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Villes/Rennes/Féminismes/CR/15 avril non mixte femmes et minorités de genre

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Compte-rendu du groupe des femmes et minorités de genre du jeudi 15 avril 2016[modifier | modifier le wikicode]

Après une discussion collective, deux groupes non-mixtes se sont créés. L’un pour les hommes cisgenre[1] ( CR ) et l’autre pour les femmes et minorités de genre[2], subissant les oppressions sexistes.

Le compte-rendu sera genré de manière à prendre en compte toutes les personnes présentes dans le cercle de discussion.

Echange en non-mixité[modifier | modifier le wikicode]

Dans le groupe des femmes et minorités de genre, nous avons décidé de parler de ce que chacun-e pouvait ressentir des oppressions sexistes au quotidien. Les sujets abordés ont été très divers, et la parole s’est semble-t-il libérée. Nous essayons ici de reprendre quelques-uns des sujets discutés à partir des expériences et vécus personnels.

L’oppression de la binarité[modifier | modifier le wikicode]

Quelle place pour les minorités de genre ? Il semble que la vie publique ne leur en laisse aucune (devoir choisir M/F sur les papiers ; avoir un prénom qui ne correspond pas au genre de la personne ; interpellations intrusives dans la rue …). Les personnes transgenre subissent une double oppression.

« être conforme au genre »[modifier | modifier le wikicode]

Plusieurs personnes dans le groupe ont témoigné de cette volonté parfois de vouloir coller au genre donné (à l’adolescence notamment), en incarnant la femme au travers d’attributs physiques. C’est une forme d’oppression intégrée, il faut être « une vraie fille », ce qui met plus mal à l’aise qu’autre chose en réalité. L’aliénation au genre et aux rôles donnés est pour tou-te-s, minorités de genre, femmes, hommes, chacun-e est soumis aux diktats de la société qui définit l’identité par des catégories binaires sexuées.

Le sexisme ordinaire[modifier | modifier le wikicode]

Insidieux, banalisé, le sexisme ordinaire est celui qui se transmet via l’humour (oppressif), l’infantilisation, le paternalisme. Chacun-e vit ce type d’oppression quotidienne, qui vient d’hommes mais aussi de femmes. Au travail, dans la rue, les médias, dans le cadre familial…

Nous remarquions que les problèmes sont toujours les mêmes depuis des dizaines d’années.

Aussi, le féminisme est vu comme agressif, et la colère des femmes renvoyée à un problème d’hormones se trouve délégitimée.

Il nous semble que la déconstruction du sexisme ordinaire passe par l’éducation. Bien que l’éducation familiale joue un rôle important, il faut pourtant noter que nous évoluons tou-te-s dans une société sexiste qui conditionne grandement nos comportements, et dont les discours sont à déconstruire.

Culture du viol[3][modifier | modifier le wikicode]

Au détour d’un témoignage, d’autres se libèrent, tour d’horizon. 11 personnes sur les 15 présentes ont subi au moins une agression sexuelle et/ou un viol.

Il y a une réelle banalisation du viol qui est presque perçu comme une fatalité. Nous soulevions le problème du dépôt de plainte et des consultations psychiatriques en lien avec un viol ou une agression sexuelle. Dans la majorité des cas, c’est à la personne agressée de se justifier. « qu’est ce que vous portiez ? » « aviez vous bu ? »… Cela décourage grandement toute tentative de faire appel à la « justice », d’autant plus qu’une très petite part des agresseurs sont finalement condamnés.

Les agresseurs ne sont pas des inconnus qui violent au détour d’une ruelle. C’est un mythe. Les viol sont souvent commis par des personnes de l’entourage, et ont lieu aussi dans le couple.

Nous nous demandions comment déconstruire le discours qui banalise le viol, et les agressions.

Autre sujets[modifier | modifier le wikicode]

Nous avons abordé également les sujets du sexisme dans la médecine et professions médicales, des examens intrusifs, du non-respect des droits des femmes et minorités de genre en privation de liberté ; de l’influence que ne devrait pas avoir la longueur de la jupe sur la hauteur de l’agression ; du « point du mari » ; de l’hyper sexualisation des corps des femmes, de leur marchandisation ; les femmes qui adoptent les codes du patriarcat contre un peu de paix.

Echange en mixité[modifier | modifier le wikicode]

Avec le groupe des hommes cis qui avaient discuté en non-mixité ( CR ), nous avons ensuite pris un temps d’échange mixte.

Nous sommes revenu-e-s sur la manière dont ils peuvent se constituer en alliés, sans pour autant parler à la place des concerné-e-s. Ils doivent être présents en soutien.

Nous sommes tou-te-s d’accord pour dire qu’il faut agir. Lorsque l’on est témoin d’une situation oppressive, nous ne pouvons rester passifs-ves. Il y a différentes manières d’intervenir (par l’humour, de manière frontale, avec un simple regard qui vient pointer le fait qu’on est là s’il y a un souci…. )

Quelques références :[modifier | modifier le wikicode]

Judith Butler : articles sur le genre que l’on peut trouver en grand nombre sur internet.

A quoi rêvent les jeunes filles : documentaire sur l’hyspersexualisation. dispo ici : https://www.youtube.com/watch?v=kZQ8GUDscOw

Projet crocodile sur le harcèlement : http://projetcrocodiles.tumblr.com/

Non mixité politique : http://lmsi.net/La-non-mixite-une-necessite

Le féminisme n’est pas « bon pour les hommes » : http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2014/06/le-piege-du-feminisme-bon-pour-les.html

Hommes féministes : http://www.lesinrocks.com/2016/03/06/actualite/pourquoi-les-hommes-sont-de-plus-en-plus-feministes-11809536/

Loi du travail et précarisation des femmes et minorités de genre ( et non-mixité) : http://paris.demosphere.eu/rv/46599

Médecine sexiste : http://www.slate.fr/story/97555/comment-pourquoi-sexisme-medecine-francaise

Le « point du mari » : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1164169-point-du-mari-apres-l-accouchement-je-n-y-ai-pas-cru-jusqu-a-ce-que-je-le-voie.html


[1] Cisgenre : type d'identité de genre où la perception du genre d'une personne par elle-même correspond au sexe qui lui a été attribué à la naissance.

[2] Personnes trans, non binaires (qui ne reconnaissent pas appartenir à l’une des deux catégories de genre imposées par la société)

[3] La culture du viol est un concept établissant des liens entre le viol et la culture de la société où ces faits ont lieu, et dans laquelle prévalent des attitudes et des pratiques tendant à tolérer, excuser, voire approuver le viol.