'est aussi une forme de confirmation par l'exécutif lui-même que la Loi Travail n'est pas qu'une loi isolée mais bien l'expression d'un programme général qu'il entend poursuivre. Il y a un « monde » de la Loi Travail, en tout cas un système économique et de valeurs, et de l'aveu même du gouvernement on ne peut pas combattre l'une sans combattre l'autre. Finalement on pourrait presque être d'accord, ce qui pose la question de l'attitude des « frondeurs » (dont le député et ex-maire du 14e), qui sont maintenant les seuls à prétendre ne pas voir qu'on ne peut pas être véritablement contre la loi travail tout en restant dans le jeu de la majorité parlementaire… L'impression qui se dégage est celle d'une caste (gouvernement et MEDEF) qui fuit le dialogue et la confrontation d'idées, se méfie des citoyens et défend d'abord ses intérêts.

> La fin de la soirée porte sur l'organisation d'une Nuit Debout d'arrondissement le 19. Les deux thèmes mis sur la table en attendant d'autres suggestions sont « vivre au travail et vivre sans travail » et « vous ne nous représentez pas ».