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Villes/Rennes/Antispécisme/CR/22 avril 2016

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Groupe de discussion sur l'antispécisme #1[modifier | modifier le wikicode]

52 mars 2016

Informations[modifier | modifier le wikicode]

une vingtaine de personnes présentes

il était un peu compliqué de synthétiser tous les échanges, proposition de compte rendu chronologique.


Définition du terme antispécisme[modifier | modifier le wikicode]

C’est le refus de la discrimination fondée sur l’espèce ; l’espèce d’appartenance n’est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont on peut traiter les individus et la valeur qu’on leur accorde. Le terme de « spécisme » qui désigne cette discrimination est construit de la même manière que les termes « racisme » et « sexisme » qui désignent eux aussi des discriminations fondées sur des critères arbitraires de catégorisation

Les végétaux[modifier | modifier le wikicode]

Plusieurs personnes ont souhaité parler de la souffrance des végétaux. La souffrance des végétaux est souvent brandie comme excuse pour ne pas parler de la souffrance des animaux. Ici, il ne semblerait pas que cela ait été le cas, mais plutôt que les personnes en question avaient une vision plus globale de la vie, du respect du vivant, sous-tendue par l’idée que la sentience* serait présente même dans le plus petit organisme vivant.

(*Sentience: capacité à éprouver des choses subjectivement (émotions) et à s’éprouver soi-même.)

Nous n’avons pas déterminé d’avis commun sur la question qui n’est pas celle de l’antispécisme. Pour en parler : écologie radicale / biocentrisme / écocentrisme / Théories Gaïa

Film proposé : il était une foret réalisé par Luc Jacquet, 2013.

Les échanges[modifier | modifier le wikicode]

Le problème serait la manière dont on exploite les animaux (vision spéciste).

Il y a un aspect naturel et social à consommer de la viande.

Aujourd’hui rien ne nous donne le droit d’exploiter les animaux, de décider de leur valeur, mais c’est historique. Aujourd’hui on peut faire autrement.

Les critères de domination sont arbitraires : on ne peut pas tuer un individu juste parce qu’il n’est pas de la même espèce.

L’élevage est la première source de pollution dans le monde. Les ressources de la Terre sont finies et s’épuisent. Manifestations d’opposition à cette idée, le vivant ne serait pas fini.

Les animaux se mangent entre eux. Dans les élevages, les animaux n’ont pas de vie sociale, ils sont privés de liberté…. Il s’agit d’un massacre de masse. Cela n’a rien à voir avec la chaîne alimentaire, elle est totalement renversée par la question de l’élevage.

Il faudrait manger moins de viande.

« leur seule erreur c’est de ne pas pouvoir dire » (leur souffrance, leur opposition à l’exploitation)

On nous éduque à ne pas être respectueux de ce(ux ?) qui nous entoure. Comment faire pour être respectueux ?

Il y a beaucoup d’études scientifiques qui sont fausses, qui prouvent qu’il faut manger des animaux mais dont les conclusions n’ont aucun rapport avec l’étude de base.

Quel lien entre exploitation et domination ? Est-ce que le besoins économiques nous ont poussé à exploité les animaux, puis nous avons justifié cette exploitation par des logiques de domination, ou est ce que le fait même d’exploiter les animaux est sous-tendu par un sentiment de supériorité, une logique de domination ? Un parallèle a été fait avec les humains qui ont été exploités par d’autres parce qu’ils se sentaient supérieurs (esclavage, colonisation…. Racisme)

Il y a une habitude culturelle qui fait qu’on ne se pose pas question, quand on mange. Si l’humain est omnivore, cela veut dire qu’on PEUT manger végétal et/ou carné, pas qu’on doive le faire. Il est possible de manger végétalien.

Il faut que l’antispécisme se diffuse dans les idées de chacun-e. Par l’éducation ? Comment ?

Flexitarien comme compromis (vision spéciste) : on mangerait de la viande en fonction de là où elle vient. Si l’animal a eu une vie heureuse. Peut on avoir une vie heureuse quand on est privé de liberté, qu’on va être tué et qu’on n’a pas le droit de disposer de sa propre vie ?

Comment provoquer la prise de conscience ? Question qui revient dans tous les groupes de discussion.

Tentative de recentrer le débat : « on part très loin. Est-ce qu’on pourrait essayer de se poser une question simple : on peut se demander pourquoi on continue à exploiter les animaux aujourd’hui »

Dans le flexitarisme, l’humain est toujours placé au-dessus des autres animaux.

L’éducation c’est bien, mais ça ne change rien si ça ne sort pas des milieux militants, de gauche etc il faut que ça se diffuse dans la société dans son ensemble.

Le rapport aux animaux pourrait être vu du point de vue de notre rapport « à la bouffe » : les gens sont stressés, etc, on n’est pas intégrés dans notre environnement. (l’exploitation animale ne se résume pas à la consommation de produits animaux, elle est dans toutes les sphères de la vie humaine)

On est ici pour se questionner sur des points d’éthique. Pourquoi y’a-t-il une telle résistance à entendre la souffrance animale et le respect qu’on doit aux animaux ? Pourquoi toujours manger moins de viande, faire moins de mal aux animaux, etc ? Il faut y aller, il ne faut pas faire moins de mal, il faut arrêter d’en faire.

Mention du principe Cradle to cradle (issu du livre éponyme, de Michael Braungart et William McDonough) «  faire bien plutôt que faire moins mal »

Est-ce qu’on peut tuer des animaux avec amour ? > Est-ce qu’on peut battre sa femme avec amour ? Une personne qui tue un animal ressent peut être de l’amour pour cet animal. Cependant, ce sentiment subjectif ne peut pas servir de justification à un comportement.

Nous sommes tous égaux.

Que faisons-nous des animaux domestiqués dans une société antispéciste ? Quelle place pour le chien aujourd’hui dans notre société ? Il est obligatoire pour les chiens aujourd’hui d’être sous contrôle humain (sinon fourrière, euthanasie etc), c’est quelque chose qu’il faut penser au niveau des lois. Il y a un mythe de la libération animale où tous les animaux se retrouveraient soudain « dehors ». Mais non, la libération animale doit s’effectuer dans des bonnes conditions, qui assurent aux animaux libérés de pouvoir vivre. Il y a en France des sanctuaires pour animaux sauvés des élevages. Le livre Zoopolis (Sue Donaldson et Will Kymlicka, non traduit en français) propose une vision politique de ce que pourrait être une société où la libération animale s’est faite.

Au Mexique, les cirques n’ont plus le droit de détenir des animaux. Cependant, rien n’a été pensé pour ces animaux, et ils ont été tués.

Que fait on des animaux libérés ?

Certes, les humains ont chassé, ils ont pu en avoir besoin, mais si on respecte la loi de la nature, alors les forts dominent les faibles ?

Nature : lié à un fantasme originel. Il a permis de justifier des trucs horribles (sexisme : les femmes sont moins ci, moins ça, les hommes plus ça / racisme : les noirs sont comme ci, …. Etc) C’est une notion dangeureuse.


Conclusion[modifier | modifier le wikicode]

Le fait est que nous avons PEU parlé d’antispécisme. Il a fallu revenir souvent sur des notions, recadrer le débat, réexpliquer qu’il s’agit de parler des animaux, de leurs droits, de la logique de discrimination à l’œuvre dans l’exploitation intensive que nous leur faisons subir. Si les questions ont beaucoup tourné autour de la viande, ce n’est pas la seule exploitation que subissent les animaux. Certes, c’est là qu’ils sont les plus nombreux à souffrir. Mais nous les exploitons aussi pour la recherche en laboratoire, pour les loisirs (parcs aquatiques, cirques, zoos, équitation etc), pour nous tenir compagnie, et nous éradiquons ceux à qui nous n’avons pas trouvé d’utilité (« nuisibles »).

Pour un prochain groupe, il faudra nécessairement orienter le débat avec une ou plusieurs questions (exemple : pourquoi exploitons nous les animaux ? peut on encore manger les animaux ? L’humain est il supérieur aux autres animaux ? etc)