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Villes/Paris (Denfert-Rochereau)/AG du 21 avril

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Quatorze Debout - 14e arrondissement parisien contre la loi travail et son monde

Compte-rendu synthétique de la première assemblée populaire citoyenne (d'après enregistrement)

21 avril 2016 / 52 mars, Denfert-Rochereau


Les interventions peuvent être classées en grands groupes et ou en thèmes couplés. Elles concernent tantôt les problèmes du travail et de son organisation, tantôt le mouvement lui-même et son organisation et l'organisation de la société dans son ensemble.

1) Problèmes d'organisation du travail

Précarisation et prime au moins-disant social, économique et écologique.

On assiste à une généralisation des contrats précaires et courts avec un temps de travail supplémentaire non payé ou pas compté en heures supplémentaires. La retraite et la protection sociale est entamée. On dit qu'il y a une pénurie de travail mais simultanément on allonge le temps de travail. Et on concentre les entreprises et les exploitations agricoles sans compter les dégâts écologiques et environnementaux qui accompagnent ces concentrations. Celles-ci sont renforcées et poussées par le modèle européen et risquent de l'être encore plus et sans retour possible avec le TAFTA et le CETA. Il faut partager le travail, prévoir que les alternances de travail et d'arrêt soient rémunérées. Le modèle des intermittents peut fournir une base de discussion pour cela. C'est une question de répartition ! À terme, il faudra travailler la question du salaire à vie et/ou du revenu inconditionnel.

Le profit n'est pas un projet de société.

1) Or si je travaille je ne suis pas payé pour mon travail mais pour le profit. Une question est toujours passée par pertes et profits : quel est le travail socialement utile et celui qui ne l'est pas ? L'enjeu est de redonner un sens au travail.

2) La notion de gratuité pour les besoins essentiels a été abandonnée (santé, éducation, culture transports, logement, etc.). La gratuité, notamment des services publics, doit redevenir un enjeu.


2) Organisation de la société dans son ensemble

Dans l'entreprise les rapports ne sont pas égaux. On prélève une partie du produit du travail mais les décisions ne sont pas prise par les producteurs (travailleurs) contrairement à ce qui se fait dans les coopératives où elles sont mutualisées entre les salariés. L'organisation en structures coopératives (Fralib par ex.) est une façon de répondre à ce désaisissement des travailleurs et de s'opposer à un monde déshumanisé où la compétition est donnée pour modèle.

On assiste à un matraquage sur la dérégulation, une apologie de l'auto entrepreneur. Mais si je suis auto entrepreneur je suis seul, à la disposition. Entre les missions je dois pouvoir vivre, il faut une continuité qui m'est refusée avec ce statut. C'est une parcellisation mais en fait une dépendance. Dans le cas de l'Ubérisation, toutes les professions rompent avec la condition de salarié. On a affaire à une illusion de liberté. On s'inscrit dans une banque de travail par internet, il n'y a pas d'infrastructure; c'est un mélange d'informatique et de finances. Dans les projets de Davos tout doit disparaître dans ce modèle, dont la loi El Khomri est une préfiguration.

Le rôle de l’État dans cette affaire doit être questionné au-delà de la loi El-Khomri. Le pire patron aujourd'hui, c'est l'Etat patron. Les fonctionnaires ou ceux qui sont payés par l'Etat sont précaires et fragilisés. De même, alors que tous les patrons ne sont pas égaux, l’État aide ceux qui ont déjà tout. Les PME comptent entre 10 et 499 personnes. Les TPE ont moins de 10 salariés. Elles sont souvent des situations de sous-traitance forcée pas si éloignées des entrepreneurs individuels. Il faut analyser quels sont les moyens que l'Etat mobilise pour que les banques fassent les prêts (elles n'en font pas ).


3) Organisation de la lutte

Les manifestations doivent appeler à la grève, plusieurs personnes proposent la grève générale.

Il faut discuter dès maintenant quelles sont les alternatives au monde de la Loi Travail.

> Créer des groupes de travail.

> Rompre l'isolement, essaimer des Nuits debout; montrer qu'une autre société est possible.

Quand on parle d'oligarchie, ce sont ceux qui organisent le monde dans leur intérêt à eux, comment viser cette oligarchie ? Comment organiser l'action en direction des banques ? Comment s'adresser aux parlements, s'adresser aux députés ?

Il ne faut pas compter sur un homme ou une femme providentiel. Il faut investir les lieux de travail. Tous les secteurs de l'économie sont visés par le projet de loi, il faut donc insister sur la convergence des luttes (hôpitaux, cheminots etc.).