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Pillage au Gaumont ![modifier | modifier le wikicode]

La jonction entre syndicalistes responsables et mouvement de base n'aura pas retenu l'attention des journalistes locaux. Pas une ligne, le lendemain, sur l'occupation unitaire de la salle Cité. L'événement, le vrai, était ailleurs, et s'étalait le lendemain sur tous les placards jaune de la ville : le cinéma Gaumont avait été envahi une heure plus tôt par les mêmes manifestantes, entraînant sa fermeture jusqu'au lendemain. Les articles les plus détaillés mettaient en scène les détails de l'ignoble jacquerie, insistant sur ce sommet de la libération des instincts vils des foules : le pillage des stands de bonbons.

L'absence de discernement du journaliste moyen est trop connue. On ne s'étonnera pas que le reporter du jour manque un moment subtil mais important d'une lutte car il rédige une brève sur des sucreries ou autre enfantillage. Mais il est un fait qui n'aurait pas dû échapper à son œil blasé, et dont l'absence révèle en creux le formatage de ces Ouvriers Spécialisés de l'information : alors que des dizaines de mains avides fourraient de pleines poignées de bonbons dans de grands sachets en plastique, les manifestantes n'étaient pas seules à la curée ; les clientes s'étaient jointes à elles, et envoyaient leurs enfants prélever leur part de butin.
" Gaumont va faire faillite. "
« Moi j'aime pas ces cochonneries industrielles », commentait une manifestante anonyme en mâchonnant un bonbon au soleil. « Mais que les familles qui bouffent tout leur budget culture du mois pour emmener leurs gosses là-dedans voir une bouse, elles aillent se venger en leur chourant les bonbons que, d'habitude, ils leur vendent au moins quatre balles les cent grammes, ben moi, a priori, ch'uis plutôt carrément pour. »

Le lendemain, le cinéma annonçait que 200 kilos de bonbons avaient été volés, un chiffre qui paraît exagéré. « Gaumont va faire faillite », commentait placidement une participante à Nuit debout.

Bulletin Nuit debout Rennes #0, mai 2016