Villes/Le Mans/Compte rendu du 71 mars

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   #71mars (10 mai) : AG + action directe.  

(Ceci est la 2e écriture du CR, le premier ayant été perdu dans un plantage de logiciel.) L'Assemblée Générale a débuté à 19h25 environ, avec une 30aine de personne, puis progressivement une 40aine.

Résumé de l'actualité pour que tout le monde soit au courant[edit | edit source]

Le refus de la loi El Khomri est bien parvenu aux oreilles des députés. Les discussions à l'Assemblée Nationale ont commencé et une opposition s'est formée (à droite et au centre, mais aussi et surtout à gauche, et même au sein du PS avec les députés dit "frondeurs"). Le 1er ministre n'avait donc plus la certitude de détenir la majorité absolue de la chambre nécessaire au vote de la loi, et à donc décidé ce mardi 10 mai à 16h, de recourir à l'article 49.3 de la Constitution.

Cet article permet au gouvernement de passer un projet de loi sans discussion ni vote du parlement. La loi est considérée immédiatement comme validée en l'état.

Face à celà, deux solutions :

  • La 1ere valide le 49.3, la loi passe en applicatif et, par voix de fait, la contestation continuera et ce sans répit, avec NuitDebout, syndicats, chômeurs, paysans, fonctionnaires, personnels de santé, etc.
  • La 2e implique la réaction traditionnelle de l'opposition (mais aujourd'hui, la gauche pourrait faire de même) : la Motion de Censure, opposée au gouvernement. Posée par au moins 58 députés (c'est fait), elle doit être votée à la majorité absolue pour être opposée, et la conséquence est la démission du gouvernement en place.

Deux détails ont été signalés[edit | edit source]

L'histoire de ces événements semblait écrite à l'avance[edit | edit source]

En effet, avant même la présentation du projet de loi El Khomri, les rumeurs avait fuité quand au potentiel usage du 49.3 face au Parlement, bien que le gouvernement ai commencé par démentir ce point.

Face à la réaction de la population, des syndicats et de l'opinion citoyenne (sans parler de la fronde des députés), la réaction du gouvernement n'a été faite que de mépris, de condescendance, et ensuite d'une violente repression du mouvement, que ce soit par voix médiatique (décrédibilisation du mouvement par nombre de députés/personnalités) et politique, ou via l'usage des forces de l'ordre face aux manifestations, dont NuitDebout dans de nombreuses grandes villes.

Enfin, et non des moindres, le délai dévolu à l'examen du projet de loi, à sa discussion et à son vote, était déraisonnablement court (4 jours pour 5000 amendements). Ce délai inepte pour un projet de cette ampleur avec un tel retentissement médiatique et populaire semblait présumer de la volonté du gouvernement d'avoir de toutes manières recours au 49.3.

Nous avons tous pu constater la distance mise en place entre NuitDebout et les syndicats.[edit | edit source]

Cette distance est regrettable face à la necessité de la convergence des luttes, et semble provenir de la différence de volonté d'action et de représentation des deux types de mouvements. Cependant nous sommes tous conscients que c'est tous ensemble que nous pourront vraiment faire pression.

Propositions d'action directe[edit | edit source]

Différentes propositions ont été faites. J'ai regroupé par quelques grand point la dizaine de proposition dont certaines se rejoignaient.

  1. A été proposé de procéder à une occupation des locaux institutionnels : bureaux des Députés, antenne locale du PS, du MEDEF, la préfecture, etc. A été ajouté à cette liste le domicile du Ministre de l'Agriculture et Porte-Parole du gouvernement, Stephane Lefoll, comme l'ont fait les agriculteurs précédemment.
  2. A été proposé, dans l'optique de la convergence des luttes, de rejoindre le mouvement des cheminots le jeudi 12 mai.
  3. A été proposé de rejoindre toutes les grandes manifestations, les grands mouvements, et les actions qui nous paraitront justes, en opposition à la loi Travail, au 49.3 et à ce gouvernement qui nous dénie le droit de participer au débat démocratique. A été proposé dans cette optique de convergence, de proposer, au nom de NuitDebout, un regroupement avec les syndicats, à partir de demain mercredi 11 mai, jour de réunion intersyndicale en vue d'actions.
  4. A été proposé d'utiliser un outil promu entre autre par le collectif La Quadrature du Net. Son fonctionnement permet d'envoyer un mail à un député (les nôtres en l’occurrence, mais aussi les ministres et sénateurs éventuellement), en vue de recevoir ensuite un appel téléphonique de ce député. Cela nous permettra,à chacun de nous en tant que citoyen, de contacter directement notre député et de l'interpeller sur son droit, et même son devoir à notre sens, de s'opposer à ce recours au 49.36 qui représente un déni flagrant de démocratie. Cette proposition rejoint la première, à savoir interpeller les institutionnels, ce qui reste le recours le plus simple et direct avant l'insurrection si nous ne sommes pas écoutés malgré 70% de refus selon les sondages. (avis personnel : un referendum national aurait été le bienvenu ici. Ahaha)
  5. avant d'entreprendre l'action directe, il a été proposé de se scinder en petits groupes de discussion, en vue d'évacuer colère et ressentiments, de débattre, pus au bout de 20 minutes, de tous se regrouper et reprendre. Cette dernière proposition a finalement été plus ou moins avortée (dans les mots, puisque les groupes de discussion se sont formés d'eux même entre la fin de l'AG et l'action)

Action directe[edit | edit source]

A été décidé vers 20h d'aller prendre position à la préfecture, seule local institutionnel encore ouvert.

Notre 40aine de militants NuitDebout se sont donc dirigés vers la préfecture, en vue d'interpeller la préfète si possible, et d'avoir un dialogue avec elle, représentante de l’exécutif local, ainsi que montrer notre colère face à l'actualité.

Quelques policiers sont arrivés 6 minutes après nous. Rapidement, 20 policiers se sont interposés entre nous et la préfecture, dont nous étions parvenus cependant à maintenir les grandes grilles ouvertes après le départ d'un employé en voiture.

Une tentative de discussion avec les forces de l'ordre s'est engagée. Leur devoir de réserve faisant foi, aucune discussion de citoyen à citoyen n'a été possible.

Vers 20h35, des journalistes du Maine libre sont arrivés et nous ont interviewés sur notre action. Quelques minutes plus tard, c'est une employée de la prefecture qui est venue discuter de notre action et de nos desiderata.

Peu avant 21h, heure à laquelle j'ai du me retirer de l'actions pour raisons personnelles (et à mon regret de militant), je comptais, face à notre petite 40aine de citoyens debout et assis, marquant à la craie nos slogans et une banderole "49.3, déni de démocratie" au milieu de nous, un total d'une grosse 40aine de policiers, la majorité de la Police Nationale, mais aussi certains de la BAC, en civils, ainsi que ce que j'ai cru être un commissaire. Le tout face à une manifestation dans le plus grand calme et une ambiance très agréable, bien qu'un peu tendue par la présence stoïque des policiers.

Durant les dernières 10 minutes que j'ai passé sur place, j'ai pu remarquer que 3 d'entre eux ainsi qu'un agent de la BAC, semblaient prendre en photo certains d'entre nous avec un smartphone, et faisaient des commentaires qui semblaient ciblés.

Kaht, 21h, à votre service, les amis, camarades.

(Je me pose personnellement, et non au nom du mouvement, la question de la nécessité d'un tel déploiement des forces de l'ordre pour un si petit nombre de citoyens venus manifester calmement face à une institution, aux heures où ils pouvaient (en dehors des horaires "de bureau").

Face à ce déploiement, et au stoïcisme de nos "gardiens de la paix" face à des citoyens qui auraient voulu discuter, et connaître, anonymement bien entendu, leur avis personnel, de citoyen, sur la situation, je ne me suis senti que surveillée, soupçonnée de crime (présence de la BAC dont ce n'est pas sensé être la mission), et l'ambiance a donc été, de mon ressenti, inutilement tendue. Ces forces de l'ordre sensées nous protéger ne feraient elle pas l'inverse ?)