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Villes/Toulouse/Communs/CR/25 mai
Atelier sur les Communs 86 mars[modifier | modifier le wikicode]
25 mai 2016
Informations[modifier | modifier le wikicode]
Début de l'atelier vers 21h
Commence l'atelier par une définition des communs :
- ressource partagée
- par une communauté chargée de la préserver
- en se donnant des règles pour le faire
Communs = ressource + intéractions sociales autour de cette ressource.
Plusieurs exemples : zone de pêche, jardin partagé, Wikipedia, OpenStreetMap, ...
Cette première définition a été proposée par Elinor Ostrom, prix de la Banque de Suède en 2009 (aka Nobel de l'Économie), qui a travaillé sur des communs gérés par de petites ressources, et a élaboré un certain nombre de critères pour considéré qu'une ressource est gérée en tant que commun.
Une autre définition, qui a été proposée par Hervé le Crosnier : c'est ce que nous avons en commun.
Cet atelier est initié par la commission BiblioDebout, qui est un commun à la fois matériel (gestion d'un fond de livres) et immatériel (la connaissance ainsi partagée, la piratebox associée).
Les ressources peuvent être donc :
- des ressources matérielles, ce sont des biens rivaux : une personne qui en a l'usage en prive les autres personnes
- des ressources immatérielles, et donc des biens non rivaux : si j'utilise une vidéo, je n'en prive pas d'autres personnes
Pourquoi s’intéresse-ton à ces communs, qui semblent exister depuis le début de l'humanité ? parce que les privatisations, les exemple d'accaparement de ces ressources gérées en commun sont de plus en plus nombreuses : on les nomme les enclosures. Des exemples comme Monsanto qui s'approprie le vivant, Syngeta les semences, Elsevier la publication scientifique, des laboratoires pharmaceutiques les médicaments importants comme ceux pour la tri-thérapie ...
Vous pouvez retrouver une définition plus complète dans Ressources/Communs.
Discussion[modifier | modifier le wikicode]
Rejoint l'intervention en AG sur la bienveillance vers nous-même et les ressources dont nous avons besoin, versus l'idéologie du profit, qui entraîne elle la malveillance.
Au-delà de l'intention, il est question de préservation, de rendre pérenne (ex des poissons dans une zone de pêche)
Exemple d'appropriation, ayant pour logique le profit, mais parfaitement légal :
- la propriété privée, les brevets, la propriété intellectuelle peut être un système d'enclosure puissant
- exemple des médicaments de la tri-thérapie, brevetés par des industries pharmaceutiques qui ont interdit de les reproduire en tant que générique, et donc empêché de soigner des millions de malades en Afrique notamment
- contre-exemple : les solutions hydro-alcooliques utilisées pour désinfecter avant une intervention chirurgicale, dont la recette a été donné par son inventeur, et qui peut être produite partout dans le monde sans payer des droits
- question : comment en pratique a-t-il pu empêcher le dépôt d'un brevet ?
- si tout le monde possède la recette, impossible d'empêcher les gens de reproduire
- réponse à vérifier
- question : comment en pratique a-t-il pu empêcher le dépôt d'un brevet ?
Durée de vie d'un brevet : 20 ans
Exemple : si Apple (ou une autre boite), trouve un concept, comment peut-il faire pour éviter que des entreprises qui font du low-cost se l'approprie ?
- on voit des exemples (Samsung, Apple ou autres) qui déposent ou rachètent des brevets uniquement pour bloquer la concurrence.
Recette Coca-Cola secrète
- mais on ne peut pas breveter une recette, probablement pour ça que c'est secret
Recherches sur un médicament dure très longtemps, et donc coûte cher.
- brevet dure 20 ans, mais entre 11 et 19 ans avant une mise sur le marché
- si mise en commun, il ne faut pas que ça soit du vol
- donc comment financer si c'est un commun ?
- Des pistes sont à l'étude, notamment les travaux d'un économiste belge, Michel Bauwens, sur les licences à réciprocité, mais c'est encore balbutiant
- un commun n'est pas forcément gratuit ou libre, une ressource (zone de pêche) peut être d'un usage gratuit, mais les poissons pêchés sont vendus eux
- également possibilité de rémunérer cette économie de la contribution, par exemple les pistes de salaire à vie ou de revenu de base
Complexité pour ceux qui gère la ressource
Actuellement il existe un salaire minimum, pourquoi il n'existerait pas un salaire maximum, 100×SMIC ? pour une meilleure redistribution
- Notions de salaire à vie et/ou revenu de base évoquées pour la rétribution de la contribution
- L'argent aussi pourrait être un commun ?
- il existe des monnaies libres, la création monétaire basée sur l'humain, qui reçoit un dividende universel de la richesse produite par l'ensemble de la communauté
- voir pour ça l'atelier monnaie libre tous les lundis place Belfort
On reparle de la recherche qui demande beaucoup d'argent
- et aussi des enclosures par Elsevier et autres éditeurs qui font payer très cher les abonnements à des publications de chercheurs
- la production de la connaissance coûte en général de l'argent
Le progrès technique peut profiter à tout le monde ?
- le problème est que les grandes entreprises donnent une direction qui n'est pas celle de l'intérêt général (ex Monsanto, Singularity, ...)
Comment être stimulé dans son travail s'il n'y a pas de compétition (notamment dans la recherche) ?
- les éditions qui font payer très cher les abonnements font que les articles ne sont quasiment pas lu, et donc comment savoir si ce qu'on écrit est intéressant ?
- l'émulation par la compétition est positive, mais quand l'argent prend le dessus c'est problématique
- on peut trouver de l'émulation par la coopération plutôt que par la compétition
- Certains préfèrent la compétition à la coopération
- c'est aussi une question d'éducation, l'école ne nous donne pas d'occasion de travailler collectivement et en coopération
- Certains préfèrent la compétition à la coopération
Percer en tant que chercheur tient maintenant plus par le réseau, et aussi par l'égo et la facilité à présenter ses projets de recherche. De plus, beaucoup de thèses ne sont jamais accessible à part dans leur BU d'origine.
Pourquoi cette idéologie du profit ?
- la réponse ne peut pas être simple, sûrement en partie sociologique
- la possession = reconnaissance sociale
C'est quoi les enclosures ?
- Les enclosures viennent d'un épisode de l'histoire de la Grande Bretagne, où les seigneurs ont commencé à poser des barrières et s'approprier des terrains communaux qui étaient jusque là gérés en comment entre les éleveurs.
- remarque que c'est toujours les groupes dominants qui font les enclosures (colonisations, esclavage, grands groupes financiers, ...)
Le concept des communs reste flou pour les participants, c'est quelque chose à préciser : on reparle de la définition
- Une bonne référence est « La renaissance des Communs » de David Bollier[1]
- Voir aussi la vidéo de DataGueule[2]
La privatisation de la place du Capitole par la fête de la musique, est-ce un enclosure ?
- l'accès en est restreint en effet, mais c'est provisoire
- mais ça serait le cas de façon flagrante si une entreprise gérait l'accès à la place du capitole, et encaissait les bénéfices
- l'exploitation d'une ressource différent de la confiscation de la ressource
- la redistribution n'est pas le seul élément qui constitue un commun, mais aussi ce qui est décidé en commun
L'eau, un bien communs non privatisable ?
- Pourtant Véolia gère la ressource de l'eau
- et notre corps qui fait 80% d'eau, appartient-il à Véolia ?
- L'eau est amenée à être un commun, pas seulement parce que c'est une ressource naturelle, mais aussi parce qu'une communauté (les humain) en ont besoin
- s'il est soumis à la logique de profit, cela risque de nuire à la ressource
- dans ce cas les forêts détruites si les hommes n'en ont pas l'utilité ?
- oui, mais la destruction a un impact global sur le climat non négligeable sur l'humain
Peut-il y avoir des communs à l'échelle mondiale ?
- l'air, ou plutôt la qualité de l'air
- ce n'est pas que le bien matériel qui est un commun, c'est aussi les pratiques
- une ressource peut être un commun dans un pays, et pas dans un autre ?
- oui, internet ?
Internet, un commun ?
- les technologies utilisées pour les réseaux Internet sont libres, sont des communs de la connaissance, mais les infrastructures coûtent cher, et l'accès est donc payant
- même si l'accès est payant, cela peut être un communs à partir du moment où une communauté s'organise pour gérer un réseau : ce que font les FAI associatif comme Tetaneutral à Toulouse
- la neutralité du net est importante, sans elle ce n'est pas un commun
Suite de cet atelier ?
- Intégrer cette notion des communs avec l'atelier constituante ?
- bonne idée
- la constituante aussi est un commun
L'État est-il un commun ?
- l'État c'est nous en théorie, on serait tenté de dire que oui, mais pas dans les faits ...
- problème de la représentativité, à partir du moment où on délègue sans contrôle, ce n'est pas vraiment un commun
- on assiste à une enclosure de l'État par les politiques professionnels, mais aussi les cadres dirigeants
- exemple de pression sur les élus politiques : incités à soutenir le 49.3 sinon ils ne seront pas reconduit sur les prochaines élections pour se représenter, ils sont obligés pour garder leur "emploi"
Importance de s'éduquer nous-même à faire de la politiques, sur les sujets sociologiques, économiques, etc.
Restitution, puis fin de l'atelier vers 22h30
Votes[modifier | modifier le wikicode]
Proposition :
- inclure la notion des communs dans la constituante ?
- proposer cet atelier régulièrement
- ↑ [1] David Bollier, Vecam - La Renaissance des communs, pour une société de coopération et de partage.
- ↑ [1] Data Gueule, Des communs et des hommes #DATAGUEULE 42. 2015.